Dynamique spatiale de la forêt classée de Bossematié au sud-est de la Côte d’Ivoire
Dynamique spatiale de la forêt classée de Bossematié au sud-est de la Côte d’Ivoire
Spatial dynamics of the Bossematie classified forest in south-eastern Côte d’Ivoire
Yves Koffi KOUAKOU
email : koffiyveskoua4@gmail.com
Jean-Marie Kouacou ATTA
email : jeanmarie_kouac@yahoo.fr
Université Félix HOUPHOUËT-BOIGNY
Résumé :
Les forêts classées ivoiriennes ont été beaucoup infiltrées pendant les crises militaro-politiques entre 2002 et 2011. Cette situation à occasionnée leur transformation spatiale au fil des années. A l’image de ces forêts classées de la Côte d’Ivoire, celle de Bossematié située dans le Sud-est du pays a été infiltrée et a subi des transformations notables. L’objectif de cette étude est de décrire la dynamique spatiale de ladite forêt classée depuis la période des crises militaro-politiques jusqu’en 2020. La méthodologie utilisée au cours de cette étude est basée sur la revue de la littérature, le traitement des images Landsat de 1989, 2003 2020, l’utilisation des Systèmes d’Information Géographique (SIG). Les cartes thématiques réalisées à l’issue des traitements d’images ont permis de mettre en évidence la dynamique spatio-temporelle de l’occupation du sol dans la Forêt classée de Bossematié. Les résultats montrent que sur la période 1989-2003, il y a une diminution annuelle des forêts denses et des bâtis /sols nus qui sont respectivement de l’ordre de 5,39 % et 95,39 % des superficies au profit des forêts dégradées et des cultures. Sur la période 2003-2020, on observe d’une part une diminution annuelle de 51,79 % des surfaces forestières et d’autre part, une augmentation annuelle de 94,76 % des superficies culturales et 80,86% des surfaces de bâtis/sols nus. Il existe également de fortes conversions entre ces différentes classes d’occupation du sol.
Mots-clés : Bossematié, (Sud-est de Côte d’Ivoire), dynamique spatiale, forêt classée, facteurs.
Abstract
The Ivorian classified forests were heavily infiltrated during the military-political crises between 2002 and 2011. This situation has led to their spatial transformation over the years. Like the other classified forests in Côte d’Ivoire, the Bossematié Forest in the South-east of the country has been infiltrated and has undergone significant transformations. The objective of this study is to describe the spatial dynamics of the Bossematié classified forest from the period of the military-political crises until 2020. The methodology used in this study is based on a literature review, the processing of Landsat images from 1989, 2003 and 2020, and the use of Geographic Information Systems (GIS). The thematic maps produced as a result of the image processing highlighted the spatio- temporal dynamics of land use in the Bossematié classified forest. The results show that over the period 1989- 2003, there was an annual decrease in dense forests and built-up areas/bare ground, which respectively accounted for 5.39% and 95.39% of the surface area, to the benefit of degraded forests and crops. Over the period 2003-2020, there has been an annual decrease of 51.79% in forest area and an annual increase of 94.76% in cropland and 80.86% in built-up area/bare ground. There are also strong conversions between these different land use classes.
Keywords: Bossematié, (South-East of Cote d’Ivoire), spatial dynamics, classified forest, factors.
Introduction
Aujourd’hui, les rares massifs forestiers persistants encore en Côte d’Ivoire se rencontrent dans les forêts classées et les aires protégées. Cependant, les actions des populations riveraines sur ces espaces protégés entraînent chaque année la disparition de plusieurs milliers d’hectares de forêt. La Forêt classée de Bossematié a subi une transformation lors de la crise militaro- politique ivoirienne. Elle connait également une migration anthropique. Cette situation est due au fait que le département d’Abengourou est une zone pionnière et favorable à l’économie de plantation de cacao. Les changements observés au niveau des types d’affectation de sol sont liés à la présence de ces activités. Aujourd’hui, cette forêt du département d’Abengourou porte en effet les stigmates d’une dégradation avancée, causée par le développement des cultures agricoles due à une importante pression anthropique. En effet, selon Zuéli Koli Bi (2009, p. 72), l’étude des transformations subies par le milieu naturel permet de comprendre la dynamique spatio-temporelle des relations entre savane et agriculture, entre le paysan et l’herbe. Dès lors, comment a-t-elle évoluée et quels en sont les facteurs ? Il s’agit de décrire la dynamique spatiale de la Forêt classée de Bossematié de 1989 à 2020 et d’identifier les facteurs de sa dynamique spatiale.
1. Méthodologie
1.1 Présentation de la zone d’étude et du site de recherche
La Forêt Classée de Bossematié (F.C.B.) est située entre 6°35′ et 6°20′ de latitude nord, et entre 3°35′ et 3°20′ de longitude ouest. Elle est localisée dans la Région du Moyen Comoé, dans le Département d’Abengourou, et à cheval sur les Sous-préfectures d’Abengourou et de Zaranou, plus précisément à 30 kilomètres au Sud de la ville d’Abengourou (Carte 1).
Figure 1:Situation géographique de la Forêt classée de Bossematié.
Cette forêt a acquis son statut de forêt classée en 1935 par Arrêté n°1419/SF du 1er Mai 1935. Par la suite elle a subi plusieurs amputations du fait de déclassements successifs ramenant ainsi sa superficie à 22 800 hectares selon l’arrêté n° 0044/MINEFOR/DDAR du 23 janvier 1976. La Forêt classée de Bossematié couvre actuellement une superficie totale estimée à 21 553 hectares, obtenue après le traitement d’images satellitaires datant de l’année 2000.
1.2 Données
Plusieurs types de données sont nécessaires pour la réalisation de cette étude. Ces données sont relatives à la zone d’étude. Afin de mieux connaître l’évolution de la dégradation de la Forêt classée de Bossematié, il est nécessaire de définir des données qui permettent l’atteinte de cet objectif. Il s’agit des données satellitaires et cartographiques, des informations issues de la documentation et des données issues des enquêtes de terrains.
-Les données satellitaires
Les données satellitaires utilisées sont constituées de trois images Landsat de 1989, 2003, 2020. La première de type LANDSAT 4-5 TM a été obtenue le 02/01/1989. La deuxième de type LANDSAT ETM+ a été obtenue le 14/03/2003 et la troisième image de type LANDSAT OLI 8 est acquise le 05/04/2020. Il s’agit des images de hautes résolutions de 30 mètres (m) chacune. Le choix de ces images est motivé par plusieurs facteurs notamment la répétitivité, la résolution ainsi que les caractéristiques de la zone d’étude. Ces images ont été utilisées pour cartographier la dynamique et l’évolution de l’occupation et de l’usage du sol.
-Les données cartographiques
Les données cartographiques portent sur les limites de la Forêt classée de Bossematié, les localités environnantes ainsi que toutes autres données nécessaires aux réalisations cartographiques. Ces données ont servi à la réalisation de la carte de présentation ainsi qu’aux différentes autres réalisations cartographiques présentes dans ce travail. Les données climatiques ont permis de réaliser les tendances pluviométriques de l’espace d’étude. Les autres données cartographiques sont des chiffres relatifs à la pluviométrie et à la température du département d’Abengourou. Les données pluviométriques portent sur les années allant de 1989 à 2020 et varient en fonction des zones Nord et Sud du département. Les données pluviométriques sont utilisées pour montrer l’impact de la déforestation sur le climat départemental.
- Les données sociodémographiques
Elles sont constituées d’informations écrites, de données chiffrées issues des recensements généraux ou des tableaux statistiques. Pour les recensements généraux, des chiffres utilisés sont issus des Recensements Généraux de la Population et de l’Habitat (RGPH 1998 et 2014) à l’échelle du département d’Abengourou et réalisés par de l’Institut National des Statistiques (INS). Ces chiffres nous ont permis d’appréhender la démographie du département d’Abengourou à différentes dates. Outre les recensements, certaines données issues des recherches documentaires ont été utilisées. Il s’agit des chiffres issus des tableaux statistiques, des informations traduites par des courbes d’évolutions. Les données démographiques recueillies ont été utilisées pour faire des cartes de densité de la population rurale dans le but de montrer l’influence de l’augmentation de la population sur le changement d’occupation et d’usage des sols.
- Les données d’enquêtes de terrain
Des enquêtes de terrains sont organisées en vue d’identifier, de caractériser les types d’occupation et d’utilisation du sol sur l’espace d’étude (surfaces naturelles, surfaces de culture et autres activités humaines) ; d’identifier et de caractériser la vulnérabilité du milieu et la dégradation du couvert végétal. Le repérage de tout élément est possible grâce à l’utilisation du GPS mais aussi grâce aux visites de terrain auprès des services et structures techniques de
gestion des forêts. Il s’agit de la SODEFOR car c’est à elle qu’appartient la gestion de la Forêt classée de Bossematié. Ces enquêtes nous ont permis de collecter des points de contrôle au sol à travers un GPS, d’avoir des informations relatives à la Forêt classée de Bossematié. Elles nous ont fourni des données sur la végétation telles que les types de forêt, les types de cultures, les cultures de rentes dominantes, le rapport entre forêt et exploitation industrielle, l’organisation paysagère. D’autres données sur l’utilisation du sol recueillies sont les parcelles exploitées ou non. Les points collectés par GPS sont d’une importance capitale car ils ont permis dans un premier temps de créer les parcelles d’entrainements et en second lieu de valider ou d’améliorer les résultats de la classification. Un entretien avec certains chefs de villages dont ceux des villages d’Appoisso, de Pokoukro et les présidents des jeunes desdits villages a permis d’acquérir des informations relatives aux villages et leurs relations avec la forêt classée.
1.3 Collecte des données
- La recherche documentaire
Pour mener à bien nos recherches, nous avons eu recours à certains ouvrages qui ont constitué la base de notre bibliographie. La recherche documentaire a consisté à consulter des ouvrages physiques et numériques dans certaines bibliothèques, certains centres de documentation et en ligne (les sites internet notamment CAIRN, Google explorer, https://power.larc.nasa.gov/data- accessviewer/). Ils concernent pour la plupart, des ouvrages de méthodologie, des rapports de mission, des thèses, des mémoires et des rapports de séminaire et colloque. Les ouvrages consultés proviennent de la bibliothèque de l’Institut de Géographie Tropicale (IGT), de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), le Centre Suisse et l’Institut français Nous avons aussi utilisé l’internet pour accéder aux mémoires en ligne et à d’autres documents scientifiques.
- Les images satellites et les documents cartographiques
Ils sont constitués de carte et d’image satellite. Ils ont été acquis sur les sites internet. Ils nous ont permis d’élaborer des cartes d’occupation et d’usage des sols.
- L’enquête de terrain
C’est une étape fondamentale pour l’acquisition d’informations capitales et la confirmation de certaines données d’origine documentaires pour la réalisation de notre étude. Elle consistera principalement à faire l’observation directe sur le terrain et également procéder à des entretiens. L’observation directe est l’une des bases de toute étude en géographie. Elle nous a permis de recueillir des données primaires. L’observation directe s’est effectuée dans les villages, les campements, les champs et dans la forêt classée de Bossematié. Elle nous a permis de parcourir la forêt afin de faire un constat réel sur l’état de cette forêt et prendre les coordonnées des parcelles nécessaires à la classification des images. L’observation directe a également permis d’échanger avec les populations qui occupent la Forêt classée de Bossematié, afin de recueillir de réelles informations et aux raisons de leurs infiltrations. Des prises de vues (photos) ont été effectuées à titre d’illustration et les fiches d’enquêtes ont été renseignées.
Les entretiens ont été organisés auprès de la Direction Régionale de la SODEFOR, Au niveau des localités riveraines de la forêt, ils sont adressés aux chefs de village et de terre, aux chefs de communauté et ou de campements. Ces entretiens ont pour objet d’appréhender les politiques et techniques de gestion et de protection de la Forêt classée de Bossematié d’une part. D’autres parts, comprendre l’idée que les riverains se font de la forêt et l’utilisation qu’ils en font.
- Les interviews
Les interviews ont été libres et dirigées. Dirigées car elles ont été faites par le biais d’un questionnaire préalablement établi en fonction de nos objectifs. Elles ont également été libres car au cours de l’entretien, en fonction des réponses que les interrogés donnaient, nous avions posées d’autres questions qui n’étaient mentionnées dans notre questionnaire. La population interrogée est composée des planteurs, des chefs de village ou de campements. Avec ces enquêtés, nous avions acquis des informations sur l’état de dégradation de la Forêt classée de Bossematié.
- Les outils de l’enquête
Pour les coordonnées géographiques des points relatifs aux parcelles d’entrainement, nous avons utilisé un GPS, des téléphones portables munis de logiciels notamment OSMTracker, Polaris navigation et Maps-Me pour nous orienter. Le GPS et le logiciel OMSTracker ont fait office de prise de coordonnées géographiques des unités d’observations. La diversité des outils permet de renforcer la crédibilité des résultats et de bénéficier de la spécificité de chaque outil.
1.4 Traitement des données
-Le prétraitement
Le prétraitement de l’image se résume en deux étapes à savoir la correction radiométrique et la correction géométrique. La correction radiométrique a permis d’augmenter la lisibilité des images et de faciliter leur interprétation afin de mieux extraire les informations de l’image. La correction géométrique a permis de régler le calage entre les images Landsat TM et ETM par rapport à la verticalité de l’image Landsat OLI. Cette correction géométrique est faite de telle sorte que tous les pixels reprennent leur emplacement permettant de les décrire d’une façon fidèle sur la scène (Sghaier, 2017).
- Le traitement des images
Le traitement des images a consisté d’abord à la définition des thèmes retenus pour l’analyse et la cartographie de l’occupation du sol. Ensuite, à l’identification des objets à cartographier à partir des compositions colorées et des indices d’humidité et de brillance du sol qui permettent une meilleure discrimination des formations végétales (Jussof, 2003). Enfin, la dernière étape est celle de la cartographie de l’occupation du sol. Dans la présente étude la technique utilisée est la classification dirigée ou classification hiérarchique pseudo-dirigée (Fotsing, 1998). Le choix porté sur cette méthode s’explique par la forte hétérogénéité des éléments de l’occupation du sol dans l’espace d’étude et la grande probabilité de confusion de certaines composantes. L’algorithme utilisé pour la classification est le « maximum de vraisemblance » qui se présente comme la plus efficace dans la production des cartes (Bonn et Rochon, 1992). A travers cet algorithme, les pixels sont affectés aux échantillons les plus proches selon la distance bayésienne, qui calcule la probabilité qu’a un pixel d’appartenir à une classe donnée. Le pixel est affecté à la classe pour laquelle la probabilité est la plus forte. Toutes les opérations se sont effectuées avec le logiciel Envi. Enfin, ces cartes du point de vue des traitements et de la mise en page, ont été établies à l’aide du logiciel cartographique Arcgis 10.3.
- L’analyse en composition colorée
La composition colorée a consisté à combiner des informations que contiennent trois bandes en les affichant simultanément dans les trois couleurs primaires (rouge, vert et bleu). L’objectif de cette opération est d’avoir une synthèse d’informations en vue de faire une bonne discrimination des types de formations végétales (Kouassi, 2014). Au terme de plusieurs combinaisons, la composition colorée TM et ETM+ 4-5-6 a été choisie, car elle présente les meilleures discriminations des types d’occupation du sol (Chatelain, 1996, Girard et Girard, 1999 ; Oszwald, 2005). Le choix du périmètre à visiter a été fait en tenant compte de l’accessibilité et de la représentativité de toutes les classes de végétation définies par l’affichage en fausse couleur des images satellitaires.
- Le choix des parcelles d’entrainement
La création des parcelles d’entrainement s’est faite par photo-interprétation en s’aidant des images sur le portail de géo-wiki mais aussi grâce aux relevés des vérités terrains. Un fichier vectoriel contenant les ROI (Region Of Interest) a été créé et chaque polygone correspond au type de végétation dessiné. Le choix des parcelles d’entrainement est relatif à la diversité des couleurs à l’issue de la composition colorée. Chaque parcelle est déterminée à partir des points que nous avions affectés sur les multitudes couleurs. Ces parcelles sont au nombre de quatre à savoir les forêts denses, les forêts dégradées, les cultures, le bâtis1 et les sols nus.
- La classification supervisée
Les classifications des images sont de type supervisé. L’algorithme maximum de vraisemblance a été utilisé pour définir les classes d’occupation du sol et ensuite procéder à leur généralisation sur l’ensemble de l’image. Les classes retenues après enquêtes de terrain sont les forêts denses, les forêts dégradées, les cultures, les bâtis et sols nus pour l’occupation physique et les cultures, le bâtis et les autres sols nus pour l’usage du sol. Elle consiste à entrainer un algorithme informatique de classification avec des échantillons puis à généraliser à toute l’image. Il existe plusieurs algorithmes permettant de reproduire au mieux la réalité du terrain. Cet algorithme de classification par maximum de vraisemblance affecte les pixels aux échantillons les plus proches selon une distance dite bayésienne, basée sur la probabilité qu’a un pixel d’appartenir à une classe donnée (Hauhouot et al., 2010). Cette classification par maximum de vraisemblance consiste à affecter des pixels aux échantillons les plus proches selon une distance dite bayésienne qui se fonde sur la probabilité que dispose un pixel à appartenir à une classe donnée. Elle réduit les risques d’erreurs en utilisant au mieux les probabilités d’appartenance (Brou Yao et al. 2005). La classification supervisée permet une cartographie thématique des états de surfaces à travers trois canaux dont le vert, le rouge et le proche infrarouge (Brou Yao et al., 2005). L’utilisation des images Landsat dans l’analyse de l’évolution du couvert forestier est attestée par de nombreuses études. Ainsi, Konan Eugène (2009) a pu montrer à travers des images Landsat que la dégradation du Parc National des îles Ehotilé (PNIE) est de plus en plus accrue et que cette déforestation est fonction de la densité de la population plus précisément à l’extension des surfaces agricoles à l’intérieur du parc. Hauhouot (2003) a pu quantifier la pression anthropique sur le milieu naturel du Sud-est ivoirien autour de la lagune Aby par l’usage d’image Landsat TM de 2001. Il a montré par la suite que cette pression était alimentée par l’installation de grands espaces agro-industriels marqués par les plantations de palmier à huile, d’hévéa et d’ananas. Abordant dans le même sens qu’Hauhouot (2003), Kangah et Koli Bi (2009) à travers l’usage d’images Landsat, ont montré à travers une classification supervisée que le couvert végétal du littoral Alladjan connait une très forte dégradation à cause de l’introduction des cultures de rentes.
1 Bâtis équivalent à habitat
La classification supervisée réalisée avec les capteurs de basses résolutions a des problèmes de discrimination des états de surface à cause des caractéristiques des pixels. L’utilisation d’images à hautes résolutions spatiales est alors pertinente afin de pallier à ces difficultés (Oszwald, 2005). Selon la même étude, l’interprétation et la classification des images se font à partir de la connaissance de la signature spectrale des objets à identifier. Les images satellites à hautes résolutions sont actuellement les plus efficaces pour discriminer les états de surface de manière répétitive dans le temps.
-Les outils de traitement des images.
Les images Landsat de 1989, de 2003 et de 2020 utilisées dans le cadre de cette étude, ont été traitées d’abord avec le logiciel de traitement d’images ENVI 5.3. Une fois ces images traitées, le logiciel Arcgis 10.3 nous a permis de réaliser les cartes thématiques finales.
-Le traitement cartographique
Le traitement cartographique a été élaboré à l’aide du logiciel Arcgis 10.3. D’abord il a servi à réaliser les cartes d’occupation du sol de 1989, 2003 et 2020. Ensuite il a permis de numériser la carte de type occupation du sol et la carte du réseau hydrographique. Enfin, le logiciel Arcgis a aidé à l’élaboration du Modèle Numérique du Terrain (MNT).
-Le traitement des données d’enquête de terrain
Les données de terrain sont constituées de deux formats à savoir le format analogue (prise de notes) et le format numérique (enregistrement audio et vidéo, photo etc.). Les données audio et vidéo ont été réécoutées dans le but de compléter les prises de notes. Les autres données ont été compilées et transcrites sur Word. Les prises de notes issues des questions posées ont été regroupées en fonction des principaux domaines d’intérêt. Nous avons fait la somme de chaque position afin d’évaluer la crédibilité des réponses sur la question posée. Aussi, avons-nous repris textuellement les meilleures remarques des participants. Les autres prises de notes notamment celles de l’observation directe ont été comparées aux réponses à l’issue des interviews et transcrites sur Word. Pour les données statistiques, des tableaux et histogrammes ont été utilisés pour les traduire. Les points de contrôle au sol ont servi de référence pour la classification des images Landsat.
- L’analyse de la dynamique de l’occupation du sol
L’analyse des changements survient à partir d’une matrice de détection des changements issue de la comparaison entre les pixels de deux classifications (Kouassi, 2014).
Dans cette étude, une analyse exploitant les caractéristiques spectrales des images (vecteurs de changements) et une autre de type classique, de croisement de classifications ont été utilisées. La méthode des vecteurs de changement est une méthode basée sur la comparaison des mesures radiométriques de différents canaux ou d’indices de végétation pour analyser les mutations de l’occupation du sol.
A travers ces méthodes, le taux de changement global (Tg) et le taux moyen annuel d’expansion spatiale (Tc) ont été calculés. Les changements à l’échelle globale ont été déterminés en ressortant les superficies des différents types d’occupation du sol pour chaque année afin de mettre en exergue et d’évaluer les changements intervenus au sein de chaque type d’occupation du sol pris isolément. Cette analyse se fait par le calcul du taux de changement (Tc) ou taux moyen annuel d’expansion spatiale, couramment utilisé dans les études sur le changement
d’occupation du sol (FAO, 1996). Ce taux de changement s’évalue à partir de la formule suivante :
Tc = [(S2 / S1)1/𝑡 – 1] x 100 où :
Tc = taux de changement moyen annuel (%) S1 = superficie de la classe à la date t1
S2 = superficie de la classe à la date t2 (t2 > t1)
t = nombre d’années entre les deux dates. L’analyse des valeurs du taux de changement montre que les valeurs positives indiquent une « progression » et les valeurs négatives, une « régression ». Les valeurs proches de zéro indiquent que la classe est relativement « stable ».
3. Résultats
3.1 Analyse de la dynamique de l’occupation du sol
3.1.1 La dynamique de l’occupation du sol de 1989-2003
L’analyse de la figure 2 permet de noter d’une part, une augmentation des superficies des forêts denses, des forêts dégradées et des cultures qui passent respectivement de 82,56% de la superficie totale de la Forêt classée de Bossematié à 78,38 %, de 14,45 % à 19,74 % et de 1,56
% à 1,84 %. D’autre part, on observe une diminution des superficies occupées par les habitats (bâtis) et les sols nus qui passent de 1,39 % à 0,06 %. Les taux de variation des différentes classes d’occupation du sol durant la période 1989-2003 sont représentés par le tableau 1.
Carte 2 : Evolution des superficies des classes d’occupation du sol entre 1989 et 2003
Tableau 1 : Taux de variation des classes d’occupation du sol entre 1989 et 2003
Types d’occupation du sol | Taux de changement global (Tg en %) | Taux de changement moyen annuel (Tc en %) |
Forêts denses | -5,39 | -0,36 |
Forêts dégradées | +26,90 | +2,21 |
Cultures | +15,43 | +1,18 |
Bâtis et sols nus | -95,39 | -19,37 |
Source : nos enquêtes, 2021.
Le tableau 1 montre des diminutions annuelles de 0,36 % ; 19,37 % respectivement pour les surfaces forêts denses, et de bâtis/sols nus. On note également une augmentation moyenne annuelle de 2,21 % ; 1,18 % des superficies de forêts dégradées et des cultures de la zone d’étude. En effet, cette augmentation s’est opérée au détriment des surfaces forestières et des bâtis/sols nus.
3.1.2. La dynamique de l’occupation du sol de 2003-2020
L’analyse de la figure 3 permet de noter durant cette période, une tendance de diminution des superficies des forêts denses et des forêts dégradées qui passent respectivement de 78,38 % à 51,60 % et de 19,74 % à 12,75 %. Une augmentation des surfaces culturales et bâtis/sols nus qui passent respectivement de 1,84 % à 35,32 % et de 0,06 % à 0,33 %. Les taux de variation des différentes classes d’occupation du sol durant la période 2003-2020 sont représentés par le tableau 2.
Carte 3 : Evolution de superficies des classes d’occupation du sol entre 2003 et 2020
Tableau 2 : Taux de variation des classes d’occupation du sol entre 2003 et 2020
Types d’occupation du sol | Taux de changement global (Tg en %) | Taux de changement moyen annuel (Tc en %) |
Forêts denses | -51,79 | -2,06 |
Forêts dégradées | -55,13 | -2,17 |
Cultures | +94,76 | 15,89 |
Bâtis/sols nus | +80,86 | 8,61 |
Source : nos enquêtes, 2021.
Le tableau 2 indique des régressions annuelles de 2,06 % et 2,17 % respectivement pour les surfaces forestières denses et dégradées. On note aussi une progression moyenne annuelle de 15,89 % et 8,61 % des superficies des surfaces culturales et de bâtis/sols nus de la zone d’étude. Les taux de variation des différentes classes d’occupations du sol observés sur l’ensemble de la période d’étude (1989-2020) sont représentés par le tableau 3. On a une régression des superficies des forêts denses ; des forêts dégradées qui passent respectivement de 82,56 % à 51,60 % ; de 14,45 % à 12,75 % ; une augmentation des superficies occupées par les cultures et des bâtis et sols nus qui passent de 1,56 % à 35,32 % et de 0,06% à 0,33%.
Tableau 4 : Taux de variation des classes d’occupation du sol entre 1989 et 2020
Types d’occupations du sol | Taux de changement global (Tg en %) | Taux de changement moyen annuel (Tc en %) |
Forêts denses | -59,98 | -1,39 |
Forêts dégradées | -13,38 | -0,37 |
Cultures | +95,57 | 9,80 |
Bâtis sols nus | -75,91 | -4,18 |
Source : nos enquêtes, 2021.
Le tableau 4 montre que des régressions annuelles de 1,39 %, 0,37 % et 4,18 % ont été observées respectivement pour les surfaces forestières denses, dégradées et des bâtis et des sols nus. On note également une augmentation moyenne annuelle de 9,80 % des superficies culturales de la zone d’étude.
3. 2 Facteurs de la dynamique spatiale de la forêt classée de Bossematie
3.2 1 L’exploitation des ressources naturelles, un déterminant de l’évolution du couvert végétal.
L’exploitation et l’utilisation des ressources naturelles par les populations sont les principaux facteurs de l’évolution du couvert végétal d’un milieu. Plus de 60% de la population autour de la Forêt classée de Bossematié exercent des activités agraires qui pour la plupart relèvent de l’agriculture, de l’élevage, de la chasse, de l’exploitation des ressources naturelles, notamment le sol, l’eau et la végétation. Au sein de la Forêt classée de Bossematié, l’exploitation du bois constitue une des activités phares. En effet, le massif forestier de Bossematié est mis en exploitation soit par la SODEFOR pour un autofinancement, soit par les exploitants clandestins qui infiltrent la forêt en contournant les limites de protection de la SODEFOR. En effet, l’expansion de l’exploitation forestière a été très rapide. Les sociétés forestières constituent des acteurs très importants du fait qu’elles gèrent d’immenses superficies de forêt. L’exploitation affecte donc de manière significative la dynamique et le rôle écologique de ces essences visées. En effet, les arbres sont abattus sur de très grandes superficies et nécessitent le développement
d’un important réseau de pistes pour leur évacuation. Ce qui occasionne de très importants dégâts au sous-bois et nécessite l’abattage de plus d’arbres que l’exploitation elle-même. Aujourd’hui, il n’existe qu’une portion de grands arbres situés du nord-centre au nord-est de la forêt. Face à la rareté des espèces, la SODEFOR a suspendu l’exploitation du bois au profit du reboisement. A présent, l’exploitation clandestine des grands arbres a diminué. Les populations riveraines tirent profit des failles des mesures de surveillance de la SODEFOR pour exploiter les d’arbres. Ces bois servent aux bois de chauffe ou à la construction et à la production du charbon. L’espace forestier est marqué par la présence de coupe de bois, facteurs de destruction de la Forêt classée de Bossematié.
Photo 1: Saisie de bois par la SODEFOR d’Abengourou dans la Forêt classée de Bossematié
3.2.2 L’activité de chasse
Prise de vue : Yves Kouakou (2021).
La chasse avec les armes à feu, le premier type de chasse est le plus répandu. Toutefois, la chasse n’est pas exclue en forêt puisque c’est le milieu ou se retrouvent actuellement les dernières espèces qui ont échappé à la pression humaine. Les braconniers accèdent à la forêt classée, la chasse des animaux. La chasse est généralement de deux types : la chasse de subsistance et la chasse commerciale. La chasse de subsistance est celle dont les produits sont destinés prioritairement à l’autoconsommation bien qu’un faible surplus soit régulièrement dégagé et vendu dans le village. La chasse commerciale est celle pratiquée dans un but de commercialisation (gibiers, etc.) et de ce fait, s’apparente au braconnage et se pratique la plupart dans les zones protégées (UICN, 2014). La végétation forestière est aussi réservée aux pièges. Ce sont des pièges d’animaux faits avec des files de frein de vélo, et du bois, il en existe plusieurs types. En définitive la chasse affecte de manière significative la dynamique des populations animales et le rôle écologique des espèces visées.
3.2.3 L’exploitation agricole et la croissance démographique
Au lendemain de la crise dite post-électorale, la forêt classée de Bossematié a enregistré des arrivées massives de paysans clandestins par convoi de plusieurs dizaines d’individus. Les défrichements tous azimuts ont alors repris et s’effectuaient sur toute l’étendue de la forêt malgré les patrouilles musclées ponctuelles, l’insécurité y régnait, (Plan d’aménagement de la FCB, 2017-2026). Ainsi, l’intensité des pratiques des populations dans la forêt, les densités de
population, des localités et des secteurs de cultures autour de la forêt de Bossematié, obligent une dégradation de la diversité végétale du parc.
Photo 2: Champ de cacao en production dans la forêt classée de Bossematié
Prise de vue : Yves Kouakou (2021).
La population est encore largement engagée dans les activités agricoles de subsistance et dépend essentiellement du bois de chauffage en tant que source d’énergie domestique. Il est donc essentiel de tenir compte de la distribution ainsi que des perspectives de croissance de la population pendant la période de simulation, parce que l’augmentation de la population entraîne des changements dans la dynamique forestière et de l’extraction des ressources.
4. Discussion
Pour Clauzel Céline (2008), l’importance du temps dans l’étude diachronique est certes incontournable mais le chercheur se doit, pour montrer le changement, de faire référence aux dates qui ont un temps d’intervalle long. Ces raisons expliquent le choix des images Landsat de 1989, de 2003 et surtout de 2020 retenues dans le cadre de cette étude.
La grande vague d’infiltration des populations rurales dans la Forêt classée de Bossématié est à l’image du problème que connaissent la plupart des 231 forêts classées que compte la Côte d’Ivoire (Atta, 2009, p.358 et p.359.).
4.1. Analyse de la dynamique de l’occupation du sol
Plusieurs travaux réalisés en Côte d’Ivoire ont montré une dynamique du couvert végétal et une anthropisation de plus en plus importante de l’espace et une réduction des superficies des formations végétales naturelles au profit des cultures. En effet, KOFFI et al, (2017, p 218) indiquent qu’au Togo, les formations forestières qui occupaient 13,2 % en 1958 sont passées à 0,3 % en 2015, soit une diminution de 97,4 % et que les savanes sont passées, durant la période 1958-2015, de 113 690,9 ha à 85 380,9 ha. Ce qui équivaut à une baisse de 24,9 %.
Les travaux menés par ATTA (2009, P.191, P.196 et P 330) s’emploient à quantifier les différentes mutations spatiales (phénomènes de déforestation, de reforestation, de stabilité et
autres dynamiques) opérées à l’échelle des Forêts classées de Béki et de Bossématié dans l’Est ivoirien depuis les années 70 (1971 précisément) jusqu’en 2000 en passant par 1986, ainsi que les taux de déforestation annuels et globaux induits. A cet effet, pour la Forêt classée de Béki, cette étude révèle des taux de déforestation globaux de 62,53% et de 3,33% annuel sur la période 1986-2000. Quant à ceux de Bossematié, les taux global et moyen annuel de déforestation étaient respectivement pour cette même période (1986-2000), d’environ 8,05% et 0,6 %, des taux très faibles comparés à ceux de Béki et même du reste de la Côte d’Ivoire estimé à 2,95 % (ATTA, 2009, ATTA et al, 2016).
Au regard des taux ci-dessus et jusqu’aux années 20000, la Forêt classée de Bossematié apparaissait comme un massif quasi-protégé. Qu’en est-il de l’état de ce massif de Bossematié après les années 2000 notamment depuis les années de crise militaro-politique qu’a connu la Côte d’Ivoire ?
C’est à cette question que la présente étude s’est in fine proposé de répondre. En effet, de 2003 à 2020, les taux global et moyen annuel de déforestation s’élèvent respectivement à 51,79% et 2,06
%, des taux cette fois relativement pareils à la moyenne nationale (2,95 %) et avoisinant le niveau de déforestation de Beki, une forêt existant que de nom (3,33% moyen annuel) sur la période 1986-2000.
4.2. Facteurs de la dynamique spatiale de la Forêt classée de Bossematié
La Forêt classée de Bossematié regroupe un ensemble d’activités qui font parfois douter de son caractère particulier de domaine permanent de l’Etat. En effet, elle concentre une diversité d’activités avec une dominance d’exploitation forestière et agricole. Les changements observés au niveau des types d’affectation de sol, très peu perceptibles dans les années 2000, ont pris de l’ampleur juste après les crises militaro-politiques de 2001 et 2010 qu’a connu la Côte d’Ivoire. Ainsi, ce sont de nombreuses infiltrations clandestines que connaissent la plupart des forêts classées ivoiriennes notamment celle de Bossematié. Ces crises ivoiriennes ont occasionné le retrait de la gestion de Bossematié des bailleurs de fonds (KFW) et structures techniques comme la GTZ ou la GIZ, laissant s’y installer de nombreux clandestins agricoles et s’adonnant à la pratique agricole. Cette situation a été démontré par d’autres chercheurs. Fulgence Kouassi N’guessan (2020, p.57) soutient que la réduction de la superficie des savanes est causée par l’extension des activités agricoles dans la Sous-préfecture de Bondoukou entre 1986 et 2015. Koné et al., 2007, p. 4 ont aussi souligné que les facteurs de la réduction des superficies des ressources forestières sont la croissance démographique et certains modes d’exploitation et d’évolution des cultures.
Conclusion
Cette étude a permis de décrire la dynamique de la Forêt classée de Bossematié et d’identifier les facteurs de cette dynamique. Dans un premier temps, il a été question de décrire la dynamique du couvert végétal dans ladite forêt classée pour les trois années d’observation (1989, 2003 et 2020). Dans un second temps, il s’est agi d’identifier les facteurs qui sous- tendent l’évolution de la Forêt classée de Bossematié. Les données collectées et les opérations de traitement cartographique, de télédétection et de SIG ont permis d’évaluer les changements survenus dans l’occupation du sol durant chacune des périodes. Pour la période 1989-2003, il a été constaté une diminution annuelle des forêts denses et des bâtis/sols nus qui sont
respectivement 5,39 % et 95,39 % des superficies au profit des cultures. Les cartes réalisées et les statistiques produites sur les types d’occupation du sol s’accordent sur la réalité d’une importante pression humaine sur les ressources de la Forêt classée de Bossematié surtout de 20003 à 2020, période de tourmentes et de crises militaro-politiques qu’a connu la Côte d’Ivoire. A ce rythme, une étude de modélisation prospective des changements de l’occupation et de l’usage du sol en vue d’une gestion durable des forêts classées ivoiriennes s’y prêterait parfaitement.
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