Contribution du Projet de Gestion Urbaine Décentralisée (PGUD) à la gestion de la voirie urbaine à Parakou

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1ABOUDOU YACOUBOU MAMA Aboudou Ramanou

Résumé :

FrançaisEnglish


La présente étude vise à évaluer la contribution du projet de gestion urbaine décentralisé à la gérance de la voirie urbaine à Parakou. La démarche d’investigation a recouru à la collecte d’informations secondaires à travers la documentation existante et surtout primaires aux moyens de questionnaires et de guides d’entretiens administrés lors des interviews individuelles ou des focus group. Les méthodes quantitatives et qualitatives ont permis de collecter, de traiter et d’analyser les informations recueillies. Il ressort que le PGUD a pour objectif principal d’améliorer de façon durale le niveau et la qualité des services urbains rendus aux populations. Dans le cadre de ce projet, d’importantes réalisations ont été faites à Parakou. Il s’agit de : 8750 mètres linéaires (ml) de voies pavées, 36 ml de caniveaux et 2.757 ml de collecteurs le tout dans 11 quartiers de ville. De plus, il a contribué au renforcement des capacités de gestion des acteurs. Malgré tous ces efforts, la ville reste confrontée à divers problèmes d’assainissement. Pour y faire face avec efficacité et durabilité, les autorités municipales devront œuvrer pour une politique saine d’appui à la gestion de la voirie en la dotant d’outils de planification et de gestion adéquats.

Entrées d’index


Mots-clés : Parakou, Projet de Gestion Urbaine Décentralisée, infrastructures, voirie urbaine

Keywords: Parakou; Decentralized Urban Management Project, Infrastructure, Urban route

Abstract :

FrançaisEnglish


The present study aims at evaluating the contribution of decentralized urban management project in managing public high ways in Parakou. The investigation step followed to collect secondary information throughout existing documentation and especially primary is questionnaire and interview sheet. Quantitative and qualitative methods allow to collect and analyze collected information. It emerges that the aim objective of PGUD is lasting level improvement and the quality of urban services to populations. In this project, important realizations have been done in Parakou. There are 8.750 meters linear of paving stone roads, 36 meters linear of gutters and 1.300 meters linear of collectors all this in 11 districts of the Town. Besides it contributes to strengthen managing actors’ skills. In spite of all these effort, the town remains confronted to various sanitation problems. To face it efficiently and lasting manner, local authorities should work for a well policy support to the management of public highway in donating tools and suitable management.

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Mots-clés : Parakou, Projet de Gestion Urbaine Décentralisée, infrastructures, voirie urbaine

Keywords: Parakou; Decentralized Urban Management Project, Infrastructure, Urban route

INTRODUCTION


Le problème de la gestion urbaine est depuis toujours posé et n’a jamais été résolu de façon satisfaisante, alors qu’il est au cœur du développement et très directement lié à celui du milieu urbain. Le débat sur la gestion de la voirie est, de nos jours, une préoccupation. La voie est en effet, le symbole de toutes les activités. Elle constitue le premier et le plus important facteur de développement. Si autrefois elle n’avait pas une grande valeur, aujourd’hui, la voie est au centre de toutes les convoitises avec l’arrivée de la mondialisation et du système capitaliste, Merlin (1984). L’expérience de développement local par la décentralisation est complexe pour les élus locaux dans le sens où il s’agit de construire la commune en répondant aux énormes besoins sociaux des citoyens dans stratégie de concertation et de dialogue (Warakpè, 2014). Depuis quelques années, le gouvernement Béninois a entrepris une vaste politique visant à améliorer le cadre de vie des populations. Le contexte de la décentralisation et de la bonne gouvernance prônée par les autorités a aussi accentué les initiatives ayant pour objectif l’amélioration de la qualité des services rendus aux populations (AGETUR, 2010). En réponse à la faible capacité de gestion des villes du Bénin en général et des trois (3) plus grandes municipalités (Cotonou, Porto-Novo et Parakou) en particulier, des outils de gestion ont été initiés et développés par l’état, notamment le Registre Foncier Urbain (RFU), le Programme Pluriannuel de Développement et d’Investissement et les indicateurs de performance du PGUD, (Aboudou, 2004).
En focalisant l’attention sur la gestion de la voirie urbaine, il s’avère que Parakou qui est la troisième ville à statut particulier derrière Cotonou et Porto-Novo, avait du mal à réaliser et entretenir les infrastructures de sa voirie. Au-delà de ces contraintes, le développement urbain a été également handicapé par la mauvaise gestion des moyens disponibles tels que la corruption, le manque de rigueur et d’engagement, le calquage de modèles et de méthodes occidentaux. Ce constat d’échec, commun aux pays en développement, amène à poser des questions dans un contexte plus large pour enrichir l’analyse du cas spécifique de Parakou. C’est dans ces conditions qu’Ali (2014) souligne que Parakou s’est doté en 1985 de son premier Plan Directeur d’Urbanisme (PDU) Cependant, durant la période 1998-2002, le 8ième Fonds Européens de Développement (FED), l’état des infrastructures routières dans la ville est considérablement amélioré avec l’action des projets comme le PGUD, ceux de la Banque Ouest-Africaine de Développement et le 9ème FED, (Ali, 2014). Cette situation de Parakou et l’avènement du PGUD suscitent quelques interrogations:
– Quels sont les fondements et les attributions du PGUD ?
– Quel est son apport dans l’état et la gestion de la voirie de Parakou ?
– A quels obstacles sa mise en œuvre a été confrontée ?
L’objectif global de la présente étude est d’analyser l’apport du PGUD à l’amélioration de la voirie urbaine à Parakou. De façon spécifique, il s’agit de : i) faire l’état des lieux des voies de la ville de Parakou ; ii) évaluer les réalisations du PGUD à Parakou et iii) identifier les obstacles auxquels le projet a été confronté pendant son exécution.

2. Milieu d’étude

Chef-lieu du département du Borgou, la commune de Parakou est située au centre de la République du Bénin à 407 km de Cotonou. Elle est localisée entre les latitudes 9°15’ et 9°30’ nord et entre les longitudes 2°20’ et 2°45’ avec une altitude moyenne de 350 m et un relief assez modeste (INSAE, 2013). La Commune de Parakou s’étend sur une superficie d’environ 441 km2 dont 60 Km2 sont urbanisées. Elle est limitée au nord par la Commune de N’Dali et totalement enclavée au sud, à l’est et à l’ouest par la Commune de Tchaourou. (Balogoun, 2014). La figure 1 présente la situation géographique de la commune de Parakou.

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Figure 1 : Localisation de la ville de Parakou

La population de la commune de Parakou est passée de 103.577 habitants en 1992 à 149.819 habitants en 2002 (RGPH 3, date). Elle est estimée à 255.478 en 2015, soit un taux d’accroissement inter censitaire de 3.76 % (INSAE, date ; RGPH 4, 2015). Les trois quarts de cette population sont installés dans la zone véritablement urbanisée, le reste se retrouvant dans les périphéries (INSAE, 2013).
Au plan économique, Parakou est un entrepôt dont la disponibilité des produits agricoles fait fonctionner les multiples industries implantées sur son territoire et qui la classent la ville au deuxième pôle industriel du Bénin. Les principales branches du secteur tertiaire sont le commerce, les services, le tourisme, la restauration, la télécommunication et surtout les transports qui abritent la moitié du parc automobile ‘’gros porteurs’’ du Bénin. Les autres moyens de transport rencontrés sont les motos, les taxis-ville, le train. Parakou connaît un niveau d’occupation très hétérogène de son espace. Le site de la ville est constitué d’un ensemble de quartiers d’habitations séparées par des talwegs et des ruisseaux. (Balogoun, 2014). Le cadre humain est très important pour cette étude car il permet de connaitre les difficultés particulières de la planification des réseaux d’assainissement de la voirie

3. METHODES ET DONNEES

3.1. Recherche documentaire

La recherche documentaire est la première étape de la démarche de cette étude. En effet, le présent domaine de recherche a déjà fait l’objet de nombreux écrits, de recherches universitaires, de colloques internationaux et nationaux soldés par des résultats scientifiques, utilisés par l’ensemble des acteurs de développement. Cette source secondaire de données a permis d’avoir des idées claires sur le sujet de bien formuler les hypothèses de recherche et de fixer les objectifs à atteindre. 

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3.2. Méthodes de collecte d’informations

3.2.1. Méthode quantitative

Elle est utilisée pour quantifier les données, dégager les tendances sur les base des chiffres. La recherche quantitative a permis d’apprécier l’adéquation de la pertinence des infrastructures réalisées auxquelles les populations sont confrontées et la perception qu’elles en ont. Elle a également donné l’opportunité d’évaluer auprès des bénéficiaires leurs connaissances, attitudes et pratiques sur les infrastructures mises en place et leurs conditions socio-économiques et sécuritaires.

3.2.2. Méthode qualitative

Elle s’est fondamentalement basée sur les entretiens individuels. Cette technique n’est pas utilisée à tout l’échantillon retenu mais seulement à des spécialistes et à des personnes ressources de la municipalité. Ainsi, elle s’est faite en deux phases : la première a consisté à interroger les spécialistes des questions de la voirie. La deuxième phase est constituée par des entretiens avec les responsables et personnes ressources du Ministère de l’urbanisme. Ces entretiens ont permis de juger de la pertinence du thème, de le recentrer et de le reformuler.
La sélection des enquêtés au niveau de chaque quartier de ville a été faite en tenant compte de l’ancienneté des habitants. Ainsi, la priorité a été donc donnée aux adultes et aux personnes ayant vécu longtemps à Parakou. En effet, 50 % des enquêtés ont entre 40 et 62 ans dont la plupart ont résidé depuis l’adolescence ou le jeune âge. Ce critère d’ancienneté est dû au fait que le constat du changement d’un phénomène social prend du temps. Et il faut que les populations soient témoins des évènements qui indiquent le changement de façon concrète pour que cela retienne leur attention. Ainsi, les personnes âgées ayant une expérience de vie avérée, de part le temps qu’ils ont passé dans la ville sont témoins des grands travaux et des infrastructures ayant marqué leur existence. Ainsi, elles sont les mieux indiquées pour renseigner sur les changements du cadre de vie.
Il a été également organisé, un entretien semi directif avec le responsable suivi-évaluation de PGUD qui a réalisé des infrastructures dans les différents quartiers de Parakou et qui assure leur encadrement. Les données collectées sous formes de discours et d’énoncés ont été transcrites, recoupées, analysées, thématisées et résumées. A l’aide du tableur Excel 2010, les données quantitatives et celles quantifiées ont été transformées en des figures. La quantification des résultats d’enquête a été réalisée sur la base du score réel (réponses affirmatives et négatives) de chaque rubrique du questionnaire et non à partir du nombre total des personnes interrogées. Les personnes n’ayant pas fourni de réponse ne sont pas prises en compte du fait que leur nombre n’est pas significatif, leur pourcentage est compris généralement entre 1 et 3 %.

4. Résultats et discussion

Cette partie présente les résultats et la discussion de l’étude.

4.1. RESULTATS

4.1.1. Etats des lieux de la voirie de Parakou

Les observations faites dans la ville de Parakou révèlent qu’il existe deux types d’infrastructures routières à savoir : les voies revêtues et celles non revêtues ; trois types d’ouvrages d’assainissement que sont : les gros ouvrages (les caniveaux à grand diamètre), les caniveaux en maçonnerie ou en terre et les collecteurs.
Ville carrefour, Parakou est parcourue par deux Routes Nationales Inter-Etats (RNIE) : la première, RNIE 2, relie Parakou (Borgou) à Malanville (Alibori) et la seconde, RNIE 6, relie Parakou à Djougou (Donga). A l’intérieur de la ville, la majorité des voies non revêtues sont en très mauvais état et ne sont pas praticables. A côté d’elles s’ajoutent de plus en plus les voies pavées. Selon les statistiques de la Direction des Services Techniques de la Mairie de Parakou,

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la majorité des voies urbaines sont revêtues de pavés sur 18.460ml contre 6.800 ml de celles en latérite et 300 ml de bitume. 
Parakou possède également des feux tricolores implantés sur sept grands carrefours qui régulent la circulation routière. Cependant, la plupart de ces feux ne fonctionnent quasiment plus. Le réseau de la voirie de Parakou est constitué dans son ensemble de rues bitumées, de rues en terre et en bon état et des rues en terre dégradées. Il s’organise en trois grandes catégories : la voirie primaire ou principale (réseau primaire), la voirie secondaire (réseau secondaire) et la voirie tertiaire (réseau tertiaire).

4.1.2. Typologie des voies urbaines de Parakou

Les trois types de voiries dont dispose la ville sont :
– la voirie primaire représente les voies d’entrées de la ville, ce sont les prolongements des RNIE. Dans la ville de Parakou, les traversées de la ville sont représentées par la RNIE 2 (Cotonou–Malanville) et la RNIE 6 (Kabo–Djougou). Ces voies sont bitumées. La largeur moyenne du trottoir est de 2,2 m et la longueur totale est de 6650 ml.
 la voirie secondaire comprend les voies qui assurent la liaison entre le centre-ville et la périphérie ainsi que les connections entre les différents secteurs et quartiers de Parakou. Ces voies sont pour la plupart en terre battue et ont entre 10 m et 30 m de largeur de chaussée et une longueur totale d’environ 7910 ml.
 la voirie tertiaire se compose de voies caractérisées par leur petitesse ayant une emprise inférieure ou égale à 20 m et des chaussées de 7 m de largeur. La longueur totale est d’environ 4150 ml.

4.1.3. Modes de gestion de la voirie

Les modes de gestion et d’entretien de la voirie à Parakou sont au nombre de deux. Il s’agit de la gestion préventive et celle curative. 
Le premier type d’entretien ou de gestion a pour objectif de prévenir la dégradation qui peut conduire à une réhabilitation prématurée des voies de la ville. Le balayage des rues ou le désensablement. Ce type d’entretien consiste à enlever du sable sur des voies pavées ou des voies bitumées. Il est fait par des groupements de femmes balayeuses ayant signé des contrats avec la mairie. Le curage des caniveaux ou des ouvrages de drainages consiste à enlever toutes sortes d’objets, de sable, d’ordures et autres éléments susceptibles d’empêcher aux ouvrages de jouer leurs rôles. Il s’effectue en fonction du niveau de dégradation des caniveaux et non selon une programmation et couvre toute l’année.
Le mode curatif est la pratique de gestion qui consiste à intervenir après la dégradation des voies. Cette opération comporte : le reprofilage qui consiste à donner à la voie son profil initial concerne seulement les voies en terre ; le rechargement des accoutrements qui vise à recharger la couche initiale des accoutrements qui sont des voies bitumées ; le nivellement des ondulations qui consiste à aplanir les ondulations de manière à avoir un niveau unique et l’aménagement, l’entretien et la protection de l’emprise de ces voies urbaines sont assurés par la Direction des Services Techniques (DST) à travers le service voirie de la mairie.
Ces opérations qui doivent en principe être assurées par les services des interventions et du contrôle des travaux de la DST sont défaillantes à cause de l’insuffisance du matériel technique. Les populations ne rendent pas aussi la tâche facile aux structures chargées d’entretenir ces voies ; elles transforment ces voies en des dépotoirs sauvages. Les comportements d’incivisme permttent de rémarquer que ces canivaux servent de lieux de dépôts des ordures ménagères. Ce phénomène est aussi l’un des facteurs de la dégradation des voies urbaines et entrave la bonne circulaion des personnes et des biens.

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4.1.4. Contribution du Projet de gestion urbaine décentralisée à l’amélioration de la voirie de Parakou

Dans le cadre de l’exécution de la composante B du PGUD intitulé ‘’Réhabilitation et Construction d’Infrastructures Urbaines de base’’, plusieurs infrastructures routières et ouvrages d’assainissement ont été réalisées à Parakou.
La réhabilitation et la construction d’infrastructures prioritaires ont retenu quatre tronçons :
– Titirou : Rue Morgue, Banikanni, Rond-Point Maga (2300 ml)
– Agbagba : Tronçon clinique Balawa / Rue de l’Abattoir (650 ml)
– Banikani : Rue Morgue / Banikanni / Rond-Point Maga (3000 ml)
– Alaga : Rue ceinturant Alaga 6 Camp Adagbè (2800 ml)

Les travaux de pavage et d’assainissement de ces rues ont été répartis en 20 lots (11 de pose, six de préfabrication, trois de PGIE et PARC). La quasi-totalité de ces voies sont revêtues de pavés. Au total, le PGUD-II a permis de doter la ville de Parakou de plus de 8750 ml de voies pavées et assainies. La Planche 1 montre quelques réalisations de voies pavées par le PGUD dans la ville de Parakou.

Planche 1 : Réalisations du PGUD dans la ville de Parakou



Les photos de la planche 1, montrent les voies pavées réalisées par le PGUD dans les quartiers de Camp-adagbè (photo a), Banikanni (photo b), Agba-agba (photo c) et Alaga (photo d). Ces pavés ont permis d’avoir une fluide circulation des personnes et de biens et de diminuer l’effet de l’érosion causée par les eaux de ruissellement. 
En dehors des travaux de pavage, des ouvrages hydrauliques ont été aussi réalisés. Ils ont été répartis en lots :
Lot COLC01 : construction de 1200 mètres linéaires de collecteurs trapézoïdal en béton armé de sections : petite base = 10,0m ; hauteur = 1,00 m et petite base = 12,0 m ; hauteur = 1,00 m ; talus = 45°. Les travaux comprennent l’aménagement des voies latérales, des fouilles en terrain rocheux et des remblais en sable. Ce collecteur traverse les quartiers Kpébié, Madina, Ouézé, Zazira et Sinagourou (photo 1).

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Photo 1 : Aperçu du collecteur C de la ville de Parakou au quartier Dépôt


Le collecteur C’est l’un des plus grands collecteurs de la ville. Il parcourt les cinq grands quartiers sus cités et permet aux eaux pluviales de trouver leurs couloirs de passage. Ce collecteur permet de diminuer considérablement les risques d’inondations. Il mérite d’être prolongé pour traverser aussi les quartiers de Zongo-zénon et Banikanni-Madjatum où ses eaux créent d’énormes problèmes d’inondation. 
– Lot COLB01 : il concerne la construction de 1557 mètres linéaires de collecteurs rectangulaires en béton armé de section 0,80 m x 0,80 m. Les travaux comprennent des fouilles en terrain rocheux et des remblais de sable. La photo 2 montre le collecteur B de la ville de Parakou.

Photo 2 : Aperçu du collecteur B au quartier Dokparou au nord de Parakou

Ce collecteur dessert les quartiers Dokparou et Amawignon dans le troisième arrondissement. Sa construction dans ces quartiers a diminué considérablement les nombreuses inondations enregistrées chaque année dans ces quartiers qu’il traverse. 
La figure 3 présente les infrastructures routières et d’assainissement réalisés par le PGUD à Parakou.

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Figure 3 : Infrastructures routières du PGUD

Au total, le PGUD a doté Parakou de 8750 mètres linéaires (ml) de voies pavées, 36 ml de caniveaux et 2757 ml de collecteurs le tout dans 11 quartiers de ville

4.1.5. Problèmes de mise en œuvre du PGUD à Parakou

La mise en œuvre du PGUD à Parakou a rencontré d’énormes problèmes dont les plus importants sont : 
– Le démarrage tardif des activités en raison de la lenteur administrative ;
– Le retard dans le transfert des ressources financières allouées pour la construction des infrastructures ;
– Le refus de la libération des emprises de voies à construire par les occupants des domaines publics ;
– Le retard dans l’achèvement des chantiers ouverts ;
– L’absence du système d’adressage, de panneautage et de numérotation des entrées de parcelles et ; 

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– La non harmonisation de la cartographie ; 
– L’inexistence d’une politique adéquate d’entretien ou de gestion des infrastructures réalisées ;
– la dégradation des voies par actes d’incivisme des populations.

5.2. DISCUSSION

Après la réalisation de ces infrastructures, elles ont besoin d’être entretenues et bien gérées, à travers une action conjuguée des autorités locales, des collectivités à la base et des techniciens des travaux publics.
La DST à travers son service de la voirie, devra faire un effort supplémentaire dans la programmation et la mise en œuvre du balayage des voies et du désherbage des accotements de chaussée. Il faut enfin sensibiliser les populations afin qu’elles évitent au maximum les actes de vandalisme et d’incivisme en prenant soin de ces infrastructures. L’étude menée sur la contribution du Projet de Gestion Urbaine Décentralisée à la gestion de la voirie urbaine à Parakou fait ressortir que la ville est en manque d’infrastructures routières et d’assainissement. Celles qui existent sont mal entretenues et causent d’autres problèmes d’insécurité dus aux usagers. C’est dans cet ordre d’idées que Poenou (2011) dit que l’insécurité routière est l’un des problèmes les plus sérieux de la circulation routière à Parakou. En dehors de l’état défectueux des voies, les actes de vandalisme et d’incivisme des citadins exposent les infrastructures aux problèmes environementaux et à la dégradation. En abordant cette problématique, Yatia (2001) affirme que tout nouvel investissement municipal, aggrave le problème d’entretien du patrimoine. Tall (2012) conclue que le financement ne règle pas tous les problèmes et qu’il faille véritablement impliquer les populations à toutes les étapes du projet. C’est à juste titre la logique du Projet de Gestion Urbaine Décentralisé. En effet, conçu pour les trois grandes villes du Bénin que sont Cotonou, Porto-Novo et Parakou, le PGUD a assaini le cadre de vie de ces villes. Dans cette optique, Lokonon (2007) souligne le double avantage du PGUD. Selon lui, le premier avantage est lié à l’amélioration ou l’assainissement du cadre de vie et de la circulation dans les villes de Cotonou, Porto-Novo et Parakou. Le deuxième privilège est inhérent au renforcement des capacités de gestion des infrastructures d’une part et à la qualité des services urbains offerts à la population d’autre part. Kaltijob (2000), renchérit en disant que le Projet de Gestion Urbaine Décentralisée (PGUD), vise à améliorer de façon durable, le niveau et la qualité des services urbains rendus aux populations des trois principales communes concernées et ce, à travers la consolidation de leurs recettes internes (recettes fiscales + recettes propres) et les transferts d’Etat (les ristournes). A cet effet, Hountondji (2002) fait remarquer que dans le contexte de la décentralisation, le développement des communes béninoises dépendra de la manière dont elles sauront se doter des moyens de fournir aux populations les services nécessaires. Mais force est de constater que ce projet et bien d’autres n’ont pas eu des instruments pour leurs bons suivis. C’est dans ce sens que Aboudou (2004) regrette l’inexistence au sein de la municipalité de Parakou d’instruments de suivi et de pilotage après la mise en place d’institutions communales. Il est à souligner que la mise en œuvre du PGUD s’est déroulée globalement dans des conditions décentes malgré les difficultés. La mise en œuvre de ce projet vient confirmer une fois encore que quand les projets de développement sont directement gérés par les collectivités locales, ils impactent plus que ceux régis par les structures de l’Etat central. En parlant de ces difficultés, il est noté une insuffisance de contrôle des indicateurs de performance du PGUD. Par ailleurs, Oloudé (1999) a montré que l’entretien du patrimoine communal, constitue un enjeu majeur et un critère de performance de la gestion urbaine décentralisée.
Cependant, certaines difficultés persistent et leur règlement permettra d’améliorer les années à venir les conditions de vie des populations. Il est donc évident que la réalisation des infrastructures routières et d’assainissement et le changement de mode de gestion de ces infrastructures permettront de diminuer ou d’améliorer les conditions précaires des populations afin de booster ou d’espérer un développement à Parakou.

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CONCLUSION

Jusqu’à ces récentes années, les communes à statut particulier en général et celle de Parakou en particulier sont restées dans un état de bonheur à cause de leurs incapacités de gérer convenablement leurs voiries. Cependant, l’Etat fait un effort en mettant à la disposition de ces communes plusieurs outils d’aide au développement dont le PGUD. La gestion de la voirie urbaine est l’un des enjeux majeurs de la ville d’aujourd’hui et aussi l’un des instruments privilégiés dans l’atteinte des objectifs de la décentralisation car le développement d’une ville passe par le développement de sa voirie. Malgré cette contribution, la gestion de la voirie urbaine à Parakou reste parcellaire, éclatée par un ségrégationnisme. Il faut noter aussi que les problèmes liés à la gestion de la voirie sont loin d’être réglés car les besoins se font de plus en plus sentir. A cet effet, des solutions ont été proposées pour résoudre ces problèmes.

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Notes


Table d’illustrations


Auteur(s)


1ABOUDOU YACOUBOU MAMA Aboudou Ramanou 
1 Enseignant-Chercheur ; Université de Parakou ; aboudou_ramanou@yahoo.fr

Droit d’auteur


Université Felix Houphouët Boigny de Cocody, Abidjan, Côte d’Ivoire

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