Mesure de l’accessibilité géographique aux infrastructures sanitaires par un outil SIG à Bouaflé.

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Kouamé Tano, Coulibaly Seidou, Siméon Koffi Kra 

Résumé

La ville de Bouaflé regorge d’importantes infrastructures sanitaires. La présente étude se propose de mesurer leur accessibilité géographique en utilisant le système de maillage qui est un outil du Système d’Information Géographique (SIG). L’objectif visé est de montrer que les outils SIG permettent d’étudier de façon équitable et optimale la répartition des structures sanitaires afin de favoriser leur accès aux populations.

Pour cette recherche, les données collectées proviennent de diverses sources. Pour avoir le volume de population par maille, les résultats du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH, 2014) ont été utilisés. Aussi, les données cartographiques et sanitaires de la ville de Bouaflé ont joué un grand rôle pour la réalisation de cette étude. Les résultats de ce travail  révèlent une inégale répartition des infrastructures sanitaires à Bouaflé. Les secteurs ayant un volume de population élevé (compris entre 25 000-60 000 habitants) concentrent des infrastructures sanitaires tandis qu’il y a une absence de ces infrastructures dans les secteurs comptant plus de 10 000 habitants.

L’analyse finale a fait ressortir des zones nécessitant des besoins en infrastructures sanitaires et celles qui n’en n’ont pas besoin. Face à cette situation, une carte de proposition d’implantation des infrastructures sanitaires a été produite.

Mots clés: Mesure de l’accessibilité, Maillage, SIG, infrastructures sanitaires, Bouaflé.

Abstract :

Measurement of geographical accessibility to health infrastructures by a GIS tool in Bouaflé.

The city of Bouaflé is full of important health infrastructures. The present study proposes to measure their geographical accessibility using the mesh system which is a tool of the Geographic Information System (GIS). The objective is to show that GIS tools make it possible to study equitably and optimally the distribution of health structures in order to promote their access to populations.

For this research, the data collected comes from various sources. To obtain the population volume by mesh, the results of the general census of the population and the habitat (RGPH, 2014) were used. Also, the cartographic and sanitary data of the city of Bouaflé played a big role for the realization of this study. The results of this work reveal an uneven distribution of health infrastructures in Bouaflé. Sectors with a high population size (between 25,000-60,000 inhabitants) concentrate health infrastructure while there is a lack of such infrastructure in sectors with more than 10,000 inhabitants.

The final analysis highlighted areas requiring health infrastructure needs and those that do not need them. Faced with this situation, a map proposing the implementation of the sanitary infrastructure was produced.

Keywords: Measurement of accessibility, Meshing, GIS, sanitary infrastructure, Bouaflé.

INTRODUCTION

Depuis leur accession à l’indépendance, de nombreux pays africains  comme l’attestent Y.Sani et S. Ileka-Priouzeau (2005, p.65) ont fait de l’accès aux soins de santé leur cheval de bataille. Ils ont consenti d’importants efforts afin de prodiguer à l’ensemble de leurs populations une couverture sanitaire et de répondre ainsi à leur objectif qui consistait à promouvoir la santé publique

Pour la Côte d’Ivoire, l’accès aux infrastructures de santé demeure un grand défi de planification du système sanitaire.

Ainsi, à Bouaflé, l’Etat a déployé d’importants investissements pour construire et équiper les centres de santé pour un meilleur accès et une utilisation plus appropriée des services de santé par les populations. Cependant, malgré ces énormes efforts consentis pour doter Bouaflé en infrastructures sanitaires, seulement 44,36 % de la population  a  accès à ces infrastructures. Ce paradoxe pose d’emblée la question de mesurer l’accessibilité géographique aux infrastructures sanitaires dans la ville de Bouaflé.

Les résultats de Morris et al. (1979, pp.1-2)  révèlent que la notion d’accessibilité est définie en géographie, comme la plus ou moins grande facilité avec laquelle un lieu peut être atteint à partir d’un ou de plusieurs autres lieux,  et par un ou plusieurs individus susceptibles de se déplacer. En effet, l’accessibilité ne renvoie pas uniquement à la seule possibilité d’atteindre ou non un lieu donné, mais elle traduit également la pénibilité du déplacement, la difficulté de la mise en relation appréhendée le plus souvent par la mesure des contraintes spatio-temporelles.

De ce fait, l’accessibilité va dépendre non seulement de la position géographique respective des lieux d’origine et de destination, mais également du niveau de service offert pour accomplir le déplacement. La définition de l’accessibilité énoncée ci-dessus renvoie à des critères spatio-temporels d’évaluation. Mesurer cette accessibilité requiert des informations non seulement sur le trajet mais également sur l’emplacement des destinations.

A cet effet, Hansen (1959, p.1) affirme que dès 1950, les mesures d’accessibilité ont été utilisées comme de bons moyens de prévision pour le développement urbain autour des grandes aires métropolitaines.

Dans le cadre de cette étude, l’approche adoptée est le système de maillage qui est un outil SIG. Il s’avère l’un des plus simples indicateurs d’accessibilité. Ainsi, l’analyse spatiale par le système de maillage, offre des moyens de cartographier la distribution des infrastructures sanitaires et les inégalités spatiales d’accès aux soins induits par leur répartition. La répartition spatiale de ces centres de soins de santé est dévolue aux autorités en charge de la santé qui ont l’obligation d’intégrer ces dernières années la géomatique dans la santé publique.

Pour M. Harang (2007, p.63) la distribution des établissements sanitaires et des équipements, est fortement liée d’une part, à l’organisation administrative et d’autre part à la situation économique. Les établissements sanitaires sont le plus souvent implantés dans des espaces stratégiques (forte concentration au centre ville). Toutefois, les outils SIG (qui sont un ensemble de méthodes permettant l’acquisition, la saisie, le stockage, l’analyse, le traitement et la diffusion de données) paraissent alors incontournables dans l’implantation des infrastructures sanitaires).

Partant de ce fait, ces outils appropriés sont indispensables dans la répartition des infrastructures sanitaires de manière à réduire les inégalités dans la couverture de ces structures sanitaires et proposer des solutions idoines. Dans ce contexte, la géomatique grâce à ses méthodes d’analyse spatiale et temporelle, joue de plus en plus un rôle clé dans l’accès aux soins de santé. Ainsi, la question centrale qui découle du problème évoqué ci-dessus est : comment les outils SIG par le système de maillage permettent de mesurer l’accessibilité géographique aux infrastructures sanitaires à Bouaflé ?

L’objectif poursuivi est de montrer que les outils SIG  par le système de maillage permettent de mesurer l’accessibilité géographique aux infrastructures sanitaires à Bouaflé.

En utilisant les bases de données statistiques et sanitaires existantes et en combinant analyses statistiques et analyses spatiales, ce travail vise à identifier des zones nécessitant des besoins en infrastructures sanitaires et celles qui n’en n’ont pas besoin.

  1. Situation géographique de la zone d’étude

La zone d’étude soumise à notre analyse est la ville de Bouaflé. Les travaux sur la ville de Bouaflé n’ont pas ébauché l’apport des outils SIG  à travers le système de maillage pour mesurer l’accessibilité géographique aux infrastructures sanitaires à Bouaflé par un géographe. Cette faille a bien attiré notre attention. C’est pourquoi, cette recherche se veut novatrice dans la connaissance des contraintes qui jalonnent l’accès des populations aux infrastructures sanitaires.

La ville de Bouaflé est située entre les longitudes 5°45- 5°47 Ouest et les latitudes 6°57-7°00 Nord. Proche du lac Kossou, traversée par le fleuve Marahoué, Bouaflé se trouve au Centre-ouest de la Côte d’Ivoire (cf carte 1). C’est le Chef-lieu de la région de la Marahoué, elle est située à environ 310 km d’Abidjan. Elle couvre une superficie de 6300 hectares pour une population de 74296 habitants, soit une densité de 11, 7 hbts/ha (Mairie de Bouaflé, 2015).

Carte 1: Présentation de la zone d’étude

  1. MATÉRIELS ET METHODE
  2. 1. MATÉRIELS

Pour mener à bien cette étude, deux types de matériel ont été utilisés à savoir les outils et les données.

2.1.1. Outils

Outils de prospection

Les outils de prospection utilisés dans cette étude sont le récepteur GPS qui a servi à relever les coordonnées géographiques des infrastructures sanitaires et un appareil photo numérique qui a permis les prises de vue.

Outils d’affichage et de conversion:

Les logiciels utilisés sont le logiciel Dnr garmin qui a servi à l’importation des points GPS dans un tableur Excel en vue de leur traitement ainsi que le logiciel ArcGIS version 10.2.2 qui a servi à faire les différentes réalisations cartographiques et les analyses spatiales.

2.1.2 Données

Les données utilisées sont de (03) trois ordres. Il s’agit pour l’essentiel de données cartographiques, démographiques et sanitaires.

Données cartographiques

Il s’agit d’une carte du découpage en quartiers de la ville de Bouaflé acquise auprès du Centre de Cartographique et de Télédétection du Bureau National d’Etude Technique et de Développement (CCT/BNETD) et de l’INS.

Données démographiques

Les données démographiques recueillies auprès de l’Institut National de la Statistique (INS). Elles ont été obtenues à partir du dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2014. Celles-ci ont permis de calculer le volume de la population par maille pour chaque quartier de la ville de Bouaflé.

Données sanitaires

Les données sur le nombre des infrastructures sanitaires de la ville de Bouaflé et les données sur les normes de l’OMS pour l’implantation des centres de santé. Ces données ont été collectées auprès du District Sanitaire de Bouaflé et de la Direction de la Prospection, de la Planification, de l’Information et de l’Evaluation Sanitaire (DPPIES). Il s’agit de la liste des infrastructures sanitaires de Bouaflé et leurs caractéristiques (type, spécialités, année d’ouverture, etc.).

2.2. METHODE

La méthodologie utilisée pour la collecte des informations est basée sur la collecte de données, leur traitement et leur analyse.

2.2.1 Collecte des données

La recherche documentaire

Elle s’est faite sur des écrits portant sur les thématiques des SIG, de maillage et des infrastructures sanitaires. Elle a permis de consulter les documents textuels, statistiques et cartographiques. Il s’est agi de recueillir les informations relatives à la démographie, aux infrastructures et aux équipements sanitaires. Ces informations sont issues des recensements généraux de la population et de l’habitat de 1975, 1988, 1998 et de 2014 réalisées par l’INS. Egalement, elle a conduit à consulter le rapport annuel des structures sanitaires de 2015, de la DPPEIS (2013), ainsi que de la Direction Générale de la Santé (2015). Les documents cartographiques sont constitués de cartes démographiques, des infrastructures et équipements sanitaires réalisées à l’échelle 1/50 000 par le BNETD/CCT.

L’enquête de terrain

L’enquête de terrain a consisté à la collecte des données spatiales et par des levés GPS. En effet, il s’est agi de faire la géolocalisation des infrastructures sanitaires de la ville de Bouaflé en relevant les coordonnées géographiques de ces infrastructures.

2.2.2 Traitement et analyse des données

Cette phase a consisté à traiter les données de population et les données relatives aux infrastructures de santé de la ville de Bouaflé grâce  au logiciel ArcGis.

  1. RÉSULTATS

3.1 Etablissements sanitaires publics de la ville de Bouaflé

Les infrastructures sanitaires concernées par cette étude sont les infrastructures publiques. La ville de Bouaflé dispose de (03) structures de niveau primaire et une offre de référence. Au total, l’on peut distinguer quatre types de structures sanitaires accessibles à l’ensemble de la population  résumés dans le tableau 1.

Tableau 1: Evolution des infrastructures sanitaires depuis l’ère coloniale à 2015

Structures de santéDate de créationNiveauTypes
Dispensaire Urbain de BouafléEre colonialePrimaireESPC
SSSU1973PrimaireFSU
HG1960SecondaireFSU
CHR1998SecondaireFSU
Maternité de Dioulabougou1994PrimaireESPC, CSU
PMI2005PrimaireCSU

Source District sanitaire de Bouaflé, 2015

Ce tableau montre une typologie des infrastructures sanitaires de l’ère coloniale à 2015. L’analyse du tableau révèle que le premier centre de santé créé a été le dispensaire urbain de Bouaflé. Cette structure sanitaire a été érigée en 1973 en Service de Santé Scolaire et Universitaire (SSSU). C’est en 1960, qu’un Hôpital Général (H G) a été implanté à Bouaflé. La Maternité de Dioulabougou a été implantée en 1994 soit 34 ans plus tard. En 1998, l’hôpital général (HG) a été érigé en CHR pour couvrir les besoins de la population en infrastructures sanitaires (voir photo 1). Quant à la PMI, elle a été inaugurée en 2005. Depuis cette date, il n’y a pas eu la création de nouvelles infrastructures sanitaires opérationnelles. En effet, l’implantation des services de santé publics a été timide dans la ville. L’offre de soins publique de santé ne suit pas la croissance urbaine de la ville, elle subit plutôt la pression de la dynamique urbaine. C’est à partir des années 1990, que la ville a connue une évolution de ces centres de santé.

Photo 1: CHR de Bouaflé (Centre Hospitalier Régional)

Cliché Poné, 2015

3.2. Procédé du  maillage de l’espace d’étude en carreaux

Il s’agit d’un ensemble d’opérations permettant la détermination d’une échelle de morcellement du champ d’expérimentation en sous-unités matérialisées par une succession de carreaux. Ce découpage abouti à une grille (un maillage régulier) en vue d’une meilleure observation des phénomènes étudiés. L’étendue de l’espace d’étude, le volume de la population par quartier et les centres de santé sont les principaux critères du choix de l’échelle de carroyage. Ainsi, les mailles de 2500 m x 2500 m à cheval sur plusieurs quartiers se sont avérées plus adaptées pour une comparaison avec la norme établie par l’OMS. L’objectif du maillage est d’évaluer le nombre de population par cellule. Les normes de l’OMS stipulent qu’il faut 10 000 habitants pour l’implantation d’un centre de santé. Ainsi, une grille de 11 carreaux de 2500 m de côté a été constituée comme l’atteste la carte 2

Carte 2 : Maillage de l’espace d’étude en carreaux

Calcul du nombre de populations par mailles

Le maillage est un ensemble d’opérations permettant le morcellement de l’espace d’étude en sous-unités matérialisées par une succession de carreaux. Le calcul du nombre d’habitants dans chaque cellule ou maille s’est fait selon la formule suivante :

Figure 3 : Schéma de calcul du nombre de populations par mailles

 Source : Saraka, 2013

NPM: Nombre de populations dans la maille.

D:Densité du quartier (Nombre de population du quartier / Aire du quartier)

Am:Airede la maille.

Aimqi :Aire de l’intersection entre la maille et le quartier i

Ainsi, les étapes de calcul de la maille se présentent comme suit:

1ere étape : Calcul de la densité par quartier : D= population/superficie

2eme étape : Calcul du volume par maille : NPM=∑dq*Am

Un résumé synthétique de la méthodologie de traitement proposée est illustré à travers la figure 2.

Figure 4: Résumé synthétique de la méthodologie de l’étude

Source : Saraka, 2013 Adaptation Poné, 2015

Cette méthodologie s’avère utile pour les décideurs pour l’identification des espaces nécessitant une intervention urgente des pouvoirs publics en vue d’implanter des équipements sanitaires.

3.3. Distribution spatiale des différentes structures sanitaires et le volume de population

La carte n° 3 présente la distribution spatiale des infrastructures sanitaires dans la ville de Bouaflé. Une analyse comparative entre l’implantation des structures sanitaires et le volume de population montre une inégale répartition de la population et des infrastructures sanitaires. Il faut remarquer que les secteurs ayant le volume de population  élevé (compris entre 25 000-60 000 habitants) concentrent quatre infrastructures sanitaires tandis que ceux de plus de 10 000 habitants ne bénéficie d’aucune infrastructure sanitaire.

Carte 5 : Distribution spatiale des infrastructures sanitaires et de la population de Bouaflé par maille

3.5 Implantation de nouveaux Centres de soins de santé dans la ville

Les analyses précédentes ont montré d’une part l’insuffisance des CS, d’autre part une inégale répartition des CS existants dans la ville de Bouaflé. Il en ressort donc la nécessité d’implanter de nouveaux établissements sanitaires pour en accroître le nombre afin d’accroître l’accessibilité aux infrastructures sanitaires. Il s’agit de faire une équation, cette équation découle de la formule ci-après:

L’analyse de la carte n°4 fait ressortir des cellules dans lesquelles il y a un besoin en infrastructures sanitaires et des cellules où il n’ya pas de besoin. Les cellules n°2, 6,7 ont un besoin en infrastructures sanitaires car le volume de population est au-delà des normes de l’OMS.

La carte  met en exergue les zones nécessitant de nouvelles implantations en infrastructures sanitaires dans la ville de Bouaflé. En effet, la ville de Bouaflé a au total un besoin de 2 infrastructures sanitaires à implanter dans la maille 7 et 2 pour améliorer l’accessibilité aux structures de santé et les besoins en santé des populations.

  1. Discussion

L’utilisation d’outils SIG (cartographie par carroyage ou maillage) apparait comme l’originalité de cette étude. Elle fait  ressortir que dans la ville de Bouaflé, les infrastructures sanitaires identifiées sont insuffisantes et inégalement réparties dans les différentes cellules.

Par ailleurs, les investigations de terrain montrent que les secteurs ayant le volume de population élevé (compris entre 25 000-60 000 habitants) concentrent quatre infrastructures sanitaires tandis que ceux de plus de 10 000 habitants ne bénéficient d’aucune infrastructure sanitaire. Cette approche du système de maillage a été utilisée dans les résultats de A.Loba et M.Guédé (2014, p.181-186) pour évaluer de façon quantitative la dégradation de l’environnement dans la commune de Yopougon. Leurs résultats s’inscrivent dans la même perspective. En effet, selon eux, dans cette commune, il ya une intensification de la dégradation de l’environnement de la périphérie vers le centre du quartier. Les valeurs des indices sont plus élevées au centre qu’à la périphérie. L’étude réalisée par M.Ymba (2014, p.10-13) abonde dans la même veine. Elle a montré au moyen du SIG l’inégale répartition de l’offre de soins primaires dans les quartiers à Abidjan. En effet, au cours de son étude elle a constaté que l’offre de soins primaires n’était pas répartie de manière équitable dans les différents quartiers à Abidjan. Aussi, V. Orékan (2012, pp.131-133)  après avoir analysé la distribution spatio temporelle des infrastructures sanitaires a spatialisé les différentes pathologies au moyen du SIG. D’autres auteurs ont réalisées des travaux qui ont révélé la contribution d’outils SIG dans le domaine de la santé. C’est le cas de S.Attolou  et J. Bendu (2012, p.34) ont fait observer dans leur étude qu’à Savalou au Bénin, les faits spatiaux (en particulier la localisation et la distance) ont un impact majeur sur les comportements de recherche de soins d’une population. Pour ces auteurs, les SIG pourraient mieux aider à montrer la dimension spatiale de l’accès aux infrastructures de santé des populations dans la mesure où elles doivent être implantées à des lieux qui devraient assurer une équité d’accès des populations aux structures de santé. A.Loba (2009, p. 28) corrobore dans le même sens en faisant savoir dans son étude que la distribution des structures sanitaires est aussi conditionnée par la qualité des voies de communication. Ses résultats révèlent que 37 % des structures sanitaires se situent au sein de localités directement desservies par le bitume. S.Saraka (2013, p.37) a mené une étude sur la répartition des équipements sanitaires dans la commune de Cocody. Il a également utilisé ce système de maillage et a décelé en son temps un déficit de 16 CSU dans la commune.

Le système de maillage a été utilisé afin de prendre en compte tous les quartiers de la ville de Bouaflé dans cette étude pour une meilleure analyse de la situation sanitaire. Les résultats ont permis de déterminer un déficit en infrastructures sanitaires à Bouaflé répartis selon les besoins de chaque zone. Cette méthode a permis à terme de déterminer les zones qui nécessitent de nouvelles implantations de ces infrastructures sanitaires dans la ville de Bouaflé. Cependant, l’étude n’a pas pris en compte les volets ressources humaines et équipements matériels, deux aspects importants dans l’étude des offres de soins

Le choix de la taille des mailles s’est fait  par traitement informatique et non sur la base d’un modèle mathématique (fait par appréciation visuelle). Ce qui contribue à augmenter l’efficacité de la méthode.

Conclusion

Il ressort de cette étude que grâce à l’expertise qu’ils apportent, en gestion des territoires, indispensable à tous les niveaux de développement d’une société (transport, agriculture, défense, politique etc.), les SIG, jouent un rôle essentiel dans la prise d’aide aux décisions. La santé n’échappe pas à cette règle. Les SIG semblent adaptés pour appréhender les problèmes de santé de façon globale en intégrant la dimension spatiale.

Dans cette étude, un SIG a été mis en place en regroupant plusieurs facteurs afin de pouvoir représenter les inégalités spatiales des infrastructures sanitaires dans la ville de Bouaflé.

Les analyses statistiques et spatiales ont montré une insuffisance et une inégalité de distribution spatiale des infrastructures sanitaires existantes. L’étude a mis en évidence le faible nombre d’infrastructures sanitaires et sa répartition spatiale inadaptée à la taille de la population de la ville.

Au terme de ce travail, il a été démontré qu’il y a un déficit d’infrastructures sanitaires ce qui nécessite la création de nouvelles infrastructures opérationnelles en mettant l’accent sur une répartition équitable selon la taille de la population dans la ville de Bouaflé.

En dépit de certaines limites, cette étude pourra contribuer à orienter les responsables dans leur prise de décision pour une meilleure amélioration de l’accès aux soins des infrastructures sanitaires à Bouaflé.

Références Bibliographiques

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SARAKA Kouamé Simon 2014, Analyse de la répartition Spatiale des équipements sanitaires publics de la commune de Cocody, Abidjan – Côte d’Ivoire, Mémoire de master, Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, 71 p.

YMBA Maimouna, 2014, «Analyse de l’adéquation entre offre de soins primaires et les besoins de santé dans les espaces sociaux de la ville d’Abidjan (COTE D’IVOIRE)», Revue francophone sur la santé et les territoires, 18 p.

Notes


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Auteur(s)


Droit d’auteur


Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan, Côte d’Ivoire)

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