Pratiques agricoles et risques sanitaires au niveau de la rive orientale du lac de guiers (senegal)

Agricultural practices and health risks at the level of the eastern shore of lake guiers (Senegal)

Daouda Mouhamed DIOP1, Gallo NIANG2, Birane CISSE3, Magatte THIAO4, Bandiougou NDIAYE5, Matar SYLLA6

1Doctorant, Laboratoire Dynamiques Territoriales et Santé (DTS), ETHOS, Université Cheikh Anta Diop, daoudamouhamed@gmail.com

2Docteur, Laboratoire de Climatologie et Environnement (LCE), Université Cheikh Anta Diop, gallonhio@gmail.com

3Docteur, Laboratoire Dynamiques Territoriales et Santé (DTS), Université Cheikh Anta Diop, cissebirane@gmail.com

4Doctorant, GERAD (Groupe D’Etude de Recherche et D’Appui au DEVELOPPEMENT), ETHOS- Université Cheikh Anta Diop, thiaomagatte1@gmail.com

5Doctorant, Laboratoire Unité Mixte Internationale (UMI) 236-IRD, EDEQUE- Université Cheikh Anta Diop, ndiayebandiougou6@gmail.com

6Doctorant, Laboratoire Unité Mixte Internationale (UMI) 236-IRD, EDEQUE- Université Cheikh Anta Diop, syllamatar2008@gmail.com

Résumé :

Dans la rive orientale du lac de Guiers, les aménagements hydroagricoles ont favorisé l’essor de la culture irriguée et le recours intensif aux engrais et pesticides qui exposent acteurs et population riveraine aux incidences environnementales et aux risques sanitaires. Cette étude vise à analyser les relations entre pratiques agricoles et risques sanitaires. La méthodologie repose sur une revue documentaire, associée à des entretiens et une observation directe, croisée avec le dépouillement des registres de consultations des structures sanitaires. Les résultats révèlent une agriculture irriguée généralisée qui s’accompagne d’une utilisation systématique des engrais et des pesticides. Le système d’irrigation, les modes d’amendement de sols et d’emploi de produits phytosanitaires impactent l’environnement et exposent les exploitants et la population aux maladies hydriques, respiratoires et de la peau. La sensibilisation sur l’utilisation des produits phytosanitaires constitue un enjeu de santé publique.

Mots clés : culture irriguée, pratiques agricoles, lac de Guiers, pesticides, risques sanitaires, Sénégal.

Agricultural practices and health risks at the level of the eastern shore of lake guiers (Senegal)

Abstract

In the eastern shore of Lake Guiers, hydro-agricultural developments have favored the development of irrigated farming and the intensive use of fertilizers and pesticides, which expose stakeholders and the riparian population to environmental impacts and health risks. This study aims to analyze the relationships between agricultural practices and health risks. The methodology is based on a review of the literature, combined with interviews and direct observation, and cross-referenced with records of consultations of health structures. The results reveal a generalized irrigated agriculture accompanied by a systematic use of fertilizers and pesticides. The irrigation system, the methods of soil improvement and the use of phytosanitary products impact the environment and expose farmers and the population to water-borne, respiratory and skin diseases. Raising awareness on the use of phytosanitary products is a public health issue.

Keywords: irrigated cultivation, agricultural practices, Lac de Guiers, pesticides, health risks, Senegal

Résumé

Abstract

Introduction

Au Sénégal, le secteur de l’agriculture reste encore stratégique, malgré la baisse de sa part dans la croissance du PIB qui est passée de « 18,75% sur la période 1960-1966 à 10% de nos jours » (FAO, CSE, 2017, p.17). En effet, 60 à 70 % de la population active sont tributaires directement ou indirectement des activités agricoles. Les sous-secteurs de l’agriculture et de l’élevage

fournissent respectivement 9,4% et 3,6% du PIB national (ANSD, 2020, p.234). Dans la zone du lac de Guiers, avec la maîtrise des crues et les aménagements hydrauliques (C. Philippe et al, p.398 ; A.Niang, 1994, p.1 ; N. F Mar et G Magrin, 2006, p.6), le système de production connait des mutations économiques et spatiales. Celles-ci demeurent une agriculture irriguée qui s’est substituée progressivement à l’agriculture pluviale et à l’élevage.

Malgré ses rôles sociaux et économiques dont « la participation à la création de richesses en contribuant à plus de 1,736 milliards de FCFA à la richesse nationale du pays » (FONGS, 2013, p.14), l’agriculture irriguée est confrontée à la baisse des rendements agricoles et aux attaques parasitaires des cultures. Pour faire face à ces contraintes et sécuriser leurs investissements, les agriculteurs ont recours à diverses pratiques agricoles. Ces dernières contribuent, d’une part à la dégradation de l’environnement et, d’autre part, exposent les exploitants et les populations riveraines à des maladies hydriques, respiratoires et à des dermatoses.

A l’instar de la zone des Niayes (I. Cissé et al, 2003, p.186 ; S. Ngom, 2013, p.36), les logiques productivistes font que l’utilisation des pesticides dans les exploitations est devenue une pratique agricole incontournable pour protéger les cultures. Toutefois, les pratiques inhérentes à l’emploi des pesticides peuvent être à l’origine d’effets potentiellement préjudiciables pour l’environnement et pour la santé humaine.

Les 3/4 d’études concernant l’usage des pesticides au Sénégal et leurs incidences sanitaires ont porté sur la zone des Niayes et de la vallée du fleuve. C’est pourquoi la présente étude constitue un exemple opportun qui permet d’analyser les pratiques agricoles en relation avec les produits phytosanitaires qui peuvent être d’éventuels risques sanitaires sur les exploitants agricoles et les populations riveraines du lac de Guiers. Il se fonde sur l’hypothèse selon laquelle les modes d’amendements des sols et l’usage généralisé des produits phytosanitaires sont porteurs de risques sanitaires.

Elle vise tout d’abord à analyser les risques sanitaires associés aux aménagements hydroagricoles et aux modes d’usage des engrais et pesticides dans la rive orientale du lac de Guiers. Cherche-t-elle à montrer le lien entre l’usage des pesticides et les morbidités hydriques, respiratoires et cutanées ?

1.1  Présentation de la zone d’étude

1. Méthodologie

D’origine tectonique et formé au Quaternaire récent (Michel, 1973, p.144), le lac de Guiers se trouve dans l’arrondissement de Keur Momar Sarr, département de Louga. Il est plat, naturel et s’établit sur une ligne de faille orientée NE-SW. Il communique directement avec le lit mineur du fleuve Sénégal par le biais du canal aménagé de la Taouée sur 17 km. Il occupe les marges Est de la région du delta du Sénégal (Carte 1).

Le Lac de Guiers est un lac continental et se trouve au cœur du domaine climatique sahélien. Sur la rive orientale s’établissent des sols hydromorphes sur les terres inondables appelées localement Tak ou waalo et des sols ferrugineux tropicaux, cuirassés par endroits, sur les terres exondées appelées Jeeri. Le foncier du Tak attire la convoitise des agriculteurs et fait souvent l’objet de litiges du fait de son appropriation ancestrale.

Réservoir d’eau douce, le lac de Guiers constitue la principale source d’approvisionnement en eau potable des grandes agglomérations urbaines (Dakar et Thiès), des villages riverains et pour l’irrigation des terres emblavées. Zone humide au cœur d’une région aride, il s’érige en pôle

agricole avec le développement des cultures irriguées et attire l’implantation d’agro-industries nationales et internationales. Cette situation est consécutive aux conditions créées par les aménagements hydrauliques tels le pont-barrage de Richard Toll en 1947, la digue de Keur Momar Sarr, l’usine de production d’eau potable de Nguith en 1970, la réfection du pont- barrage de Richard Toll, le barrage de Diama en 1985 et la restauration de la digue de Keur Momar Sarr en 1993 (G. Niang, 2021, p. 14)

Carte 1 : Localisation de la zone d’étude

1.2  : Une approche multidimensionnelle

La méthodologie est axée sur la revue littéraire, la collecte de données sanitaires et les entretiens directs avec les agriculteurs. Orientée sur les risques sanitaires et environnementaux qui découlent des pratiques agricoles, les produits phytosanitaires utilisés et leurs modes d’utilisation, la littérature porte sur un état des lieux des interactions entre l’homme et son environnement et les risques induits par les aménagements de l’espace (barrage, irrigation, culture irriguée etc.). Les données épidémiologiques sont relevées sur la morbidité générale enregistrée au sein des structures sanitaires de la rive orientale du lac de Guiers. Les données de 2018 étant lacunaires et celles de 2020 indisponibles du fait de la pandémie Covid 19 justifient l’utilisation de celles 2019. Elles ont été obtenues grâce au dépouillement et à la saisie des registres de consultation de cinq formations sanitaires : le centre de santé de Keur Momar Sarr et les postes de santé de Louboudou Ndiaye, Gankette Balla, Keur Momar Sarr et Mbane. Etant donné l’importance de la morbidité enregistrée en 2019, la Classification Internationale des Maladies (CIM-10) de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a servi de base pour l’analyse de la morbidité diagnostiquée par groupe pathologique. L’enquête de terrain sous forme d’entretien a ciblé les agriculteurs, les vendeurs de produits phytosanitaires, les agents

des services techniques de l’agriculture, de l’environnement et les professionnels de santé. Ils ont été effectués dans les localités Keur Momar Sarr, Mbane, Louboudou Ndiaye et Gankette Balla où l’agriculture irriguée reste dominante. Les entretiens ont permis de collecter des informations sur les pratiques agricoles et les modes d’usage des produits phytosanitaires. Au total, 24 entretiens approfondis ont été réalisés dont 01 ingénieur horticole et 01 spécialiste des pesticides, 03 infirmiers chefs de poste de santé, un médecin chef du centre de santé, le chef du CADL, le chef de service ANCAR, 02 environnementalistes en service à la DRDR et à la DEEC, 12 agriculteurs, 02 distributeurs de produits phytosanitaires.

3.  Résultats

3.1.  Des pratiques agricoles, facteurs de risques environnementaux et sanitaires.

L’agriculture pratiquée sur la rive orientale du Lac de Guiers est de type intensif. Dans les périmètres villageois, elle s’organise autour d’un réseau d’irrigation gravitaire sur un substrat sableux dont sa productivité dépend de l’usage intensif d’engrais et de pesticides. Par ailleurs, les aménagements hydroagricoles et l’utilisation des produits d’amendement de sol et phytosanitaires constituent des facteurs de risques sanitaires aussi bien pour les acteurs que pour les populations riveraines

3.1.1 Les aménagements hydroagricoles, nouveau mode de mise en valeur de l’espace.

Face à la vulnérabilité climatique de l’écosystème du lac de Guiers, la maîtrise des eaux et l’innovation dans l’exploitation de terres agricoles deviennent nécessaires. La mise en services des barrages sur le fleuve et digues délimitant le lac au nord et au sud ont favorisé l’artificialisation du régime hydrologique du lac et le développement de la culture irriguée (agro-industrie sucrière et maraîchage). Une des modifications territoriales majeures de ces dernières années est une agriculture irriguée qui gagne de l’espace tandis que l’élevage et les autres activités tendent à reculer (N.F Mar et G. Magrin, 2006, p.34 ; PDIDAS, 2013, p.132). Ces aménagements ont donné au lac son statut de pôle agricole attractif. Dans la Commune de Keur Momar Sarr par exemple, près de 19,4% des ménages agricoles (soit 418 ménages) s’activant dans l’agriculture irriguée (POAS, 2011) et la présence de gros investisseurs agro- industriels (SEPAM avec 1.000 ha, PDIDAS1, op.cit., p.110) attestent cette conversion en pôle agricole.

Par ailleurs, l’étalement du parcellaire agricole des terres du tak à celle du Jeeri implique un rallongement des canaux d’irrigation, véritables vallées artificielles, sur plus de trois (3) km du lac. Des motopompes jettent l’eau dans le lit de l’entaille creusée du canal à la parcelle. A l’échelle de la parcelle du périmètre villageois, le système d’irrigation est très rudimentaire. Il consiste à creuser des canaux à même le sol le long des plants de la parcelle avec des digues retenues à base de terre permettant de contrôler l’irrigation. Il s’agit d’une irrigation gravitaire. L’écoulement à travers les sillons parallèles, et quelquefois celui en nappe, lessivent la surface de la parcelle en mobilisant, à l’amont du versant, les substances organiques et chimiques. Les eaux retenues dans les cuvettes ruissellent des exploitations agricoles vers le lac. Elles deviennent sources de contamination et de pollution chimique. Les techniques d’irrigation gravitaire sont de grandes consommatrices d’eau. Chaque année, 400 millions de mètre cubes

d’eau sont consommées dans les périmètres villageois contre 275 millions de mètre cubes d’eau dans les agro-industries (P. Diop, 2017, p.116). Une grande partie de ces volumes d’eau acheminée dans les parcelles est ensuite drainée vers une cuvette de décantation ou directement vers le lac. Ce drainage s’accompagne des résidus des engrais et des produits phytosanitaires. Dans ce sillage, la Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS), à l’image des grandes agro- industries, draine ses eaux contaminées par les engrais et pesticides dans le lac. C’est le cas de la station X6 qui est la principale station de drainage vers le lac de Guiers, elle draine environ 3 000 hectares (P. Diop, 2017, p.140). Une situation similaire est observée sur l’axe lac de Guiers- Bas Ferlo-Niety Yone, les stations de rejet des eaux sont chargées en sels, pesticides, engrais et produits chimiques (OLAG, 2016, p.8). Aussi, la mise en place de digues, de diguettes et de canaux pour assurer une culture irriguée, une pratique qui se généralise, implique des changements irréversibles dont la modification du fonctionnement hydrologique du lac et la qualité de ses eaux.

3.1.2.    Amendement des sols et lutte phytosanitaire, un faisceau d’actions généralisées sur toute la rive orientale du lac de Guiers.

Au Sénégal, si la zone des Niayes utilise les 90 % des 1298 tonnes de pesticides solides et 1 337 m3 de pesticides liquides destinés à l’agriculture sénégalaise (I. Cissé et al, 2003, p.91 ; PAN Africa, 2006), les exploitants de la zone du lac de Guiers y ont aussi recours. L’amendement des sols par les engrais chimiques et le recours aux pesticides pour préserver les cultures ne constituent pas une nouveauté dans la zone. Néanmoins, ces pratiques s’intensifient d’année en année. De 2003 à 2014, la consommation d’engrais est passée de 62 239 T à 79 000 T (IPAR, 2015, p.26). Selon la Direction de la Protection des Végétaux (DPV), plus de 75% des surfaces cultivées reçoivent au moins un traitement des pesticides par an. Les quantités distribuées sont estimées à plus d’un million de litres pour les produits de pulvérisation à ultra bas volume, 150 000 à 200 000 litres pour les concentrés émulsionnables et 2000 à 3000 tonnes pour les poudres pour poudrages (A. Niang, 2001, p.50). Cette lutte phytosanitaire dans la rive orientale du lac de Guiers n’est ni orthodoxe, ni respectueuse intégralement des conditions et normes sécuritaires. Les agriculteurs, entre prise en compte des bonnes pratiques d’utilisation des pesticides et logiques productivistes, sont nombreux à privilégier la seconde option ignorant même la première. L’adoption de cette posture associée à leur faible niveau de scolarisation a déteint sur les moyens, les équipements de protection et le mode de gestion des emballages. Les pesticides sous forme liquide, granulé ou en poudre ne sont pas appliqués directement aux cultures. Sur les 12 agriculteurs enquêtés, tous affirment diluer les pesticides, 08 dans l’eau et 04 directement dans des pulvérisateurs manuels à dos. Toutefois, 75 % d’entre eux sont peu précautionneux et se servent d’outils de seaux, d’arrosoirs ou de bidons de 20 litres réutilisés à d’autres fins comme le lavage corporel ou la conservation d’eau de boisson. De plus, les exploitants savent bien trier les priorités dans les investissements les plus urgents et les plus indispensables comme l’illustrent les propos d’un exploitant au niveau de la zone de Mbane :

« Je vais bientôt durer dans la culture irriguée car depuis 1998 je ne fais que çà. Avec le temps, j’ai compris qu’utiliser un pulvérisateur à dos est plus pratique et plus efficace car on est sûr que la bouillie va arriver à destination. Les dépenses importantes effectuées pour l’achat de la motopompe (500 000 FCFA), des semences et des tuyaux pour l’irrigation font que l’achat du pulvérisateur est aujourd’hui en suspens et on utilise des seaux et des arrosoirs pour le traitement phytosanitaire. Nous sommes conscients de l’importance de disposer d’un pulvérisateur mais j’espère en avoir aux prochaines récoltes dès que les ressources le permettent ».

L’épandage des pesticides requiert des mesures particulières de protection individuelles préconisées par les structures d’appui et d’assistance telles que la SAED2, la DRDR3 et l’ANCAR4. Toutefois, entre l’idéal et la réalité, l’écart est béant. Faute de moyens financiers, les acteurs n’utilisent pas les Equipements de Protection Individuelle (EPI). D’ailleurs, seuls 16,66% d’entre eux (2/12) possèdent des équipements de protection peu adaptés (masques, gants, lunettes, bottes, combinaisons). La photo 1 est assez illustratif sur le niveau de protection de ces acteurs.

Photo 1: Utilisation d’un pesticide à Keur Massar : A) Un produit antiacarien ; B) Le mode d’emploi

Quant à la gestion des emballages, il s’agit d’une pratique qui expose les acteurs au risque de contamination directe et de contraction maladies diarrhéiques et respiratoires. L’éloignement des exploitations agricoles aux marchés d’approvisionnements comme Louga (distant de 60 km), Dagana (distant de 105 km), pousse des agriculteurs à conserver les sachets pour éviter toute confusion dans la liste des produits phytosanitaires recourus. Les propos suivants apparaissent comme une stratégie de contournement :

« Je ne peux ni écrire, ni lire les noms des pesticides que j’utilise. Pour faire simple à chaque fois, je découvre qu’un produit est efficace, je garde soigneusement l’emballage et je me le fais parvenir quand je dois traiter les cultures. Et comme je ne peux pas tout temps me déplacer, je remets juste les emballages vides et l’argent à toute connaissance qui rallie ces villes-marchés. Agriculteur, Keur Momar Sarr.

Le recyclage des contenants (bidons de 5, 10 et 20 litres, sachets et sacs) est une pratique courante dans la zone. Les bidons sont utilisés, après ou sans lavage, pour conditionner les eaux de consommation. Ce qui constitue une réelle source de danger sanitaire. Les sachets et les sacs sont conservés et réutilisés comme moyens de stockage des récoltes telles que la tomate, les choux, les piments, les aubergines et l’oignon. Ce recyclage des emballages de produits phytosanitaires est dû au fait que les agriculteurs sont très peu informés du danger écologique et des risques sanitaires qui en sont liés.

3.2.     Une morbidité, expression du risque lié aux pratiques agricoles ?

Beaucoup d’études ont montré la relation entre aménagements hydroagricoles et santé au niveau lac de Guiers (S.M. Seck et al, 2005, p.15 ; S. Kamara, 2013, p.96 ; P. Diop, 2016, p.126). La morbidité enregistrée au niveau des différentes structures sanitaires, Centre de santé (CS) et Postes de santé (PS), demeure large et variée. A travers, les maladies enregistrées en 2019, nous nous sommes basés sur la Classification Internationale des Maladies (CIM-11) de l’OMS dont la 11eme révision adoptée en Mai en 2019.

Tableau 1 : Registre des maladies enregistrées dans les différentes structures sanitaires

    Groupes pathologiques  CS          Keur Momar SarrPS Louboudou NdiayePS Gankette BallaPS      Keur Momar Sarr    PS Mbane
Maladies liées à l’eau916118408141413
Maladies de la peau369134388124221
Maladies de l’appareil Respiratoire1590201603267761
Maladies de l’appareil circulatoire889189417259208
Maladies du système ostéo-articulaires, des muscles et du tissu conjonctif  352  20  271  3  77
Maladies de l’appareil digestif887146281114186
Maladies de l’Oreille499241376
Maladies de l’Œil370000
Maladies endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques  347  291940 8
Autres causes à préciser368610869488241095
TOTAL91221932335917853045

Source : RS/MSAS/District Sanitaire de Keur Momar Sarr, Registre de consultations 2019

Le tableau 1 présente les différentes pathologies diagnostiquées. Sur un total de 19 243 consultants en 2019, le groupe pathologique « autres causes à préciser » domine avec 39,70% de la morbidité enregistrée. Les groupes des maladies de l’appareil respiratoire, des maladies liées à l’eau, des maladies de l’appareil circulatoire, les maladies de l’appareil digestif et les maladies de la peau représentent respectivement 17,78%, 10,37%, 10,20%, 8,39% et 6,42%. La domination des maladies hydriques, de l’appareil respiratoire et de la peau et tissu cellulaire sous cutané témoigne de la dégradation environnementale relatives aux pratiques agricoles intensives. Cette situation favorise la genèse de diverses formes de pathogènes.

3.2.1.     Les maladies liées à l’eau

Le lessivage des sols de culture par les eaux d’irrigation et de ruissellement constitue un des facteurs majeurs de pollution du lac et des canaux de drainage. L’eutrophisation des eaux du lac et des drains, les poches d’efflorescences de sel dans les périmètres irrigués sont des formes de cette pollution. Ainsi, la contamination fécale constitue une menace pour les populations qui, par contact direct ou consommation souillée, risquent de contracter des maladies dites hydriques. L’exploitation de données sanitaires a révélé leur forte prévalence (voire carte 2).

Carte 2 : Les maladies hydriques diagnostiquées dans les cinq structures sanitaires

Source : RS/MSAS/District Sanitaire de Keur Momar Sarr, Registre de consultations 2019

La morbidité diarrhéique enregistrée dans les différentes structures sanitaires reste importante comme l’est le paludisme durant la saison des pluies. La prévalence diarrhéique varie entre 78,81 % et 34,31 %. Si les facteurs de risques associés à cette forte prévalence sont multiples, la source d’approvisionnement en eau demeure un des principaux éléments à incriminer. Aussi, la multiplicité des maladies hydriques et leur distribution géographique sous forme de cluster sont révélatrices du développent d’un système pathogène relatif à la dégradation de l’environnement des localités mitoyennes au lac de Guiers.

3.2.2.     Les maladies de l’appareil respiratoire

La protection des cultures dans une zone où les conditions écologiques qui prévalent favorisent la prolifération des parasites ravageurs exige un recours aux produits phytosanitaires pour améliorer les rendements et préserver l’investissement consenti. Au-delà de leurs effets positifs, cette lutte phytosanitaire comporte des risques en première ligne pour la santé des agriculteurs. Leurs voies respiratoires sont fortement exposées durant tout le processus d’application des pesticides. En outre, les particules perdues par volatilisation contaminent l’atmosphère et les résidus en surface se répandent soit par l’eau, soit par le vent contaminant les sols et les plans d’eau. Ainsi, l’organisme de ces acteurs tout comme celui de la population peut être contaminée par différentes voies, mais celle respiratoire est la plus rapide et la plus directe pour arriver au courant sanguin (A. Niang, 2001, p.34). Cet état de fait ne peut être ignoré dans l’analyse de l’importante morbidité des maladies de l’appareil respiratoire (figure 1).

Figure 1 : Morbidité de l’appareil respiratoire dans les structures sanitaires

La prévalence des maladies de l’appareil respiratoire reste partout supérieure à 10% sur la morbidité totale enregistrée et atteint 25% au poste de Mbane. Cette importante charge morbide liée aux maladies respiratoires est à mettre en relation en partie avec l’érosion éolienne qui est l’agent principal des émissions de particules terrigènes, porteuses d’agents toxiques et polluants. Ce phénomène est favorisé par les vitesses des vents dont les plus élevées sont notées durant les mois de mars, avril et mai. Elles dépassent 3m/s à Louga (G. Niang, 2021, p.86).

Des instruments tels que les pulvériseurs manuels à dos, les arrosoirs, les seaux, les branchages ou les feuilles d’arbres sont utilisés pour asperger la bouillie d’insecticide et les autres traitements. Ces pratiques combinées à l’absence de protection au moment de la préparation des produits (phase où ils sont plus concentrés donc plus nocifs) et d’équipement de protection individuelle (EPI) comme les gants, les lunettes, les masques et les imperméables etc. à cause de sa cherté et de son incommodité contribuent toutes à exacerber les risques sanitaires inhérents à l’appareil respiratoire. Les propos de ce producteur du périmètre irrigué villageois (PIV) de Gankette Balla l’attestent :

« Je sais qu’il est important de se protéger lors de la préparation de la bouillie de même que durant le traitement, mais la combinaison complète coute très cher et avec mes charges sociales et surtout l’achat des intrants semences, engrais, produits phytosanitaires, il est difficile de mobiliser 50 000 à 10 0000 FCFA pour avoir une combinaison, des bottes ou encore des gants ».

De telles pratiques porteuses de risques sanitaires ne sont pas l’expression d’une absence ou d’une faiblesse des moyens financiers pour acquérir les EPI uniquement. Elles sont aussi comportementales dont la recherche de commodité au moment du passage à l’acte. Dans un tel registre, cette « non-protection adéquate » constitue un moyen de se départir d’un accoutrement considéré comme gênant du fait de la chaleur climatique de la saison sèche. Dès lors, la géographie des maladies respiratoires recueillies est toute particulière (Carte 3).

Carte 3 : Les maladies de l’appareil respiratoires enregistrées dans les structures sanitaires. Source : RS/MSAS/District Sanitaire de Keur Momar Sarr, Registre de consultations 2019

L’analyse de la carte 3, montre que la grippe, les Infections respiratoires aiguës (IRA), la toux ou le rhume, l’angine, l’asthme et la pneumonie constituent le groupe pathologique de l’appareil respiratoire. La prévalence de ces maladies demeure parmi la plus importante dans toutes les formations sanitaires de la rive orientale du lac de Guiers. Cette même configuration caractérise des maladies comme la grippe, la toux/le rhume et les IRA qui sont enregistrées dans toutes les formations sanitaires. Toutefois, la distribution spatiale de la pneumonie, de l’asthme et de l’angine reste très hétérogène. La pneumonie est présente uniquement au niveau du Centre de santé. Il en est de même pour la morbidité asthmatique et l’angine qui sont absentes respectivement des postes de santé de Mbane et Keur Momar Sarr.

4.2.1.    Les maladies de la peau

Dans un contexte d’usage intense d’engrais et de produits phytosanitaires, les résidus chimiques organiques et inorganiques constituent un facteur de risques pour la peau et le tissu cellulaire sous cutané. Leurs effets sont matérialisés par les lésions provoquées soit comme irritants cutanés primaires, soit comme substances sensibilisantes et allergisantes. C’est sous ce rapport que les affections de la peau (dermatoses) enregistrées au niveau des structures sanitaires au niveau du lac de Guiers sont reliées aux pratiques agricoles. Les moyens de protection très précaires sont loin de garantir une sécurité d’emploi des pesticides. Pieds nus à défaut d’un recours aux sandales viennent compléter leur EPI. Pratique agricole non compressible, le séjour dans la parcelle durant des heures pour les tâches de désherbage, d’arrosage, d’épandage d’engrais et de traitement des cultures n’est pas sans conséquence au plan sanitaire.

Aussi, les modes de préparation des fongicides, des insecticides et des herbicides, préparations destinées à protéger les végétaux contre tous les organismes nuisibles, qu’ils soient d’origine microbienne, animale ou végétale (INRS, 2009, p.347), favorisent des affections de la peau. Celles-ci peuvent se produire par des déversements accidentels sur les vêtements ou directement sur la peau par toucher des cultures pulvérisées ou par mélange des pesticides à mains nues. Ainsi, tous les agriculteurs (12/12) reconnaissent procéder à des opérations de pulvérisation des cultures au moins une fois par campagne. Toujours, 41,66% d’entre eux affirment avoir traité leurs exploitations plus de deux fois durant chaque campagne.

L’exposition de la peau lors des traitements des pesticides organophosphorés (diméthoate et le méthamidophos) et organochlorés (Dicofol et Endosulfan), s’effectue essentiellement lors de la préparation, de l’application et du nettoyage des instruments utilisés. D’autres facteurs intervenant dans ce processus comme le pH de la peau et la transpiration liée à la forte humidité et à la température élevée, peuvent être convoquées.

Ainsi, les registres de consultations ont fait ressortir une prévalence variant de 4 % à 11,5 % des maladies de la peau dans la morbidité générale (figure 2).

Figure 2 : La fréquence des maladies de la peau par structure sanitaire.

Source : RS/MSAS/District Sanitaire de Keur Momar Sarr, Registre de consultations 2019

Les maladies de la peau ont des taux de prévalence variables (carte 4). Tous les 12 agriculteurs rencontrés ont reconnu avoir été affectées par des maladies de la peau et du tissu cellulaire sous cutané. Leurs symptômes sont ainsi rapportés par ordre d’importance : 91,66 % de dermatoses, 58,33 %, de problèmes respiratoires, 25 % d’affections du système nerveux central, 33,33 % de problèmes oculaires et 16,66 % d’affections gastro-intestinales.

Carte 4 : La distribution géographique des maladies de la peau et du tissu cellulaire sous cutané sur la rive orientale du lac de Guiers.

Source : RS/MSAS/District Sanitaire de Keur Momar Sarr, Registre de consultations 2019

5. Discussion

Les résultats ont montré que les différentes pratiques agricoles ont des répercussions sur l’environnement et sur la santé humaine. D’abord, les aménagements hydroagricoles ont propulsé l’agriculture irriguée comme nouveau mode de mise en valeur des terres du lac de Guiers, surtout dans sa rive orientale. Ainsi, avec le recours intensif aux engrais chimiques et pesticides, les conditions environnementales se trouvent altérées par diverses formes de pollution (hydrique, des sols et aérienne). Dès lors, ces pratiques exposent les acteurs et même la population locale aux risques sanitaires qui s’expriment à travers les fortes prévalences de maladies hydriques, de l’appareil respiratoire et de la peau.

Ces résultats ont été observées dans la zone des Niayes (Cissé et al., 2003, p.183 ; S. NGOM et al, 2013, p.36) et au niveau de la vallée du fleuve Sénégal (C Philippe, 1997, p.396 ; S. Kamara, 2013, p.309) et même dans la sous-région notamment en Côte d’Ivoire (M. Doumbia & E. Kwadjo, 2009, p.996 ; B.F Tano et al, 2011, p.2322), au Ghana (P Amoah, 2006, p.2) ou au Burkina Fasso (A. P.K. Gomgnimbou et al, 2009, p.501 ; Zongo et al, 2015, p. 26) et au Benin (C Ahouangninou et al, 2011, p.219).

Il ressort de l’analyse de la morbidité que les maladies liées à l’eau comme La diarrhée, la dysenterie, les helminthiases et la bilharziose, représentent forte une prévalence sur la morbidité générale. Des résultats similaires ont relevé dans des travaux antérieurs menés sur la vallée du fleuve Sénégal et le lac de Guiers (C. Philippe et al, 1997, p.397-398 ; A. Niang, 2001, p.84), mais aussi sur la zone des Niayes (I. Cissé et al, 2003, p.185 ; M. Gaye et S. Niang, 2010, p.75).

Enfin, l’analyse de la prévalence des maladies liées à l’appareil respiratoire et celles liées à la peau montre une part non négligeable se situant respectivement à 17,78% et à 6,42% de la morbidité annuelle enregistrée au niveau du lac de Guiers. Ces résultats s’incrustent dans le sillage que des études faites dans la zone maraîchère des Niayes (I Cissé et al, 2003, p.185 ; A. Guèye-Girardet, 2010, p.151), au Benin (M.C Akogbeto, 2005 ; P.EYA, 2006b, p.597 ; C. Ahouangninou et al, 2019, p.221), au Togo (M. Kanda, 2009, p.359) et en Tanzanie (AVF. Ngowi et al, 2007, p.1620).

Conclusion

L’étude des risques sanitaires inhérents à l’usage des engrais et des produits phytosanitaires met en évidence les mauvaises pratiques agricoles. En effet, la culture irriguée au niveau de la rive orientale du lac de Guiers est une activité adoptée par tous (agropasteurs, pasteurs, pécheurs etc.). La reconversion de ces derniers dans cette nouvelle activité plus prometteuse se traduit par un recours à des techniques d’irrigation, de culture et de protection des plantes qui même si elles permettent de sécuriser l’investissement exacerbent des risques sanitaires latents.

La présence permanente de l’eau a permis le développement de culture irriguée sur une bonne partie de l’année avec deux à trois récoltes par an. L’usage d’engrais pour enrichir le sol et de produits phytosanitaires pour lutter contre les ravageurs et autres espèces nuisibles aux cultures est très répandu. Les traitements des pesticides et autres produits phytopharmaceutiques de la préparation au nettoyage en passant par l’application demeurent des étapes pas encore complétement maitrisées. Tous ces facteurs exposent à des risques sanitaires et environnementaux.

L’analyse des registres de consultations a conforté l’existence de risques sanitaires très diversifiés. Les groupes de pathologies tels que les maladies infectieuses et parasitaires parmi lesquelles se trouvent les maladies hydriques, les maladies de l’appareil respiratoire et celles de la peau et du tissu cellulaire sous cutané sont considérées comme ayant une étroite interrelation avec les pratiques agricoles.

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