Migration et activités informelles dans la commune de Ferkessédougou au Nord de la Côte d’Ivoire : la part des allochtones et allogènes

Tangologo SILUE

silue.sylvain,@yahoo.fr

Lacina Adama FOFANA

fofanasafrey@yahoo.fr

Nadjala Alassane KONE

nalassanek@gmail.com

Université Peleforo GON COULIBALY (Côte d’Ivoire)

Résumé :

Ferkessédougou, quinzième ville de la Côte d’Ivoire avec 160 267 habitants selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-2021) se trouve au nord à 585 Km de la capitale économique (Abidjan). Cette situation géographique fait d’elle l’un des premiers points d’accueil des immigrants venant du Mali et du Burkina Faso. Les facteurs socio-économiques sont à l’origine du déplacement de près de 3/4 des immigrants (allochtones, allogènes) à destination de la commune de Ferkessédougou. Ils entreprennent majoritairement dans le secteur informel. Chaque immigrant pour subvenir à ses besoins s’adonne à une activité lucrative généralement informelle. Cette contribution analyse le rôle des migrants dans le secteur informel dans l’espace communal de Ferkessédougou. La méthodologie de la recherche repose sur une recherche bibliographique et des enquêtes de terrain. Les résultats montrent que les allogènes de la commune de Ferkessédougou proviennent essentiellement du Burkina Faso et du Mali tandis que les régions voisinent à celle du Tchologo fournissent la majorité des allochtones. En effet la part des immigrants (allochtones et allogènes) est évaluée à 70% de la population totale. Ainsi, ils impactent les activités économiques informelles dans ladite commune car c’est la seule opportunité d’emploi qui leur est offerte. De ce fait, on assiste au développement des rapports de dominances et de structuration de l’espace en zone économique urbaine et périurbaine par ces immigrants. Les allochtones sont plus actifs en ville dans la vente des produits vivriers, des fruits, la restauration et les allogènes le sont dans la commercialisation des produits manufacturés (habits, chaussures, portables, boutiques). Cependant, les allogènes dominent les activités périurbaines (la pêche, l’élevage et l’agriculture maraîchère).

Mots clés : Ferkessédougou, activités informelles, migrations, prolifération.

Migration and informal activities in the commune of Ferkessédougou in northern Côte d’Ivoire: the share of non-natives

Abstract

Ferkessedougou, the fifteenth largest city in Côte d’Ivoire with 160,267 inhabitants according to the General Population and Housing Census (RGPH-2021) is located in the north, 585 km from the economic capital (Abidjan). This geographical location makes it one of the first reception points for immigrants from Mali and Burkina Faso. Socio-economic factors are at the origin of the displacement of nearly 3/4 of immigrants (allochtonous and allogeneous) to the municipality of Ferkessédougou. They mainly start up business in the informal sector. Each immigrant engages in a generally informal gainful activity in order to support himself. This contribution analyses the occupation of migrants through informal activities in the communal space of Ferkessédougou.The research methodology is based on bibliographic research and field surveys. The results show that the allogeneous population of the municipality of Ferkessédougou mainly comes from Burkina Faso and Mali, while the neighboring areas of the Tchologo region provide the majority of allochtonous residents. Indeed, the share of immigrants (allochtonous and allogeneous) approximates 70% of the total population. Thus, they impact informal economic activities in the said municipality because it is the only employment opportunity offered to them. As a result, we are witnessing the development of relations of dominance and structuring of space in urban and peri-urban economic areas by these immigrants. Non-natives are more active in the city in the sale of food products, fruits, catering and non-natives are more active in the marketing of manufactured products (clothes, shoes, mobile phones, shops). However, non-natives dominate peri-urban activities (fishing, livestock and market gardening).

Keywords: Ferkessédougou, informal activities, migrations, proliferation.

Introduction

À l’instar des communes de la Côte d’Ivoire, celle de Ferkessédougou située au nord fait face au phénomène d’immigration. Cette localité accueille les populations non seulement de l’intérieur du pays mais aussi des pays de la sous-région en majorité en quête d’emplois et de revenus. La migration est le déplacement d’une ou d’un groupe de personnes, soit entre pays (migration internationale), soit à l’intérieur d’un pays ou d’une région (migration interne). La notion de migration englobe tous les types de mouvements de population impliquant un changement du lieu de résidence habituelle, quelles que soient leur cause, leur composition dans une durée indéterminée. Cependant, pour une meilleure compréhension du phénomène, il faut remonter dans le temps pour situer l’origine des migrations. La notion de migration englobe l’émigration et l’immigration dont la différence s’avère claire. « L’émigration renvoie au déplacement de population du territoire d’étude vers un autre territoire. Cependant, l’immigration renvoie à l’arrivée de population dans la zone d’étude (L. Fofana et al, 2020, p9). Par ailleurs, plusieurs variantes et composantes de population permettent de mieux éclairer et cerner la notion d’immigration. La définition de ces variantes de population immigrée diffère selon l’espace. Selon G. Yao (2018, p13), nous entendons par autochtones « les groupes sociaux qui, historiquement, se sont installés les premiers sur un site habité, ou qui sont reconnus comme tels par les autres groupes dans un contexte de coexistence ». Sous ce rapport, les allochtones de ce site proviennent d’une autre région de la Côte d’Ivoire tandis que la notion d’allogènes désigne des nouveaux venus, mais issus de l’immigration à partir d’un autre État. « Au regard de son histoire et de sa démographie, ce pays d’Afrique de l’Ouest a toujours été présenté comme un pays d’immigration avec une population immigrée estimée à 4 000 047 de personnes » (REPCI, 2010, 326 p). Elle est le premier pays d’immigration de l’Afrique de l’Ouest.

En 2014, plus de 60 % des immigrés en Côte d’Ivoire étaient ainsi nés au Burkina Faso. Au total, plus de 85 % des immigrés sont nés dans un pays voisin. L’immigration en provenance des pays non africains est faible (0.9 %). En 2008, la majorité des immigrés de l’ensemble des principaux pays d’immigration étaient de sexe masculin (OCDE, 2018 ; p52).

Pour y parvenir, « ils s’intègrent en général dans les secteurs d’activités comme le commerce, l’agriculture, l’élevage, la pêche et les activités informelles » (L. Fofana et al, 2020, p14). Du coup ces activités qui échappent aux services de régulation publique fiscale se sont multipliées non seulement au niveau des gares routières, aux abords des voies de communication à l’intérieur de la ville mais également dans l’espace périphérique autour des cours d’eaux et dans les bas-fonds.

Selon un rapport de la Banque Africaine de Développement, (BAD,1998, p7) l’activité informelle est « toute activité non enregistrée et/ou dépourvue de comptabilité formelle écrite exercée à titre d’emploi principal ou secondaire par une personne en tant que patron ou à son propre compte ». Contrairement aux activités formelles qui paient des impôts au ministère des Finances, comme la taxe sur la valeur ajoutée. Ces activités sont reconnues par l’Etat de Côte

d’Ivoire et la statistique nationale en tient compte pendant l’évaluation du service public. Le secteur informel paie généralement une contribution journalière ou mensuelle à l’administration locale du marché.

Ainsi, les activités informelles se définissent comme l’ensemble d’activités économiques exercées avec les moyens de bord dans la nécessité de survie de personnes ou des groupes ayant perdu foi et confiance en l’ordre économique moderne, capitaliste essentiellement, à cause de très bas salaires payés dont ils réfutent toute implication jugée malveillante (R. Yossa 2020, p1).

A Ferkessédougou, les immigrants (allochtones, allogènes) créent plus de 60% des activités informelles et exercent à 70% dans ce secteur (L. Fofana et al, 2020, p14). d’où la question de savoir comment les immigrants impactent-ils le secteur informel dans la ville de Ferkessédougou ? Le but de cette contribution est d’analyser le rôle des migrants dans le secteur informel dans l’espace communal de Ferkessédougou.

1.        Méthodologie

La méthodologie repose sur une recherche bibliographique et des enquêtes de terrain. La recherche documentaire a consisté à recueillir des informations issues des résultats de travaux scientifiques existants sur la migration. La question de la migration et de ses effets induits font l’objet d’une forte mobilisation au niveau des organisations internationales telles que le Bureau international du travail (BIT), l’Organisation internationale pour la migration (OIM)… Celles-ci se fondent sur le caractère multidimensionnel de la migration (immigration, émigration). Dans cet article, la notion de migration est perçue sous l’aspect immigration, qui renvoie à l’arrivée de population dans la zone d’étude. C’est donc l’entrée des groupes de populations dans la commune de Ferkessédougou. Dans ce contexte, Quelles sont les origines des migrants en direction de la commune de Ferkessédougou ? Et quel est l’impact des migrants sur les activités informelles dans la commune de Ferkessédougou ? Les informations obtenues dans la revue de la littérature ont permis de conduire des enquêtes de terrain. Celles- ci ont été réalisées à travers l’observation participante, les entretiens, et les questionnaires.

  • Observation participante

Les marchés de la ville de Ferkessédougou à savoir le grand marché et les quatre petits marchés ont été visités. Des rencontres soit à la suite de réunion tribale soit à des fêtes annuelles organisées par des communautés ont été des cadres d’échange. Un accent particulier a été mis sur le grand marché qui répond au critère d’affluence en termes de présence des commerçants et des clients. Les marchés spécifiques (marché de Bétail, les boucheries) et les activités agropastorales (élevage et agriculture) et halieutiques ont également été parcourus. Ces observations ont permis de recueillir des données sur les acteurs de ces activités, leur provenance et leur niveau d’instruction.

  • Les entretiens

Une série d’entretiens directifs a été réalisée avec le directeur régional du ministère du commerce, le régisseur de la mairie et des collecteurs. Ces entretiens ont tourné autour de :

. la politique et les facteurs de migration en Côte d’Ivoire ;

. la détermination des lieux de provenance des allochtones et allogènes ;

. l’identification des acteurs du commerce, de l’élevage, de la pêche, de l’artisanat, de l’agriculture et des petits métiers ;

. la mobilité des acteurs allochtones et allogènes.

  • Le questionnaire

Un questionnaire a été adressé à 50 commerçants et à 20 autres personnes actives dans le domaine de la pêche, l’élevage et la culture maraîchère (autochtones ou migrants). Il a eu pour objet la recherche des raisons objectives de la migration et les actions des migrés, les raisons qui fondent le choix d’une activité au détriment des autres activités. Il a également pris en compte l’acquisition des espaces commerciaux et agricoles auprès des autochtones, le type d’activité exercé par les migrants, l’origine des migrants, les motifs de la migration, le niveau d’instruction des migrants.

  • L’échantillonnage

Ne disposant pas d’une liste complète des individus composant la population cible, mais plutôt d’une carte géographique, nous avons choisi les quartiers impactés pour les enquêtes : quartiers centre-ville (Zindel, Mossibougou et Lanviara) et périphérie (Djebingué, Kaolovogo et SODEFEL). En plus de ce premier critère, on tient compte de certaines caractéristiques propres à la population à savoir : l’âge, l’origine et le secteur d’activité. Parfois, confronté à des difficultés à interroger des individus hostiles, nous avons fait alors appel à des volontaires pour renforcer l’échantillon.

2.   Résultats et Analyse

2.1.  Origines des migrants de Ferkessédougou

Le processus de mise en valeur de la Côte d’Ivoire, de la période coloniale à 2020, a développé le caractère hospitalier du pays en faveur de la migration. Selon A. Guebs et al (2021), « le pays a enregistré 2,6 millions de migrants soit environ 10 % de sa population en 2020. La partie septentrionale de la Côte d’Ivoire a été également un centre de ce phénomène d’immigration » accentué par les grands projets de développement du territoire initiés au lendemain de l’indépendance. Ces projets sont entre autres les plans quinquennaux qui ont permis la mise en place des complexes sucriers Ferké 1 et Ferké 2 dans les années 1975. Les projets à visés limités ont généré également de grands mouvements de populations (allochtones et allogènes) en direction de Ferkessédougou à travers la mise en place des complexes industriels tels que la SODEFEL à Sinématiali, la SODERIZ et la SODEPRA à Korhogo et à Ferkessédougou.

2.1.2. Migrants issus des régions voisines au Tchologo

La population de la commune de Ferkessédougou se caractérise par une forte représentation des allochtones originaires des régions frontalières au Tchologo (carte 1).

Carte 1 : Flux migratoires des allochtones en direction de la commune de Ferkessédougou

Les migrants nationaux en direction de la commune de Ferkessédougou sont essentiellement issus des régions du Poro (Korhogo Sinématiali, M’Bengué) mais aussi du Tchologo (Kong, Ouangolo et Diawala) et du Hambol (Katiola, Dabakala, Niakaramandougou). Ces trois régions fournissent 87% des migrants nationaux soit 57166 allochtones. La région du Poro fournit 50% de ces migrants soit 28583 allochtones. Ce fort taux de déplacement des populations de ces régions en direction de la commune de Ferkessédougou se justifie par leur proximité avec la commune. Aussi, ces allochtones partagent les mêmes traits linguistiques, ethniques, culturels et historiques avec les autochtones.

2.1.2. Migrants issus de l’Espace CEDEAO dans la commune de Ferkéssedougou

À Ferkessédougou, la population de la commune est très diversifiée et composée de plusieurs peuples venant d’autres pays. Les pays de la CEDEAO sont principalement à l’origine des migrations (allogènes) en direction de la commune de Ferkessédougou. Ces pays sont : le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigéria, le Ghana et la Guinée. En effet, le Mali et le Burkina Faso constituent essentiellement les pays d’où proviennent 84,61% des migrants allogènes de la commune de Ferkessédougou soit 39324 migrants selon INS-RGPH, 2021). Cette forte présence d’allogènes est d’une part due à la proximité des deux pays et d’autre part due aux opportunités économiques de la commune. Ensuite, le Niger, le Ghana, le Nigéria et la Guinée constituent les pays d’origine des allogènes de la population de la commune de Ferkessédougou. Les ressortissants de ces pays constituent 14,28% des migrants soit 6637 migrants (RGPH-2021). Les 1,11 % de migrants restants viennent des autres pays du monde. Ce taux de 14,28% apparait six fois plus faible que celui des migrants (maliens et burkinabés) à l’entrée nord de la Côte d’Ivoire s’explique par la situation géographique de ces pays (Niger, Nigéria et Guinée) qui sont très éloignés de la commune de Ferkessédougou.

2.1.3 Proportion des migrants dans la population totale de la commune

Selon le recensement général de la population et de l’habitat (2021), les allochtones et les allogènes constituent majoritairement la population totale de la commune de Ferkessédougou (figure 1)

Figure 1 : Proportion des allochtones, allogènes et autochtones de la commune de Ferkessédougou

Source : INS-RGPH-2021

Les allochtones (41%) sont les plus nombreux dans la commune de Ferkessédougou soit 65708 allochtones (RGPH-2021). Les autochtones viennent en deuxième position avec 30% soit 48080 autochtones et ensuite les allogènes 29% soit 46477 allogènes (RGPH-2021). L’étude révèle que la part des migrants (allochtones et allogènes) est évaluée à 70% de la population totale soit un total de 112185 migrants (RGPH-2021). La proportion des allogènes reste importante malgré la multiplication des lois, décrets et textes portants sur la migration en Côte d’Ivoire pour contrôler ce fléau.

Le premier texte qui, depuis le 07 août 1960, organise l’entrée et le séjour des étrangers en Côte d’Ivoire est la loi n°90-437 du 29 Mai 1990 en son article 6. En effet, cet article stipule que « Tout étranger âgé de plus de seize ans doit, s’il séjourne en Côte d’Ivoire et après l’expiration d’un délai de trois mois depuis son entrée sur le territoire ivoirien, être muni d’une carte de séjour… ». Le deuxième texte est la loi n°2002-03 du 3 janvier 2002 relative à l’identification des personnes et au séjour des étrangers modifiée par la loi n°2004-303 du 3 mai 2004 que le volet identification a été pris en compte. Enfin, le dernier texte relatif à la gestion de la migration est l’ordonnance n°2007-604 du 8 novembre 2007 portant suppression de la carte de séjour. Selon cette ordonnance, « Les étrangers ressortissants de la CEDEAO vivant en Côte d’Ivoire devront être munis de documents d’identification délivrés par leur pays d’origine ou leur représentation consulaire » (art.2) tandis que pour les étrangers des pays non-membres de la CEDEAO, il est prévu la carte de résident lorsque le séjour est supérieur à trois mois (Y. S. Konan, 2009, p74).

En effet, ces dispositions règlementaires ont une incidence sur la migration en direction de la Côte d’Ivoire. Selon les résultats globaux définitifs RGPH-2021 de l’institut Nationale de Statistique (INS) « la part de la population non-ivoirienne vivant sur le territoire ivoirien est en constante baisse en passant de 33% en 1975 à 28% en 1988, 26% en 1998 et 22% en 2021 ». Les mêmes remarques sont à noter à l’échelle de la commune de Ferkessédougou.

2.2.  Activités économiques des migrants dans la commune de Ferkessédougou

La commune de Ferkessédougou connait un secteur commercial intense du fait de sa position et de la variété des produits. En effet, elle dispose d’un marché quotidien animé tous les jeudis et compte de nombreux boutiques et magasins de gros et de détail. Pour ce qui est de l’informel, ce secteur représente une part essentielle du tissu économique. Quant à l’agriculture, dont vit essentiellement la commune, elle est caractérisée par la production vivrière notamment les cultures maraîchères. Les autres secteurs comme la production animale et halieutique, le transport et le secteur de transformation sont faiblement représentés.

2.2.1. Activités informelles sous contrôle des migrants

Les activités informelles sont les activités qui exposent le talent ou la compétence des migrants sans qualification professionnelle. Le financement des activités informelles se fait par fonds propres, emprunts et/ou souvent à partir des ressources familiales ou communautaires. On note quelques rares fois, des prêts de fournisseurs, banques et institutions de microcrédit. Les acteurs sont employés et/ou employeurs constitués majoritairement de personnel de services, de vendeurs de magasin et de marché : marchands ambulants, marchands sur étalages, artisans (menuisiers, mécaniciens, etc.), services domestiques (lavage, repassage…), agro-alimentaire (eau, jus, produits laitiers, conditionnement de produits vivriers etc.). Ces acteurs se retrouvent aussi dans la fabrication d’ustensiles de cuisine et de matériaux divers. Ils regroupent donc les petits métiers et le commerce informel.

2.2.1.1. Commerce informel : un secteur dominé par les allochtones et allogènes

Le commerce informel tout comme les autres activités non formelles est très essentielle dans l’économie de la commune de Ferkessédougou. Il regroupe la restauration, les kiosques, les maquis, la vente des produits alimentaires tels que la viande braisée, la vente de l’attiéké aliment prisé des ivoiriens, la vente de fruit, etc (Tableau 1).

Tableau 1 : Répartition des acteurs du commerce informel selon leur statut dans la commune de Ferkessédougou

Source : Nos enquêtes, échantillonnage, Février 2021

Le tableau ci-dessus montre que 60% des acteurs du commerce informel sont les migrants (allogènes et allochtones). Les autres acteurs (40%) sont les autochtones. Les autochtones se concentrent sur la vente du vivrier tandis que les allogènes sont fortement représentés dans la restauration, la vente de la viande braisée, de poissons frais…. On retrouve les allochtones dans la vente de l’attiéké, des fruits, la restauration…. Ces activités permettent à ces acteurs d’éviter l’oisiveté et de se prendre en charge.

2.2.1.2. Petits métiers : des activités rentables pour les allochtones

Les petits métiers désignent parfois des boulots qui requièrent peu de qualification. Ils sont dominés par les activités artisanales comme la mécanique auto, la soudure, la plomberie, la menuiserie…. Ces activités artisanales occupent une frange importante de la population active (15%) dont les plus nombreux sont les allochtones (52,5%) (Source : Mairie et nos enquêtes). La mécanique auto et la soudure regorgent plus de 25% des actifs de petits métiers. Ce sont des activités qui rapportent plus de revenus avec un revenu annuel supérieur à 2 millions de francs CFA2

2.2.1.3. Ecoulement des produits locaux : une traite dominée par les migrés

Les produits locaux sont des produits d’origine nationale ou locale et dont l’écoulement se fait le plus souvent sur les étals, en plein air aux abords des voies. Ces échanges portent en quantités sur les produits vivriers et sur la production animale (Tableau 2).

Tableau 2 : Répartition des acteurs de la filière du commerce des produits locaux selon leur statut dans la commune de Ferkessédougou

Source : Nos enquêtes, échantillonnage, Février 2021

Le tableau ci-dessus présente les filières du commerce des produits locaux selon le statut (allogènes, allochtones, autochtones) dans la commune de Ferkessédougou. Le tableau indique que le vivrier est le principal produit d’échange notamment le maraîcher. Les céréales (riz, maïs), les tubercules et surtout les produits manufacturés sont aussi importants dans le commerce de la commune. En ville, ces produits vivriers sont très présents sur les étals. Commercialisés à l’unité ou en tas (pour l‘igname, le manioc, les gombos…), en coupe ou autres petits récipients (pour les céréales …) (J. Chaléard, 1996 ; p3). Les autochtones représentent 48,49% acteurs du commerce de produits vivriers, 45,45% d’allochtones et 6,06% d’allogènes. En amont les autochtones sont majoritaires dans le secteur agricole malgré une légère domination des allochtones dans le maraîcher. Le tableau montre que 51,51% de ces meneurs de vivriers sont des migrants ; proportion légèrement supérieure à celle des autochtones.

La volaille occupe une place très essentielle dans les échanges commerciaux après le vivrier comme l’indique bien le tableau 1. Pour cela, un marché dénommé le “marché de poulet“ est réservé à cette activité. Les commerçants dudit site sont constitués essentiellement d’hommes (100%) repartis entre jeunes (75%) et vieilles personnes (25%). Enfin, il faut noter que le commerce de volaille occupe 18,03% du commerce de la commune de Ferkessédougou. Et ces commerçants sont purement des Ivoiriens (autochtones et allochtones) et ne reflètent aucune présence étrangère.

Enfin, le commerce de bétail et la boucherie sont des activités également intenses dans la commune de Ferkessédougou. Ainsi, les tenants de la boucherie communément appelés ‘’les bouchers’’, sont à 64,71% des allogènes des pays voisins à la Côte d’Ivoire tels que le Mali, le Burkina Faso. Les autres 10% sont constitués essentiellement d’allochtones venus de la région du Tchologo (Kong, Ouangolo, Diawala). L’activité est dominée par les acteurs âgés de 18 à 35 ans (50%) aussi célibataires que mariés, ceux de 35 à 60 ans (40%) mariés et ceux de plus de 60 ans (10%). Les commerçants ayant le statut d’analphabète sont estimés à 40%. Quant à l’activité de commercialisation de bétail dans la commune de Ferkessédougou, elle est dominée par les allogènes peulhs à 70%. La monopolisation du secteur se fait par le regroupement et l’organisation de ceux-ci autour des troupeaux de bœufs et de moutons. Les acteurs commerciaux de bétail sont à la fois éleveurs et commerçants sur le marché de bétail de la commune. Malgré la forte présence des autochtones dans la vente des produits vivriers, le secteur du commerce des produits locaux reste dominé dans son ensemble par les migrants.

2.2.2.2.  Ecoulement efficace des produits manufacturés par le dynamisme des allogènes

Les échanges de produits manufacturés se font en détail, en demi-gros ou en gros dans les magasins et les boutiques (Tableau 3).

Tableau 3 : Répartition des acteurs de la filière du commerce des produits manufacturés selon leur statut dans la commune de Ferkessédougou

Source : Nos enquêtes, échantillonnage, Février 2021

L’activité commerciale est perceptible au regard des boutiques, de petits et grands magasins de gros, demi-gros et de détail. Les allogènes de la CEDEAO notamment les burkinabés, les Maliens, les Guinéens, les Nigérians et les Nigériens sont les plus représentés dans la commercialisation des produits manufacturés avec 35,94% de la population active. Quant aux allochtones, la proportion est estimée à 43,75%. La vente des produits manufacturés est donc à 79,69% détenue par les migrants. Les autres activités regroupent la vente du beurre de Karité, des calebasses, des canaris, des dabas, des houes et des commerçants ambulants….

2.2.3. Elevage et pêche, des activités dominées par les allogènes peulhs et bozo

L’activité pastorale et halieutique n’est pas développée dans la commune de Ferkessédougou, car elle reste toujours du type artisanal continental ou traditionnel et le territoire est moins drainé à part quelques cours d’eaux intermittents.

2.2.3.1. Commercialisation du bétail, une bonne affaire pour les peulhs

Dans le périmètre communal de Ferkessédougou, l’activité d’élevage est exercée sous sa petite dimension. C’est-à-dire en dehors du parc municipal au côté nord-est de la commune et celui de Kafalovogo à 200m de la rive droite de l’entrée ouest de la commune, l’élevage d’engraissement de bétail est le type d’élevage dominant dans la localité. Ce type d’élevage concerne les bovins, les ovins, les caprins et notamment les porcs (photo 1).

Photo 1 : Une vue des acteurs de l’élevage et la commercialisation de bétail sur le site du marché dans la commune de Ferkessédougou

Photo 1-a                                                                            

Photo 1-b

Crédit photo KONE N. Alassane, 2021

Les photos ci-dessous nous montre une vue des acteurs de l’élevage et la commercialisation de bétail sur le site du marché de bétail à Ferkessédougou. En effet, l’élevage d’engraissement est le type d’élevage essentiellement pratiqué dans la commune surtout chez les allogènes. Ils le font soit sur le site du marché de bétail de la commune, soit dans des enclos à grillage à domicile ou sur les espaces d’accotements pour faciliter la commercialisation du bétail. Pour les allogènes, l’élevage et la commercialisation du bétail sont des activités liées. La proportion des éleveurs allogènes de bovins est estimée à 28,57% ; 20% au niveau des ovins et 2,85% au niveau des caprins et volailles soit un total de 51,42% de l’ensemble des éleveurs. Mais néanmoins les allogènes sont inexistants dans l’élevage des porcs.

Par ailleurs, quant au commerce de bétail, c’est une activité clé et de taille dans la commune. Les allogènes sont très actifs dans ce commerce. Leur part dans le commerce de bétail dans la commune est estimée à 70% selon l’étude.

En sommes, l’élevage et la commercialisation du bétail sont des activités dominées par les allogènes originaires des pays du sahel. Ces derniers ont une culture pastorale et la commune de Ferkessédougou bénéficie de l’expérience qu’ils ont dans ce domaine.

2.2.3.2. Pêche traditionnelle, une activité menée par les bozos

Dans la circonscription communale de Ferkessédougou, en dehors du barrage de LOKPOHO et des petits barrages de retenues d’eaux où la population exerce la pêche, la commune ne dispose d’aucun autre cours d’eau. Ce qui y rend l’activité de pêche moins intense.

Photo 2 : Domicile d’un pêcheur Bozo de LOKPOHO dans la commune de Ferkessédougou

Crédit photo : KONE N. Alassane, 2021

La photo ci-dessus présente le domicile d’un pêcheur Bozo de LOKPOHO. Les acteurs de cette activité dans la commune sont à 66,7% des allogènes Maliens notamment les Bozos. Ce groupe de peuple pêcheur originaire du Mali n’a autre activité que la pêche qui leur permet de se prendre en charge. Les allogènes sont à 73,4% les meneurs de cette activité économique dans la commune. Dans cette population de pêcheur, les femmes jouent un rôle important dans l’évolution de l’activité. Elles sont chargées de la vente de production halieutique par jour soit à domicile, sur le marché principal, ou soit de manière ambulante. Les tranches d’âges dominantes dans cette activité sont ceux de ]30-50ans]. Ce sont donc les adultes qui sont les principaux détenteurs de cette activité économique.

L’ensemble de ces activités (élevage, pêche, commerce…) s’exerce dans une occupation anarchique de l’espace

3.    Discussion

La discussion s’articulera autour des points saillants de notre analyse à savoir la migration, la prolifération des activités informelles, l’occupation anarchique des espaces par les commerçants.

La proportion des immigrés dans la commune de Ferkessédougou (70%) est largement supérieure à celui des autochtones (30%). La proportion des allogènes (29%) soit 46 477 non ivoiriens, reste importante malgré la multiplication des lois, décrets et textes portants sur la migration en Côte d’Ivoire pour contrôler ce fléau. Tout comme à Ferkessédougou, cette forte présence d’allogènes a été relevée par Bouquet (2003 ; p118). Qui souligne que :

Dans les régions périphériques du Sud et Moyen-Comoé et du Bas-Sassandra. Dans ces régions, les ivoiriens sont à peine majoritaires. Ils ne le sont d’ailleurs pas dans deux départements celui de Tabou 543 étrangers la pointe sud-ouest du pays et celui de Vavoua 506 étrangers dans le Haut-Sassandra). Si le cas de Vavoua chef-lieu de préfecture du pays akan peut surprendre en raison de sa situation géographique celui de Tabou n’étonne pas de part et autre du fleuve Cavally les Krou oublient la frontière sauf à l’occasion des recensements. Ces derniers temps, nombre d’entre eux ont obtenu le statut de réfugiés et ont donc été classés à part. Il n’empêche que la région de Tabou est une zone politiquement et économiquement floue où l’on parle le

broken sorte de pidgin local beaucoup plus proche de l’anglais que du français, et où l’on joue beaucoup avec l’opacité socio-spatiale. Mais dans cette région les Krou du Libéria ne sont pas les seuls étrangers (le sont-ils d’ailleurs ?) ; il faut ajouter les pêcheurs ghanéens et surtout les planteurs Burkinabé, venus en grand nombre lorsque le Bas-Cavally, zone peu peuplée, était considérés comme un front pionnier agricole. » .

Comme à Tabou certains immigrants sont pêcheurs, planteurs ; à Ferkessédougou, ils sont à l’origine de la prolifération des activités informelles.

Dans cette commune, les allogènes en particulier ont une mainmise sur l’élevage des bovins, la vente de la viande fraiche et braisée, les activités de pêche, le commerce informel surtout celui du porte à porte. Ces résultats sont sensiblement similaires à ceux de M.Touré (2000 ; p70).

En Côte d’Ivoire, les immigrants ivoiriens (Libano-Syriens, Mauritaniens, Maliens, Burkinabés) ont la mainmise sur le commerce, occupant ainsi la majorité des emplois du secteur informel. La mainmise de ces immigrés sur les emplois dans certains secteurs d’activités nationales (commerce, transport routier, entreprises agro- industrielles, boucherie, etc.) est telle qu’ils empêchent les autochtones de leur faire concurrence. Et le plus souvent, leur emplacement pose un réel problème d’occupation de l’espace.

Située à l’interface du public et du privé, ni vraiment publique, ni tout à fait privée, la rue, selon P. Janin (2001 ; p179) « ne connait pas de processus durable et univoque de territorialisation et d’appropriation ». Elle souffre d’une relative indétermination ou invisibilité dans ses usages, ses procédures d’occupation et ses limites spatiales. Cette attitude s’explique par la concurrence clientéliste des agents des différents services administratifs (logement, mairie, travaux publics, police), qui peuvent préférer des arrangements négociés à la veine imposition des normes édictées par la loi. La rue vit au rythme des petites activités marchandes ou artisanales : vendeurs de cigarettes, braiseuses de poissons et d’alloco… La rue représente de ce fait un espace où se multiplient les activités de survie pour une fraction importante de la population. Autour des marchés de Ferkessédougou, on s’installe dans la durée pour vendre. C’est le « laisser-faire » de l’Etat et, plus fondamentalement, l’inadéquation entre normes étatiques imposées et normes sociales appropriées qui engendrent le désordre spatial dans la ville de Ferkessédougou. Ainsi, M. Kanaté et al (2019, p328) parlait de la tolérance des autorités face à l’implantation du secteur informel du fait de son utilité avérée. Cette occupation anarchique des voix est aussi relevée par T. Silué et al (2019 ; p295) à Bouaké. « Dans cette ville, le désordre urbain constaté aux alentours des marchés est la conséquence des mutations au niveau des acteurs de ces marchés. En effet, l’augmentation du nombre d’acteurs sur les marchés », engendré par la présence massive des producteurs ruraux ou producteurs-vendeurs est un élément fondamental de la mauvaise structuration de l’espace dans la ville de Bouaké les jours de marché. A Ferkessédougou tout comme à Bouaké ce sont les allochtones et allogènes qui n’ayant pas de place sur les marchés, sont les maîtres de l’occupation anarchique des voix et les espaces publics. Néanmoins cette étude relève l’installation anarchique des éleveurs peuhls dans le périmètre communal créant ainsi des conflits entre agriculteurs et éleveurs.

Conclusion

A partir de la question de recherche portant sur l’occupation des migrants par des activités informelles dans l’espace communal de Ferkessédougou, nous retenons que les migrants sont à plus de 70% occupés par des activités informelles dans ladite commune. Cet impact engendre une nouvelle structuration économique de l’espace d’étude. Les allochtones sont plus actifs au centre-ville dans la commercialisation des produits vivriers. Cependant, les allogènes le sont à la fois dans la périphérie et au centre-ville. Dans ce dernier cas, ils sont dans la commercialisation des produits manufacturés (habits, chaussures, portables, boutiques…). En revanche, les activités principales de l’espace périphérique (la pêche, l’élevage et l’agriculture maraîchère) sont exercées autour des cours d’eau par les allogènes. Les résultats présentent en effet un déterminisme des caractéristiques personnelles mais aussi du contrôle communautaire. Les approches théoriques microstructurale et macrostructurale ne sont pas dissociables les unes des autres pour observer l’implication des migrants dans le secteur informel dans les villes ivoiriennes en général et dans la commune de Ferkessédougou en particulier. C’est pourquoi, en ce qui concerne le secteur informel, il ressort de l’étude que les immigrants sont effectivement des acteurs principaux avec la complicité de l’administration communale. Cependant, l’implication massif des immigrants dans ce secteur d’activité n’est pas un fléau mais c’est sa gestion qui pourrait être revue pour améliorer les conditions de travail et ses impacts sur ses acteurs et dans la commune.

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