La décharge publique d’Assoumanyaokro (Bouake, Côte d’Ivoire): Etude des effets néfastes sur la santé des populations riveraines

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DIARRASSOUBA Bazoumana, KOFFI Loukou Armand

Résumé

La problématique des décharges publiques est l’une des préoccupations alarmantes des pays africains. La Côte d’Ivoire n’échappe pas à cette réalité et la ville de Bouaké en est un reflet. En effet, la décharge publique d’Assoumanyaokro, principal réceptacle des déchets urbains de la ville, présente un degré élevé de pollution et de nuisances sanitaires. Avec en moyenne 104 076 tonnes de déchets solides évacués chaque année, cette décharge a emmagasiné 1 144 836 tonnes en 2015 après plus de 10 ans d’existence. La présente étude se propose d’analyser les effets néfastes de la décharge publique d’Assoumanyaokro sur la santé des populations riveraines. Le travail repose sur une méthodologie axée sur l’analyse des documents cartographiques et statistiques, l’observation directe, des entretiens semi-directifs auprès des acteurs locaux et des enquêtes-ménages. Les résultats montrent que l’insuffisance de gestion de la décharge publique d’Assoumanyaokro cause un véritable problème environnemental à Bouaké. Sous l’influence des conditions naturelles et de certains facteurs humains, les nuisances sanitaires sont perçues dans les localités situées dans des rayons de plus de 3 kilomètres en moyenne selon le site. La prévalence des maladies, calculée à partir des données des Centres de Santé Urbain de Broukro et d’Ahougnansou a révélé que les maladies environnementales comme le paludisme (25,54 %), la fièvre typhoïde (25,57 %), les maladies respiratoires (25,54 %), maladies diarrhéiques (14,87%), autres (8,51%), constituent les principales causes de consultation des ménages riverains. En outre, les prévalences des maladies sont plus élevées dans les localités situées dans un rayon de 3 km de la décharge par rapport aux autres localités environnantes. Ces résultats appellent à une approche intégrée des questions d’environnement et santé dans les politiques d’aménagement des sites de décharges publiques des villes.

Mots clés : Bouaké ; décharge publique d’Assoumanyaokro ; environnement ; vulnérabilité des ménages ; santé.

Abstract :

Key words:

INTRODUCTION

La problématique des décharges publiques constitue une gangrène des politiques de gestion urbaine dans le monde. De par la nature et la transformation des déchets qu’elles reçoivent, ces décharges génèrent différentes formes de polluants et de vecteurs de maladies pouvant détériorer les conditions de vie. Ce phénomène est encore plus alarmant dans les pays en voie de développement et principalement en Côte d’Ivoire où la politique de salubrité est essentiellement axée sur l’évacuation des déchets hors des habitats à travers des opérations de pré-collecte et de collecte. Les décharges publiques des villes ivoiriennes sont soumises à des gestions sommaires alors qu’elles sont généralement rattrapées par l’étalement des centres urbains (L. A. Koffi, 2016, p. 78-79).
Plusieurs chercheurs ont mené des études sur la problématique de l’impact des lieux de stockage des déchets sur les populations. En France, les études d’InVS (2004, p.21) menées sur différents sites de décharge ont révélé que les populations résidentes dans un périmètre d’environ 2000 mètres autour des lieux de stockage de déchets sont exposées à des maladies selon la durée d’exposition et les polluants générés. Dans la même veine, l’étude de P. Stephen et al. (2005) cité par D. Dumont et F. Libion
(2006, p. 17) a montré que la mise en zone de décharge des déchets dangereux et leur incinération contaminent l’atmosphère par des polluants chimiques et risquent de provoquer des effets toxiques sur la santé des habitants dans un périmètre de 3 kilomètres. À l’instar des pays développés, les chercheurs africains n’ont cessé d’écrire pour montrer les effets néfastes sur la population des décharges publiques dans de nombreux centres urbains. En Côte d’Ivoire, les productions scientifiques se sont concentrées sur le cas de la décharge d’Akouédo dans la capitale économique du pays (B. Akeko, 1991, p. 45 ; Q. Yao-Kouassi, 2010, p. 117 ; K. Kouassi, 2013, p.291). Pourtant à Bouaké aucun écrit ne concerne la décharge de la ville, alors que, du fait de la dynamique urbaine, la décharge publique d’Assoumanyaokro est devenue une préoccupation au regard des occupations humaines aux alentours de ce site. Les problèmes environnementaux y sont très perceptibles et ont été accentués par la décennie de crise militaro-politique qu’a traversée le pays entre 2002 et 2011. En effet, la ville de Bouaké a été une base arrière de la rébellion armée pendant cette crise. Et durant cette période, toutes les administrations et les services publics de gestion urbaine avaient fermé. Ainsi, des particuliers ont
tenté, du mieux qu’ils le pouvaient, d’apporter des réponses aux problèmes d’assainissement des cadres de vie. Dans ce contexte, la décharge publique d’Assoumanyaokro (figure 1) a été construite en 2005 sous l’initiative de l’ONG1 CARE International, avec l’accord des chefs coutumiers du village d’Assoumanyaokro et sous la supervision de la mairie de Bouaké. Elle a été édifiée en urgence, sans étude d’impact environnemental, et dans des conditions de précarité pour pallier les urgences de l’insalubrité de la période de crise militaro-politique. Après 12 ans d’existence, cette décharge enregistre un déséquilibre écologique (la dégradation du couvert végétale, la multiplication des bestioles et autres vecteurs de maladies) et ploie sous le poids des nuisances.
Très rarement, des études ont abordé les décharges des autres villes du pays. C’est pourquoi, la présente étude en analysant l’impact négatif de la décharge d’Assoumanyaokro sur la santé et la vulnérabilité des ménages riverains, veut démontrer qu’outre les principales villes des pays africains, les villes secondaires sont aussi confrontées à des crises environnementales. Dès lors, la préoccupation

Note-1 : ONG : Organisation Non Gouvernemental

qui s’impose pour cette étude est : comment la décharge publique d’Assoumanyaokro de Bouaké influence-t-elle la santé des ménages des localités périphériques ? L’étude a pour objectif de montrer les effets néfastes de la décharge publique d’Assoumanyaokro sur la santé des populations riveraines. D’une manière spécifique, il s’agit de :
-Analyser les facteurs explicatifs des nuisances sanitaires de la décharge ;
-Déterminer les effets néfastes de la décharge sur la santé des ménages riverains ;

1. Données et méthodes

1.1. Présentation de la zone d’étude

La décharge d’Assoumanyaokro est localisée au Sud-ouest de la ville de Bouaké, chef-lieu de la région de Gbekè au centre de la Côte d’Ivoire entre le 7°41’ de latitude Nord et le 5°02’Ouest de longitude (figure 1). Installée sur un talus de 310 mètres de hauteur, cette décharge occupe une superficie de 5 hectares (ANASUR2, 2015) et est limitée au Nord par les quartiers Broukro, N’Dakro et le village Diahounou, à l’Est par le village de Kouadiokro, au sud par le village d’Assoumanyaokro et d’Akanzakro et à l’Ouest par Kokangbakro. Elle est la seule décharge publique de la ville de Bouaké. Selon l’ANASUR (2015), elle reçoit en moyenne 17000 tonnes de déchets solides par mois pour une population de 536189 habitants que compte la commune de Bouaké (INS3, 2014).

Note : 2et3
2 ANASUR : Agence National de la Salubrité Urbaine créée en 2007 à la suite la promulgation du décret n° 2007-587 du 04 octobre 2007
3 INS : Institut National de la Statistique.

Figure 1 : Localisation et Présentation de la zone d’étude dans la commune de Bouaké

1.2. Techniques de collectes de données

1.2.1. Collecte des données secondaires de l’étude

Les données secondaires utilisées pour cette étude sont essentiellement des données quantitatives relatives aux tonnages des déchets, des types d’infrastructures et d’équipements obtenues auprès de l’ANASUR et de la Mairie de Bouaké. Nous avons aussi eu recours à des données sociodémographiques (volume de population, données sanitaires) délivrées respectivement par l’INS, le
District Sanitaire de Bouaké, le Centre de Santé Urbain de Broukro et celui d’Ahougnansou. De plus, des relevés météorologiques mensuels et journaliers effectués par la SODEXAM4) et les données cartographiques (plan cadastral du site de la ville réalisé à l’échelle1/50 000 par le BNETD/CCT en 2010) ont été utiles pour l’étude.

1.2.2. Collecte des données primaires

L’observation des localités périphériques de la décharge a commencé en février 2015 pour s’achever en septembre 2015. Celle-ci s’est effectuée dans les cadres de vie de la population riveraine et sur le site de la décharge. Cette étape a permis d’apprécier l’état de l’environnement (les infrastructures, les dépôts d’ordures, les eaux usées et pluviales et l’évolution de l’espace urbain) ainsi que la vulnérabilité des populations aux maladies environnementales.
Pour le recueil des données relatives à la structuration de la filière de gestion des déchets et au vécu quotidien des riverains de la décharge, un guide d’entretien a été réalisé et adressé aux autorités de la commune (le Directeur Régional de l’environnement, le délégué régional de l’ANASUR et les responsables des centres de santé et hôpitaux), aux ONG et aux responsables communautaires de la zone d’étude. Les données collectées ont concerné la quantité de déchets collectés et évacué à la décharge d’Assoumanyaokro. Les données épidémiologiques ont été également recueillies auprès des CSU5 d’Ahougnansou et de Broukro. Ces données sont relatives aux caractéristiques des patients consultés et à la nature des pathologies diagnostiquées au sein de la population de la zone d’étude. Pour une bonne analyse des effets nocifs de la décharge sur la santé des riverains nous avons mené des enquêtes auprès des ménages. Ces enquêtes ont été menées auprès d’un échantillon de ménage déterminé sur la base des données de l’INS (2014). La zone d’étude couvre les localités d’Ahougnansou, d’Assoumanyaokro, de Broukro 1 et 2, de Kokangbakro, de Konandrekro et de N’Dakro. Selon le Recensement General de la Population et de l’Habitat réalisé par l’INS en 2014, ces localités sélectionnées comptent11283 ménages. La formule ci-dessous obtenue selon les études de F.

D. Giezendanner (2012) a permis de calculer la taille de l’échantillon représentatif  : 


Le nombre de ménage le plus représentatif obtenu est de 156. Afin de pallier les pertes dues aux refus ou aux réactions des personnes enquêtées, nous avons procédé à une reconstruction de la taille de cet échantillon. À cet effet nous avons choisi la méthode de compensations de H. Gumachan et al. (2000).
Cette méthode consiste à multiplier la taille de l’échantillon par l’inverse des taux de réponses. La taille de ménage corrigée est notée comme suite :


Pour obtenir le nombre de ménages par quartier, nous avons procédé comme suit : Nombre de ménages à enquêter par quartier = Proportion de ménage (N*) × Nombre de ménage total par quartier. Exemple : Assoumanyaokro : Nombre de ménage à enquêter= 60 × 0,015=1. Le tableau 1 présente la répartition de l’échantillonnage.

Le choix des ménages s’est fait par rapport à leur degré d’exposition aux nuisances sur la base d’une analyse spatiale de la portée des conséquences de la décharge sur les riverains. Cependant, il faut signaler qu’au-delà des ménages enquêtés certains ménages des quartiers et villages tels qu’Akanzakro, Kongodekro et Assèkro qui habitent à l’intérieur des zones tampons à risque de pollution subissent également de façon significative les impacts négatifs de la décharge d’Assoumanyaokro. Mais, le fait que ces quartiers n’ont pas fait l’objet de nos enquêtes est dû au fait que ceux-ci n’ont pas rempli les conditions pour le choix de l’échantillonnage d’enquête.
Deux sous-zones distinctes de 0 à 3 kilomètre et de 3 à 5 kilomètres de rayons ont été déterminées à partir de la décharge. Le choix de la sous-zone de 0 à 3 kilomètre de rayon est le fait qu’elle représente une zone interdite à toutes activités humaines selon les normes françaises relatives à l’installation d’une zone d’élimination de déchets ménagers et assimilés ou d’une décharge publique (Syndicat Bil Ta Garbi, 2010, p.4). Par ailleurs, celui de la sous-zone de 3 à 5 kilomètres découle de l’observation sur le terrain car à partir de cette distance (5 kilomètres) les ménages ne présentent plus le même niveau d’exposition aux nuisances que ceux de la sous-zone de 0 à 3 km. Ensuite, nous avons adopté la méthode des pas pour la sélection des ménages de notre échantillon. À travers cette méthode, nous avons fait 10 pas à partir d’un premier lot d’habitation pour avoir accès à un autre lot. Les facteurs
discriminants pour le choix des ménages ont été le critère de proximité de la décharge et des itinéraires des camions de collecte de déchets, la typologie de l’habitat et la durée de résidence du ménage dans la zone d’étude. Également sur la base de ces mêmes critères, un questionnaire a été introduit auprès des chefs de ménages d’une extrémité de quartier à une autre en suivant une ligne transversale par rapport à la décharge et aux itinéraires des camions de collecte des déchets. Ce questionnaire était principalement
axé sur l’impact de la décharge sur la santé des ménages périphériques.

1.2.3. Choix des maladies étudiées

L’analyse des effets nocifs de la décharge sur la santé des riverains est basée sur un choix de 5 pathologies dites maladies environnementales (le paludisme, les maladies diarrhéiques, les maladies respiratoires, la fièvre typhoïde et les dermatoses) qui ont été choisies du fait qu’elles soient les plus fréquentes en termes de morbidité des populations (B. Koné ; 2014, p.51). Afin de situer la responsabilité de la décharge dans l’ampleur de ces pathologies, nous avons utilisé les méthodes de l’épidémiologie analytique. Alors pour mieux appréhender les dynamiques temporelles des incidences

et la vitesse de propagation des maladies, nous avons utilisé la prévalence qui est l’un des meilleurs indicateurs de morbidité permettant la compréhension de l’évolution d’une maladie au sein d’une population donnée (J. Feingo, 1998, p. 402). À ce titre, une cohorte rétrospective a été réalisée avec le support des registres de consultation des CSU de Broukro et d’Ahougnansou. Les informations recueillies ont permis de calculer la prévalence selon la formule suivante : ×k (Avec P : Prévalence ; D : la population exposée aux risques sanitaires; N : les personnes qui ont manifesté des symptômes des pathologies étudiées au cours de cette année 2015 ; K : unité de taille).

1.2.4. Méthodes de traitement des données

Pour la structuration de l’information géographique, nous avons utilisé le modèle cartographique en se basant sur la carte de base du plan cadastral du site de la ville, réalisé à l’échelle 1/50 000 et établie par le BNETD/CCT en 2010. Les informations recueillis auprès des structures sanitaires, municipales et l’ANASUR et aussi les données prise sur le terrain ont été introduit dans des logiciels cartographiques afin de réaliser des cartes thématiques. Ce modèle associe des données spatiales organisées en couches et des données alphanumériques structurées en base de données. À cet effet, les logiciels Arc View 3.3 et QGIS 2.6.1 Brighton ont permis l’élaboration des cartes thématiques relatives à la zone tampon d’exposition, la distribution des temps de repos pour cause de maladies et aux incidences cumulées des maladies.
Le traitement des données statistique a été possible grâce au logiciel Excel. Cela a favorisé la réalisation des tableaux et des diagrammes, le calcul de l’incidence cumulée et la prévalence des maladies étudiées. Ce traitement a contribué à l’analyse de la motricité ou de l’influence des variables sur l’ampleur des maladies et de l’état de vulnérabilité des ménages.

2. Résultats

2.1. Une Flexibilité de facteurs naturels et humains à la diffusion des nuisances de la décharge

La diffusion des nuisances de la décharge trouve une explication dans la qualité des conditions naturelles (climat, relief, sol, végétation, hydrographie) et un ensemble de facteurs anthropiques non commodes. En effet, la commune de Bouaké bénéficie d’une pluviométrie moyenne de 1300 mm/an et d’une température moyenne de 27,5°C. Elle enregistre différents types de vents régis par la mousson qui soufflent du sud vers l’ouest avec une vitesse de 6 Km/h (SODEXAM, 2015). Ce régime pluviométrique et cette température importante accélèrent la putréfaction des déchets (ordures ménagères et autres déchets biodégradables) en moins de 72 heures après leur production. Cet état de fait accentue la puanteur des déchets depuis la pré-collecte jusqu’à la mise en décharge et augmente la quantité du lixiviat au niveau de la décharge. Ces émanations des déchets sont composées de gaz (hydrogène sulfuré H2S) d’effluents toxiques qui sont susceptibles de détériorer l’environnement et la santé des riverains. Tout comme les pluies, les riverains des localités situées dans un rayon de 3 km de la décharge confirment que les vents emportent des poussières de déchets volatiles et des odeurs nauséabondes à leur niveau. L’analyse de ce qui précède nous permet d’affirmer que les déchets plastiques volatiles observés dans des arbres à dans les environs de la décharge proviennent de celle-ci.
La vitesse de mobilité de ces déchets est maximale pendant la saison sèche (décembre, janvier, février) au moment où l’harmattan atteint la région de Bouaké avec une vitesse comprise entre 25 et 50 km/h

(SODEXAM, 2015). En plus des éléments du climat s’ajoutent le type de sol, la topographie et le réseau hydrographique du site de stockage qui servent de canaux de transfert des émanations toxiques des déchets au-delà de la décharge. En effet, la décharge d’Assoumanyaokro étant située sur un talus de 310 m de haut et sur un terrain granitique, le ruissellement du lixiviat parcourt des filons pegmatites, quartzeux et des fractures rectilignes. Ainsi le lixiviat atteint le cours des marigots du Kan au Sud et celui de Kamelé au Nord en supprimant les zones d’altération du granite. Ce type de sol sert ainsi de canal d’infiltration du lixiviat et peut contribue à la pollution des eaux souterraines et des marigots par les substances toxiques qu’il contient.
En dehors des facteurs naturels, des facteurs humains sont aussi responsable de la détérioration des conditions de vie à la décharge d’Assoumanyaokro et ses environs. Entre autres facteurs anthropiques, l’urbanisation de la ville de Bouaké est à prendre en compte. L’urbanisation de la ville est traduite par une extension urbaine (d’une superficie de 85 hectares en 1940 (K. Atta, 1978, p. 80-93.) à 29 250 hectares aujourd’hui (INS, 2014)) et un volume de population sans cesse croissante (60 000 habitants en 1960 à 536189 habitants en 2014 (INS, 2014)). Une multiplication des activités économiques en rapport avec cette urbanisation entraîne la production d’énormes quantités de déchets. La production annuelle de ces déchets qui était de 766,5 tonnes en 1900 est passée à 12045 tonnes en 1960. En 1998 la commune de Bouaké a enregistré une production annuelle de 134792,5 tonnes de déchets solides urbains lorsque sa population a atteint 461618 habitants (Mairie-Bouaké, 2015). Selon l’ANASUR (2015), cette production a atteint 156566,75 tonnes/an de déchets pour 536189 habitants et que le volume de déchets évacués à la décharge chaque année est de 104076 tonnes. En raison de l’absence de tri et du caractère non biodégradable de certains déchets, il se crée un entassement des déchets de façon exponentielle à la décharge. Ainsi, le rythme de stockage des déchets a atteint 104076 tonnes/an. En outre de 104076 tonnes en 2005 et 208152 en 2006, le stock de déchets évacués dans cette décharge est de 1144836 tonnes en 2015 (L. A. Koffi, 2016, p. 73) (Figure 2). Cela a pour conséquences l’accélération des phénomènes environnementaux et l’accentuation des risques sanitaires sur la vie des populations riveraines.

Les conditions d’élimination des déchets de la décharge sont dérisoires. En effet, la décharge d’Assoumanyaokro n’a pu bénéficier d’une Étude d’Impact Environnemental (EIE) au moment de sa création. Elle s’illustre par l’absence d’équipements pour le contrôle qualitatif et quantitatif des cargaisons des camions de collecte des déchets. Par conséquent, différentes catégories de déchets, notamment des déchets ménagers et assimilés, les déchets médicaux, des pneus et autres déchets nuisibles accèdent à la décharge. Alors que dans le méso-environnement de la décharge coexistent des habitats et la pratique de l’agriculture (culture maraîchère, culture vivrière,…). Aussi, le site de la décharge est le lieu d’activités de nombreux récupérateurs (60 personnes en moyenne) au prix de leur vie (photo 1).

Photo 1 : Des récupérateurs de déchets en activité à la décharge finale d’Assoumanyaokro

Source : Cliché KOFFI Loukou A., Juillet 2015

À ces facteurs s’ajoutent l’occupation anarchique des bordures des tronçons des camions de collecte des déchets par de petits commerces de nourritures et l’emploi des véhicules inadaptés à la collecte des déchets (camion-bennes avec des coffres ouverts). En effet, le corridor de N’Dakro-Broukro, où se fusionnent tous les itinéraires des camions de collecte de déchets en une seule voie d’accès à la décharge, est illégalement occupé par un marché de vivrier. La cargaison de déchets que transportent ces véhicules diffusent sur le long des itinéraires des puanteurs et des germes pathogènes. L’installation des habitats et des points de vente d’aliments non protégés à proximité de la décharge et des itinéraires des camions de collectes des déchets exposent les riverains aux maladies à court et long termes selon la durée de l’exposition.

2.2. Des localités exposées de façon différenciée aux nuisances générées par la décharge

Les observations de terrain relèvent que la décharge d’Assoumanyaokro enregistre des phénomènes environnementaux qui gênent la tranquillité des localités périphériques. Entre autres éléments à la base du déséquilibre écologique local, on note la présence des nuisances de différentes formes qui sont des ensembles de facteurs techniques tels que les bruits, la pollution de l’air, de l’eau et du sol et la multiplication des vecteurs de maladies. Une de nos préoccupations était de faire une analyse spatiale de la portée de ces nuisances sur les riverains. Ainsi, nous avons remarqué qu’au contact de certains facteurs techniques de nuisances comme les bruits de moteurs, la présence de vecteurs de maladies, de la puanteur et des déchets volatiles hors de la décharge provoque des risques sanitaires et une dégradation du cadre de vie des ménages riverains. Ainsi nos questionnaires ont été adressés aux chefs
de ménages pour savoir le nombre de ménages exposés aux nuisances de cette décharge. Les réponses obtenues auprès des ménages enquêtés ont permis d’élaborer le tableau 2.

L’analyse du tableau 2 montre que sur les 165 chefs de ménages enquêtés, 50,30 % ont souligné les gênes de la décharge. On constate que les ménages des localités d’Assoumanyaokro, Broukro 2, Kokangbakro et Konandrekro qui ont tous affirmé être exposé aux nuisances de la décharge habitent dans un périmètre de moins de 3kilomètres de rayon par rapport à celle-ci. Contrairement à ces ménages, ceux des localités d’Ahougnansou, N’Dakro et Broukro1situées à des rayons compris entre 3 km et 5 km de cette décharge ont affirmé respectivement à 44%,47 % et 53 % d’être victimes des gènes lié aux problèmes environnementaux observés à la décharge et sur l’itinéraires des camions de collecte de déchets. À cet effet, M. KOUADIO Kouamé (chef du village d’Assoumanyaokro) a fait savoir qu’il reçoit au quotidien les plaintes des habitants des localités étudiées et des autres des villages éloignés de la décharge comme le village de Kongodekro. Compte tenu des difficultés de l’appréhension des unités de mesure de ces nuisances, nous nous sommes focalisés sur la détermination des ménages exposés à l’inhalation de la puanteur des déchets en putréfaction à la décharge et dans la cargaison de camion de collecte, à la prolifération des vecteurs de maladies (les mouches, les moustiques, les rats, les cafards…). Les renseignements obtenus auprès des ménages sur les types de gênes nous ont permis d’élaborer le tableau 3 ci-après.

Le tableau 3 met en exergue les différents types de gênes relevés par les ménages enquêtés. En effet ces ménages ont révélé à une proportion de 50,30% que la décharge d’Assoumanyaokro engendre des gênes qui rendent insupportable leur condition de vie. Les ménages des quartiers d’Ahougnansou, N’Dakro, Broukro1 ont répondu respectivement à 44%, 53% et 47% que les différents types de gênes mentionnées dans le tableau 3 affectent négativement leur cadre de vie. En plus de ces résultats ce tableau 3 présente les avis des ménages enquêtés qui habitent des localités de Broukro 2, Konandrekro, Assoumanyaokro, Kokangbakro qui sont situées dans un rayon de 0 à 3 kilomètres (tableau 2). Les ménages de ces localités ont tous répondus à 100% que ces types de gênes rendent difficiles la vie des riverains.
Par ailleurs, le tableau 3 révèle que les types de gênes affectent différemment le cadre de vie des ménages enquêtés. Ainsi, 52 % de ménages subissent des gênes liées aux odeurs nauséabondes et la présence de mouches. 67 % des ménages sont victimes des piqures récurrentes des moustiques. 62 % de ménages sont exposés aux bruits de moteur des engins de collecte et de pré-collecte. 30% des ménages sont gênés par les souris et autres rats et 35 % par des autres vecteurs tels que les cafards, bestioles ; tiques. Ces statistiques rendent compte des difficultés traversées par les populations riveraines de la décharge d’Assoumanyaokro au niveau environnemental. Sur la base de cette information vérifiée auprès des ménages à l’aide de nos questionnaires, nous avons élaboré une carte des zones tampons d’exposition aux gènes liés à la décharge (Figure 3). Dans un rayon de 3 kilomètres les nuisances sont importantes alors qu’au-delà de cette zone de 3 kilomètres, les ménages se plaignent rarement des nuisances de la décharge publique.

Figure 3 : Zones tampon du niveau d’exposition aux nuisances de la décharge d’Assoumanyaokro

2.3. La détérioration de l’environnement à la décharge et vulnérabilité des riverains à la survenue des maladies

L’étude des impacts néfastes de la décharge sur les riverains nous a amené à faire une analyse du profil sanitaire des populations. Ainsi, nous nous sommes intéressés aux types de maladies qui affectent plus les riverains. Les ménages visités ont déclaré qu’ils souffraient de certaines pathologies comme le paludisme, les maladies diarrhéiques, les maladies respiratoires, la fièvre typhoïde et les dermatoses (tableau 4). Dès lors, nous avons parcouru les registres des centres de santé (CSU d’Ahougnansou et de Broukro) afin de parvenir à une analyse pertinente du profil sanitaire de la zone d’étude. À cet effet nous nous sommes intéressés aux patients qui proviennent des localités choisies pour l’étude. Les données collectées ont permis de calculer la prévalence des maladies étudiées et d’élaborer le tableau 4 ci-après.

Le tableau n°4 relève que la fréquence des maladies environnementales étudiées (le paludisme, la fièvre typhoïde et les maladies respiratoires) est élevée comparativement aux maladies métaboliques sélectionnées (la Tension Artérielle et le diabète). Cette domination est en majeure partie assurée par le fort taux de consultation pour les cas de paludisme (50,71%) pendant que les cas de diabète et de la tension artérielle ont enregistré une prévalence de 5,14%. Ces maladies environnementales sont plus fréquentes au sein de la population des localités situées entre 0 et 3 kilomètres de la décharge d’Assoumanyaokro à l’exception des maladies dites métaboliques (le diabète et la Tension Artérielle).
Cela est illustré dans le tableau 4 à travers la répartition de la prévalence des maladies dans les localités étudiées. Il s’agit entre autre des prévalences des maladies respiratoires (25,54%), de la fièvre typhoïde (25,57%), du paludisme (25,54%) et celle des maladies diarrhéiques (14,87%) qui sont enregistrées pour les consultations provenant du village d’Assoumanyaokro. A Broukro2, nous notons également des valeurs élevées des prévalences pour ces maladies environnementales (38,53% pour le paludisme, 38,53% pour les maladies respiratoires et 6,74%pour la fièvre typhoïde). Tout comme dans ces deux localités Kokangbakro détient des prévalences élevées des maladies environnementales étudiées (26,39% pour les maladies respiratoires ; 29,28% pour la fièvre typhoïde et 32,84 % pour le paludisme). À l’opposé, les deux centres de santé ont enregistré de faibles cas de maladies environnementales provenant d’Ahougnansou quartier situé à 5 kilomètres de la décharge. Celle-ci constitue la zone étudiée la plus reculée de la décharge. Ainsi, nous notons 11,11% pour les cas de maladies respiratoires et de fièvre typhoïde, 4,44% pour les cas des dermatoses et 6,66 % pour les cas de maladies diarrhéiques. En outre, les données relevées pour Broukrol (17,24% pour les maladies respiratoires, 30,17% pour la fièvre typhoïde et 6,04% pour les maladies diarrhéiques) et Konandrekro (10,59% pour les cas de maladies respiratoires et de fièvre typhoïde, 5,34% pour les cas de dermatose et 4,26% pour les cas de maladies diarrhéiques) sont moins importantes à l’image de ceux d’Ahougnansou. En dehors de ces maladies étudiées, la Tension Artérielle(TA) et le diabète sont faiblement repartis dans les localités à l’exception du quartier Ahougnansou où la prévalence a atteint 11,11 %. De notre analyse, il se dégage un rapport de proximité de la décharge et la survenue de maladies étudiées.

Figure 4 : Distribution spatiale de la prévalence et poids des maladies dans le volume des consultations des CSU d’Ahougnansou et de Broukro du 1 mai au 30 juin 2015

Cette figure 4 met en relief une inégale répartition de la prévalence cumulée des maladies étudiées à l’échelle spatiale de la zone d’étude. Cette inégalité met en évidence un rapport de proximité des habitants à la décharge et la survenue des maladies liées à l’environnement. Sur la figure 4, les prévalences des maladies comme le paludisme, la fièvre typhoïde, les maladies respiratoires, la diarrhée et la dermatose sont plus concentrées dans les localités situées dans la zone à risque d’exposition aux nuisances de 3 kilomètres (Assoumanyaokro, Broukro2, Kokangbakro et N’Dakro) que les autres localités éloignées.

3. Discussion

Une décharge publique est un site de regroupement et d’élimination des ordures ménagères et/ou de déchets divers. La nécessité de sa création intervient pour achever le processus de gestion des déchets ménagers et assimilés issus des lieux d’habitation et/ou de travail. Ce rôle important pour l’assainissement de l’environnement est très souvent mis au second plan dans certains pays et principalement en milieu urbain. Ainsi, une analyse de la causalité de la dégradation environnementale du site et celle de la détérioration de la santé des riverains a mis en relief une implication des facteurs du milieu physique (climat, sol, hydrographie, vent) et humain de la décharge d’Assoumanyaokro. En effet, ces facteurs conjugués ensemble ont occasionné la diffusion des nuisances générées par cette décharge. L’étude a décelé les types de gênes qui sont des facteurs de nuisances observées à la
décharge et le long des littéraires des camions de collecte de déchets. Il s’est avéré que les types de gênes (les bruits de moteur des engins de collecte et de pré-collecte ; la présence des souris, des odeurs nauséabondes, des mouches, des moustiques et des autres vecteurs tels que les cafards, bestioles ; tiques.) troublent la quiétude des ménages enquêtés. C’est aussi une des conclusions des études de G. Assi (2013, p. 15) qui en décriant les failles de la décharge d’Akouédo a révélé que les populations
riveraines de cette décharge souffrent de la persistance des mauvaises odeurs, des rongeurs et de toutes sortes d’insectes volants comme les moustiques, les cafards, les grosses mouches. Cet auteur a ajouté que plusieurs maladies sont signalées dans le village d’Akouédo et ses environs.
Par ailleurs, on comprend pourquoi F. Fomekong (2009, p.21) a révélé que les dysfonctionnements environnementaux relatifs au phénomène urbain ne sont pas sans conséquences dans le domaine de la démographie et sur l’état de santé des populations. Il a estimé qu’il existe une corrélation négative dans le temps entre la proportion de la population urbaine, les variables environnementales et les niveaux de mortalité et de morbidité des populations. Dans la même veine, des études de l’Institut de Veille Sanitaire (2004) ont mis également en évidence des risques sanitaires des décharges à partir des prélèvements du lixiviat et des gaz sur quatre différents sites de stockage des déchets en France. En outre, les résultats de la présente étude ont montré que les gênes générées par la décharge affectent différemment le cadre de vie des ménages selon la proximité de leurs habitations à la décharge. Dès lors, il ressort que dans la sous-zone de 0 à 3 kilomètres, 100% des ménages interrogés sont exposés aux nuisances contrairement à la sous-zone de 3 à 5 kilomètres de rayon où moins de 50% les ménages sont exposés aux nuisances de la décharge publique d’Assoumanyaokro.
L’étude a aussi mis en relief une zone tampon d’exposition aux nuisances et aux risques sanitaires du fait de la présence de la décharge d’Assoumanyaokro. La délimitation de ces deux sous-zones d’exposition est corroboré par les résultats des enquêtes publiques du Syndicat Bil Ta Garbi (2010, p. 4). Pour ce syndicat français, le périmètre de 0 à 3 kilomètres représente une zone de sécurité à l’intérieur de laquelle toute activité humaine est interdite conformément aux normes françaises relatives à l’installation d’une zone d’élimination des déchets ménagers et assimilés ou d’une décharge publique.

Dans la ville de Bouaké, ils subsistent des risques environnementaux avec des conséquences néfastes sur la santé des populations installées à la périphérie de la décharge publique d’Assoumanyaokro. Ce résultat confirme ceux de B. Koné (2014, p. 65) qui ont révélés que les cas des maladies environnementales (le paludisme, les maladies diarrhéiques, les maladies respiratoires) sont d’autant plus critiques à Broukro que dans les autres quartiers de Bouaké. Cela se confirme au regard de la répartition géographique des prévalences maladies étudiées. En effet, l’analyse des données des registres des soins curatifs des Centres de Santé Urbain d’Ahougnansou et de Broukro a montré une inégale distribution des maladies étudiées.
L’utilisation d’un indicateur de morbidité pour l’appréciation de l’impact sanitaire de la proximité des habitats aux lieux de stockage des déchets s’apparente à la méthode de travail de K. Kouassi (2013, p.399). Sur la base d’une analyse spatiale de l’incidence des maladies diarrhéiques infanto-juvéniles dans la commune d’Adjamé à Abidjan (Côte d’Ivoire), cet auteur a montré que la proximité spatiale des habitations aux lieux de stockage des déchets constitue un risque sanitaire pour les populations. Il ressort donc que les maladies environnementales affectent plus les populations des localités situées dans le périmètre de 3 kilomètres autour de cette décharge que ceux des autres localités.

Conclusion

On retient que la dégradation de l’environnement de la décharge publique d’Assoumanyaokro influence négativement la santé des populations riveraines. Les maladies dites environnementales comme le paludisme, les maladies diarrhéiques et respiratoires, la fièvre typhoïde et les dermatoses sévissent plus dans les ménages installés autour de la décharge. Une combinaison de facteurs naturels (une pluviométrie moyenne de 1300 mm/an, une température moyenne de 27,5°C, la mousson qui souffle du sud vers l’ouest avec une vitesse de 6 Km/h) et humains sont la cause principale des problèmes environnementaux et des nuisances sanitaires auxquels les populations riveraines sont exposées. Les ménages vivants dans un rayon de 3 km sont les plus exposés aux maladies environnementales alors qu’aucune mesure de traitement des déchets, de protection de l’environnement et des populations n’est envisagée sur le site de la décharge. Les effets néfastes de la proximité de cette décharge doivent interpeler les acteurs de développement de la commune pour une politique de gestion intégrée. La problématique de la gestion des déchets sur cette décharge publique doit être posée en termes financiers, matériels et surtout géographique pour parvenir à la mise en place d’une décharge publique moderne pour la gestion durable des déchets de la ville Bouaké.

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Auteur(s)


1DIARRASSOUBA Bazoumana : Maitre-Assistant ; e-mail :diarrabazo@yahoo.fr – Université Alassane Ouattara Bouaké (Bouaké, Côte d’Ivoire)

2KOFFI Loukou Armand :Doctorant ; e-mail:armandloukfi83@gmail.com – Université Alassane Ouattara Bouaké (Bouaké, Côte d’Ivoire),

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