Marginalité socio-spatiale et insertion urbaine : cas de niangon continu dans la commune de Yopougon (Abidjan, Côte d’Ivoire)

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Aboh Damoa Abel Donatien KADIO Patrick Juvet KOUASSI *

E-Mail : kpatrickjuvet@yahoo.fr

Diane Marina DALLY

Email: dallydianemarina@gmail.com

Université Félix Houphouët-Boigny Abidjan (Côte d’Ivoire).

Résumé :

La croissance spatiale constitue un problème en milieu urbain lorsqu’elle n’est pas ordonnée ni canalisée par une politique d’urbanisation. Cette question Cette question se pose avec autant plus d’acuité à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, où l’occupation anarchique du sol crée une ségrégation urbaine entre les quartiers lotis et non-lotis à cause de l’incapacité de l’administration locale à contrôler le territoire urbain. Face aux laxismes des pouvoirs publics, la ville d’Abidjan enregistre plusieurs quartiers précaires ; notamment Niangon continu dans la commune de Yopougon. Cette étude a pour objet d’analyser les pratiques des populations de ce quartier en marge d’un aménagement urbain réussit pour s’insérer dans le tissu urbain de la commune. Pour atteindre cet objectif, l’étude s’est appuyée sur les outils de collecte des données, notamment, la recherche documentaire doublée de l’enquête de terrain auprès des autorités du quartier et des autorités municipales. Avec la technique de sondage, ce sont 100 chefs de ménages qui ont été questionnés. Les résultats de cette étude révèlent que l’urbanisation effrénée de la commune de Yopougon est un facteur de l’appropriation des espaces vacants. Niangon continu s’est construit sous les hautes tensions électriques et les abords du canal central d’évacuation des eaux usées de la commune. Il présente un habitat construit de façon anarchique et spontané à dominance cour commune. Vivant dans un cadre de vie insalubre, les habitants de ce quartier produisent des biens et des services de proximité pour vivre la ville.

Mots clés: Niangon continu, Aménagement urbain, habitat précaire, insertion urbaine

Socio-spatial marginalisation and urban integration: the case of niangon continu in the commune of Yopougon (Abidjan, Ivory Coast)

Abstract

Spatial growth is a problem in urban areas when it is not ordered or channelled by an urbanisation policy. This issue is all the more acute in Abidjan, the economic capital of Côte d’Ivoire, where the anarchic occupation of land is creating urban segregation between developed and undeveloped neighbourhoods because of the local administration’s inability to control the urban territory. As a result of the lax attitude of the public authorities, the city of Abidjan is home to several precarious neighborhoods, notably Niangon continu in the commune of Yopougon. The aim of this article is to analyze the practices of people living in this district, which is on the bangs of successful urban development, in order to integrate them into the urban fabric of the commune. To achieve this objective, the study relied on data collection tools, notably documentary research coupled with a field survey of neighborhood and municipal authorities. The survey technique was used to question 100 heads of household. The results of this study reveal that the unbridled urbanization of the Yopougon commune is a factor in the appropriation of vacant spaces. Niangon continu was built under high-voltage power lines and alongside the commune’s central sewage canal. The neighborhood is dominated by courtyard housing, built in a haphazard, spontaneous fashion. Living in an unhealthy environment, the inhabitants of this neighborhood produce local goods and services to live in the city.

Key words: Niangon continu, urban planning, precarious housing, urban integration

Résumé

La croissance spatiale constitue un problème en milieu urbain lorsqu’elle n’est pas ordonnée ni canalisée par une politique d’urbanisation. Cette question Cette question se pose avec autant plus d’acuité à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, où l’occupation anarchique du sol crée une ségrégation urbaine entre les quartiers lotis et non-lotis à cause de l’incapacité de l’administration locale à contrôler le territoire urbain. Face aux laxismes des pouvoirs publics, la ville d’Abidjan enregistre plusieurs quartiers précaires ; notamment Niangon continu dans la commune de Yopougon. Cette étude a pour objet d’analyser les pratiques des populations de ce quartier en marge d’un aménagement urbain réussit pour s’insérer dans le tissu urbain de la commune. Pour atteindre cet objectif, l’étude s’est appuyée sur les outils de collecte des données, notamment, la recherche documentaire doublée de l’enquête de terrain auprès des autorités du quartier et des autorités municipales. Avec la technique de sondage, ce sont 100 chefs de ménages qui ont été questionnés. Les résultats de cette étude révèlent que l’urbanisation effrénée de la commune de Yopougon est un facteur de l’appropriation des espaces vacants. Niangon continu s’est construit sous les hautes tensions électriques et les abords du canal central d’évacuation des eaux usées de la commune. Il présente un habitat construit de façon anarchique et spontané à dominance cour commune. Vivant dans un cadre de vie insalubre, les habitants de ce quartier produisent des biens et des services de proximité pour vivre la ville.

Mots clés: Niangon continu, Aménagement urbain, habitat précaire, insertion urbaine

Socio-spatial marginalisation and urban integration: the case of niangon continu in the commune of Yopougon (Abidjan, Ivory Coast)

Abstract

Spatial growth is a problem in urban areas when it is not ordered or channelled by an urbanisation policy. This issue is all the more acute in Abidjan, the economic capital of Côte d’Ivoire, where the anarchic occupation of land is creating urban segregation between developed and undeveloped neighbourhoods because of the local administration’s inability to control the urban territory. As a result of the lax attitude of the public authorities, the city of Abidjan is home to several precarious neighborhoods, notably Niangon continu in the commune of Yopougon. The aim of this article is to analyze the practices of people living in this district, which is on the bangs of successful urban development, in order to integrate them into the urban fabric of the commune. To achieve this objective, the study relied on data collection tools, notably documentary research coupled with a field survey of neighborhood and municipal authorities. The survey technique was used to question 100 heads of household. The results of this study reveal that the unbridled urbanization of the Yopougon commune is a factor in the appropriation of vacant spaces. Niangon continu was built under high-voltage power lines and alongside the commune’s central sewage canal. The neighborhood is dominated by courtyard housing, built in a haphazard, spontaneous fashion. Living in an unhealthy environment, the inhabitants of this neighborhood produce local goods and services to live in the city.

Key words: Niangon continu, urban planning, precarious housing, urban integration

Introduction

Le modèle urbain héritée de la colonisation fait d’Abidjan l’épicentre de tous les secteurs d’activités et regorge toutes les grandes infrastructures portuaires. Ce qui entraine la rapide augmentation sa population. De 2 877 948 habitants en 1998, elle est passée successivement à 4 395 243 habitants en 2014 et à 5 616 633 habitants en 2021. Ainsi, Abidjan devient un pôle hypertrophié. Face, à la forte croissance urbaine, il se crée un déséquilibre de l’armature urbaine. Pour tenter de résoudre ce déséquilibre, l’État, par l’entremise de la politique de planification urbaine, développe de nouveaux fronts d’urbanisation (A.Yapi-Diahou, 1981). Tel est le cas de la commune de Yopougon notre zone d’étude. En effet, par cette politique urbaine, l’État tente de mettre en œuvre le développement de l’urbanisation des zones périphériques. À travers ces objectifs la volonté politique est de faire une urbanisation structurée avec le maximum d’autonomisation des zones géographiques. Et cela passe pour la commune de Yopougon, par l’intégration de zone d’habitations et de zones industrielles. Ainsi, les zones d’habitations sont développées au travers des sociétés immobilières publiques et parapubliques (SICOGI, SOGEGFIA, SIDECI), et des projections d’aménagements établis pour l’extension du port.

Ce boom de l’urbanisation des années 1980 a accentué le développement urbain de Yopougon, qui est la commune la plus peuplée, avec 1 071 543 habitants, soit une densité de 7 045 hbts/km² (RGPH, INS, 2014). Cette croissance rapide entraine l’insuffisance de logements. En effet, le retrait des sociétés d’Etat en 1990, dans la production des logements et la cherté des terrains urbains donne à l’Etat une réelle difficulté à accueillir les nouveaux citadins. Face à cette difficulté, il se pose donc avec acuité un problème d’insuffisance de logements à loyer modéré. Cette situation conduit ainsi, à une course effrénée à l’accès à un logement décent et plus encore, à coût modère pour la population. Pour les populations moins nanties se loger, se résume à des poches d’habitats précaires, dans lesquelles le coût des loyers défie toutes concurrences. Cette forme d’habiter de cette population vers les bidonvilles va engendrer la prolifération des quartiers précaires qui se chiffre à 132 à Abidjan avec 1,2 millions d’habitants (APA, 2019). En effet, ce type d’habitat est juridiquement illégal, car il est construit sans autorisation et ne figurent sur aucun plan d’urbanisme. Pourtant, les quartiers précaires sont présents dans l’armature urbaine, avec une forte proportion de la population, soit 62,2% au sud du Sahara confrontées à d’innombrables problèmes quotidiens, tels l’approvisionnement en eau ou à l’assainissement. Les quartiers précaires présentent alors un caractère déstructuré, en déphasage des normes d’urbanismes. Tel le cas du quartier de Niangon Continu dans la commune de Yopougon, où le revirement massif de population traduit l’importance que revêtent les quartiers précaires dans l’urbanisation qui s’opère. L’anarchie dans la construction des maisons en rapport avec l’explosion démographique explique que bon nombre d’habitations sont construit dans les zones à risque. Les résidents sont exposés à de graves dangers en cas de pluies ou d’inondation. Le non-respect des normes de construction fait que bien souvent ces maisons constituent de véritables dangers (glissement de terrain et écroulement) non seulement à cause de leur localisation à proximité du gros trou, en dessous des hautes tensions et dans les zones accidentées mais aussi à cause du type de matériaux utilisés. Dès lors, il est important de comprendre comment ce quartier précaire aux marginalités urbaines s’intègre dans le tissu urbain communal et plus encore dans le territoire Abidjanais ? Cet article se propose de montrer

que Niangon Continu est un quartier précaire situé en marge de l’aménagement urbain de Yopougon, et d’énumérer les pratiques utilisées par les populations pour habiter la ville. En combinant l’approche qualitative et l’observation directe, la méthode se fonde essentiellement sur la recherche documentaire et l’enquête de terrain.

  1. Matériels et méthodes

La méthode utilisée pour mener cette étude repose sur la recherche documentaire couplée par l’enquête de terrain. La recherche documentaire a consisté à cerner et à circonscrire les contours du sujet. Elle s’est faite à partir de sources variées de références bibliographiques. Les quartiers précaires étant un problème de l’urbanisation, certaines informations ont été obtenus à partir d’articles scientifiques et d’ouvrages dans des bibliothèques et sur internet. Ainsi, en ce qui concerne la documentation, la consultation des ouvrages, de travaux de recherche se sont orientés vers la pratique foncière, l’étalement urbain, les caractéristiques des quartiers précaires et des documents administratifs de la Mairie de Yopougon. Ces écrits ont permis d’avoir une idée plus claire des modes de gestion du foncier sur le territoire ivoirien, de relever les facteurs explicatifs de l’étalement urbain et d’appréhender l’évolution de nouvelles formes d’habiter l’urbain. Aussi, des études récentes ont permis de comprendre les enjeux de convoitises des terrains viabilisées qui entraine de plus en plus l’accaparation des espaces. L’enquête de terrain menée dans le quartier Niangon Continu effectuée en mai 2022 comprend l’observation, l’entretien et l’enquête par questionnaire. L’observation a consisté à une prise de contact direct avec l’espace d’étude. Elle a permis de décrire le type d’habitat, les caractéristiques des activités, le cadre de vie et de procéder à des prises de vues. Des entretiens ont été réalisés par interview auprès des différents responsables. L’interview avec le responsable des services techniques de la Mairie de Yopougon était de s’imprégner de l’intervention de son service dans le mode de gestion du foncier à Niangon Continu, de comprendre le manque d’infrastructures, les raisons d’existence des problèmes environnementaux. Aussi, un entretien semi-structuré a été faite auprès du chef de quartier et du président des jeunes. L’objectif était de comprendre le mode d’acquisition des terrains, l’organisation structurelle et relationnelle avec les autorités, les problèmes environnementaux et les stratégies d’adaptation pour vivre dans un tel quartier. L’enquête par questionnaire, menée auprès des chefs ménages, a permis d’appréhender les raisons résidentielles pour ce quartier, l’accès aux services urbains publics et la disponibilité des services de proximités. Dans l’impossibilité d’interroger tous les ménages, un échantillon a été déterminé par la technique du choix raisonné. En effet, la population de Niangon Continu est estimée à 12 860 habitants avec 4 121 ménages (INS, 2021). Un taux de 5% sur l’effectif est appliqué. Ce sont ainsi, 200 chefs de ménages qui ont fait l’objet d’échantillon. Le critère de choix du chef de ménage a été guidé par son ancienneté dans le quartier.

Les données ainsi obtenues ont fait l’objet de traitement à l’aide de l’outil informatique, notamment avec Word 2010, Excel 2010 et Arc Gis 10.2.2, qui ont permis respectivement de faire la saisie du texte, les figures et la réalisation des cartes. La conjugaison de ces différentes techniques et outils a permis de dégager un plan qui s’articule autour de deux points. Premièrement, Niangon Continu, un quartier précaire dans les marges communales. Deuxièmement, les pratiques de la population de Niangon Continu pour vivre la ville.

  1. Résultats
    1. Niangon continu, un quartier précaire dans les marges communales

L’urbanisation de la commune de Yopougon a commencé au milieu des années soixante. Ce développement urbain a connu différentes phases qui donnent aujourd’hui de dénombré 24 quartiers dont celui de Niangon Sud dont est issu le sous quartier Niangon Continu.

  1. Yopougon une commune en principe aménagée

L’aménagement de la commune de Yopougon fait partie de l’un des axes stratégiques de développement urbain de la ville d’Abidjan. Selon, cette politique urbaine, la commune représente la zone d’extension du port doublé de celle des lotissements et de développement d’une zone industrielle. Ainsi, Yopougon est une commune planifiée de l’étalement urbain abidjanais, une périphérie encadrée où, dès le début du programme les anciennes constructions illégales furent détruites pour laisser la place à des lotissements (J-F. Steck, 2008, p.230). C’est à partir des différents plans directeurs que l’aménagement urbain de la commune de Yopougon prend forme avec des lignes générales d’organisation et d’occupation spatiale. En effet, l’urbanisation de Yopougon est faite pour répondre à la forte demande de logements de la population urbaine. C’est dans ce champ de principe d’actions que les sociétés immobilières publiques et parapubliques, notamment la SICOGI (Société Ivoirienne de Construction et de Gestion Immobilier) et la SOGEFIHA (Société de Gestion Financière et de l’Habitat) réalisent la production de logements économiques et la mise en place d’infrastructures et d’équipements. Cet aménagement offre à la commune de Yopougon un espace fractionné en 24 quartiers selon l’Institut National de la Statistique, 2014 (figure 1).
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Figure 1: Présentation de la commune de Yopougon

Cependant, le développement soutenu par la forte croissance des populations va porter des changements sur l’espace, qui de 65 ha en 1965 se positionne comme la plus grande de l’espace d’Abidjan avec 152 ha. Ainsi, la forte croissance de la population crée des problèmes dont l’un

des plus préoccupants est celui de l’insuffisance d’habitat. En effet, la cherté des terrains urbains et la forte pression démographique poussent les populations à s’accaparer des espaces non lotis pour leurs installations. Cette situation de course effrénée à l’accès à un logement conduit les populations les plus vulnérables à se tourner vers les quartiers qui manquent de voirie, de réseau d’assainissement, d’équipement et une insuffisance de système adéquat. Cette ségrégation urbaine de contenir cette frange de population urbaine leur est profitable d’en bénéficier des loyers à prix bas comparativement à ceux des quartiers réguliers. Ces habitats dits précaires prolifèrent dans la commune. Parmi eux, se trouve le quartier de Niangon Continu.

  1. Niangon continu aux caractéristiques d’un quartier précaire

Niangon Continu ou de son appellation familier « Kpimbli » est un quartier précaire situé dans la commune de Yopougon. La figure 2 présente et localise ce quartier.
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Figure 2: Localisation et présentation du quartier Niangon continu

Le quartier s’étend sur une superficie de 362 700 m2 et se localise entre les quartiers réguliers Niangon sud et Sideci respectivement à l’Ouest et à l’Est. L’espace de ce quartier est limité au Nord par l’église catholique Saint Pierre et au Sud par la grande route d’Azito. La population du quartier qui était estimée en 1998 à 3 867 habitants (INS, 1998) est passée en 2021 à plus de 12 860 habitants (INS, 2021). Le quartier s’est peuplé depuis 1990 et est bâti sur un espace de haute tension. En effet, ce terrain est destiné à la construction des hautes tensions dans le cadre de la centrale thermique d’Azito. Mais, les lotissements ont été initiés par des personnes privées. Ces derniers ont procédé au morcellement du terrain en des lots, qui par la suite ont été vendus. A la différence des lotissements règlementaire (coordonnées géométrique), ici les lots sont de taille minimale de terrain pouvant accueillir une maison. C’est le coefficient d’occupation du sol qui détermine la proportion des parcelles pouvant être construite. Aucun document administratif ne règlemente le lotissement établit pour délimiter les lots. Chaque propriétaire construit selon son bon vouloir. Cette méthode conduit à un modèle architectural ou le bâti

évolue sous trois formes d’habitat, celui de cour commune, de cour en bande individualisé et de maison basse individuelle (figure 3 et 4).
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Figure 3: Les proportions des types d’habitats, Source : Nos enquêtes, 2022

Figure 4 : Répartition des différents types d’habitats dans le quartier Niangon Continu

Ces habitats se présentent sous forme groupés et repartis de façon ordonnée sur cet espace. D’abord, les habitats de cours communes 61% se retrouvent principalement le long et sont contigus au canal d’évacuation des eaux pluviales. Une partie se retrouve au centre du quartier. Ce sont l’une des premières formes d’habitations construites et les premiers endroits colonisés par le bâti fut le long du canal d’évacuation. Ensuite, les habitats de cours en bande individualisées, avec une proportion d’occupation du sol de 36%, sont quant à eux en grande partie située au sud-ouest du quartier et au centre-nord. Ces habitations sont des dérivées des cours communes. Ici, les maisons sont en bandes qui se font face dans le même lot. Cependant dans certains lots, les ménages partagent les mêmes lieux d’aisance et/ou de cuisines. Enfin, les habitats de maisons basses individualisées 3%, eux se retrouvent pour la plupart au Nord et au Sud du quartier. Ces types d’habitats tendent à disparaître pour faire place aux deux premiers (planche photographique 1).

Planche photographique 1: Les formes d’habitats dans le quartier Niangon Continu

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Photo 1: Vue d’une cour commune

Photo 2: Vue d’une cour en bande individualisée

Photo 3: Vue d’une maison basse

Cliché: Kadio A.D. A. D, 2022

A Niangon Continu, les cours communes représentent la majorité des logements. Elles sont un modèle de construction simple. La cour comprend plusieurs logements où cohabitent plusieurs ménages. Aussi, les matériaux utilisés pour la construction à savoir le ciment, le sable et la toiture en remplacement du bois autrefois, apportent une plus-value à ces logements. Cette mutation dans les matériaux de construction est due au laisser-faire des autorités municipales qui ont laissé les installations humaines sous ces hautes tensions. Aussi, les intempéries auxquelles les logements étaient confrontés amènent les propriétaires à procéder à des constructions plus modernes et à se sédentariser sur ce site non aedificandi. Si, cela a eu un coût supplémentaire sur le loyer pour le bonheur des propriétaires, pour les résidents, les logements restent toujours confrontés à des insuffisances en qualité de normes d’urbanisme. De même, la forte promiscuité des habitations constituée par des logements aux formes irrégulières, agencés dans une architecture touffue avec des ruelles très étroites ne permettant pas une circulation fluide des personnes et de l’air. Les habitations sont construites sans aucune logique d’un aménagement urbain planifié. Ce sont des occupations anarchiques privées de toute ligne directrice de construction. Pour, preuve les espaces laissés entre les lots ou les ilots, appelés rue ou ruelles permettent seulement aux habitants d’avoir accès à leur domicile. Ces couloirs très exigus, étroits sont les lieux où y règne des vols et des agressions. La structure spatiale de Niangon Continu se caractérise ainsi par l’appropriation du foncier empreint des bâtis dans tous les sens dans le but d’occuper au maximum le peu d’espace crée. Aucun des propriétaires terrain ne dispose de permis de construire. Ces formes d’habitat non planifié dans le quartier sont appréhendées comme générateur de déséquilibres et perturbateurs de l’ordre urbain.

  1. Les pratiques des populations pour vivre la ville
    1. Des résolutions pour l’approvisionnement en eau

Les ménages de Niangon continu s’alimentent en eau courante de la SODECI (Société de Distribution d’Eau de Côte d’Ivoire). Cependant, le mode d’approvisionnement en eau par les populations varie d’un chef de ménage à un autre. La figure ci-dessous nous présente le mode d’approvisionnement en eau courante au niveau du quartier.

Source : Nos enquêtes de terrain, 2022

Figure 2 : Mode d’approvisionnement en eau

Dans ce quartier pour avoir l’eau, 25% des chefs de ménages ont acquis un compteur auprès de la SODECI. Ce sont généralement les ménages situés aux quelques encablures ou le long de la rue la principale du quartier. Ces voies non carrossables large d’au plus 10 mètres permet l’accès au quartier et sépare le quartier aux quartiers réguliers de la cité marine, de la SICOGI et d’Azito. De même, 37% des ménages s’approvisionnent en eau à partir de compteur commun. En effet, le propriétaire d’une cour commune et d’une cour en bande individualisée installe un seul compteur pour tous ses locataires. Chaque locataire est connecté à ce compteur à partir d’un sous compteur. Lors du règlement de la facture du compteur principal, chaque ménage connecté paie le montant afférent à consommation au vue de la consultation de son sous compteur. Vu l’étroitesse des ruelles, les majorités des compteurs d’eau sont installés le long de la voie principale. Les propriétaires connectent les maisons à partir de tuyau qui très souvent affleurent même le sol avec tous les risques. Par ailleurs, une bonne proportion, soit 38% des enquêtés, achète l’eau chez les revendeurs. Installés très souvent de manières illégales, ces revendeurs d’eau sont une solution pour les ménages incapables de se procurer un compteur d’eau. Les tarifs pratiqués varient selon les capacités des récipients. A cet effet, le bidon de 20 litres coûte 50 F.CFA. Quant à la bassine elle va de 50 à 100 F.CFA en fonction du volume. Le prix d’achat de l’eau auprès des revendeurs est décuplé en comparaison de la tarification appliquée par la SODECI. Aussi, le secteur informel de la revente d’eau échappe à tout contrôle sanitaire. Les risques de contamination entre le puisage et la consommation sont plus élevés. L’ampleur de la problématique liée à l’accès à l’eau dans le quartier se pose avec acuité amplifié par les coupures d’eau fréquentes. La plupart des ménages enquêtés affirment pouvoir passer 2 voire 4 jours sans eau, ce qui est encore pénible en période de saison sèche.

  1. Des solutions à l’accès à l’électricité

Niangon Continu est sous les emprises des hautes tensions de la centrale thermique d’Azito. Il n’existe aucun lampadaire au sein du quartier. La nuit tombée, ce sont les ampoules des ménages qui servent de luminosité au quartier. Tous les ménages s’alimentent à partir

d’électricité de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE). La figure 3 présente le mode d’approvisionnement en électricité des ménages.

Figure 5 : Mode d’approvisionnement en électricité des ménages

Le mode d’approvisionnement en électricité des ménages de Niangon continu ne diffère pas de leur mode d’approvisionnement en eau. L’analyse de la figure 5 révèle que 19% des ménages possède un compteur électrique. Ce sont pour la plupart des compteurs à carte. Ils les obtenu suite à une promotion faite par la compagnie d’électricité. Par ailleurs, ce sont 31% des chefs de ménages enquêtés qui utilisent des compteurs communs. En effet, le coût d’installation d’un compteur électrique, qui est de 96 000 F.CFA, ne permet pas aux ménages de Niangon Continu à majorité (67%) de revenu mensuel d’au plus 100 000 F.CFA de s’offrit ses frais. Du coup, les propriétaires de maisons qui ont la charge de la pose des tableaux le font rarement. Cela explique l’alternatif du compteur commun. Le paiement de la facture se fait de manière consensuelle, par le partage en fonction des appareils électroménagers possédés. Aussi, 50% des chefs de ménage ont recours aux revendeurs illégaux d’électricité. Ces revendeurs s’alimentent à partir des poteaux électriques en bordure de la voie principale ou d’un compteur truqué se trouvant à proximité du quartier. Les paiements de la consommation se fait mensuellement contrairement à ceux qui ont un compteur ordinaire qui est bimensuel. Les cotations se font à prix fixe donné par le revendeur en fonction du nombre d’ampoules électriques et de prises dont dispose le ménage. Cependant, le constat fait par les ménages ayant souscrits à ce mode d’approvisionnement illégal ne sont pas exonérées de coupure régulière et volontaire de leurs distributeurs.

Quel que soit le mode d’approvisionnement en électricité choisi par le ménage, tous les compteurs électriques sont installés hors du quartier. La planche photographique 2 illustre la manière utilisée par les ménages pour avoir l’électricité à domicile.

Planche photographique 2: Branchement anarchique de l’électricité
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Photo 4 : Niche à compteurs électrique installé hors du quartier

Photo 5 : Fils électriques reliant le ménage à la niche électrique

Cliché: Kadio A.D. A. D, 2022

Les fils de raccordement traînent sur les toitures ou sont enfouis dans le sol sans aucune protection.

  1. Des stratégies de gestion des eaux usées

Le quartier Niangon continu ne bénéficie d’aucun réseau d’assainissement. Les eaux usées sont constituées des eaux domestiques (vaisselle, lessive), les eaux de douches et les déjections humaines. Les habitants du quartier utilisent plusieurs modes pour l’évacuation de leurs eaux usées. Ces différentes modes sont consignées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 1 : Mode d’évacuation des eaux usées par les ménages

Mode d’évacuationFosse septiqueCanalRue
Proportion %483913

Source : Nos enquêtes de terrain, 2022

L’analyse du tableau révèle que 48% des ménages enquêtés évacuent leurs eaux usées dans les fosses septiques, 39% les jettent dans le canal et 13% des ménages interrogés qui utilisent la rue comme moyens d’évacuation.

En effet, le manque de lotissement bien définit par les règles d’urbanisme, ne permettent pas de bénéficier de canaux, égouts souterrains. Certains propriétaires de cours ne construisent pas de fosse septique ou bien les fosses septiques construites sont bouchées et puisqu’il n’existe aucune alternative idoine à la disposition de ces populations, ces derniers trouvent en la rue, le lieu idéal pour le rejet de leurs eaux usées. Cependant, les ménages situé le long ou à proximité du canal raccordent leurs tuyaux à cet ouvrage construit en principe pour l’évacuation des eaux pluviales vers la lagune Ebrié. Ces tuyaux raccordés au canal sont de faible profondeur et souvent défectueux ce qui les laissent stagner dans les rues laissant des odeurs nauséabondes dans le quartier. Ce décor, de ruissellement des eaux usées, est visible sur tout l’espace. Ce qui n’est pas sans conséquence sur la santé de la population riveraine.

  1. L’accès aux équipements de base

Concernant l’accès aux organes de sécurité, la gendarmerie, la police, les sapeurs-pompiers militaires, etc., ce quartier n’en bénéfice pas. Cependant puisqu’il fait de la commune de Yopougon les populations de ce quartier se déplacent vers ces organes pour toutes préoccupations. Aussi, ces structures interviennent dans ce quartier réputé pour la consommation et le trafic de drogue, et pour protéger les personnes et les biens. Malgré, les descentes des forces de défense pour démantelés les délinquants, qui contribue à l’insécurité grandissante dans le quartier, la promiscuité des habitats et des ruelles mal éclairées ; la nuit tombée crée un cadre de vie dangereux pour la population.

Le quartier de Niangon Continu ne figurant pas sur le plan d’aménagement de la commune de Yopougon, il ne bénéficie d’aucuns services publics de base comme les établissements scolaires primaires et secondaires publique même privés. Ce manque d’établissements contraint les parents d’élèves du quartier à scolariser leurs enfants dans les écoles des quartiers environnant. A la question de savoir comment les élèves se déplacent pour se rendre à l’école, les chefs de ménages révèlent que les enfants y vont le plus souvent à pied ou empruntent quelques fois les transports en commun (Gbaka ou Woro).

  1. La création des services de proximités

Le quartier regorge une large gamme d’activités économiques informelles. Les populations elles-mêmes se créent des activités génératrices de revenu pour ne pas trop se déplacer. La figure 6 donne la répartition de ces activités.

Figure 6: Répartition spatiale des différentes activités de commerce et artisanales dans le quartier Niangon continu

Deux types d’activités se distinguent ; à savoir les activités liées au commerce et les activitésrelatives à l’artisanat. En ce qui concerne les activités commerciales, elles sont disséminées de façon anarchique à l’intérieur du quartier. Les allées, les couloirs sont transformés en zone de chalandise. Quant aux activités artisanales, elles se retrouvent majoritairement le long de la grande voie du quartier.

Les activités de commerce à Niangon Continu restent dominées par le commerce d’aliments qui revêt diverses formes dont le commerce des produits vivriers et de restauration. Le quartier compte un seul marché d’approvisionnement pour les populations et des nombreux autres hangars isolés qui parsèment le quartier occupant les ruelles ou à l’intérieur des cours. Ce marché est constitué de vieilles tables recouvertes par fois de nappes plastique et des parasols que les commerçants utilisent pour se protéger contre le soleil et la pluie. La proximité du quartier avec ceux des quartiers réguliers comme SICOGI, SIDECI et Niangon Sud amène les populations de ceux-ci à s’approvisionner aussi dans le quartier Niangon Continu. Ceux-ci trouvent les prix abordables contrairement à leurs marchés réguliers.

La restauration concerne les petits restaurants de rue et la restauration issue des kiosques à café. Cette activité est faite de façon ambulante ou sur une table, sous un parasol, une bâche ou dans un magasin, avec de longe table encadrée de longs bancs sur lesquels sont installés les clients de part et d’autre. Les mets proposés sont très simples et varies de plats africains à des plats vites exécutés.

A côté du commerce d’aliments, il existe des activités de services tels que les cabines téléphoniques avec des prestations d’appels et d’échange money électronique, le commerce de médicaments, et d’autres types de commerce. Selon le profil des acteurs rencontrés, cette activité très répandue au sein du quartier est dominée par des jeunes hommes diplômés ayant une vingtaine d’année. Ils exercent cette activité de manière, temporaire avant l’obtention d’un emploi formel. Le commerce de médicaments concerne les produits pharmaceutiques aussi appelés médicaments de rues. Ces produits médicaux sont issus du marché mondial (Nigéria, Ghana, Chine) vendues en pleine rue sur des tables exposé au soleil, à la poussière, à l’humidité. La stratégie de vente reste le déplacement massif des populations vers les différents lieux visités. Quant aux médicaments traditionnels, il s’agit des racines, des écorces, des feuilles et des plantes obtenues à partir du mélange de ces différents éléments. Il est exercé en gros en bordure des rues. D’une manière générale, le commerce des médicaments est exercé par la gente féminine.

En dehors des différents types de commerce, ce quartier compte aussi d’autres types d’activités relevant du commerce. Il s’agit de la vente du gaz de butane dans des magasins de fortunes. A côté de cette vente, on note la présence des vendeurs de charbon de bois combustible utilisé dans les ménages comme dans les restaurants de rue pour cuire les mets.

L’artisanat composé de divers métiers joue un rôle principal au niveau des revenus des chefs de ménage dans le quartier de Niangon Continu. En effet, l’Etat a du mal à relancer l’économie urbain, absorbé par une main d’œuvre abondante. L’émergence du secteur informelle constitué par les activités artisanales diverses et variées procure des recettes aux personnes qui l’exercent. Ainsi, nous notons au titre de ces activités la menuiserie, la couture, la coiffure, la mécanique automobile, la réparation des pneus et des appareils électroménagers, la cordonnerie, etc. Les acteurs, 57% d’entre eux, résident dans le quartier pour éviter le coût du transport du domicile au lieu de travail.

  1. Discussion

Pour parler de précarité, certaines caractéristiques sont indispensables, à savoir celui de l’occupation du sol. L’occupation du sol passe par une structuration ordonnée distincte des formes en damiers ou rectangulaires utilisée pour le tracé du lotissement. Le lotissement consiste en l’aménagement, la viabilisation et la division préalable d’une unité foncière en plusieurs lots bien structuré qui donne au tissu urbain des tracés, dans le but d’y implanter pour la suite des constructions (H. Lou, 2017, p.85). Ce processus issu de la planification urbaine fixe un cadre normatif de l’aménagement et du développement de l’agglomération. Il vise ainsi, à éviter l’anarchie des implantations hasardeuses, spontanées, par la prévision et la règlementation de l’occupation de l’espace urbain. A cet effet, pour K. E. Kra (2014, p.86), le quartier précaire est un espace marginalisé du fait de l’absence ou de l’insuffisance des infrastructures sociales de base. Pour lui, les quartiers précaires comme Doukouré, Yaoséhi, Mami faitai, Yamoussoukro, Gbinta et Niangon Continu sont situés en dehors du plan directeur de la commune de Yopougon. En effet les sites sur lesquels sont implantés ces quartiers sont des zones interdites de construction et par conséquence ne sont pas prise en compte dans le programme d’aménagement urbain de la commune (op. cit., p.89). Affirmation soutenue par T. Goze (2015, p.87), pour qui la plupart des quartiers précaires sont installés sur des sites réservés à la construction d’équipements ou d’infrastructures. Par conséquent, ces quartiers sont frappés d’une illégalité en ce qui concerne leurs implantations.

Pour remédier à ces marginalités et à ces absences d’infrastructures sociales de base, les populations du quartier précaire, Niangon continu, au travers de stratégies mènent des actions pour vivre la ville. Ce sont entre autres, l’accès à l’eau potable par l’acquisition de compteur d’eau, l’accès à l’électricité par la dotation en compteur électrique, par l’adoption des stratégies de gestion des déchets et la création des services de proximité. Comme le précise M. Rateau (2020, p.11 et p.12), les ménages vivant en zone hors réseau comme les quartiers défavorisés doivent se débrouiller pour tirer les câbles électriques à partir du compteur jusqu’à leur domicile. Aussi, ajoute-t-elle, certains rachètent l’électricité à un voisin ou chez des revendeurs. De même pour l’approvisionnement en eau les ménages des quartiers précaires de Nouakchott en Mauritanie se débrouillent pour avoir cette précieuse ressource vitale comme le souligne I. SY et al. (2014, p.12). Pour eux, l’accès à l’eau dans les ménages se fait par branchement à domicile, recours aux bornes fontaines communautaire, achat à un charretier revendeur, achat à un revendeur sur place, robinet des voisins. Ce jeu d’initiatives privées, aux procédures clandestines, s’amplifie dans l’espace présentant un réseau d’eau difforme, une fourniture en électricité relevant de la loterie, avec des branchements anarchiques, source d’incendie (D. M. Dally, 2022, p.246).

Concernant les activités exercées dans les quartiers précaires, la consultante D. Mathon dans son rapport final sur « Pauvrété et stratégies de survies dans les quartiers précaires de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince » (2005, p.19) désigne le commerce comme l’une des principales activités économiques des habitants de ces quartiers. On y selon elle, aussi des ouvriers du secteur de la construction (maçon, menuisier, …).

Aussi, selon B. T. A. Doho et al. (2019, p.9 et p.110), le bâti dans les quartiers précaires de Bouaké ont subi une amélioration. De l’habitat précaire, le bâti est passé à une forte proportion d’habitat évolutif. Cette stratégie observée dans la mutation de l’habitat, selon ces auteurs,

permet la pérennisation et la modernisation de ces quartiers pour leur insertion dans le tissu urbain.

Conclusion

L’urbanisation de la commune de Yopougon est la résultante des difficultés de développement urbain auxquelles Abidjan était confrontée. Zone d’expérience d’une nouvelle forme de politique d’aménagement de territoire, Yopougon a connu un développement remarquable. Cependant, cette urbanisation s’est accompagnée de nombreux déséquilibres aux rangs desquels la prolifération des quartiers précaires dont celui de Niangon Continu. Les habitats dans le quartier précaire de Niangon Continu sont construits de façon anarchique et spontanée à dominance de cour commune. Cette armature urbaine du quartier met en exergue un cadre de vie dégradé et des conditions de vie difficiles à remédier par des alternatives pour vivre la ville. Cette pratique des populations favorise l’émergence des activités économiques, qui échappent à la régulation de l’Etat, dominé essentiellement par le commerce alimentaire et l’artisanat. Dès lors, cette situation accentue la précarité. Il est souhaitable que les autorités étatiques et municipales résorbent ce quartier précaire pour une meilleure insertion de ces marginalisés dans le tissu urbain.

Bibliographie

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