Cartographie des espaces vulnérables aux risques d’inondation dans la ville de San-pedro. 17
1GOBGE Téré, 2KOUASSI N’Guessan Gilbert, 3TRAORE Kinakpefan Michel, 4KOUADIO N’Dri Ernest
La vulnérabilité des populations autour des marais dans les villes est une préoccupation majeure dans les politiques urbaines des villes des pays en développement. La ville de San-Pédro est peuplée denviron 209 590 habitants. Elle sétend sur 6 120 hectares répartit sur dix-sept quartiers dont neuf dans un état de précarité avérée en 2014. Aussi, la ville est confrontée à de nombreux défis spatiaux et létablissement des populations sur le site urbain devient alors un problème du fait de linsuffisance criarde dinfrastructures dassainissement et de drainage des eaux de pluie. Lobjectif principal de cette étude est didentifier les espaces les plus vulnérables de la ville de San-Pédro au risque dinondation. La démarche intégrant le Système dInformation Géographique (SIG) et la méthode de hiérarchie multicritère (MHM) de Saaty (1984) a permis de cartographier le risque dinondation à San-Pédro en croisant (union et superposition) les couches dinformation des zones inondables et celles des enjeux humains et matériels.
Il ressort de cette cartographie que plus des deux tiers du territoire urbain, 80 % des services socio-économiques et 73,16 % des ménages ont un degré de vulnérabilité élevé face aux inondations et aux risques sanitaires. La fragilité des sols, certaines caractéristiques physiques liées à laltimétrie, linsuffisance du réseau de drainage, la fréquence des maladies hydriques et la croissance urbaine seraient à lorigine de ces vulnérabilités.
Keywords: San Pedro, flood-prone areas, GIS, multi-criteria analysis, vulnerability and natural hazards.
Abstract :
The vulnerability of populations around the marshes in cities is a major concern in urban policies of cities in developing countries. The city of San Pedro is home to around 209,590 inhabitants. It covers 6120 hectares spread over seventeen districts including nine in a precarious state proved in 2014. Also, the city is facing many challenges space and the establishment of populations on the urban site becomes a problem because of the garish lack of sanitation and drainage of rain water infrastructure. The main objective of this study is to identify the most vulnerable areas in the city of San Pedro to flood risk. The approach integrating the Geographic Information System (GIS) and the analytic hierarchy process (AHP) of Saaty (1984) was used to map the risk of flooding at San Pedro crossing (union and superposition) the layers information floodplains and those of human and material issues.
It appears from this mapping that more than two thirds of the urban area , 80% of socio-economic services and 73,16 % of households have a high degree of vulnerability to flooding and health risks. Fragile soils, certain physical characteristics related to altimetry, inadequate drainage, the incidence of waterborne diseases and urban growth are the cause of these vulnerabilities.
Keywords: San Pedro, flood-prone areas, GIS, multi-criteria analysis, vulnerability and natural hazards.
INTRODUCTION
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1-1-Contexte et objectif de létude
Désigné comme le plus favorable à la construction du deuxième port en eau profonde de la Côte dIvoire en 1969, lespace de la ville de San-Pedro est sujet à de nombreuses contraintes naturelles : marécages, pentes fortes, vallées profondes, chaînes de collines surplombant des falaises mortes. Dans la ville, ces contraintes naturelles sont inéluctablement des facteurs de risque liés aux aléas dorigine naturelle comme les mouvements de terrain, lérosion côtière ou encore linondation qui fait lobjet de ce présent article.
Linondation naturelle dun territoire donné se produit lorsque leau tellurique est en excès et ne peut plus être évacuée (Montoroi, 2012). Dans ce contexte, lauteur distingue quatre principaux types dinondation : débordement direct dun cours d’eau qui sort de son lit mineur pour occuper son lit majeur ; submersion journalière ou catastrophique des eaux marines ; débordement indirect par la remontée des nappes alluviales (effet de siphon) ; stagnation ou ruissellement des eaux pluviales par capacité insuffisante d’infiltration et de drainage des sols lors de pluies diluviennes. A lanalyse, les précipitations restent un facteur essentiel des aléas dinondation et des risques naturels pour létablissement humain. Pour la COP 21 en 2015, les changements climatiques seraient à lorigine des catastrophes naturelles. Elles sont liées à la limitation de lélévation des températures à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Le Groupe Intergouvernemental dExperts sur lEvolution du climat (GIEC), indexe pour sa part les émissions de carbone denviron 40 gigatonnes et le rehaussement de 22 cm du niveau de la mer. A San-Pédro, les vulnérabilités dinondation des espaces autour des marais constituent une préoccupation essentielle des conditions de vie des populations. A des endroits de la ville, subsistent des marais et des lacs qui constituent des enjeux dans létablissement des habitants et des activités socioéconomiques. La question fondamentale de cette étude est la suivante : Quels sont les espaces les plus vulnérables au risque dinondation de la ville de San-Pédro ?
Lobjectif principal de cette étude est de déterminer les espaces de la ville de San-Pédro les plus vulnérables au risque dinondation et sujet à des risques naturels par stagnation ou ruissellement suite à des précipitations. De manière plus précise, il sagit de cartographier les zones inondables et de mesurer les niveaux des risques dinondation étant entendu que laléa ne devient risque quen présence des enjeux de vulnérabilités (populations, activités, équipements et infrastructures).
1-2-Localisation et caractéristiques de la ville de San-Pédro
20 San-Pédro est la seconde ville portuaire située au sud-ouest de la Côte dIvoire (figure 1).
Figure 1 : Localisation de la ville de San-Pédro
Le site de San-Pédro est une vaste zone marécageuse et lagunaire entourée de collines. Il est divisé en compartiments caractérisés par quatre grands ensembles géomorphologiques : Un littoral sableux, un champ collinéen, une zone marécageuse et un ancien plateau (figure 2)
Figure 2 : Topographie du site de la ville de San-Pédro
Les caractéristiques géomorphologiques de ces quatre ensembles sont représentés à travers la figure 3. Il sagit d :
-Un littoral constitué par les sables marins quaternaires disposés en cordons de faible largeur ;
-Une zone élevée et très accidentée constituée par la voûte des migmatites et tachetée de débris du continental terminal située le long du littoral et autour du port ;
21 -Une zone destuaire et de dépression marécageuse qui sétire de la lagune Digboué jusquau fleuve San-Pédro à lest et à la zone des rizières au nord. Cest une zone de dépôts dalluvions -Un ancien plateau vallonné situé au Nord de la lagune Digboué qui repose sur une base micaschistes (figure 3).
Figure 3 : Géomorphologie du site de la ville de San-Pédro
Lévolution pédologique de ces roches a donné deux terrains principaux de couvertures : les sols ferralitiques et les sols alluvionnaires (figure 4).
Figure 4 : Typologie des sols de la ville de San-Pédro
Les sols ferralitiques recouvrent les roches métamorphiques qui émergent autour des zones marécageuses. Ils occupent les sommets des collines, les moyens et bas versants.
Les sols alluvionnaires occupent les marécages et les zones lagunaires. Ces sols sont constitués de vases et de tourbes en général de forte épaisseur (14 m environ). Ils sont gorgés deau et facilement inondables (ARSO, 1975).
22 La ville est drainée par un important réseau hydrographique (figure 5). Il est dominé par le fleuve San-Pédro à lest, la lagune Digboué à louest, le lac central et par divers petits cours deaux côtières intermittents.
Figure 5 : Réseau hydrographique de la ville de San-Pédro
Ce réseau hydrographique est alimenté par des précipitations importantes comprises entre 1 800 et 2 000 millimètres de pluies par an (ARSO, 1975). Ces précipitations sont le fait dun climat de type équatorial humide avec quatre saisons : deux saisons des pluies (davril à juillet et de septembre à novembre) alternant avec deux saisons sèches (de juillet à septembre et de décembre à mars).
2-MATERIELS ET METHODES
2-1-Matériels
Pour cartographier le risque dinondation à San-Pédro, deux types de couches dinformations ont été utilisés. Il sagit de données physiques et de données relatives aux enjeux matériels et humains liées à loccupation du sol.
Les données physiques concernent laltitude, la pente, la roche et le sol. Ces données sont issues des cartes topographiques et géologiques de la ville de San-Pedro. Lutilisation dune carte topographique, réalisée par le Centre de Cartographie et de Télédétection (CCT, 2015) à léchelle 1/40 000e a permis délaborer les couches daltitude et de pente.
Létude de la carte géologique à léchelle 1/50 000e et datant de 1973 montre les caractéristiques géologiques du sud-ouest de la Côte dIvoire (BRGM n°80). De cette carte sont extraites les couches qui différencient les types de roches et des sols.
Les données de loccupation du sol concernent les récepteurs de risque ou enjeux. Un récepteur de risque ou enjeu est une donnée géographique qui est soit une personne, un objet, un terrain ou une activité qui pourrait subir un préjudice ou des dommages dans le cas d’une inondation.
Ces données géographiques ont été regroupées en quatre classes ou couches dinformation :
-Les données démographiques et de lhabitat : effectifs et densité des populations, densité et qualité du bâti ;
23 -Les équipements socio-collectifs : administration, écoles, centres sociaux et de santé, postes de police, de pompier et de la protection civile, installations récréatives et patrimoine culturel ;
-Les activités économiques : Commerces, industries, artisanat, zone portuaire, aéroport ;
-Les infrastructures de base : Equipements de télécommunication, production d’eau potable, production et distribution d’électricité, production et distribution de gaz, stations d’épuration et réseau de transport.
Ces couches de données ont été obtenues à travers des enquêtes de terrain et des levées GPS. Regroupées en fonction des classes, elles intègrent les données sous la forme primitives ponctuelles. Les données démographiques sont de lInstitut National des Statistiques (INS) et datent de lannée 2014.
Le polygone des limites de lespace urbanisé et la densité du bâti ont été déterminées à partir des images landsat de « Google earth » et « Google map » de janvier 2014.
2-2-La méthode
Lobjectif de létude est délaborer une cartographie des espaces vulnérables liée au risque dinondation par stagnation ou ruissellement des eaux dans la ville en cas dapport hydrique en excès. Cette cartographie résulte du traitement croisé (union et superposition) des cartes des zones inondables et des cartes des enjeux ou récepteurs de risques matériels et humains.
2-2-1-Cartographie des zones inondables
La cartographie des zones inondables a nécessité la détermination des facteurs dinondations. Le manque dabsorption de leau par les sols est lune des principales causes de la genèse des inondations (Montoroi, op. cit.). Ces facteurs sont loccupation du sol, la pente et la texture du sol. Ainsi, plus un espace aura un sol imperméable de par sa texture, sa pente et son utilisation, davantage il sera inondable.
Pour cartographier les zones inondables par ruissellement ou stagnation, ces trois données ont été croisée (densité doccupation du sol, pente et sol). Ainsi, ont été considérée comme zones inondables les espaces densément occupés, de faible pente (strictement inférieure à 10%) et de sols alluvionnaires formés de tourbes vaseuses et gorgées deau. Les faibles pentes contrarient lécoulement des eaux pluviales par gravitation. Les sols marécageux de par leur composition (vase argileuse, tourbe vaseuse et tourbe sableuse) sont moins poreux. La porosité dun sol conditionne linfiltration verticale de leau depuis les parties supérieures vers les parties inférieures. Tout ralentissement de linfiltration entraînera une stagnation et une accumulation de leau à la surface (Montoroi, op. cit.). Ce ralentissement dinfiltration est exacerbé par lurbanisation qui à travers le bâtit, le revêtement des voies favorise un ruissellement à 100%.
Pour intégrer ces données dans le SIG, le territoire de la ville a été découpé en des mailles carrées de 100 mètres de côtés constituant ainsi une matrice de 6120 objets géographiques. Les cartes topographiques et géologiques ont été géoreférencée afin de les inscrire en coordonnées UTM (WGS_1984_UTM_Zone_29N). Le géo-référencement a pour objectif de permettre la superposition des différentes couches dinformation et faciliter ainsi leur croisement et leur analyse. Chaque maille ou portion de territoire est ainsi caractérisée par son niveau doccupation du sol, sa pente et son type de sol. A léchelle de 24 chaque maille, un score a été attribué afin dhiérarchiser les facteurs selon leur ampleur : Faible (2), Moyen (3) et Elevé (4).
Cependant, ces facteurs nont pas la même importance dans la manifestation de linondation. Il sagit alors de procéder à une pondération dont l’objectif est d’attribuer à chacun deux un « poids » qui corresponde à l’importance du rôle qu’il joue dans l’évaluation de l’aléa dinondation. Pour ce faire, la Méthode de Hiérarchie Multicritère (MHM) de Saaty (1984) a été utilisée afin de déterminer la priorité de chaque facteur et le Ratio de Cohérence (RC). Le RC permet de juger de la cohérence du raisonnement. La démarche s’est faite en trois étapes.
-La première étape consiste à construire une matrice et à établir les priorités afin de comparer les facteurs entre eux. Cette comparaison est binaire et permet d’obtenir un classement des facteurs selon leur importance relative dans le processus dinondation. Cette matrice sappuie sur des valeurs numériques issues de jugements subjectifs sur l’importance d’un facteur par rapport à un autre (tableau 1).
Tableau 1 : Matrice de comparaison par paire des facteurs d’inondation de San-Pédro
La matrice ci-dessus a été normalisée en divisant chaque valeur d’appréciation d’une colonne par la somme de cette colonne (tableau 2).
Tableau 2 : Normalisation de la matrice
La moyenne de chaque ligne est calculée afin d’obtenir la priorité de chaque facteur, en fonction du processus d’inondation. Cette somme des priorités doit être égale à 1 ou 100 % :
Ligne 1 : (1/12+1/25+5/47)/3 = 0,08 ou 8 % (priorité du facteur « occupation du sol »)
Ligne 2 : (4/12+4/25+7/47)/3 = 0,21 ou 21 % (priorité du facteur « pente »)
Ligne 3 : (7/12+20/25+35/47)/3 = 0,71 ou 71 % (priorité du facteur « sol »)
-La deuxième étape, du fait de la subjectivité que revêt lattribution des scores, consiste à tester la cohérence des appréciations en calculant le ratio de cohérence qui doit être inférieur ou égal à 0,1 pour que le raisonnement soit jugé cohérent. Pour ce faire, les appréciations de chaque colonne sont multipliées par la priorité lui correspondant et les valeurs de chaque ligne sont additionnées (tableau 3).
Tableau 3 : Somme des valeurs des lignes
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Chaque total de ligne est alors divisé par la priorité du facteur correspondant à cette ligne, soit: 0,23/0,08 = 2,88 ;
0,67/0,21 = 3,19 ;
2,32/0,71 = 3,27.
La moyenne de ces résultats est déterminée : (2,88 + 3,19 + 3,27) / 3 = 3,11. A partir de cette moyenne, lIndice de Cohérence (IC) est calculé selon la formule suivante :
IC = (3,11-3)/2 = 0,055.
Cet indice de cohérence est ensuite divisé par un Indice de Cohérence Aléatoire (CA) déterminé à partir du nombre de critère et de la table de Saaty (1984), pour obtenir le Ratio de Cohérence (RC). RC est le ratio entre IC et un indice de cohérence aléatoire (CA). Lindice CA, présenté dans le tableau 4, est issu dun échantillon de 500 matrices réciproques positives géré de façon aléatoire, dont la taille atteint 11 par 11. Ainsi, on considère comme acceptable un raisonnement qui a un ratio de cohérence inférieur à 0,10 ou 10%, n étant le nombre de critères de la matrice.
Tableau 4 – Valeurs de CA en fonction de lordre de la matrice (table de Saaty)
RC = RC/CA = 0,055/0,58 = 0,09
Le Ratio de Cohérence (0,09) étant inférieur à 0,1, alors le raisonnement utilisé pour la matrice de comparaison des facteurs de vulnérabilité au risque dinondation à San-Pédro est donc cohérent.
-La troisième étape est la pondération des facteurs de vulnérabilité. La pondération des indices consiste à affecter à chaque facteur d’inondation son coefficient de pondération pour tenir compte de l’importance qu’on lui accorde dans la susceptibilité doccurrence de laléa dinondation, soit 0,08 pour le niveau doccupation du sol, 0,21 pour la pente et 0,71 pour le type de sol. Les tableaux 5, 6 et 7 résument cette pondération des facteurs dinondation.
Tableau 5 : Classes de niveau doccupation du sol pondérées (densité du bâti)
Tableau 6 : Classes de pente pondérées
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Tableau 7 : Classes de sols pondérées
La détermination de laléa dinondation passe par lévaluation de lindice dimperméabilité. Cet indice est obtenu par croisement des facteurs pondérés de la pente et du type de sol (Tableau 8). Ainsi, plus cet indice sera important, plus limperméabilité du sol sera élevée.
Tableau 8 : Indice dimperméabilité des sols
A partir de ces données, une discrétisation a été établie pour obtenir trois classes de niveaux dindice dimperméabilité : Indice 2,26 : imperméabilité faible ;
Indice de 2,26 à 2,97 : imperméabilité moyenne ;
Indice ? 2,97 : imperméabilité élevée.
Pour cartographier les zones inondables, lindice dimperméabilité a été croisé avec le niveau doccupation du sol (tableau 9). En effet, en zone urbaine, limperméabilité des espaces saccroit avec la densité du bâti (bâtiments, réseau routier).
Limperméabilité peut sexacerber si le réseau de drainage et dassainissement est inexistant ou complètement défectueux comme à San-Pédro.
Tableau 9 : Indice daléa dinondation de la ville de San-Pédro
A partir de ces données, une nouvelle discrétisation a été effectuée afin de déterminer trois classes de laléa dinondation de la ville de San-Pédro :
Indice 2,58 : inondabilité faible ;
Indice de 2,58 à 3,42 : inondabilité moyenne ;
Indice ? 3,42 : inondabilité élevée.
Chaque maille est ainsi caractérisée par un indice qui détermine son degré dinondabilité.
2-2-2-Cartographie des enjeux matériels et humains
Pour effectuer cette cartographie, la densité de la population, la qualité du bâti et la présence ou non de récepteur de risque ont été retenus comme les facteurs humains et matériels. Pour 27 déterminer la présence ou non de récepteur de risque, à léchelle de chaque maille, une matrice a été construite à travers des variables binaires indiquant la présence (valeur 1) ou labsence (valeur 0) des différents types denjeu.
En suivant la Méthode de Hiérarchie Multicritère de Saaty (1984), la priorité des facteurs a abouti aux coefficients de pondération suivante : 0,08 pour la densité de la population, 0,19 pour la présence ou non de récepteur de risque et 0,73 pour la qualité du bâti. La pondération des facteurs selon ces coefficients a donné les tableaux 10, 11 et 12.
Tableau 10 : La hiérarchisation des enjeux matériels
Tableau 11 : Pondération des récepteurs de risques
Tableau 12 : La hiérarchisation des enjeux humains
A la suite de cette pondération, un indice des enjeux matériels a été déterminé à travers le croisement des facteurs qualité du bâti et présence de récepteurs de risques (tableau 13).
Tableau 13 : Indice denjeux matériels
– Indice 1,66 : enjeux faibles ;
– Indice de 1,66 à 2,39 : enjeux moyens ;
– Indice 2,39 : enjeux importants.
28 Le croisement de lindice des enjeux matériels et celui des humains détermine un indice global des enjeux matériels et humains (tableau 12).
Tableau 14 : Synthèse des indices des enjeux humains et matériels
Une discrétisation a été effectué pour aboutir à trois classes d’enjeux humains et matériels :
-Indice 2,80 : enjeux faibles ;
-Indice de 2,80 à 3,40 : enjeux moyens ;
-Indice ? 3,40 : enjeux importants.
Pour cartographier le risque dinondation et les espaces les plus vulnérables à laléa inondation, les cartes de synthèse des zones inondables et celles des enjeux humains et matériels ont été réalisées. La combinaison de toutes ces analyses ont produit de nombreux résultats.
3-LES RESULTATS
3-1-San-Pédro, un sol dun niveau dimperméabilité élevé
La figure 6 montre que le site de la ville de San-Pédro renferme un sol pour lessentiel imperméable.
Source : Notre enquête, 2014
Figure 6 : Degré dimperméabilité du sol de la ville de San-Pédro
Lindice dimperméabilité élevé concerne 4 018 mailles sur les 6 120 soit une proportion de 65,65% du territoire urbain. Aussi, 21,48% du sol urbain est dune imperméabilité moyenne, contre seulement 12,85% pour les espaces les moins imperméables. Cette importante 29 imperméabilité est le fait de sols essentiellement alluvionnaires formés de tourbes vaseuses et gorgés deau. Cette saturation en eau empêche le ruissellement vertical des eaux pluviales au profit dun ruissellement horizontal par gravité. Ce dernier se trouve éventuellement entravé si la pente est faible. Ainsi, la conjugaison des marais et de la faiblesse des pentes contribue à la stagnation des eaux en cas de pluies exceptionnelles. Un autre facteur et pas le moindre vient exacerber cette imperméabilité naturelle des sols. Il sagit de lurbanisation qui contribue à artificialiser les sols (bétonnage, bitume) et augmenter son imperméabilité.
A San-Pédro, les espaces les moins perméables sont densément occupés (figure 7).
Figure 7 : Niveau doccupation du sol de la ville de San-Pédro
Ils constituent ce qui convient dappeler le centre-ville. Ces espaces (Poro 1 et 2, Zone industrielle, Seweké et Bardo) abritent lessentiel de lactivité (80 %) et de la population résidente (90%). Cependant, le facteur doccupation du sol peut être jugulé sil existe un réseau de drainage et dassainissement efficient. Ce qui nest pas le cas à San-Pédro où le réseau na pas suivi lextension de la ville et est complètement défectueux là où il existe (photo 1).
Photo 1 : Saturation des réseaux dassainissement à San-Pédro dans le quartier Poro 1
Les fortes densités humaines ne sont pas sans conséquences sur lenvironnement urbain du faite de la surexploitation des réseaux dassainissement et de drainage
Source : Crédit photographique, M. TRAORE., septembre 2014
3-2-Une occurrence élevée de laléa inondation dans la ville de San-Pédro
Les trois facteurs : sol, pente et urbanisation (densité de loccupation du sol) exaspèrent linondabilité des espaces de la ville et accroit loccurrence de laléa inondation. La cartographie des zones inondables issues du croisement des facteurs dinondation (figure 8) montre quenviron deux tiers de lespace urbain est dune inondabilité élevée.
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Figure 8 : Degré dinondabilité des espaces de la ville de San-Pédro
Ce niveau important de laléa dinondation est le fait de limperméabilité naturelle du site due à la présence des marais et des faibles pentes.
Cependant, cette imperméabilité sexaspère avec lartificialisation du sol consécutive à lurbanisation et la défaillance du réseau de drainage et dassainissement. Le centre-ville de San-Pédro se trouve en zone dun niveau dinondabilité élevé. Ce sont 90% des entreprises, des infrastructures de base, des équipements socio-collectifs et 80% de la population résidentes qui sont menacées.
Cette situation contribue à accroître inexorablement le risque dinondation et la vulnérabilité liée à loccupation des marais.
3-3-Les enjeux matériels et humains
Lobjectif est de déterminer les récepteurs de risques les plus vulnérables face à laléa inondation. La cartographie sest basée, à léchelle de chaque maille, sur la présence ou non de récepteurs de risques, la qualité du bâti et la densité des populations. Comme le montre la figure 9 les enjeux les plus importants concernent les quartiers nord de la ville.
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Figures 9 : Enjeux matériels et humains de la ville de San-Pédro
3-4-La vulnérabilité lié à loccupation des marais à San-Pédro
Laléa ne devient risque quen présence denjeux vulnérables. Lenjeu ou le récepteur du risque est soit la population, les activités, les équipements ou des biens immatériels. Aussi, la détermination du risque dinondation et des espaces les plus vulnérables repose sur la superposition des cartes daléa dinondation et celles des enjeux matériels et humains. Comme le montre la figure 10, près des deux tiers de la ville de San-Pédro sont dun niveau de risque dinondation important.
3-Figure 10 : Vulnérabilité des espaces de la ville de San-Pédro liée à loccupation des marais
32 Ce niveau de risque est lié aux fortes densités doccupation des marais (zones inondables) par les enjeux matériels et humains. Ces espaces sont surtout caractérisés par un bâti sommaire ou évolutif plus susceptibles dendommagement dans léventualité dune inondation (photo 2).
Source : Crédit photographique, AIP, juillet 2014 Photo 2 : Inondation au quartier Sotref au nord de San-Pédro.
Ces inondations causées par les pluies diluviennes de Juin-Juillet 2014 ont poussé des familles à quitter leurs logements.
Comme le montre le tableau 15, les espaces de niveau de vulnérabilité élevé concentrent 73,16% des ménages de la ville soit une population de 149 828 personnes contre 24,98% pour le niveau moyen et seulement 1,85% pour le niveau faible. Ils concernent particulièrement les quartiers spontanés nés de létalement incontrôlé de la ville vers les périphéries nord. Ce sont les quartiers Bardo, Soleil, Zimbabwe, Sotref, Victor Ballet, Château, CMA, Colas, SCAF. Ils se situent globalement dans le secteur angulaire formé par la route de Soubré et lavenue de laéroport. Cette partie de la ville na pas été conçu et réalisé par le planificateur. Elle nappartenait pas à la ville dorigine, cest une « ville bis » comme lécrit Haeringer (1973). Cétait dabord un campement créé par les autochtones expulsés du front de mer par les travaux de la ville nouvelle. Cet habitat spontané a ensuite accueilli les immigrés de la ville qui étaient essentiellement des ouvriers en grande précarité et incapable de soffrir les terrains des sociétés immobilières (Haeringer, 1973).
Tableau 15 : Répartition de la population par quartier selon le degré de vulnérabilité
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Aujourdhui ces quartiers dhabitations sommaires et sous-équipés concentrent plus de 70% de la population urbaine. Lessentiel de cette population est dun niveau de vulnérabilité au risque dinondation élevé.
Les facteurs de ce degré important de vulnérabilité sont outre limperméabilité des sols, les fortes densités (103 hbt/ha), le déficit en réseau urbain de base notamment lassainissement et le drainage et la typologie du logement.
Le niveau de vulnérabilité moyen ou faible couvre les quartiers qui ont été viabilisés pendant lopération San-Pédro. La zone portuaire qui est lespace le moins vulnérable au risque dinondation intègre le périmètre portuaire, les quartiers Balmer, Mohikrakro, Corniche et Rade. Ce sont des quartiers de haut standing bâtis sur les hauteurs de la ville et faiblement peuplés (7 hbt/ha). Le site de ces quartiers est caractérisé par une voûte migmatites sous un sol ferrugineux. Ce sont les facteurs : habitat résidentiel, altitudes importantes (30 à 80 m), fortes pentes (plus de 30%), sol ferralitique et faible occupation du sol qui engendrent un niveau de vulnérabilité au risque dinondation faible.
A San-Pédro, outre les personnes, le niveau de vulnérabilité élevé et moyen risque dinondation concerne également lactivité économique, les équipements et les infrastructures. En effet, sur lensemble des entreprises intégrées dans la base de données 18% et 75% sont respectivement dun niveau de vulnérabilité élevé et moyen. Ce sont 70% du chiffre daffaire et 80% des emplois de la ville. De même des infrastructures essentielles au fonctionnement et au développement de la ville de San-Pédro comme le CHR, le poste source 225 KV, les stations de captable et de traitement deau, la caserne des sapeurs-pompiers sont vulnérables au risque dinondation.
4-DISCUSSION
Lobjectif de cette étude était de cartographier les espaces vulnérables au risque dinondation dans la ville de San-Pédro. A travers les méthodes des SIG et dAnalyse Multicritère (AMC) notamment la Méthode Hiérarchie Multicritère (MHM) de Saaty (1984), nous avons pu cartographier les différents niveaux de vulnérabilités en croisant les couches dinformation de laléa dinondation et celles des enjeux matériels et humains. Ces deux outils daide à la décision (SIG et AMC) utilisés individuellement restent limités. En effet, d’un point de vue opérationnel, plusieurs fonctions classiques du SIG (affichage cartographique, requête spatiale, 34 attributaire, croisement de couches de données etc.) relevant de lanalyse spatiale, contribuent à la fourniture dinformations pour une prise de décision (Kêdowidé, 2011). Cependant ce puissant outil danalyse spatial reste borné quand le processus de décision nécessite la prise en compte de plusieurs critères comme cest le cas de lévaluation et de la cartographie de la vulnérabilité lié aux inondations. La solution reste alors dintégrer aux SIG lanalyse multicritère. Il existe néanmoins plusieurs méthodes dAMC. Chacune delle a ses avantages et ses inconvénients (Chakhar, 2006). Le choix dune autre méthode danalyse multicritère, comme la méthode MAUT de keeney, 1976, SMART de Edwards, 1977 et revue en 1986 par Von Winterfield et Edwards, TOPSI de Hwang et Yoon, 1981 etc.. aurait pu aboutir à dautre résultats.
La MHM de Saaty (1984) revêt un caractère foncièrement subjectif surtout dans la valorisation des différents facteurs ou critères. Les scores attribués à ces facteurs dépendent de la sensibilité et de lappréciation de lauteur. Cependant, cette approche a été retenue pour ses avantages. Dabord elle a la capacité de structurer un problème complexe, multicritère, multi personne et multi période de façon hiérarchique. Ensuite, elle permet la comparaison binaire des éléments. Enfin, elle permet de juger de la cohérence du décideur à travers la détermination dun indice de cohérence du jugement.
Lintégration des SIG à lAMC est une démarche méthodologique pour la cartographie de la vulnérabilité et laménagement des territoires urbains plus généralement. Cest une approche récente qui simpose davantage comme une opportunité pour la prise de décision en matière daménagement du territoire. Cette influence se confirme avec limportance des études qui adopte cette méthode. Il sagit entre autre des travaux dAlla Della (2008) pour la détermination du risque dinondation à Grand-Bassam et du risque dérosion à Abidjan ; de Barroca et al (2005) pour évaluer la vulnérabilité aux inondations du bassin de lOrge Aval, de Rufat (2007 et 2009) pour évaluer la vulnérabilité de lagglomération lyonnaise et de la ville de Bucarest et de Reghezza (2006) en vue dévaluer la vulnérabilité liée à la crue centennal dans la métropole parisienne ou encore de Kêdowidé (2010) afin de déterminer les espaces propices à la pratique de lagriculture urbaine à Ouagadougou. Pour ces auteurs, en dépit de ses limites, cette approche devrait davantage être démocratisée afin doptimiser la prise de décision. En effet, intégrer les SIG aux AMC permet de saffranchir du carcan conceptuel et opérationnel imposé par la primauté des aléas (ici linondation) dans lapproche des risques (DErcole R. et Metzger P, 2009). Cette primauté de laléa aboutit inéluctablement à des cartes murales qui occultent les récepteurs de risques ou enjeu susceptibles dendommagement lors dune inondation selon le constat de Rufat (2009) à Bucarest. Pour lauteur, ces cartes murales restent inopérantes surtout dans la perspective dune gestion préventive des risques dinondation. Lobjectif des SIG et des AMC est non seulement de délimiter les périmètres à caractère inondable mais aussi et surtout didentifier la vulnérabilité du territoire urbain de San-Pédro face aux inondations. Elle permet de déplacer les préoccupations de la gestion du risque des espaces les plus exposés, aux espaces les plus vulnérables (Rufat, 2007). Cette révolution méthodologique est dautant plus importante que les espaces les plus exposés ne sont pas péremptoirement les plus vulnérables en fonction des enjeux (populations, activités, équipements et infrastructures) exposés.
En définitive, lintégration SIG et MHM, en dépit de son caractère foncièrement subjectif a permis datteindre les objectifs de cette étude. Elle a permis notamment dhiérarchiser les espaces selon 35 leur niveau de vulnérabilité au risque dinondation. Dans cette étude, lindice de cohérence de lordre de 0,09 permet de créditer lobjectivité du raisonnement utilisé pour la matrice de comparaison des facteurs dinondation à San-Pédro. Ainsi, il apparait que 40% du territoire urbain est dun niveau de vulnérabilité au risque dinondation élevé et 47% dun niveau moyen. Ces résultats ont surtout mis en exergue la ségrégation spatiale à San-Pédro. En effet, les fortes vulnérabilités concernent les quartiers nord de la ville. La vulnérabilité des quartiers nord de la ville de San-Pédro au risque dinondation est historiquement et géographiquement contextualisée comme le souligne Magnan (2009). Elle est fonction des interactions entre le cadre géographique du site (marécages, ravins, fortes précipitations, importante hydrographie) et le contexte historique (port et urbanisation non maîtrisée) dans lequel a évolué la ville. Cette partie de la ville sest développé à la faveur de la situation particulière de San-Pédro en matière de foncier où les premiers terrains ont été aménagés sous le régime du bail emphytéotique détenu pour lessentiel par les sociétés immobilières (SICOGI et SOGEFIHA) (DCGTx, 1993). Aussi, les immigrés sans grands moyens étaient obligés de prendre linitiative pour se procurer une parcelle. Cest ainsi que cette zone au site difficile à aménager a vu sa population saccroitre considérablement pour représenter plus des deux tiers de la population sur la moitié du territoire urbain. Ainsi, comme à Bucarest (Rufat, 2008a), les populations les plus vulnérables de la ville de San-Pédro sont captives des quartiers les plus exposés. Ainsi conditions socio-économiques précaires et contraintes naturelles du site contribuent inexorablement à exacerber cette vulnérabilité. En outre, cette étude a également mis en exergue le rôle prépondérant des sols dans la genèse des inondations comme lont montré les travaux de Montoroi (op. cit.). A San-Pédro, le sol a un « poids » de 71% dans le processus dinondation. Il joue un rôle éminent dans le risque dinondation de par sa nature, sa distribution spatiale et son utilisation anthropique. Ainsi, les sols hydromorphes (marais) de faibles pentes et saturés en eau sont plus enclins aux inondations. De par leur texture compacte (car composé de tourbe vaseuse et dargile), ces sols entravent le ruissellement vertical des eaux pluviales. Cette propension saccroit lors dune forte anthropisation de ces sols conjuguée à la défaillance des réseaux dassainissement et de drainage. La défaillance des réseaux est également un facteur important dans le processus dinondation qui a été mis en exergue par Alla Della (2008) à Grand-Bassam. Limperméabilité naturelle (due à la texture) et artificielle (engendrée par lurbanisation) des sols contrarie le ruissèlement vertical des eaux de pluies. Il sen suit un ruissèlement horizontal par gravité qui constitue un danger et un risque dinondation si le système dassainissement et de drainage se trouve inopérant pour évacuer lexcès de ces eaux.
Au total, cette étude se focalise sur la cartographie des inondations probables par stagnation ou ruissellement des eaux pluviales par capacité insuffisante d’infiltration et de drainage des sols lors des pluies. Elle occulte les autres formes dinondation que sont ; la submersion journalière ou catastrophique des eaux marines, le débordement direct dun cours d’eau qui sort de son lit mineur pour occuper son lit majeur et le débordement indirect par la remontée des nappes alluviales. Compte tenu de la situation côtière de la ville de San-Pédro aux confluents des eaux marines et lacustres puis limportance de la pluviosité, la cartographie 36 des espaces vulnérables au risque dinondation devrait intégrer la submersion deaux marines et le débordement fluvial ou lacustre afin dêtre plus complète.
CONCLUSION
Lobjectif de cet article était de cartographier les espaces vulnérables au risque dinondation par stagnation ou ruissellement des eaux pluviales dans la ville de San-Pédro. La démarche a consisté à intégrer les SIG à la Méthode de Hiérarchie Multicritère (MHM) de Saaty (1984). Cette approche a abouti à la cartographie des zones inondables (marais) et celle de la vulnérabilité des espaces de la ville liée au risque dinondation. Ainsi, il apparait que les deux tiers de la ville de San-Pédro sont inondables. Les facteurs de cette inondabilité sont les fortes densités doccupation du sol, les faibles pentes et les sols alluvionnaires qui entravent le ruissellement vertical lors des excès deau. La forte occupation de ces marais par les populations, les récepteurs de risques et les bâtis sommaires exaspèrent la vulnérabilité de ces espaces. Ce sont plus de 70 % des ménages soit quatre personnes sur cinq qui sont concernés par un niveau de vulnérabilité important ou moyen. Cest également 80% des enjeux matériels (équipements et services urbains de base).
Ces résultats confirment la dualité de la ville de San-Pédro : Au sud une ville viabilisée pendant lopération San-Pédro et relativement bien équipée ; au Nord « une ville bis », spontanée et sous équipées qui abrite plus de 70% de la population résidente.
Bibliographie
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Notes
Table d’illustrations
Auteurs
1GOBGE Téré, 2KOUASSI NGuessan Gilbert, 3TRAORE Kinakpefan Michel, 4KOUADIO NDri Ernest
1 Maître de Conférences, Enseignant-Chercheur à lUniversité FHB dAbidjan : gobgetere@yahoo.fr,
2 Assistant, Enseignant-Chercheur à lUniversité FHB dAbidjan : gilbertini2006@yahoo.fr,
3 Doctorant à lUniversité FHB dAbidjan : traoremichel50@yahoo.fr,
4 Doctorant à lUniversité FHB dAbidjan : ernestkouadio.ci2012@yahoo.fr
Droit d’auteur
Institut de Géographie Tropicale
Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte dIvoire