Politique agricole et approvisionnement de la ville d’Abidjan en produits vivriers locaux par les coopératives d’Abobo.

0
543

KOFFIE-BIKPO Céline Yolande

Résumé :

La population d’Abidjan connaît un accroissement rapide. Cette masse démographique crée des besoins en termes d’alimentation. Abobo héberge le 1/5 de la population abidjanaise. De plus, la situation d’Abobo au Nord-est de la ville, fait d’elle l’une des portes d’entrée des produits vivriers locaux. Ces aliments sont distribués par des coopératives, d’où la question de savoir comment s’organisent les coopératives d’Abobo pour faire face aux besoins alimentaires de la population abidjanaise sans cesse croissante ?
La méthodologie de la recherche repose sur 2 piliers : une recherche bibliographique et des enquêtes de terrain. Cela a abouti aux résultats suivants :
L’approvisionnement des villes en produits vivriers locaux étaient le fait de l’Etat à travers certaines de ses structures. Lorsque les sociétés d’Etat ont arrêté leurs activités, des commerçants ont occupé le champ libre laissé par les institutions. A la fin des années 1980, l’Etat a fortement encouragé ces commerçants individuels à s’organiser en coopératives pour mieux ravitailler les villes en produits vivriers locaux. Ce fut le cas à Abobo.
Trois types de coopérative dans la filière du vivrier cohabitent à Abobo ; à savoir, une coopérative de commercialisation et de production, des coopératives de commerce de gros et de détail de vivrier et, des coopératives de commerce de détail de vivriers.
Les zones de ravitaillement des coopératives d’Abobo sont principalement les zones de l’Est, les régions du Centre et les régions du Centre-ouest. L’étendue de l’espace couvert et les prix relativement bas pratiqués par ces coopératives rendent leurs marchés attractifs.
Cependant, Les enquêtes de terrain permettent de dire que les coopérateurs estiment que ni l’Etat ni la mairie ne travaillent à améliorer leur situation et développer leurs activités. Or, l’Etat par l’amélioration des infrastructures de communication permet d’avoir un meilleur accès aux produits et de rapprocher ainsi les zones de production. La mairie d’Abobo quant à elle, autorise les coopératives à avoir des marchés privés et les exonère de certaines taxes. Toute chose qui montre l’intérêt et l’implication des pouvoirs publics dans la gestion d’un secteur sensible totalement dominés par les opérateurs privés.

Mots-clés : Abobo, politique alimentaire, approvisionnement, coopérative, produits vivriers locaux,

Abstract:

Abidjan, the economic capital of Côte d’Ivoire regularly observes an increase in population. This demographic gain breeds an important need of food supply. Abobo, one of the districts of this economic capital, shelters the 1/5 of the Abidjan population.
Moreover, Abobo by its geographic situation is one of the entrance doors of local food products which are distributed by some co-operatives. Therefore, it’s efficient to investigate how co-operatives get organized to satisfy the food needs of this growing population. The approach used is twofold: a bibliographic research and field surveys. As results, the study shows that the withdrawal of the state from local food products supply, has been filled by some traders. In the late 1980s, the state of Côte d’Ivoire strongly favoured these individual traders by promoting cooperative so as to better supply the districts of the economic capital and the others cities in local food products. There are three kinds of co-operatives owning one’s own house in local food products distribution. Supply bases of the cooperatives are mainly the East of the country, the regions of the Centre and those of the Centre-West. The extent of the covered area and the relatively low prices prevailing on Abobo make cooperatives more attractive. However, cooperators strongly believe they are not sufficiently guide by the municipality and the state.

Keywords: Abobo, food policy, supplying, co-operative, local food products

INTRODUCTION


La Côte d’Ivoire enregistre une croissance régulière sans précédent au niveau de sa population urbaine. Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, est le symbole de cette croissance galopante. De 3 125 428 habitants en 1998, les Abidjanais ont été évalués à plus de 4 707 000 en 2014 soit un taux de variation de 50,12% en 17 ans (RGPH1 , 2014). Cette masse démographique crée des besoins considérables en termes d’approvisionnement en produits alimentaires.
Abidjan est répartie en dix communes et Abobo héberge le 1/5 de sa population. La situation d’Abobo au Nord-est de la ville, fait d’elle l’une des portes d’entrée des produits vivriers locaux. Ceux-ci, distribués autrefois par l’Etat, ensuite par des commerçants individuels selon des circuits informels sont progressivement gérés par des coopératives, d’où la question de savoir comment s’organisent les coopératives d’Abobo pour faire face aux besoins alimentaires de la population Abidjanaise sans cesse croissante ? Le but de cette contribution est d’analyser les stratégies mises en place par les coopératives d’Abobo en vue du ravitaillement d’Abidjan en aliments locaux.

1. Méthodes

La méthodologie repose sur une recherche bibliographique et des enquêtes de terrain. La consommation du vivrier et de ses effets induits font l’objet d’une forte mobilisation pluridisciplinaire. Celle-ci se fonde sur des mutations profondes survenues dans le domaine de la production vivrière avec la prise de conscience aiguë de la sécurité alimentaire et le dynamisme démographique. Dans ce contexte, quelle est la place des animateurs du circuit de distribution du vivrier ? Et quel rôle joue le marché dans le processus de la distribution? Les informations obtenues dans la revue de la littérature ont permis de conduire des enquêtes de terrain. Celles-ci ont été réalisées à travers l’observation directe, les entretiens, et les questionnaires.

– Observation directe

Les marchés du commerce de gros de vivriers gérés par des coopératives ont été visités en compagnie des agents de l’OCPV . Les autres marchés de moindre envergure où sont installées des coopératives et enfin quelques marchés où n’exerce aucune coopérative ont également été parcourus. Ces observations ont permis de recueillir des données sur le niveau d’aménagement des marchés, le réseau de distribution et les zones d’influence des différents marchés.

– Les entretiens

Les entretiens libres ou semi-directifs ont été réalisés avec des chercheurs du CNRA , des agents de l’ANADER , de l’OCPV et du Ministère du commerce. Ces entretiens ont tournés autour de :
• La politique agricole ivoirienne dans le secteur du vivrier
• La détermination des lieux de provenance des produits vivriers vendus sur les marchés d’Abobo ;
• L’identification des acteurs du commerce de vivriers et les noms des personnes ressources au niveau des coopératives ;
• La détermination des périodes d’abondance des produits locaux ainsi que les marchés où se pratiquent les prix les plus bas.
Un guide d’entretien a été utilisé avec les présidents de coopératives sur les conditions de création et de localisation d’un marché.

– Le questionnaire

Il a eu pour objet la recherche des raisons objectives des actions des enquêtés. L’échantillonnage aléatoire a été appliqué aux clients et aux transporteurs. Aux clients des marchés des coopératives, il s’est agit de poser des questions sur leur lieu de vente, le mode d’achat effectué (gros, demi- gros ou en association avec d’autres vendeuses), la manière dont se fait le transport et le coût, la comparaison des prix entre les marchés des coopératives et les autres marchés et enfin le type de rapport entretenu avec les coopératives.

Pour les questions adressées aux transporteurs il s’est agit de poser des questions sur : Les moyens de transport utilisés pour la marchandise, Les voies d’accès au marché, Le prix du transport.
Le choix raisonné a quant à lui été retenu pour les coopératives, les responsables de coopératives et leurs membres. Des questions ont été posées sur l’organisation et le fonctionnement de la coopérative, L’approvisionnement et la distribution des produits vivriers, ainsi que des questions relatives à la vie socio-économique de la coopérative.
L’application de cette méthodologie a abouti aux résultats suivants :

2. Résultats et discussion

2.1 L’impact de la politique agricole sur le développement du commerce du vivrier

Une analyse diachronique de la politique agricole de la Côte d’Ivoire depuis l’accession du pays à l’indépendance en 1960 jusqu’en 2014 permet de dire que cette politique a connu trois grandes phases :
De 1960 à 1980, le développement du monde rural était basé sur le rôle prépondérant de l’État qui intervenait à tous les niveaux des filières agricoles, soit directement, soit par l’intermédiaire de sociétés de développement telles que la SODERIZ , la SODEFEL , SODEPRA , etc. Ces appuis ont porté sur la production (fourniture d’intrants, l’encadrement du monde paysan), la collecte des produits et leur transformation si nécessaire et la fixation des prix des produits agricoles selon une logique de stabilisation.
Avec la chaîne AGRIPAC créée en mai 1972 et l’OCPA en 1977, des stratégies de commercialisation ont été mises en place. L’Etat intervenait donc sur toute la filière du vivrier de la production à la distribution et commercialisation.

De 1980 à 1990, cette politique agricole a moins affirmé la présence de l’Etat parce que les programmes d’ajustement structurels imposés en Côte d’Ivoire par les bailleurs de fonds avaient affaibli la présence de l’Etat. Toutes ces entreprises précitées ont cessé de fonctionner. L’Etat peu à peu, s’est désengagé de la distribution alimentaire laissant place aux opérateurs économiques privés pour assurer la relève.
De 1990 à 2014, la tendance a été à un appui aux politiques agricoles avec à la fois la présence de l’Etat et du secteur privé. Ainsi, l’Etat a permis la création de l’ANADER en juin 1994 sous forme de société d’économie mixte de type particulier puis de société anonyme à participation publique en avril 1998 et à la création du CNRA en avril 1998 également sous forme de société anonyme à participation publique.
L’ANADER fournit les services agricoles. Au plan de l’encadrement du monde rural elle s’occupe de l’appui à la production, la vulgarisation et le renforcement des capacités. Le CNRA mène pour sa part les activités de recherche dans le secteur agricole. L’OCPV intervient dans la commercialisation des produits vivriers. Il a pour rôle d’identifier les problèmes inhérents à la collecte et à la distribution de produits, de valoriser et promouvoir les produits vivriers, d’indiquer les zones ayant une disponibilité en produits.
Le secteur vivrier occupe 85% de la population active agricole dont 90% sont des femmes. Le bilan vivrier en 2012 s’établit autour de 10 millions de tonnes. Cinq (5) grandes cultures constituent le gros des productions annuelles : igname (5 500 000 tonnes/an), manioc (2 300 000 t/an), banane plantain (1 500 000 t/an), maïs (plus de 500 000 t/an) et riz (700 000 t/an). La production vivrière occupe une superficie de 3 148 000 ha. Elle est essentiellement réalisée par de petits agriculteurs utilisant du matériel rudimentaire et enregistre des rendements très faibles. La production nationale de riz ne couvre que 50% des besoins de consommation. La production vivrière (sans le riz) connaît une progression moyenne de 3,8% par an grâce à un accroissement des surfaces cultivées et non du fait de l’intensification. Le système de production n’a pas subi d’amélioration majeure.
A côté des principales cultures vivrières, existent des cultures légumières dont les plus importantes sont la tomate, le gombo, le piment, l’aubergine locale (n’drowa), l’oignon, le chou, la pomme de terre, la laitue et la carotte. L’approvisionnement des villes en produits vivriers locaux étaient le fait de l’Etat à travers certaines de ses structures. Cette forme de ravitaillement formelle qui drainait le surplus de la production vivrière vers les villes a coexisté avec les commerçants individuels pratiquant tous leurs activités de façon informelle. Lorsque les sociétés d’Etat ont arrêté leurs activités, ces commerçants ont occupé le champ libre laissé par les institutions. A la fin des années 1980 l’Etat a fortement encouragé ces commerçants individuels à s’organiser en coopératives pour mieux ravitailler les villes en produits vivriers locaux. Ce fut le cas à Abobo.

2.2 Typologie des coopératives de vivriers locaux à Abobo

Abobo a 1 014 933 habitants (INS, 2014) qui se répartissent dans 28 quartiers (voir figure n°1). La création des coopératives à Abobo a été le fait d’anciens grossistes du commerce de vivriers, afin de bénéficier d’aides de l’Etat et des structures financières, en vue de développer leurs activités et de faire face aux besoins alimentaires de plus en plus importants de la population (enquêtes de terrain).
Trois types de coopérative dans la filière du vivrier cohabitent à Abobo à savoir, une de commercialisation et de production, plusieurs de commerce de gros et de détail de vivriers et, plusieurs de commerce de détail de vivriers. La majorité d’entre elles est membre de l’Union des Coopératives de Vivriers d’Abidjan (UNICOVIA).

2.2.1 Historique du mouvement coopératif à Abobo

Depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire, plusieurs lois se sont succédées pour réglementer le fonctionnement des coopératives. La première loi fut votée en 1966 sous le numéro 66-251 du 5 Août 1966. Cette loi a été modifiée par la loi numéro 77-332 du 1 juin 1977. Cette dernière loi prend en compte les nouvelles formes de coopératives imposées par l’économie ivoirienne et distingue les coopératives à caractère civil et celles à caractère commercial. Malgré ces réformes, les objectifs fixés n’ont pas été atteints car les Groupements à Vocation Coopérative (GVC) n’ont pas pu accéder au statut de coopérative dans leur grande majorité comme l’espérait le gouvernement. Pour palier à ces insuffisances, une nouvelle loi est votée en 1997. La loi numéro 97-721 du 23 décembre 1997 supprime l’étape pré-coopérative et seul l’agrément confère un statut juridique à la coopérative et la place en situation d’entreprise d’organisation professionnelle agricole ou entreprise agricole. Cette loi définit toutes les dispositions de gestion et de fonctionnement de la coopérative.

Figure n° 1 : Localisation des quartiers et densité de la population d’Abobo

Ainsi, dans le domaine du vivrier à Abobo, c’est en 1980 que les commerçants grossistes de vivriers ont éprouvé le besoin de se mettre ensemble afin de rentabiliser leurs activités en créant la coopérative des acheteurs et revendeurs de produits agricoles (CAREVA). Cette coopérative a été dissoute en 1987 pour mauvaise gestion et par manque de financement. Les membres se sont alors subdiviser en petits groupes sans aucune existence légale. C’est à partir de 1998 avec la nouvelle loi sur les coopératives (numéro 97-721 du 23 décembre 1997) et le soutien de l’OCPV que ces coopératives vont se doter d’un statut juridique avec l’acquisition de l’agrément. On en dénombre aujourd’hui une quinzaine sur papier, mais seulement une dizaine fonctionne (enquêtes de terrain).

2.2.2 Les raisons de la création des coopératives

Les objectifs qui soutiennent la création des coopératives sont les mêmes. L’Etat à travers l’OCPV, fait la promotion de la nouvelle loi sur les coopératives. Le regroupement en coopérative est l’une des conditions majeures pour bénéficier d’un crédit que ce soit avec les institutions internationales, qu’avec les structures financières privées ou même publiques. Ainsi, la quasi-totalité des coopératives ont été créées suite à un besoin d’organisation sociale et administrative des commerçants existants et surtout à un souci de respecter la loi afin de bénéficier soit d’une aide, soit d’un crédit en vue de la professionnalisation de leurs activités commerciales. Les commerçants se sont mis ensemble pour défendre leurs intérêts ; faire face aux difficultés de collecte dues à la grande dispersion des excédents des produits vivriers ; au transport non spécifique de la production et au conditionnement primaire qui accroit la vulnérabilité de ces produits périssables. La coopérative était aussi une solution pour relancer les activités de distributions du vivrier face au désengagement de l’Etat du secteur commercial agricole.

2.2.3 La typologie des coopératives de commercialisation de vivriers à Abobo

Les enquêtes menées sur le terrain ont permis d’identifier trois types de coopératives qui opèrent dans le commerce de produits vivriers.

2.2.3.1 Les coopératives de commerce de gros

Il existe deux coopératives de commerce de gros à savoir, la Coopérative des Produits Vivriers d’Abidjan (COPROVA) et la Coopérative des Revendeurs de Vivriers d’Abidjan (CAREPA). Ces deux coopératives ont été créées par des anciens grossistes de commercialisation de produits vivriers. Cependant, avec la création de leur marché privé, des vendeuses détaillantes ont adhérées à la coopérative COPROVA. En effet, cette dernière ravitaille préférentiellement les membres de sa coopérative en produits vivriers et facilite l’accès à son marché de détail. Ainsi, la majorité des membres pratique aujourd’hui le commerce de détail soit par elle-même ou par une personne de la famille non membre. Ainsi, on peut parler de coopérative de commerce de gros et de détail de vivriers même si le commerce de gros reste la priorité des membres fondateurs. Ce n’est pas le cas chez CAREPA qui bien que possédant un marché privé occupé en partie par des vendeuses détaillantes, les coopérateurs ne pratiquent que du commerce de gros.

2.2.3.2 Les coopératives de production et de commercialisation de vivriers

La coopérative Gavo Kiva est à la fois une coopérative de production et de commercialisation de produits vivriers. Cette coopérative est le résultat d’une longue collaboration entre les commerçants grossistes et les producteurs de vivriers. En effet, bien que située dans la commune d’Abobo, elle a été créée par des producteurs de vivriers basés à Abengourou et des commerçantes grossistes de vivriers basées à Abobo. Aujourd’hui, elle accueille en son sein des détaillantes exerçant sur son marché privé.

2.2.3.3 Les coopératives de commerce de détail

Eprouvant des difficultés à s’approvisionner en produits vivriers auprès des fournisseurs grossistes et des coopératives, les détaillantes se constituent en coopérative afin de négocier des partenariats avec les grossistes et les coopératives de commerce de gros pour l’approvisionnement en quantité et de manière régulière de ses membres. C’est le cas des coopératives comme Assomin à Agoueto (PK18), Binkadi au secteur 112 ha, COODIVAF à Kennedy, Tchebo celeste à Sagbé Sud, Mankado au quartier Habitat-SOGEFIHA, etc.

2.2.4 Une colonisation rationnelle de l’espace communal par les coopératives

La figure n°2, présentant la carte de la répartition des coopératives sur l’espace communal et la densité de la population, montre la localisation des différentes coopératives de vivriers dans la commune.

Figure n°2 : Localisation des coopératives de vivriers à Abobo et densité de population

L’analyse de l’emplacement des coopératives dans la commune révèle trois zones. Au centre de la commune, dans la zone la plus fréquentée se localisent les deux plus grandes coopératives de gros (COPROVA et GAVO KIVA). Ces deux coopératives ont traité plus de 40 000 tonnes de produits en 2014. Il est important de remarquer que cette zone est le centre des affaires de la commune. En effet, elle abrite le grand marché, la mairie, la grande gare routière, les grands magasins et surtout vers elle, convergent la majorité des voies de communication. Cette facilité d’accès rend l’endroit attractif pour toutes les activités commerciales. C’est aussi la zone la plus densément peuplée. Les besoins alimentaires sont importants. L’offre se rapproche ainsi des consommateurs.
La seconde zone compte six coopératives de détails et une coopérative de gros (CAREPA). Ces coopératives gravitent autour des deux premières coopératives. Elles sont situées à Habitat-SOGEFIHA, Kennedy (Belleville), 112 hectares, Samanké, Anador, Sagbé, etc.). Ce choix est guidé par le souci de se rapprocher de la clientèle puisque leur création est quelquefois suscitée par les coopératives de gros. C’est le cas de Tchebo celeste à Sagbé qui est une coopérative dérivée de la COPROVA.
Enfin, la troisième zone qui est à la périphérie de la commune n’abrite qu’une seule coopérative Assomin à Agoueto (PK18). Cette zone couvre la majorité des nouveaux quartiers dépourvus d’infrastructures routières de qualité. L’analyse de la localisation des coopératives à Abobo montre qu’il y a une colonisation progressive voir un quadrillage de l’espace communal partant du centre vers les zones périphériques. On remarque aussi que les coopératives perdent en importance en termes de quantités de produits traités, d’infrastructures et de membres au fur et à mesure qu’on s’éloigne du centre ville. Cette situation peut s’expliquer par le fait que ces nouveaux quartiers sont moins densément peuplés donc la demande en produits vivriers est moins importante. De plus, les infrastructures routières sont de mauvaises qualités, ce qui ne favorise pas la fluidité des biens et des personnes. Ces coopératives sont essentiellement constituées de femmes généralement analphabètes dont la majorité a plus de quarante cinq ans.
Contrairement à la commune d’Adjamé où la très large majorité des coopérateurs est constitué par des femmes d’ethnie Gouro originaire du centre-ouest de la Côte d’Ivoire (Douka, 2011), à Abobo, on observe une grande mixité au niveau de la nationalité. Sur les 150 coopérateurs interrogés, 42,66% ont déclaré être ivoiriens, 20% de burkinabés, 4,67% de guinéens et 3,34% de nigériens, mais 22,66% des personnes interrogées n’ont pas donné de réponse sur leur nationalité. Au vu de la grave crise qu’a vécue la Côte d’Ivoire tournant autour de la question de la nationalité, on peut dire sans beaucoup de risque de se tromper que ces personnes proviennent probablement des pays de la sous-région. Quant au groupe ethnique, nous n’avons pas pu avoir des données chiffrées des enquêtés, car cette question est restée généralement sans réponse. Cependant, les listes de différentes coopératives consultées nous révèlent par la consonance des noms, une dominance des ressortissants du Nord de la Côte d’Ivoire. Pourtant, au début du mouvement coopératif à Abobo, les Gouros et les Baoulés étaient les plus nombreux. Cette situation peut s’expliquer par l’importance de la population musulmane 38,26% (INS, 2015) qui habite la commune d’Abobo (contre 30% à l’échelle nationale) et pratique le commerce de détail sur les marchés d’Abobo.

2.3 Stratégies des coopératives d’Abobo dans l’approvisionnement de la ville d’Abidjan

Les zones de ravitaillement des coopératives d’Abobo sont principalement les zones de l’Est, les régions du centre et du Centre-ouest de la Côte d’Ivoire (voir Figure n°3)

Figure n° 3 : zones de ravitaillement des coopératives d’Abobo

2.3.1 Les zones de ravitaillement en produits vivriers locaux des coopératives d’Abobo

La commune d’Abobo dépend des campagnes environnantes et lointaines pour son ravitaillement. Ainsi, pour s’approvisionner en banane plantain, premier produit (60%) en termes de quantité de produit commercialisé à Abobo, les coopératives sillonnent les zones d’Abengourou, Bouaflé, Daloa, Divo, Oumé et Sinfra. Cependant, avant 2002 , les régions de Vavoua, Man, Duekoué étaient la zone de prédilection de la banane plantain. Quant aux fruits, la plupart proviennent des départements de Divo, d’Abengourou, d’Agboville, de Sikensi, d’Alépé, d’Akoupé et d’Adzopé. Les légumes viennent de Tiassalé, de Divo, d’Abengourou, d’Agboville et de Bongouanou. Par contre, les produits comme le riz local, l’arachide, les céréales à l’exception du maïs, ne sont pas commercialisés en grande quantité par les coopératives d’Abobo. Ne possédant pas de magasin de stockage approprié, les coopératives se gardent d’acheter ces produits s’il n’y a pas de commande. Quant aux ignames, elles proviennent du Nord de la Côte d’Ivoire des départements de Korhogo, Katiola, Dabakala, du centre à Béoumi, pour les ignames précoces et Dimbokro, Abengourou, Bondoukou pour les autres variétés. Il faut signaler, ces ignames bien qu’elles transitent par les marchés privés des coopératives (COPROVA et Gavo kiva), appartiennent soit aux producteurs qui décident de venir vendre eux-mêmes leurs produits ; soit à des grossistes individuels à la recherche d’un réseau de distribution plus dynamique et plus structuré. En retour, ils payent des taxes à la coopérative.

2.3.2 Coopérative de commercialisation et évolution de l’espace agricole

La marchandisation des produits vivriers a favorisé, à la fois, l’évolution de l’espace agricole et les zones de commercialisation des produits vivriers des coopératives d’Abobo. En effet, pour faciliter la collecte, les coopératives financent certains producteurs afin de créer de grands champs de vivrier. Ainsi, la COPROVA accordent des crédits en pesticide et en argent afin que les producteurs puissent engager de la main-d’œuvre. Le seul fait d’avoir un débouché pour leurs produits incite les paysans à agrandir leurs surfaces. C’est le cas des producteurs membres de la coopérative Gavo kiva qui ont aménagé plusieurs hectares de terre agricole à Abengourou au profit de la production vivrière. Les coopératives de commercialisation de vivriers de ce fait influencent l’espace de collecte de produits vivriers.

2.3.3 L’organisation de la collecte et des circuits de ravitaillement en vivriers

La collecte consiste en la prospection et au groupage des produits en un lieu facile d’accès avant leur transfert vers Abidjan. Ainsi, face à la grande dispersion des champs de production des vivriers, une organisation de la collecte s’impose aux coopératives.

2.3.3.1 Les agents de la collecte

La collecte des produits agricoles repose sur les pisteurs des différentes coopératives, les intermédiaires indépendants et les producteurs ou les réseaux partenaires

• Les pisteurs des coopératives

Au sein de la coopérative, c’est la commission de la prospection et des achats qui en collaboration avec la direction générale organise la politique de collecte. La coopérative de COPROVA pour ravitailler son marché envoie des pisteurs dans les zones de production en milieu rural. Ces pisteurs constitués essentiellement de femmes pratiquaient anciennement le commerce de gros de vivriers. Aujourd’hui elles font de l’intermédiation entre les producteurs de leur région d’origine et la coopérative. CAREPA, quant à elle, a confié cette tâche aux hommes car la prospection et l’achat nécessitent plusieurs jours d’absence, ce qui n’est pas souhaitable pour des femmes ayant des enfants à charge.
Ces pisteurs se rendent dans les champs afin de trouver un lieu de groupage des produits accessibles aux gros porteurs et non loin des différentes zones de production avant le transfert des produits sur Abidjan.

• Les intermédiaires indépendants

Les intermédiaires ont un rôle indéniable dans la collecte des vivriers. Ils sont chargés des achats bord champ et les revendent aux pisteurs sur les différents marchés communaux dans les zones de production. Ils opèrent dans les zones difficilement accessibles et sont constitués de semi-grossistes. Ils vivent généralement dans la région où ils opèrent ; ce qui leur facilite la collecte car ils connaissent les producteurs.

<p• Les réseaux de partenaires

Avec l’accord des responsables de la coopérative, les pisteurs organisent les producteurs en réseaux de partenaires avec qui, ils sont en communication permanente. Ils coordonnent avec les transporteurs (chauffeurs ou propriétaires de camion), les jours ou les périodes de récolte. Ainsi, les coopératives arrivent à contrôler le flux et la quantité de produits sur leurs marchés. De cette manière, elles réduisent considérablement les pertes après récolte et disposent de produits frais en permanence.
Dans le cas précis de Gavo Kiva, il y a des producteurs qui sont membres de la coopérative et donc impliqués dans la vente de leurs produits. Ainsi, ils se chargent de faire soit la pré-collecte soit la collecte des vivriers et de les transporter jusqu’au marché de la coopérative situé dans la commune d’Abobo après avoir informé la direction de la coopérative et obtenu son accord.

2.3.3.2 Les circuits de ravitaillement des marchés de gros d’Abobo

Les produits empruntent trois chemins différents pour atteindre le marché de la coopérative. Le producteur vend son produit soit au pisteur, soit à l’intermédiaire. Cette transaction se passe dans la zone de production généralement au champ ou dans le village du paysan. L’intermédiaire revend son produit au pisteur pendant le jour de marché d’un village centre ou sur les marchés locaux des villes situées en zone de production.
Il peut également arriver que les paysans partenaires collectent leurs produits et les transfèrent directement sur le marché de gros des coopératives partenaires dans la commune d’Abobo sans intermédiaire et sans l’aide des pisteurs. On peut citer l’exemple de la coopérative GAVO KIVA qui traite directement avec les paysans actionnaires de la coopérative.
Il y a également les producteurs qui ne sont pas de la coopérative mais qui débarquent leurs produits sur les marchés de la coopérative moyennant des taxes. Ce troisième circuit, le circuit le plus court est le moins utilisé alors que c’est celui qui intègre le producteur dans le processus de commercialisation de sa récolte et lui permet de maximiser ses gains. Ce procédé est plus souvent pratiqué par les coopératives qui exercent uniquement le commerce de détail telles qu’Assomin au PK18 et Sagbé celeste au quartier Sagbé.
En somme, il existe trois circuits de ravitaillement des marchés de gros d’Abobo. De ces marchés de gros, partent les produits en direction des marchés ordinaires et lieux occasionnels de vente de la commune. A ce stade, il se présente différentes options selon la nature du produit et selon le mode de vente, soit en gros, soit en demi-gros ou en détail.

2.3.4 La commercialisation des produits vivriers à Abobo

2.3.4.1 La distribution des produits dans l’espace communal

La distribution des produits se fait de manière diffuse. C’est-à-dire que les produits quittent les marchés de commerce de gros vers les marchés de détail et les ménages. Le circuit emprunté par les produits diffère selon le type de produit et le mode de vente. A Abobo, deux modes de diffusion des produits vivriers sont pratiqués à savoir, la distribution qui s’appuie sur les demi-grossistes pour les produits maraîchers et celle qui élimine les intermédiaires à partir des marchés de gros.

2.3.4.2 Le circuit direct de distribution des produits vivriers à Abobo

La diffusion des produits depuis les marchés de gros se fait de manière radiale sans l’intervention de demi-grossiste. Ainsi, le marché de gros se comporte pour la majeure partie des produits comme un lieu de transbordement. Toutefois, compte tenu de l’adhésion massive de détaillants au sein des coopératives de commerce de gros, une partie de plus en plus importante des produits est vendue directement aux ménages sur les marchés des coopératives de commerce de gros. En effet, Le cadre de fonctionnement de l’Union des Coopératives d’Abidjan établit que les produits des coopératives de commerce de gros (la COPROVA, la CAREPA) sont principalement destinés aux détaillantes, membres de leurs coopératives, ensuite aux coopératives constituées de vendeuses de détails membres de l’Union. Ainsi, on évite les intermédiaires urbains afin de maximiser le bénéfice des membres de l’Union. C’est à ce titre qu’à la demande d’une coopérative de détail, un camion peut décharger des produits sur un marché autre que le marché de la coopérative de commerce de gros. Cependant, les coopératives veillent à ce qu’un seul ou un petit nombre de commerçants n’achète pas tout le camion de produit mais que les produits soient répartis entre un grand nombre de détaillants. Dans ce circuit, le rôle des coopératives de détaillants est important. En effet, les coopératives de gros ont la possibilité d’informer et de réunir rapidement la clientèle, de réguler et planifier le déchargement sur d’autres marchés partenaires.
Ces méthodes de vente réduisent considérablement le nombre de demi-grossistes sur ces marchés et le temps de livraison des produits aux clients.

2.3.4.3 Le circuit indirect de distribution des produits vivriers à Abobo

A côté de la distribution radiale, il existe la diffusion avec des intermédiaires demi-grossistes comme relais entre les coopératives et les détaillantes. Face à l’incapacité des coopératives de commerce de gros à satisfaire la demande de plus en plus importante des vendeuses, celles-ci s’associent à des commerçantes membres de coopératives afin de contourner le système de vente. Les membres des différentes coopératives étant prioritaires dans leur coopérative, à l’arrivée des produits, elles achètent une quantité importante afin de ravitailler à leur tour les vendeuses des autres marchés. C’est ainsi, que 51% vendeuses des marchés de B.C. (Abobo nord SETU) et 63% des vendeuses du quartier plaque se ravitaillent en produits vivriers à partir du marché de Habitat auprès des commerçantes membres de l’Union des coopératives de vivriers d’Abidjan (UNICOVIA).
De même dans le domaine des fruits et des produits maraîchers, les produits se vendent par caisse ou par sac. Or, les coopératives n’accordent pas de crédit aux détaillantes non membre. Ainsi, pour les petites détaillantes, l’absence d’une trésorerie conséquente les conduit à se ravitailler chez les demi-grossistes qui ont un fonds de commerce plus important et qui exercent généralement sur les autres marchés de commerce de détail.

2.3.5 Impact des coopératives sur les prix des produits vivriers à Abobo

Les grossistes individuels ne peuvent traités qu’une faible quantité de produit avec une zone d’influence réduite, alors que les coopératives traitent de grandes quantités de produits toute l’année et débordent de l’assiette spatiale de leur commune d’accueil. Ce qui donne à la population abidjanaise d’avoir une disponibilité, une accessibilité, une stabilité et une qualité de produits bien meilleure.
Si pour les marchés de commerce de gros et les marchés environnant, l’activité coopérative est un élément de réduction des prix, ce n’est pas toujours vrai pour les autres marchés où opèrent les coopératives de détaillants. En effet, les marchés de Sagbé sud, de Kennedy, Anador où exercent des coopératives de détaillants, pratiquent des prix élevés. On observe ainsi une différence de prix allant de 50 à 100% entre les marchés ci-dessus cités et les marchés des coopératives. Malgré tout, ces prix sont moins élevés que sur les marchés où exercent des commerçantes individuelles. Les prix des produits croissent au fur et à mesure qu’on s’éloigne du centre de la commune où sont localisés les deux plus grandes coopératives de gros du vivriers. A Agoueto (PK18) les prix pratiqués sont bas parce qu’ils sont approvisionnés depuis les zones de production vivrière toutes proches.
Les coopératives de commerce de gros ont établi un réseau de distribution axé sur deux types de circuits à savoir, le circuit direct et le circuit indirect. La politique alimentaire de la mairie consiste à accompagner les coopérateurs en fluidifiant la distribution alimentaire sur tout le territoire communal, et ce, en donnant des espaces aux coopérateurs. Ceux-ci peuvent alors installer, créer des marchés privés qu’ils aménagent et gèrent. Ces marchés sont des lieux de transbordement et de vente. Les coopérateurs installent les différents commerçants et prélèvent des taxes journalières. Ces espaces échappent totalement au contrôle financier de la mairie. Ainsi, les coopérateurs peuvent proposer des prix attractifs aux agriculteurs et aux consommateurs.

</p

CONCLUSION

Cette contribution sur l’approvisionnement d’Abidjan en produits vivriers locaux par les coopératives d’Abobo a permis de mettre en évidence la politique alimentaire de la Côte d’Ivoire à travers une analyse diachronique en s’appesantissant sur un des secteurs fonctionnels du système alimentaire, celui de la distribution et de la commercialisation. L’aboutissement du système alimentaire est le consommateur. Par leurs activités, les coopérateurs contribuent à rendre disponible, accessible et stable toute l’année des produits vivriers locaux frais.
Les coopératives de distribution des produits vivriers locaux à Abobo permettent de renforcer les facteurs de distribution et de commercialisation des produits alimentaires à Abidjan. Le souci des pouvoirs publics d’alimenter les villes a été réalisé à travers un arrangement organisationnel qui est celui des coopératives, ce qui a contribué à accroître l’offre alimentaire sur le marché à moindre coût.
Les enquêtes de terrain permettent de dire que les coopérateurs estiment que ni l’Etat ni la mairie ne travaillent à améliorer leur situation et développer leurs activités. Or, la Côte d’Ivoire entière est en plein chantier, des voies de communications sont créées, le revêtement des chaussées est accentué, le profilage des routes accéléré ce qui permet d’avoir un meilleur accès aux produits et de rapprocher ainsi les zones de production.
La mairie d’Abobo permet aux coopératives d’avoir des marchés privés. Ces marchés créés, construits, aménagés et gérés par les coopératives représentent un manque à gagner financier important pour la mairie. Ces fonds permettent aux coopératives de financer leurs activités. La mairie participe de ce fait à l’amélioration de la situation alimentaire des habitants de la commune. De plus, le mouvement coopératif bénéficie d’un texte de loi qui définit le cadre juridique de fonctionnement depuis le 23 décembre 1997 et l’exempte de certaines taxes. Il bénéficie également des services de l’OCPV.
De plus en plus la mairie comme les pouvoirs publics aident les coopérateurs dans la recherche de financement lorsqu’elles sont regroupées en Union ou en fédération de coopérative. Toute chose qui montre l’intérêt et l’implication des pouvoirs publics dans la gestion d’un secteur sensible totalement dominés par les opérateurs privés.

Bibliographie

Douka A. M., 2011, « La contribution des coopératives dans la régulation des marchés de vivriers à Abidjan : l’exemple de la Comagoa Roxy » in Koffié-Bikpo et Nassa (dir), Production vivrière et sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire, ed. Harmattan, Paris, pp. 93-107

Kanga K. M. J., 2013, Etude géographique des circuits de distribution et commercialisation des produits vivriers dans l’approvisionnement d’Abidjan, Thèse unique, Institut de Géographie Tropicale-Université Félix Houphouet-Boigny de Cocody-Abidjan, 283 p.

Koffié-Bikpo C. Y., Nassa D. A. D., 2011, Production vivrière et sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire, ed. Harmattan, Paris, 270 p.

N’goran K. P., 2008, L’Etat ivoirien et les coopératives féminines : Organisation et pratique marchandes des commerçantes de produits vivriers dans le contexte de la nouvelle loi coopérative de 1997. Thèse de doctorat, Université de Bouaké, 457 p.

Notes


1 Recensement Général de la Population et de l’Habitat
2 Office d’Aide à la Commercialisation des Produits Vivriers
3 Centre National de Recherche Agronomique
4 Agence Nationale d’Appui au Développement Rural
5 Société de Développement de Riz
6 Société de Développement de Fruits et Légumes
7 Société de Développement de la Production Animale
8 Société de distribution des produits agricoles et alimentaires
9 Office des chaînes PAC
10 Le 19 septembre 2002, après une tentative de coup d’Etat raté, le pays a été coupé en deux. La partie Nord était sous contrôle des rebelles et la partie sud sous contrôle gouvernementale, ce qui a entravé le commerce…

Table d’illustrations


Auteur(s)


KOFFIE-BIKPO Céline Yolande
Professeur Titulaire
Institut de Géographie Tropicale (IGT)
Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire bikpoceline@yahoo.fr

Droit d’auteur


Institut de Géographie Tropicale
Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire

Plus de publications