Politique de déguerpissement des domaines publics au Bénin et ses conséquences socio-économiques et environnementales : cas de la ville de Porto-Novo

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1Aimé Bernadin TOHOZIN

Résumé

L’occupation illégale des espaces publics dans les villes du sud pose le grave problème de gestion de l’espace urbain, dans un contexte d’urbanisation rapide et de paupérisation exponentielle des citadins. Depuis le mois de janvier 2017, les déguerpissements des espaces publics dans tout le Bénin et particulièrement à Porto-Novo apparaissent comme une étape fondamentale dans le processus de restructuration. Cet article vise à analyser le problème d’occupation des espaces publics à Porto-Novo afin d’identifier les conséquences économique, sociale et environnementale de cette opération de déguerpissement initiée par le gouvernement sur le quotidien de la population. La recherche documentaire et les enquêtes de terrain ont permis de recueillir les données qualitatives et quantitatives et informations relatives au sujet. Les données brutes ont été dépouillées, traitées et présentées à l’aide du logiciel Excel. Aussi, une approche intégrant les techniques des systèmes d’informations géographiques (SIG) a été développée. Des fonctions basées sur les analyses de proximité ont été utilisées. L’analyse des résultats a été faite grâce au modèle PEIR (Pression-Etat-Impacts-Réponses). Les résultats obtenus montrent que les opérations de libération sont d’une réalité dans la ville. En effet, suivant la perception des populations sur l’importance des conséquences de déguerpissement des espaces publics dans la ville, 43 des enquêtés soit 57,33 % ont montré que les conséquences économiques liées à une telle opération sont plus importantes contre 26 soit 34,66 % pour qui, les conséquences sociales prennent le dessus et 8 % soit 6 ont prouvé que les dommages sur le plan environnemental sont assez importants.

Mots clés : Occupation illégale, déguerpissement, espace public, conséquences, Porto-Novo.

Abstract :

INTRODUCTION

L’occupation informelle des espaces en bordure des voies de circulation est l’une des caractéristiques essentielles des villes africaines. En l’absence d’une politique urbaine forte, les citadins investissent ces espaces qu’ils considèrent comme lieux de promotion de l’auto­emploi. Le commerce, la restauration de rue, les transports populaires, les ateliers en tous genres et bien d’autres petits métiers se sont multipliés sur les espaces publics, posant de nombreux problèmes de circulation, notamment par l’encombrement des trottoirs, des carrefours, ou par le rétrécissement de facto de la chaussée. Aussi, cette occupation génère des problèmes environnementaux parmi lesquels la production des déchets de commerce, des bruits sonores, l’encombrement des rues et des espaces, etc. (N. P. Adjé, 2015, p. 81). Pour (J. Aloko-N’Guessan et Y. R. Ouattara, 2014, p. 256), les activités humaines souvent informelles sont objet d’insalubrité. Face à cette situation peu reluisante des villes en Afrique, les autorités passent à l’action en déguerpissant les trottoirs.Ces délogements forcés ou déguerpissements ne datent pas d’aujourd’hui et se perpétuent. Selon C. Bouquet et I. Kassi-Djodjo (2014, p. 2), le déguerpissement est une opération par laquelle il est fait obligation pour des motifs d’utilité publique à des occupants d’une terre appartenant à la puissance publique de céder ou de l’évacuer. Il consiste à mettre fin à une situation d’occupation illégale d’un terrain. Le point commun entre ces délogements forcés est la résistance que les populations opposent à cette politique qu’elles considèrent comme une agression et qui peut prendre plusieurs formes (C. G. Gbolou, 2017, p. 7). Pour J. Blot et A. Spire (2014, p. 38), les citadins expulsés ou menacés d’expulsion sont inégalement armés pour résister ou protester face aux autorités urbaines généralement appuyées par l’Etat. Les autorités ont souvent usé ou exploité de la force pour les opérations de déguerpissement en faisant face à cette réalité sociale. Pour montrer plus amplement cet état de chose, C. Bouquet et I. Kassi-Djodjo (2014, p. 3) écrivent: « des opérations par lesquelles il est fait obligation, pour des motifs d’utilité publique, à des occupants d’une terre appartenant à la puissance publique de l’évacuer. Elles visent à détruire les constructions anarchiques et à mettre fin à une situation d’occupation illégale d’un terrain ou d’un espace ».Ces opérations de déguerpissement se déroulent le plus souvent soit par la violence occasionnant la pose de barricades sur la voie publique, soit par des procès interminables devant les tribunaux. Elles s’inscrivent dans un contexte particulier, puisque ces mesures, annoncées à de multiples reprises par les gouvernements successifs n’avaient pour autant jamais été mises en application si ce n’est très partiellement à de rares occasions menant inéluctablement à une réinstallation des populations déguerpies (N. Le Borgne, 2017, p. 9).A l’instar de plusieurs pays africains, le Bénin a lancé une opération de déguerpissement qui est rentrée dans sa phase active depuis le mois de janvier 2017. Ces opérations sont justifiées, par le pouvoir central, au nom de la récupération du domaine public, de l’aménagement urbain et surtout la lutte contre l’informel.La ville de Porto-Novo n’est pas restée en marge dans la mesure où elle a reçu la visite des engins lourds en ce début de l’année 2017. Les bulldozers sont mis à contribution pour mener l’opération de libération de l’espace public dans la capitale.En effet, les abords des voies, les terre-pleins centraux, et autres espaces publics abritant baraques, hangars, paillotes, débits de boisson, et autres édifices érigés dans l’emprise du domaine public, débarrassent leur installation, sous les coups des pioches, haches, râteaux, et autres outils utilisés avec acharnement par des ouvriers de circonstance. Plusieurs grandes voies et rues sont ainsi dégagées et présentent un tout autre visage.Ce déguerpissement bien qu’il soit douloureux présente un avantage certain pour Porto-Novo. Il a permis dans une certaine mesure de régler les problèmes liés aux réseaux de voirie qui se limitent à des passages étroits et à des sentiers plus ou moins irréguliers, tortueux et « serpentés ». Il va permettre de trouver un début de solution « à la structure spatiale d’une grande partie de cette ville qui est caractérisée par des habitations par endroit aux formes irrégulières, agencées dans une architecture touffue et précaire avec des rues très étroites ne permettant pas une circulation fluide des personnes et des véhicules. Aussi, au développement anarchique et incontrôlé des habitations qui engendre une très forte promiscuité.» (C. A. B. Tohozin et al., 2014, p.127).Du premier au cinquième arrondissement, presque toutes les voies sont en dégradation avancée. Du fait de leur étroitesse et de leur état, des accidents de circulation sont régulièrement enregistrés.Le commerce et la restauration de rue, les transports populaires, les ateliers en tous genres et bien d’autres petits métiers se sont multipliés sur les espaces publics, posant de nombreux problèmes de circulation, notamment par l’encombrement des trottoirs, des carrefours, ou par le rétrécissement de la chaussée. A cela s’ajoute l’insalubrité des lieux occupés par la présence des ordures et eaux usées jonchant le sol. Mais il faut reconnaitre que le gouvernement n’a pas tellement mesuré l’ampleur des dégâts et les conséquences de la dite opération. Selon N. Le Borgne (2017, p. 89), pour des populations déjà précaires, les déguerpissements ont constitué un coup dur. Du moins ils ont, à court terme, participé à une fragilisation et à une perte de revenus conséquente pour eux. De telle sorte qu’une part non négligeable des déguerpis se sont retrouvés dans des logiques de survie.Si les objectifs de cette opération peuvent sembler justifiés, au vu de l’anarchie qui règne, ce déguerpissement sans mesure d’accompagnement, suscite une interrogation majeure. Quelles sont les répercussions d’une telle opération sur le plan économique, social et environnemental dans la ville de Porto-Novo ? Telle est la question à laquelle cet article tente de répondre. A travers l’hypothèse qui en découle, on constate que le phénomène de déguerpissement des trottoirs et espaces publics engendre des impacts sur la vie sociale et économique des populations. La modeste ambition du présent article est, entre autres, d’analyser les conséquences des opérations de libération des trottoirs et espaces publics sur la vie socioéconomiques et environnementales des populations dans la capitale du Bénin. Ce travail est structuré en trois parties essentielles : le secteur d’étude, le matériel et les méthodes, les résultats et la discussion.

1. Situation du secteur d’étude

Située au sud-est du Bénin à 30 km de Cotonou dans le Sud-Bénin, la ville de Porto-Novo est localisée entre 6°25’ et 6°30’ de latitude nord, et entre 2°34’ et 2°40’ longitude est. Elle a une superficie de 54,4 km2 soit 0,05 % du territoire national (C. A. B. Tohozin et al., 2014, p.125 ; A. A. Osseni et al., 2014 ; C. A. B. Tohozin, 2016, p.76). La figure 1 fait la présentation de cette ville qui est la capitale du Bénin.

Carte 1: Présentation du secteur d’étude

La lecture de la figure 1 montre que la ville de Porto-Novo est limitée au sud par la lagune de Porto-Novo et la commune de Sèmè-Kpodji, au nord par la commune d’Avrankou, au nord-est par la commune d’Akpro-Missérété, à l’est par la commune d’Adjarra et à l’ouest par celle des Aguégués.

L’agglomération de Porto-Novo est située sur le plateau de Sakété à une altitude moyenne de 29 mètres, qui augmente au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la lagune. Ce plateau est entaillé de trois vallons dans l’agglomération : le vallon du Zounvi au centre de l’agglomération, du Boué au nord-ouest et de Donoukin au sud-est (O. Dossou Guèdègbé et al., 2015). Sa structure urbaine est telle que les deux dépressions de Zounvi et du Donoukin encadrent le cœur de la ville. La dépression de Boué, plus éloignée, délimite la ville à l’Ouest. Située sur le rebord du plateau de Sakété, elle avait une population de 179.138 habitants au recensement de 1992 ; aujourd’hui sa population est estimée à 318 608 habitants environ.

2. Matériel et Méthodes

2.1. Travaux de terrain

Pour mener à bien cette étude, il a été utilisé une méthode de travail reposant sur plusieurs techniques de collectes de données afin d’obtenir des informations nécessaires à l’analyse. Des techniques de collectes d’information à la fois pour une méthode qualitative et une méthode quantitative ont été exploitées.

Cette étude s’est déroulée sur trois axes d’observation (tronçon Pharmacie Adjibadé-Dodji, Ahimlonfidé-Houinmè-Iré Akari) comportant des ronds-points ou carrefours (EPP Ouando­Tokpota, Kokoyè, Nadjo, Adjarra-Docodji, Y). Ces différents carrefours et tronçons choisis sont connus pour leur forte attraction de l’activité commerciale.

Sur chacun de ces carrefours, comme sur tous les grands axes, l’installation des activités informelles le long et dans les rues marque fortement le paysage urbain de Porto-Novo. L’échantillon d’enquête est estimé à soixante-quinze (75) personnes. Il a été constitué à l’aide de la technique d’échantillonnage de choix raisonné. Le nombre a été atteint après saturation, c’est-à-dire lorsque la recherche empirique n’a plus révélé de nouvelles situations. L’investigation a été essentiellement qualitative et a consisté en des entretiens semi-directifs avec les acteurs exerçant des activités économiques en bordure des routes, sur les trottoirs, les ronds-points, ainsi que des entretiens avec des responsables municipaux de l’hôtel de ville de Porto-Novo. Les thèmes abordés ont porté essentiellement sur les conséquences économiques, sociales et environnementales des opérations de déguerpissement de 2017 dans la capitale de ce pays. Les textes de loi, les décrets et les documents sur le cadre législatif sur la réglementation des expropriations foncières, de l’occupation des terres et des opérations d’aménagement et de structuration de l’espace ont été aussi exploités. Il a été utilisé en plus de cette interview, une grille d’observation pour collecter des données sur les différentes conséquences afin de les hiérarchiser.

2.2. Utilisation et traitement des données spatiales

Aussi des données planimétriques comme la carte topographique de Porto-Novo de 1968, feuilles NB-31-XV-2c et NB-31-XV-4a à l’échelle de 1/50 000, des fichiers de forme (Shape files), le plan de la ville au 1/2000 de 2010) obtenus auprès de l’IGN (l’Institut Géographique National) de Cotonou ont été utilisées. Elles ont permis la réalisation des cartes. Signalons au passage que le logiciel Arc GIS a été exploité pour les différents traitements. L’un de ces traitements a conduit à l’extraction de la zone d’étude avec le logiciel Ilwis en utilisant la fonction « sub map » sur la base de l’image. Les analyses suivantes ont été effectuées : Les Analyses de proximité qui sont la création de la zone tampon « Buffer », les superpositions « Overlay » dont la fonction «Intersect », l’extraction (« Extract ») avec le « Clip » et « Select » (C. A. B. Tohozin et O. Dossou Guèdègbé, 2015, p. 65). Un exemple est donné par la syntaxe qui demande la sélection de tous les bâtiments qui interceptent une zone tampon de 10 mètres des routes.

2.3. Modèle d’analyse des résultats

Le modèle PEIR (Pression – Etat – Impact – Réponse) a servi de base d’analyse. Il s’agit d’une approche utilisée dans le domaine de l’évaluation intégrée des composantes socio- économiques et environnementales. Il permet une analyse appropriée et approfondie de l’état et des tendances à ces deux niveaux. L’état et les tendances sont abordés en se focalisant d’abord sur la connaissance des déterminants et des causes de l’opération, puis sur ses impacts. Ce modèle permet aussi de mettre en évidence, la relation entre les causes des problèmes environnementaux, leurs effets et les réponses que la société y apporte (C. G. Gbolou, 2017, p. 27). Il montre les différentes interactions qui entrent en jeu pour réussir à réconcilier la préservation de l’environnement, le développement du territoire et l’enjeu économique, tout en répondant à la demande des acteurs.

3. Résultats

Les résultats se déclinent en quatre parties essentielles : Le cadre juridique et législatif de la gestion des espaces publics, l’analyse de leur occupation, la restructuration et les conséquences de cette opération de déguerpissement.

3.1. Cadre juridique et législatif de la gestion des espaces publics

3.1.1.I Contexte législatif et règlementaire des opérations de libération des trottoirs et espaces publics

La législation et la réglementation des espaces en vigueur au Bénin indiquent clairement que l’Etat est le gestionnaire exclusif des espaces publics. Lorsqu’il est contraint de réaliser des opérations d’aménagement, il peut reprendre les terrains acquis par les particuliers en utilisant deux procédures : l’expropriation et le déguerpissement.

Le déguerpissement, objet de cet article, consiste à déloger par la force publique les populations qui se sont installées sur la propriété de l’Etat sans permis d’occuper ni titre foncier. L’Etat applique cette opération pour se rendre maître des terrains occupés par les squatters.

Les autorités publiques s’appuient sur le pouvoir, rendant obligatoire la démolition des maisons sur les places publiques. En outre, les délogements forcés ne devraient donner lieu à aucune forme d’indemnisation parce qu’ils n’ont aucun droit. Seulement, pour des raisons humanitaires, les occupants illégaux ou ceux qui se prévalent des droits fonciers coutumiers bénéficient d’une indemnité qui est une forme de compensation voire une aide pour faciliter leur relogement sur des sites préalablement aménagés. Les déguerpissements font intervenir deux acteurs : l’acteur qui initie et applique la politique de déguerpissement et ceux qui s’y opposent.

3.1.2.I ita méconnaissance des textes confond les populations

L’article 263 de la loi portant code foncier et domanial en République du Bénin stipule que « le domaine public immobilier de l’Etat e t des collectivités territoriales est constitué de l’ensemble des biens fonciers et immobiliers classés ou délimités, affectés ou non à l’usage du public. Il comprend, le domaine public naturel et le domaine public artificiel ». Cette disposition de la loi est comprise à tort et à travers par les populations qui se sont installées anarchiquement sur le domaine public de l’Etat. Ces derniers sont confrontés à l’opération de libération des espaces publics lancée par le gouvernement. Les populations oublient que l’espace d’une parcelle s’arrête sur la limite du bornage. Non seulement ils occupent les devantures en érigeant les boutiques, mais aussi on occupe le reste de l’espace avec les pousse-pousse et les articles.

Ainsi, elles devraient comprendre que les trottoirs font partie de la voie publique qui est une composante du domaine public. L’espace public et les servitudes d’utilité publique ont été réglementés depuis la période coloniale (décret de 1928) et cette réglementation a fait l’objet en 2013, du titre 5 de la loi portant code foncier et domanial en République du Bénin. Aux termes de l’article 265 de cette loi, la voie publique fait partie du domaine public artificiel de l’Etat. Il s’agit donc d’un bien immobilier inaliénable, imprescriptible et insaisissable conformément à l’article 273 de cette loi.

Autrement dit, la voie publique appartient à l’Etat qui la construit, la gère et l’entretient dans un but d’intérêt général. Ce principe légal fonde et justifie le déguerpissement. Cette opération de déguerpissement qui s’est imposée à la ville de Porto-Novo sonne comme une grande opportunité de restructurer les grands axes de son espace.

3.2. Analyse de l’occupation des domaines publics à travers le modèle PEIR

Une analyse appropriée et approfondie de l’état et des tendances a été faite en ce qui concerne l’utilisation des emprises des domaines publics et la réorganisation de ces espaces par les autorités. Elle est illustrée à travers la figure 1.

Figure 1 : Analyse des opérations de déguerpissement de la ville de Porto-Novo à travers le modèle PEIR

Source : Enquête de terrain, septembre 2017

La lecture de la figure 2 permet de constater que la poussée démographique galopante de la ville de Porto-Novo et qui a une implication directe sur l’augmentation du nombre de chômeurs exerce une pression sur ces derniers à s’installer dans les emprises des domaines publics. Cet état de chose provoque d’une part les problèmes de congestion et d’insalubrité des lieux occupés donnant du coup un aspect peu attrayant et d’autre part une forte emprise sur l’informel. Une opération de déguerpissement de ces espaces illégalement occupés initiée par l’Etat central pour une mise en place d’un cadre sain et durable mais qui risque de provoquer des conséquences énormes sur le terrain.

3.3. Exquise de restructuration des emprises des routes dans la ville

Ces opérations de restructuration ont notamment concerné abris et infrastructures illégalement érigés dans les emprises des routes. Il s’agit de dégager les emprises qui ne respectent pas les normes. Cette emprise est obtenue à l’issu d’une requête montrant tous les bâtiments qui interceptent la zone tampon de 10 m des routes. La figure 3 montre les bâtiments qui sont concernés par cette opération.

Figure2: Bâtiments situés dans l’emprise de la zone tampon au sud-est de Porto-Novo

La figure 3 donne un aperçu des différents bâtis qui sont concernés par cette réorganisation de la trame des quartiers de la ville. La suppression de ces bâtiments sélectionnés a considérablement aéré le milieu qui auparavant était très touffu et peu attrayant. Cette réorganisation va favoriser un bon alignement d’un certain nombre de bâtis. Elle donne de façon explicite une nouvelle disposition des bâtis par rapport aux routes. La trame urbaine est nettement ordonnée et les espaces récupérés peuvent jouer un grand rôle dans la création des places publiques. Les photos a et b font respectivement état des trottoirs déguerpis et une réoccupation d’un espace public.

Photo a : Déguerpissement sur le tronçon Ahimlonfidé- Carrefour Houinmè-Iré Akari Photo b : Réoccupation d’un trottoir à Porto-Novo après la libération des espaces publics 

Prise de vue : Tohozin, septembre 2017

De l’observation de la photo a, il aisé de voir les infrastructures touchées dans la ville. La photo b par contre montre la réoccupation de l’espace public transformé en buvette les soirs. La figure 4 montre la perception des populations sur l’importance des conséquences de déguerpissement des espaces publics dans la ville.

Figure 3 : Perception des populations sur l’importance des conséquences de déguerpissement des espaces publics Source

: Enquête de terrain, septembre 2017

L’analyse de la figure 3 fait ressortir les pourcentages des enquêtés sur l’importance des conséquences de déguerpissement des espaces publics dans la ville.

Il apparait à sa lecture que 43 des enquêtés soit 57,33 % ont montré que les Conséquences économiques liées à une telle opération sont plus importantes. Par contre, pour 26 des enquêtés soit 34,66 %, les conséquences sociales prennent le dessus et seulement 8 % soit 6 enquêtés ont prouvé que les dommages sur le plan environnemental sont assez importants.

3.4. Conséquences des opérations de déguerpissement

3.4.1. Conséquences sociales

Déguerpis de leurs emplacements, les tenanciers de commerces et d’autres activités se retrouvent momentanément sans activités augmentant ainsi la paupérisation chez les jeunes et les femmes. Le tableau montre la situation des enquêtés après les opérations de déguerpissement.

Tableau 1 : Situation des enquêtés après le déguerpissement

Situation des enquêtés Nombre des enquêtés Pourcentage
des enquêtés
Ceux qui ont loué une autre boutique 14 18,66
Ceux à qui les propriétaires ont arrangé la boutique suivant les normes voulues par l’Etat 17 22,66
Ceux qui se sont retrouvés sans boutiques et emplacement 44 58,66
Total 75 100

Source : Enquête de terrain, septembre 2017

Le tableau 2 permet de constater que 41,33 % des enquêtés ont déclaré que les émissions des poussières et des fumées constituent les nuisances les plus importantes dans la ville pendant les opérations contre 32 % qui ont montré la circulation a été difficile. 12 % de leur côté ont plutôt parlé de la pollution sonore et 14,66 ont donné d’autres réponses.

Dans la ville de Porto-Novo, pendant les opérations, en cassant les bâtiments illégalement construits, les bulldozers dénudent, déplacent et cassent parfois les dalles des égouts qui sont désormais à ciel ouvert avec des odeurs fétides polluant l’environnement et causant, dès la moindre pluie, des inondations qui rendaient la circulation difficile. D’autres impacts négatifs sont pour la plupart inévitables pendant les travaux; les plus significatifs sont : la perturbation de la circulation; l’émission de bruit dépassant les seuils admissibles. Au niveau du sol, il est à signaler des décapages, des terrassements, des remblais et déblais. L’utilisation des engins mécanisés et les constructions, qui requièrent des fondations stables, modifieront ponctuellement la qualité, la texture et la structure des sols. Il est constaté au niveau de l’air pendant l’opération de l’émission des poussières et des fumées par les engins lourds, ce qui entraîne des risques de pollution de l’atmosphère. La pollution sonore est notée avec des bruits inhabituels et des vibrations diverses dues à la circulation des véhicules de liaison et des engins de génie civil utilisés lors des travaux ; ce qui entraîne des perturbations de la quiétude des populations riveraines.

Il faut faire remarquer que l’espace libéré, mais abandonné et sans solution à court terme, a commencé par être relogé par les occupants dégagés ou même des nouveaux qui trouvent des
moyens pour pouvoir détourner l’attention des autorités. D’autres espaces libérés par contre subissent la loi des dechets et ordures de toute nature.

3.4.3. Conséquences économiques

Un cercle vicieux se met en place. Le nombre de commerces diminue, l’offre marchande aussi diminue, ce qui réduit l’attractivité commerciale de la zone. Les commerçants ayant moins de clients, subissent une baisse drastique de leurs revenus. Pour compenser ce manque à gagner ils augmentent les prix et réduisent leur marge de négociation. Cette augmentation des prix se combinant à la baisse de l’offre, le quartier en devient d’autant moins attractif d’un point de vue commercial. Par un effet de contagion, l’impact économique s’est propagé à tous les services et toutes les marchandises présents dans le pays. L’inflation des prix des loyers est aisément compréhensible étant donné « l’explosion » de la demande d’espaces formels. La précarisation semble ainsi s’accentuer au fil du temps. Il est à noter sur le terrain, en l’espace de trois mois une baisse de la fréquentation des boutiques et baraques.

Pour des populations déjà précaires, les déguerpissements ont constitué un coup dur. Du moins ils ont, à court terme, participé à une fragilisation et à une perte de revenus conséquente. De telle sorte qu’une part non négligeable des déguerpis se sont retrouvés dans des logiques de survie.

Anselme diplômé de l’enseignement supérieur au chômage et propriétaire d’une boutique à Adjarra-Docodji témoigne de la fracture socioéconomique du pays.

Encadré1

« J’avais ma boutique sur le terreplein à Adjarra-Docodji avant les déguerpissements. J’étais bien là-bas, ce n’était pas la richesse mais ça suffisait à me faire vivre et ma famille car j’ai une femme et 2 enfants. Le déguerpissement a fait de moi un cadavre ambulant. Je suis mort debout et pour moi il n’y a plus d’avenir. Maintenant je survis comme je peux mais ça devient difficile de nourrir la famille. Je suis devenu ambulant et c’est ce sac plastique qui me sert de boutique. Honnêtement je suis dégouté. Vraiment ils ont mal fait, je suis d’accord avec l’idée du Président mais il faut proposer des choses c’est-à-dire des mesures d’accompagnement. C’est quand même les enfants du pays qu’il a mis à la rue, ce n’est pas en jetant les gens dans la misère qu’on va faire avancer le pays. » Entretien avec Anselme devant l’Ecole Normale Supérieure de Porto-Novo, septembre 2017

A travers cet encadré on comprend aisément le rôle que ces espaces jouent dans la vie des occupants. Ces points de ventes détruits représentaient pour la majorité des déguerpis et leur famille le seul moyen de subsistance. La brutalité ou du moins la rapidité d’exécution de l’opération n’ayant pas permis la mise en place de stratégie d’adaptation pérenne a plongé beaucoup dans le désarroi et qui se sont retrouvés, du jour au lendemain, sans revenus. Cette instabilité socio- économique qui les frappe de plein fouet a pour consequence directe d’empêcher les individus de se projeter dans l’avenir et de mettre en place des stratégies à moyen et long termes.

4. Discussion

Le phénomène de l’occupation de l’espace public n’est pas particulier au Bénin. Son ampleur varie d’une ville à une autre et même d’un quartier à un autre au sein. Dans la ville de Porto-Novo, L’occupation spontanée et illégale des trottoirs a pris un volume croissant dans le temps avec la crise économique et sociale et dans un contexte de mauvaise gestion des espaces publics dans les grandes villes du Bénin.

Le gouvernement à travers la municipalité et sa tutelle avec l’appui des forces de l’ordre a pris de nouvelles dispositions en organisant des opérations de libération des emprises de la voie et des espaces publics en général et des trottoirs en particulier. Si de telles mesures sont plus ou moins acceptées, elles ne sont pas sans conséquences sur la ville.

Cette même situation a été expliquée par M. Khouma (2017, p. 173) qui a expliqué que l’occupation anarchique et incontrôlée des espaces publics à Dakar occasionne l’insalubrité et l’insécurité. Les mêmes observations ont été faites par N. P. Adjé (2015, p. 80) qui a montré I qu’une telle occupation est à la base des problèmes environnementaux constatés dans la ville d’Abidjan.

Plusieurs activités sont à la base des nuisances constatées au sein de nos grandes villes en général et à Porto-Novo en particulier. Selon C. Bouquet et I. Kassi-Djodjo (2014, p.11) dans une étude sur une opération de déguerpissement pour reconquérir l’espace public à Abidjan ont dénombré plusieurs activités qui sont considérées comme des sources de nuisance à l’environnement. En effet, pour ces auteurs, le commerce, la restauration de rue, les transports populaires, les ateliers en tous genres et bien d’autres petits métiers se sont multipliés sur les espaces publics, posant de nombreux problèmes de circulation, notamment par l’encombrement des trottoirs, des carrefours, ou par le rétrécissement de facto de la chaussée. Ce constat lié à la libre circulation est largement partagé par M. Khouma (2017, p.16) a montré que l’occupation de la voirie par les marchands ambulants et les marchands tabliers obstrue la circulation et limite sa fluidité. Pour G. K. Nyassogbo (2011, p. 22), en I plus de l’insalubrité, les activités économiques informelles causent des difficultés de circulation aux automobilistes et aux piétons.

A Porto-Novo, en dehors de l’aspect architectural de la ville qui lui a conféré des trottoirs assez exigus et inexistants à des endroits, leur occupation constitue un véritable danger pour la circulation et la production importante des quantités de déchets. Des activités de toute nature se mènent obstruant du coup le passage normal. A son niveau, pour K. D. Gbétanou (2010, p. 41), tous ceux qui occupent les trottoirs produisent d’importantes quantités de déchets commerciaux et artisanaux. Il faut noter aussi que ces trottoirs sont souillés par des huiles à moteur et des déchets liquides, là où il y a des réparateurs de voitures et de pneus. Il faut ajouter à tout cela les nuisances sonores causées par les tenanciers de bars et de buvettes, les vendeuses de cassettes, les mécaniciens, lessoudeurs, les ferrailleurs…etc. qui rendent l’environnement bruyant.

Un autre problème est lié aux nuisances sonores que doivent supporter les riverains. Il s’agit des tenanciers de bar qui pour attirer la clientèle mettent de la musique à tu tête, les vendeurs de cassettes et les soudeurs (K. D. Gbétanou, 2010, p. 80). Selon G. K. Nyassogbo (2011, p. 31), les nuisances sonores sont également causées par les tenanciers de bars et de buvettes, les vendeurs de cassettes, les mécaniciens, les soudeurs, les ferrailleurs qui exposent de plus en plus les portes et meubles métalliques sur le trottoir. En dehors de ces activités et manifestations, J. F. Yekoka (2010, p. 81) a pointé du doigt l’occupation anarchique des espaces publics, des portions de rue, pour des besoins funéraires se fait en parallèle avec les pratiques religieuses sur l’espace public à Brazzaville, qui est aussi très pratiquée dans la ville de Porto-Novo. Il a en outre abondé dans le même sens que les auteurs précédents. Il a remarqué dans la ville de Brazzaville que les ventes se font sans le moindre souci d’assainissement, de salubrité et de protection des surfaces réservées pour une utilité publique. Dans cette perspective, on attribue volontiers à ces propriétaires la responsabilité de limiter l’importance numérique et spatiale des espaces publics (J. F. Yekoka, 2010, p. 74). Pour J. Aloko-N’Guessan et Y. R. Ouattara (2014, p. 257), ces installations anarchiques empêchent le drainage naturel des eaux de ruissellement et ont pour conséquence la détérioration constante du cadre de vie urbain à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire. Aussi est-il nécessaire de préciser que dans la ville de Porto-Novo, plusieurs domaines publics libérés ont été transformés en poubelles. D’autres par contre ont vu les riverains se réinstaller juste après quelques moments. Cette analyse est partagée par K. W. Kra (2015, p.233) qui a montré à Bouaké en Côte d’Ivoire que la dynamique du déguerpissement a fait place à une contre-dynamique de réoccupation des espaces publics déguerpis. De son côté, selon J. F. Yekoka (2010, p. 85), certains espaces publics libérés grâce aux opérations de déguerpissements ont été transformés en poubelle publique, avec tout ce qu’elle engendre comme problème de pollution.

Conclusion

Dans les villes du Sud comme Porto-Novo, le déguerpissement est un mode de régulation de l’espace urbain qui vise à pallier tant bien que mal l’incapacité des autorités à faire appliquer les réglementations, souvent en l’absence d’une réelle volonté politique. En effet, les villes sont reconnues partout comme « le moteur de développement » et peuvent aussi paraître comme « le moteur de sous-développement » c’est-à-dire le moteur des problèmes. A travers les différents enjeux, on voit clairement apparaître des conceptions antagonistes de la construction de la ville, des valeurs dont elle devrait être porteuse et de la forme vers laquelle elle doit tendre. La fonction et l’usage du trottoir : faciliter le passage des piétons, n’est plus primordial. L’occupation illégale et anarchique des espaces publics, notamment des trottoirs et des principaux carrefours dans la ville de Porto-Novo devient de plus en plus inquiétante par son ampleur. Il est facile de constater dans ce contexte que le trottoir ne joue plus son premier rôle qui est de faciliter le passage des piétons. L’extension des petits commerces en dehors de toute planification du développement urbain est visible. Le trottoir est devenu pour bon nombre de citadins le principal lieu d’exercice de leurs activités. Le problème se pose alors au niveau de la gestion de l’espace public et de l’aménagement urbain mais aussi au niveau de la gouvernance urbaine. Cette utilisation accrue des trottoirs permet tout de même de régler un certain nombre de problèmes comme la réduction du chômage et la pauvreté. L’analyse de cette situation a permis de constater que le phénomène est dû à la situation économique et entraine par-dessus tout, une insécurité en matière de circulation des passants et véhicules. Mais en tout état de cause, le modèle répressif est à cet effet à revoir car du moins dans tous les cas les déguerpis ne mettront pas assez de temps pour réoccuper les lieux si rien n’est fait pour maintenir le cap. Les opérations de libération ont marqué de leur empreinte dans l’histoire du processus d’urbanisation dans la Capitale du Bénin. Les populations de la ville attendent que les interventions des forces de l’ordre qui ont permis de reconquérir les espaces ne soient pas vaines pour un assainissement durable.

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Auteur(s)


1Enseignant-Chercheur à l’Institut Régional Africain des Sciences et Technologies de l’Information Géospatiale (AFRIGIST) (Nigeria),tohozin2003@yahoo.fr / tohozinbernadin@gmail.com

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