Radioscopie d’une ville macrocéphale du territoire ivoirien: Abidjan

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Sanaliou, KAMAGATE

Le phénomène de la macrocéphalie urbaine caractérise la plupart des Etats de l’Afrique subsaharienne où, seules les villes-capitales disposent de véritables fonctions urbaines à l’absence d’un réseau pyramidal hiérarchisé. La présente étude a pour objet de vérifier cette tendance du processus urbain africain à travers l’exemple abidjanais. Pour ce faire, les informations recueillies s’appuient principalement sur le dépouillement des données statistiques de certains ministères techniques et de l’Institut National de la Statistique. Il en ressort que la fonction urbaine est inégalement répartie entre la métropole abidjanaise et les autres centres urbains. Abidjan, en raison de sa capacité d’attraction des biens, des personnes et des activités, s’impose comme le pôle majeur du tissu urbain national.
Mots clefs : Abidjan, macrocéphalie, pôle, concentration, armature urbaine

Introduction

L’urbanisation figure parmi les transformations les plus spectaculaires de l’espace humanisé. Si dans les pays développés, le processus est ralenti ; ce n’est pas le cas dans les pays en développement où la population urbaine devrait représenter 50 % de la population totale d’ici 2020 (ONU, 2001, p.6). De l’avis des chercheurs, experts et agences de développement, l’Afrique reste certes le continent le moins urbanisé du globe, mais il détient le rythme de croissance urbaine le plus élevé (R. Escalier, 1988, p. 177). En effet, le programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-HABITAT, 2010, p. 136) indique que le rythme annuel d’urbanisation du continent se situait autour de 3,3 % dans les années 2010. Ainsi, 40% d’Africains résidaient en ville à cette période contre une prévision de 60% de citadins en 2050. Cette urbanisation galopante se caractérise par une structure urbaine désarticulée surtout en Afrique subsaharienne où le phénomène de la macrocéphalie constitue une tendance lourde du processus urbain (E. Denis et al. 2009, p. 3). En effet, le fait urbain se traduit par le poids exorbitant des capitales nationales au détriment d’un semis de petits centres urbains (P.Antoine, 1997, p.12). Afin de renverser cette tendance dans le dispositif urbain ivoirien, les autorités planificatrices ont déterminé au début des années 1970 une armature urbaine comprenant des villes moyennes ainsi que des pôles régionaux principaux et secondaires. Poursuivant leur stratégie de lutte contre les disparités spatiales, elles ont érigé la ville de Yamoussoukro en capitale politique et administrative du pays en mars 1983. Mais, plus d’un demi-siècle après, le transfert de la capitale d’Abidjan à Yamoussoukro n’est toujours pas effectif (M. Fall et al. 2016, p. 21). En outre, les pôles d’équilibres régionaux n’ont pu décoller afin de contrebalancer le poids excessif de la ville d’Abidjan qui continue d’être un méga-centre cristallisant les fonctions administratives, économiques et socio-culturelles du pays. Comment ce gigantisme se traduit-il alors dans le dispositif territorial et urbain national ? Cette étude vise à saisir l’ampleur du poids d’Abidjan dans le dispositif urbain ivoirien.

1. Matériel et méthode

1.1. Analyse du cadre d’étude

La ville d’Abidjan est composée de 10 communes : Plateau, Abobo, Adjamé, Attécoubé, Cocody, Koumas &²si, Marcory, Port-Bouët, Treichville, Yopougon (Figure 1).

Ville maritime, bordée par-ailleurs par la lagune ébrié, Abidjan est située au sud de la Côte d’Ivoire dans la zone subéquatoriale. Son régime climatique, chaud et humide, comporte 2 saisons des pluies et 2 saisons sèches. La ville s’étend sur un relief de plaine au sud et un relief de plateau au nord. Elle a un taux d’humidité élevé (60 à 90 %) et une forte pluviométrie. La température oscille entre 26°C et 35°C. Erigée en capitale politique et économique de la Côte d’ivoire en 1934, la ville d’Abidjan a connu un développement fulgurant.

1.2. Le cadre opératoire

La base d’analyse de cette recherche tire son fondement dans les théories de la localisation qui tentent d’expliquer la distribution des activités humaines dans l’espace géographique. La théorie des lieux centraux ou théorie des villes a été conçue, principalement par le géographe Walter Christäller en 1933 et l’économiste August Lösch en 1940. Il s’agit d’une théorie spatiale qui explique la hiérarchie des villes, selon leur taille, leur nombre, leur localisation, leur fonction dans un territoire. Cette théorie s’est par la suite généralisée et étendue. Ainsi pour Manuel Castells (cité par M.Bonneau et al, 2013, p. 7) « la centralité est la combinaison à un moment donné d’activités économiques, de fonctions politiques et administratives, de pratiques sociales, de représentations collectives, qui concourent au contrôle et à la régulation de l’ensemble de la structure de la ville ». Dans cette hiérarchisation du réseau urbain, il faut distinguer d’une part les centres principaux, et d’autre part les périphéries ou zones d’influence. Les centres principaux sont des foyers qui attirent des flux d’énergie, de matériaux, d’informations et de personnes issus des périphéries. La théorie des lieux centraux permet ainsi de mieux cerner le dispositif urbain. Ainsi, certaines villes prennent-ils de l’importance jusqu’à être des foyers principaux et sont qualifiés de villes macrocéphales. Le concept de macrocéphalie s’applique alors à la configuration d’un espace largement dominé par un pôle unique concentrant population, activités et fonctions au point de dominer les pôles secondaires. C’est cette tendance que cette recherche essaie de démontrer dans le cadre ivoirien à travers l’exemple de la capitale abidjanaise.

1.3. Techniques de collecte et de traitement des données

Le dépouillement de données secondaires a constitué le socle des informations recueillies pour mener cette recherche. Il s’agit principalement des données issues de l’Institut National de la Statistique (INS). Celles-ci sont relatives à l’enquête sur le niveau de vie des ménages réalisée en 2015 et au recensement général de la population et de l’habitat de 2014. Les statistiques des ministères en charge de la santé, de l’éducation nationale et de l’économie ont aussi servi à asseoir cette étude. L’observation de terrain a permis de corroborer les informations issues de la recherche documentaire axée sur plusieurs aspects du développement urbain ivoirien et africain. Les fonds de cartes issues du Centre National de Télédétection et d’Information Géographique ont servi à élaborer les cartes de synthèse. Les informations recueillies après les dépouillements des données statistiques ont été rangées par thème. Certaines données ont été consignées dans des tableaux de contingence. L’interprétation des matrices a donné lieu à la confection de cartes de synthèse grâce aux logiciels Arc-View et Adobe Illustrator. Des graphiques ont aussi été réalisées sur Excel.

2. Résultats

2.1. Une armature urbaine dominée par la ville d’Abidjan

2.1.1. Une hypertrophie démographique de l’espace abidjanais

La Côte d’ivoire indépendante a opté pour une politique nataliste caractérisée par une forte fécondité et une immigration massive favorisée par l’embellie économique des années 1960 et 1970. La croissance de la population urbaine due à la migration interne était de 60% entre 1970 et 1975 (Le Bris, 1998, p. 304). Le poids démographique des villes a ainsi augmenté au fil des ans. En 1975, la Côte d’Ivoire ne comptait que 32 % d’urbains soit 2.146.293 personnes. La population urbaine est passée à 4.220.535 en 1988, ce qui représentait 39% de la population totale du pays. Au troisième recensement de la population de 1998, le pays enregistrait 6.529.138 citadins (42,5% de la population). En 2014, 11.408.413 urbains ont été dénombrés, soit 50,3% de la population nationale (RGPH, 2014). Celle-ci est essentiellement concentrée à Abidjan qui abrite 38,52% de citadins (4.395.243 habitants) équivalant à 19,36% de la population totale du pays. La répartition de la population nationale selon la taille et la densité est aussi en faveur de l’espace abidjanais (figure 2).

L’on note, en effet, de fortes disparités entre la capitale économique ivoirienne et le reste des circonscriptions du pays. Le district d’Abidjan comptabilise 20,76 % de la population ivoirienne contre 10,46% au second pôle démographique du pays, le district des montagnes. En outre, le district abidjanais en raison du poids de la ville d’Abidjan a la plus forte densité de peuplement (2221 hab. /km 2) suivi du district de Yamoussoukro avec 101 hab. / km 2. En tant qu’agglomération, Abidjan est aussi le principal pôle de concentration démographique du pays. La Côte d’Ivoire compte douze localités urbaines de plus de 100.000 habitants depuis 2014 et Abidjan concentre à elle seule 67,43% des résidents.

2.1.2. Une politique urbaine orientée vers l’étalement d’Abidjan

Plusieurs périodes marquent l’extension de la ville d’Abidjan (Figure 3). Sa dynamique spatiale a été amorcée pendant la colonisation où elle fut élevée au rang de capitale politique et économique dès 1934. Tête de pont de la ligne de chemin de fer reliant la Côte d’Ivoire au Niger en passant par la Haute Volta, elle s’urbanise à un rythme accéléré sous l’effet des migrations et de l’exode rural. Entre 1912 et 1950, le noyau d’urbanisation se limitait à trois entités : le quartier administratif du plateau, les quartiers populaires de Treichville et d’Adjamé. La croissance d’Abidjan s’accéléra sous l’effet conjugué de son ouverture sur l’arrière continent grâce au chemin de fer, à l’exploitation agricole et à l’ouverture d’un port en eau profonde dès 1950. Entre 1950 et 1970, l’ossature de la capitale ivoirienne prenait corps avec la naissance de quartiers peuplés majoritairement d’Africains : Koumassi, Port-Bouët, Marcory, Locodjro, Williamsville et Abobo. Dans les années 1970 et 1980, Abidjan in muros poursuivait son extension du côté d’Abobo dans deux principales directions : le nord vers la sous-préfecture d’Anyama et au sud-est vers Cocody. Le quartier de Yopougon s’étendait vers l’ouest et celui de port-Bouët le long de l’axe menant à la vile de Grand-Bassam.

Dans les années 2000 et surtout après la crise post-électorale de 2011, le mouvement d’urbanisation repris avec vigueur. C’est ainsi que le front d’urbanisation sud se situait à l’entrée de la ville de Grand-Bassam. Au Nord, Abobo se confond désormais avec la sous-préfecture d’Anyama et progresse vers celle d’Alépé, tandis que Yopougon est désormais aux portes de la sous-préfecture de Songon. A l’Est, la commune de Cocody forme une véritable conurbation avec la sous-préfecture de Bingerville. Cette évolution spectaculaire fait d’Abidjan la seule localité du pays s’étendant sur une superficie de l’ordre de 475 km 2 d’un seul tenant avec 10 communes de plein exercice. A titre de comparaison, la deuxième ville la plus peuplée du pays (Bouaké) s’étend sur 72 km 2. Cette
dernière est ainsi moins vaste que les communes abidjanaises de Port-Bouët (77 km 2), d’Abobo (100 km 2) ou de Cocody (90 km2). Les directives de la puissance publique ont largement contribué à cet étalement. En effet, les logements réalisés aussi bien par les particuliers que les sociétés civiles immobilières étatiques ou privées sont majoritairement réalisées en horizontal. Plus de 90% des demandes exprimées au ministère de la construction porte sur des maisons basses (J.J.Kanga, 2014, p.162). Le plan SETAP, accordait déjà en 1950 une place de choix aux zones d’habitats individuels. Le plan BADANI, approuvé en 1952, poursuit l’extension de l’habitat dans les quartiers de Cocody, de Treichville, de Marcory et d’Adjamé.

2.2. Un pôle économique et financier national

2.2.1. Principal foyer des activités 

Le district d’Abidjan représente 60% du Produit intérieur brut de la Côte d’Ivoire selon l’Agence de notation panafricaine Bloomfield Investment Corporation (Ministère du commerce, de l’artisanat et de la promotion des PME, 20115, p.1). Ce chiffre traduit son
importance dans le développement du pays. En effet, Abidjan se positionne comme le principal foyer des activités économiques et financières par le poids dominant de son secteur industriel et de ses services. Parmi les leviers de sa domination, il y a son port qui accueille 65 % des activités industrielles du pays. Principal moteur de la croissance économique avec 60 % du PIB, le Port autonome d’Abidjan constitue aussi un outil de coopération et d’intégration sous régionale en ce sens qu’il desserre non seulement l’arrière-pays, mais aussi les pays de l’hinterland (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad, Guinée Conakry). Plus important port d’Afrique de l’Ouest avec un trafic global de 22.556.809 tonnes au cours de l’année 2017, il représente « 76% des échanges extérieurs de la Côte d’Ivoire, 60% des activités industrielles du pays, plus de 73% des recettes douanières, et plus de 55 000 emplois directs et indirects » (Y.S. Hien, 2017, p 1). Nonobstant la politique de régionalisation de l’appareil de production industrielle, la métropole abidjanaise demeure la plus industrialisée du pays avec 9/10ème des principales unités de production. Sa contribution à la valeur ajoutée du secteur secondaire a régulièrement dépassé la moyenne nationale : 57,7 % en 1965, 63,5 % en 1975 et 67 % en 1980 (A.Dubresson, 1989, p. 605). Les grands groupes industriels internationaux tels que Setao, Cola, Bouygues, Jean Lefebvre, Holcim, Cfao, Cargill, y ont leur siège. Les quatre centrales thermiques du pays y sont également basées (Azito, Vridi gaz, Ciprel, Aggreko). La deuxième ville industrielle du pays, Bouaké, n’a pas réellement décollé. Confrontée depuis des années à d’énormes difficultés, certains fleurons de l’industrialisation locale telle que TEX-CI (Gonfreville) et OLHEOL ont mis la clé sous le paillasson. La concentration des activités économiques à Abidjan a entraîné une vitalité de l’activité commerciale qui se traduit par d’importants échanges de produits avec l’intérieur du pays et les Etats limitrophes. La polarité de l’activité bancaire dans la capitale économique accroît également son pouvoir d’attractivité. En effet, la ville abrite les sièges de tous les établissements financiers présents dans le pays ainsi que les filiales des grandes banques internationales (Société générale des banques, Crédit lyonnais…). Le système bancaire ivoirien comprenait en fin 2017, 28 banques et institutions financières et plus de 626 agences dont 55% à Abidjan. Les 31
compagnies d’assurances et les structures de transfert électronique de fonds ont tous leurs sièges dans cette localité. Abidjan accueille également la représentation de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières d’Abidjan (BRVM) ainsi que les représentations de plusieurs institutions financières internationales telles que la Banque mondiale, la Banque Africaine de Développement, le Fonds monétaire international, la Commission bancaire de l’UEMOA, la Banque Ouest Africaine de Développement.

2.2.2. Principal foyer des emplois et d’accumulation des revenus

La concentration des activités économiques à Abidjan a pour corollaire le renforcement de l’offre d’emplois. L’enquête sur le niveau de vie des ménages de 2015 révèle que la population en emploi vit majoritairement en milieu urbain (51,75% dont 22,10% pour la ville d’Abidjan.) Au niveau des emplois formels, la ville abrite 43,9% des salariés contre 38,7% pour les autres centres urbains et 17,5% pour les zones rurales. Les emplois informels, ils occupent 20,2 % d’abidjanais, 28,8% des autres citadins et 51% des ruraux du pays (figure 4).

En outre, Abidjan accueille 37 % des emplois du secteur tertiaire, 36,5% de ceux du secteur
secondaire contre respectivement 36,27 % et 39 % pour les autres centres urbains. Elle
compte 1.653.085 personnes en emplois en 2015 (tableau 1).

2.2.3. Inégalité des revenus au profit de la ville d’Abidjan

La distribution spatiale de la pauvreté en Côte d’Ivoire fait ressortir des disparités entre les différentes portions du territoire national (figure 5). L’enquête sur le niveau de vie des ménages réalisée en 2015 considère comme pauvres, les personnes vivant avec moins de 737 Francs CFA (1.12 euro) par jour. Ainsi, plus de la moitié de la population ivoirienne est considérée comme pauvre. Cependant, il y a des déséquilibres spatiaux à l’avantage de la moitié sud du pays.

C’est la ville d’Abidjan qui compte le moins de populations pauvres. En effet, le pourcentage des non-pauvres est de 73,2%, la moyenne nationale étant de 53,7%. Le second espace comptant moins de pauvres est celui de San-Pedro qui enregistre un taux de 64,6% de non pauvres. Ce sont les régions du Bafing, Folon, Kabadougou, au nord du pays qui enregistrent les plus forts taux de pauvreté. En effet, seulement 28,3 à 30,8 % de personnes sont considérés comme non pauvres dans ces zones. La ville d’Abidjan occupe aussi le premier rang des entités dont les dépenses annuelles par ménages sont les plus élevées soit 583.245 FCFA (889.15 euros) contre 386.215 FCFA (588.78 euros) pour la moyenne nationale. Avec 19% de la population nationale, Abidjan contribue ainsi à 28 % des dépenses de consommation nationale (INS et al, 2015, p.25). Seulement cinq entités (District Autonomen de Yamoussoukro, ville de San-Pédro, région du Cavally, région du Guémon et région de la Nawa) ont un niveau de revenu au-dessus de la moyenne nationale après la ville d’Abidjan. Cette situation démontre une fois de plus le poids économique dominant d’Abidjan dans le dispositif urbain national.

2.3. Une disparité de l’accès aux services publics de base à l’avantage d’Abidjan

La suprématie d’Abidjan dans le dispositif urbain national transparaît également dans l’offre de services publics. Dans cette section, les réflexions portent sur trois catégories de services publics comme illustration à cette domination: le transport, la santé et l’éducation.

2.3.1. Un réseau de transport dense et diversifié

Le réseau de transport abidjanais dépasse de loin celui des autres villes du pays. C’est un réseau intermodal et multimodal. Dans le domaine du trafic aérien, Abidjan dispose du principal aéroport du pays. Avec un volume de 1,8 million de passagers en 2016 et 2.069.000 en 2017, cet aéroport assure plus de 90% du trafic et des recettes du secteur. Les aéroports internationaux de Yamoussoukro et de Bouaké, de tailles modestes, ne fonctionnent pas en plein régime. Il en est de même des aérodromes situés dans les capitales régionales (Daloa, Korhogo, Man, Odienné, San Pedro…). Dans le domaine maritime, le pays dispose de deux ports sur sa façade atlantique, dont celui d’Abidjan par son étendue (770 hectares) et l’intensité de ses activités demeure le principal. Classé au premier rang en Afrique de l’ouest, il se positionne devant celui de San-Pedro. Son trafic global de marchandises en 2017 était de 22.557.000 tonnes alors que celui de SanPedro, spécialisé dans l’exportation de bois, se situait à 4.530.649 tonnes. Le port autonome d’Abidjan bénéficie d’une position stratégique qui en fait le point d’accès à la mer pour
plusieurs pays enclavés de la sous-région.
Dans le domaine ferroviaire, Abidjan est la tête de pont de la ligne de chemin de fer longue de 1.156 km (dont 660 km de tronçon national) qui relie la Côte d’ivoire au Burkina-Faso. Sur la base de l’importance des voyageurs et du trafic des marchandises traitées, Abidjan se classe au premier rang devant Bouaké et Ferkessédougou, deux centres secondaires du trafic ferroviaire ivoirien. Ce sont 900.000 tonnes de marchandises qui ont transité sur cet axe au cours de l’année 2015 ; l’essentiel du trafic étant au départ et en destination d’Abidjan. Abidjan est aussi la seule ville du pays à disposer d’un réseau de transport moderne fluvial
reliant par bateau-bus plusieurs quartiers. En effet le plan d’eau lagunaire est exploité depuis les années 1960 par la Société de Transports Abidjanais (SOTRA) rejoint par deux autres compagnies en 2013 après la levée de l’exclusivité d’exploitation du plan d’eau lagunaire par le gouvernement : la Société de Transport Lagunaire (STL) et la Compagnie Ivoirienne de Transport Lagunaire (CITRANS).

Au niveau du transport terrestre, le gigantisme de la ville s’affiche également avec le système de transport collectif de personnes qui comprend une diversité d’acteurs (Gbaka, Wôrô-wôrô, Taxi compteur, autobus SOTRA). La gestion du transport intra-urbain reste dominée par la SOTRA à travers ses lignes d’autobus dont le parc atteint un millier en 2018. Même les grandes villes de l’intérieur, telle que Bouaké, ne disposent pas d’un réseau d’autobus moderne ; la tentative ayant échoué. La concentration des personnes à Abidjan se répercute également sur l’importance de son parc automobile. Les statistiques de la Société Ivoirienne de Contrôle Technique Automobiles et Industriels (SICTA) indiquent que la ville d’Abidjan concentre 80% du parc auto national estimé à 59.0516 en 2010. Cette accumulation de véhicules dans la capitale économique se récent sur la concentration du réseau routier. En effet, Abidjan regroupe plus de la moitié du réseau routier national estimé à environ 4000 km de voies bitumées.

2.3.2. Une meilleure couverture d’Abidjan en infrastructures sanitaires publiques

L’offre de soins sanitaires reste marquée par une forte disparité dans la répartition des centres de santé et des ressources humaines au profit des régions du Sud du pays, notamment d’Abidjan. En effet, le système de santé ivoirien, de type pyramidal à trois niveaux fait la part belle à la capitale économique. Le niveau tertiaire comprenant 14 établissements sanitaires de recours pour la deuxième référence se concentrent à Abidjan avec 11 unités (tableau 2).

Le niveau secondaire constitué des établissements sanitaires de recours (Hôpitaux Généraux, Centres Hospitaliers Spécialisés) pour la première référence sont majoritairement localisés à Abidjan. Quant aux établissements de niveau primaire représentés par les Etablissements Sanitaires de premiers Contacts (ESPC), Abidjan vient encore en tête des infrastructures (fig.6).

2.3.3. Une forte couverture scolaire de la ville d’Abidjan

Le secteur de l’éducation demeure un puissant discriminant spatial qui révèle l’importance de la fréquentation scolaire à l’avantage de la ville d’Abidjan. Le taux d’alphabétisation par exemple est de 51,2% à Abidjan contre 42,9% dans les autres villes du pays. Quant à la répartition des infrastructures et du nombre d’apprenants dans les différents cycles d’enseignement, la ville d’Abidjan occupe encore la première place (figure 7).

Au cours de l’année scolaire 2016-2017, sur 90.970 salles de classes du primaire et 30.978 du secondaire à l’échelle nationale, Abidjan regorgeait respectivement 15,48% (14.088) et 32% (9.884) des salles. Cette tendance est aussi de mise dans la répartition des effectifs des apprenants où la ville abrite 666.088 écoliers et 487.643 collégiens et lycéens. La seconde ville en terme de score est Daloa qui enregistre environ 5.979 salles de classe au primaire, 275.127 salles de classe au secondaire, 275127 écoliers et 123111 élèves du secondaire. Dans le cycle supérieur, sur 45 Etablissements d’enseignement supérieur privé de type universitaire, 38 sont localisés à Abidjan qui compte par ailleurs 03 universités publiques sur les 06 que compte le pays.

3. Discussion

La radioscopie du territoire ivoirien a révélé l’existence d’une ville macrocéphale : Abidjan. En effet, le territoire ivoirien reste largement dominé par le pôle d’Abidjan qui concentre populations, activités et fonctions au point de faire ombrage aux autres localités de l’intérieur du pays. Les résultats de cette étude sont dans l’ensemble analogues à ceux obtenus par d’autres auteurs.

3.1. Une armature urbaine dominée par la ville d’Abidjan

Cette étude a permis de comprendre le rôle prépondérant d’Abidjan au plan démographique et spatial par rapport aux autres localités du pays. L’hypertrophie démographique de l’espace abidjanais et son étalement sont confirmés par des études qui ont analysé non seulement le cas ivoirien mais aussi celui d’autres pays. Pour A.M.Cotten et al. (1977, p.349), la Côte d’Ivoire était caractérisée dès l’indépendance par le poids énorme d’Abidjan qui comptait un million d’habitants en 1975 soit six fois la taille de la seconde ville du pays (Bouaké, 175.000 hab.) et près de dix-sept fois celle de la troisième ville (Daloa, 60.000 hab.). Deux décennies après, le même constat est fait par B. Zanou et al. (2011, p.22) qui concluent qu’Abidjan est le principal pôle de concentration démographique du pays car elle abrite 2. 877. 948 habitants en 1998 soit 44,1% de la population urbaine et 18,7% de la population totale de la Côte d’Ivoire. Analysant le cas du Gabon, G. Okanga (2006, p.1) indique que la ville de Libreville concentre
environ un tiers de la population du pays. Pour M. Diop (2017, p.3), la quasi-totalité des pays d’Afrique subsaharienne sont confrontés à un problème similaire de macrocéphalie de leur capitale. A. Dubresson (1999, p.56) fait cependant observer que la croissance des villes africaines n’a pas consacré partout des réseaux macrocéphales. A côté des systèmes monomacrocéphales comme celui de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, de l’Angola, de la Guinée ou de la Tunisie, il relève des réseaux urbains bicéphales (Cameroun, Kenya, Malawi), polycéphales (Nigeria, Afrique du Sud, Algérie) et polycentriques (de Casablanca à Kénitra). Le même
constat est corroboré par Y.Dziwonou (2003, p.286).

Quant à la croissance spatiale de la ville d’Abidjan, elle fut aussi soulignée par les recherches de certains auteurs ayant analysé le processus urbain. De l’avis de R.K.Oura (2013, p.156, p.166) par exemple, la métropole abidjanaise est confrontée à une dynamique spatiale accélérée. Celle-ci-se traduisant par une disparition du patrimoine foncier initialement détenu par les autochtones ébrié. La forte demande urbaine en matière de logement a aussi entraîne une surenchère autour du foncier et la réduction significative des espaces naturels. L.D.Olvera et al. (2002, p.2, p.4) relèvent qu’en dépit du développement récent des villes d’Afrique subsaharienne, elles sont plus concernées que les villes du nord par l’étalement urbain. Abordant le cas de Niamey (capitale du Niger), il souligne que la rapidité de sa croissance a largement débordé les tentatives de planification. Les coûts élevés des parcelles loties ont relégué les populations démunies à la périphérie, contribuant à l’extension spatiale de la ville. Les constructions ont entrainé des ruptures de continuité au niveau du bâti, tendant à renforcer l’isolement de certains quartiers périphériques. Ce qui n’est pas le cas d’Abidjan, ou l’on note une véritable conurbation.

3.2. Un pôle économique et financier national

Les résultats de la présente étude indiquent que la primauté d’Abidjan dans l’espace ivoirien s’exerce aussi dans le domaine économique et financier. Principal foyer des activités économiques, elle cumule les emplois et génère l’essentiel des revenus. L’étude conduite par le Groupe de la Banque Mondiale (2015, p.36) sur la situation économique de la Côte d’Ivoire confirme cette tendance. En effet, elle indique que 44.8% des employés salariés sont localisés à Abidjan et ses banlieues ainsi que les grandes entreprises. Puis, vient la ville portuaire de San-Pedro. A. Dubresson (1999, p.63) estime aussi que les grandes villes sont des vecteurs de transformation car fournissent près de 60 % du PIB du continent. Abidjan fournit ainsi en moyenne 54 % du budget de l’État ivoirien. Pour Y. Marguerat (1982, p.20), les réseaux urbains hérités de la colonisation se sont disloqués après la vague des indépendances et le processus d’urbanisation a consacré une inégale répartition de la fonction urbaine entre une ville omnipotente et les autres localités. A. Dubresson (1999, pp.53-54) soutient aussi que les politiques de développement adoptées après les indépendances ont renforcé le poids des grandes villes, surtout quand celles-ci furent choisies comme capitales politiques. Les villes macrocéphales de l’avis de plusieurs analystes sont caractérisées par une mixité des fonctions, constituant ainsi un facteur majeur de renforcement des polarités urbaines et des inégalités territoriales. Ce constat est aussi partagé par F.X. Freland (2016, pp. 1-2) qui indique que les capitales des pays en voie de développement connaissent en plus d’une forte croissance démographique, une concentration du pouvoir politique et des principales activités économiques génératrices d’emploi.

3.3. Une disparité de l’accès aux services publics de base à l’avantage d’Abidjan

Le développement de la Côte d’Ivoire a consacré une disparité dans la répartition des équipements et infrastructures de base au profit d’Abidjan. Cette étude a mis l’accent sur les secteurs du transport, de l’éducation et de la santé. Mais certaines analyses montrent que les déséquilibres dans l’accès aux services publics concernent bien plus que ces trois domaines. S.Kamagate (2018, p.72) souligne en effet qu’une différence de niveau de développement s’est très tôt dégagée entre la partie sud du pays, notamment Abidjan, plus prospère et dotée de nombreux équipements et le reste du pays marqué par un retard assez important. Il rapporte
également ce constat fait par le président Félix Houphouët Boigny qui déclarait que ‘‘…La Côte d’Ivoire reste, trop souvent, un monde de distorsions, d’inégalités et de déséquilibres ; distorsions entre Abidjan et le reste du pays, entre les villes et la campagne, distorsions entre les savanes du Nord et les forêts du Sud, entre les divers secteurs qui concourent à la production et entre les différentes catégories sociales ». La situation du Sénégal est semblable à celle de la Côte d’Ivoire. Selon A. Sène et al. (2016, p.20) en effet, le Sénégal connait une continuité territoriale régulière dans la diminution de l’accès aux infrastructures de base suivant un gradient nord-ouest / sud-est. Ainsi, l’essentiel des investissements reste concentré à l’ouest et au centre du pays au détriment du Sud et de l’Est, caractérisés par leur éloignement de la capitale Dakar. Le Groupe de la Banque Mondiale (2015, p.4) relève qu’en
2015, les performances de la Côte d’Ivoire ont été soutenues par des investissements, tant publics que privés, avec l’essor rapide des BTP, du secteur de l’immobilier, des transports et de la finance qui étaient à l’avantage de la capitale Abidjan. Analysant la situation des infrastructures sur le continent africain, A. Estache (2006, p.22) note que la part de la population qui n’est pas raccordée à un réseau de services publics se situe entre 50 % et 60 % et que seulement 34 % pouvait satisfaire à leurs besoins de santé et d’éducation. Pour Y. Marguerat (1982, p.20), à l’inverse des petites villes, les grandes métropoles cumulent toutes les fonctions urbaines. Elles monopolisent les fonctions de commandement dans tous les domaines sans qu’aucune véritable capitale régionale n’exerce de pouvoir sur eux.

Conclusion

Le continent africain est engagé dans un processus d’urbanisation accélérée et massive où la métropolisation constitue un facteur majeur de renforcement des polarités urbaines. En effet, l’armature territoriale est soumise à un déséquilibre croissant entre la capitale et le reste du pays. Ainsi, en Côte d’Ivoire, malgré la volonté du planificateur d’instituer un tramage du territoire en pôles d’équilibre principal et secondaire, l’urbanisation de masse n’a pas produit un réseau urbain dense et homogène. Les contrastes entre Abidjan et les autres centres urbains sont très saisissants au plan démographique et dans tous les secteurs d’activités. Soumise à un étalement urbain et à un gonflement humain vertigineux, Abidjan cumule l’essentiel des investissements publics et privés. Son statut de capitale politique et économique depuis 1934 l’a favorisée dans le processus de développement national, avec une concentration du tissu industriel et par conséquent des emplois du secteur moderne et de l’informel. La présence desinstitutions, des ministères et des représentations diplomatiques donne un statut particulier à Abidjan. Cette caractéristique est d’ailleurs commune à la plupart des capitales ouest-africaines. Afin de prévenir l’asphyxie d’Abidjan, il s’avère impérieux d’appliquer les options stratégiques de rééquilibrage du territoire national contenues dans les travaux de planification. Il s’agit notamment du transfert effectif de la capitale politique et administrative à Yamoussoukro, la constitution de pôles régionaux dynamiques, l’industrialisation des villes de l’intérieur du pays et la redynamisation de la politique de décentralisation territoriale.

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Auteur(s)


1 Sanaliou, KAMAGATE : Maitre-assistant ; Labo VST – e-mail: ksanaliou@yahoo.fr – Institut de Géographie Tropicale, Laboratoire Espace-Système ProspectiveUniversité F. Houphouët-Boigny (Abidjan, Côte d’Ivoire)

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