Discours sur le développement durable : approches théoriques et défis

Discourse on sustainable development: theoretical approaches and challenges

SENE Abdourahmane Mbade
Université Assane Seck de Ziguinchor, Sénégal
E-mail : asene@univ-zig.sn

Résumé :

Le concept de développement durable est apparu dans un contexte où les modèles de développement reposant principalement sur l’économie de marché ont commencé à s’essouffler. Il vise une solidification des systèmes économiques, sociaux et environnementaux, à long terme, combinée à la fois avec une amélioration qualitative du niveau de vie et une amélioration quantitative pour les couches défavorisées de la société et les pays en voie de développement. Son objectif ambitieux justifie la diversité des approches, des méthodes et des discours qui le conceptualisent. Cet article analyse des discours du développement durable afin de mieux saisir les enjeux de la fabrication du concept ainsi que les défis qui sous-tendent ses impératifs environnemental, économique et de justice.  Les résultats de l’analyse montrent que le défi de l’environnement constitue un premier pilier essentiel du développement durable dont la mise en pratique permet d’apporter en partie des solutions aux problèmes posés par les modèles classiques de développement. Le défi de l’économie se caractérise par les différences d’opinions dans les discours sur le développement durable. Les orientations données au concept évoluent en fonction des intérêts économiques des uns et des autres, notamment les pays développés du Nord et ceux en développement du Sud. Enfin, le défi de la justice, en particulier de la justice environnementale est considérée à partir des analyses comme une alternative pour offrir à tout Etat du Nord comme du Sud la possibilité d’évoluer librement avec un droit équitable pour tous d’améliorer son niveau de vie mais également la qualité de son environnement. 

Mots clés : développement durable, environnement, économie, justice, justice environnementale

Discourse on sustainable development: theoretical approaches and challenges

Abstract

The concept of sustainable development appeared in a context where development models based mainly on the market economy began to run out of steam. It aims for a solidification of economic, social and environmental systems, in the long term, combined with both a qualitative improvement in the standard of living and a quantitative improvement for the underprivileged strata of society and developing countries. Its ambitious objective justifies the diversity of approaches, methods and discourses that conceptualize it. This article analyzes the discourses of sustainable development in order to better understand the issues of the creation of the concept as well as the challenges that underlie its environmental, economic and justice imperatives. The results of the analysis show that the challenge of the environment constitutes a first essential pillar of sustainable development, the implementation of which makes it possible to provide some solutions to the problems posed by traditional models of development. The challenge of the economy is characterized by the differences of opinion in the discourses on sustainable development. The orientations given to the concept evolve according to the economic interests of each other, in particular the developed countries of the North and those in development of the South. Finally, the challenge of justice, in particular environmental justice, is considered from the analyzes as an alternative to offer to any State of the North as of the South the possibility of evolving freely with a fair right for all to improve its level of life but also the quality of its environment.

Keywords: sustainable development, environment, economy, justice, environmental justice

Introduction

Le concept de développement durable est apparu dans un contexte de mondialisation, de développement local et d’un fossé de plus en plus profond entre les pays développés et les pays en développement, notamment d’Afrique sub-saharienne (D. Bach, 1998, p. 7 ; B. Pecqueur 1996, p. 13 ; B. Pecqueur, 2000, p. 11-129). Le développement durable renvoie à un nouveau type de développement privilégiant de nouvelles orientations, différentes de celles proposées par l’économie de marché (S. Paixão-Barradas et M. Gavin, 2019, p. 17-23 ; C. Dartiguepeyrou, 2013, p. 15-28). En effet, la prise de conscience des impasses des modèles de développement classiques peut être considérée comme concomitante avec la naissance de la problématique environnementale (J.-P. Deleage, 1993, p. 35-39 ; V. Berdoulay et O. Soubeyran, 1996, p. 7879).

Depuis son avènement dans la scène internationale, le développement durable est conçu différemment en fonction des priorités politiques des uns et des autres (O. Riffon & C. Villeneuve, 2013, p. 1-6 ; A. Boutaud, 2004, 571 p ; A. Boutaud et C. Brodhag, 2006, p. 154162). Il est ainsi souvent considéré comme un mot-valise, dont le contenu est trop vague (F. Flipo, 2016, p. 30-32). Ses définitions relevées dans la littérature sont nombreuses, non homogènes et suscitent à leurs tours des interprétations multiples (C. Gendron et M.-F. Turcotte, 2011, p. 165-185 ; A. Jégou, 2007, p. 6-18 ; Y. Carlot, 2005, p. 1-2).

Le discours portant sur le concept de développement durable est donc un discours non seulement idéologique mais également pratique. Il est idéologique en ce sens qu’il repose sur une nouvelle philosophie des sociétés contemporaines, et pratique dès lors qu’il ambitionne d’assurer la survie, à long terme, des systèmes qui représentent le cadre de notre existence. La diversité de ses acceptions ne facilite pas sa compréhension et donc son application dans un secteur déterminé : énergie, transport, industrie, etc. Il est donc important, dans ce contexte, de mener des travaux de synthèse qui explique ses enjeux et ses défis afin de faciliter son appropriation. 

Cette contribution rentre dans ce cadre. Elle a pour objectif de catégoriser les théories en cours sur le développement durable et d’analyser les discours qui le fabriquent. L’hypothèse mobilisée est que le développement durable présente trois grands défis aux sociétés actuelles :

D’abord, la prise en compte de la disponibilité des ressources naturelles dans les activités économiques (défi de l’environnement) ; ensuite, l’efficacité dans la répartition et l’utilisation des ressources rares (défi de l’économie) et la répartition équitable des ressources naturelles (défi de la justice).

Dans la première partie de l’article, le cadre théorique du développement durable est résumé avec la présentation de ses grandes approches conceptuelles. Dans la seconde partie, le défi de l’environnement est présenté et discuté au regard des discours et des évènements qui marquent l’avènement du développement durable et sa fabrication conceptuelle. La troisième partie de l’article analyse les défis de l’économie et de la justice dans un cadre international marqué par l’opposition des intérêts économiques des pays du Nord et ceux du Sud. Enfin, la conclusion de l’article ouvre des perspectives sur la justice environnementale comme principe de base pour asseoir un développement durable plus inclusif à l’égard des communautés et des différents acteurs.

1.             Les grandes approches du concept

Le développement durable est un concept très contesté avec une large gamme de significations. En fait, R. Fowke et D. Prasad (1996, p. 61-66) ont identifié au moins 80 définitions différentes, quelquefois contradictoires. La plus connue, cependant, est celle proposée dans le rapport de Brundtland publié par la Commission mondiale pour l’environnement en 1987 où il est suggéré : « le développement doit répondre aux besoins du présent sans compromettre l’habilité des générations futures de répondre aux leurs » (UN, 1987, p. 14)

D’une manière générale, pour tous les commentateurs du développement durable, il signifie qu’il y a un lien entre ce qui est demandé à la Terre et ce que la Terre est capable de produire (R. Goodin 1992, 250 p). La question qu’on peut se poser en partant de ce principe est de savoir donc comment on peut faire pour joindre les demandes et les ressources. C’est cette question, ou plutôt les réponses à cette question, qui sont à l’origine des significations diverses et contestées du développement durable puisque l’on peut répondre à cette question de différentes façons (A. M. Sène, 2020, p. 133-149). 

1.1.       La durabilité faible

Le premier grand courant de réponses à cette question, souvent connu sous le nom de durabilité faible « weak sustainability » lié au « shallow environmentalism« , argumente en faveur de l’efficacité économique. Il croit au développement illimité de la technologie pouvant régler un jour les problèmes environnementaux et à la substitution entre capital naturel et artificiel. Il s’agit d’une approche de durabilité faible qui adopte un discours anthropocentré (centré sur l’Homme) dans les relations entre les personnes et la nature. En effet, deux positions populaires peuvent être dégagées au sein de ce courant : dans un premier temps, il est possible d’améliorer l’efficacité de la croissance économique. Ainsi, elle va utiliser moins de ressources naturelles. On parle alors de « ecological modernization » (P. Roberts 2004, p. 126-134). La deuxième position stipule que la croissance économique peut continuer mais qu’il y a un besoin de redistribuer les coûts et les bénéfices plus équitablement au niveau intra- et /ou intergénérationnel. Elle est connue sous le nom de « environmental justice » lié au « just sustainability » (J. Agyeman and B. Evans, 2004, p. 155-164). 

1.2.       La durabilité forte et modérée

Un deuxième grand courant de réponses à cette question est qualifié de durabilité forte « strong sustainability » lié à la « deep ecology »[1]. Selon cette voie, les demandes que nous faisons à la terre doivent être révisées ; ainsi au lieu d’adapter la Terre à faire ce que nous voulons, nous devons nous adapter nous même pour répondre aux limites de la nature. Les théoriciens, (écocentristes), qui défendent ce point de vue sont d’accord dans l’ensemble sur l’opinion selon laquelle la Terre est finie et aucun habitat futur n’est possible, à moins que les demandes effectuées à la nature ne changent radicalement en repensant notre attitude envers elle, mais aussi notre point de vue sur le progrès économique et le développement (S. Mc Burney, 1990, 192 p ; C. Wright, 1997, 152 p). L’objectif ici est de protéger les écosystèmes naturels mais pas simplement pour le plaisir des personnes, comme c’est le cas souvent chez les anthropocentristes. 

Ce vaste mouvement écologique correspondant à la « deep ecology » ou « écologie profonde » est très puissant dans les pays anglo-saxons. C’est une conception conservationniste extrême, «biocentrée », et qui affirme le primat de l’écosphère sur l’Homme. Ainsi, c’est cette écosphère qu’il faut protéger en priorité, la nature et toutes les espèces vivantes de la faune et de la flore ayant en quelque sorte des droits sur nous. Ce mouvement prône donc une vision «écocentrique» et reconnaît aux espèces animales et végétales une valeur intrinsèque et un statut moral. L’Homme est alors considéré comme une simple espèce parmi les autres espèces. L’écologie profonde défend le principe de « l’égalitarisme biosphérique » entre les hommes et les autres êtres vivants non-humains et le même droit à l’existence et à la réalisation de soi pour tout le monde vivant, sans distinction (A. Selmi, 2002, p.138). En revanche, elle reste minoritaire dans les pays de tradition latine et humaniste comme la France qui continuent à placer l’Homme au centre de la biosphère. Cette pensée, communément appelée anthropocentrique, traduit l’écologie « superficielle ». Cette dernière considère la nature comme un ensemble de ressources dont il faut tirer profit de façon optimale afin de satisfaire les besoins humains. La montée du chômage et le deuxième choc pétrolier des années 1970 confortera la position de ces pays plutôt adeptes de l’écologie « superficielle » ou humaniste[2]. Les problèmes écologiques furent donc rapidement relégués en arrière-plan et les politiques se sont focalisées sur la croissance économique. 

Le troisième courant dit durabilité modérée « moderate sustainability » combine les éléments des approches faible et forte des deux principales écoles travaillant sur les sciences de la durabilité. Toutes les deux cherchent à augmenter le stock de ressources et à réduire les demandes sur ce stock de manière à joindre les demandes et les ressources. 

2. Le défi de l’environnement : glissement sémantique du développement en direction de l’écologie

Le nouveau concept de développement durable, apparu au moment où s’affrontent les partisans du conservationnisme et ceux du libéralisme économique, se présente comme un levier qui cherche un consensus en proposant une attitude médiane dans laquelle homme et ressources naturelles participent ensemble au processus de construction du bien-être des générations présentes et futures. 

2.1. La montée des enjeux environnementaux ?

Outre le célèbre rapport de Brundtland, plusieurs autres documents, notamment le rapport français de la commission du Commissariat Général du Plan (1993, p. 51), montrent que le concept de développement durable est apparu dans un contexte où les problèmes écologiques sont marqués par un changement d’échelle sans précédent. Aux enjeux locaux qui persistent (qualité du cadre de vie urbain, pollutions locales, ressources en eau, paysages, risques industriels…) s’ajoutent des risques considérablement plus vastes et plus difficilement maîtrisables : à l’échelle européenne, la pollution atmosphérique à l’origine des pluies acides ou le risque nucléaire ; ou à l’échelle de la planète, l’altération de la couche d’ozone, les risques climatiques associés à l’effet de serre ou l’érosion rapide de la biodiversité, en particulier dans les régions tropicales. Le retentissement international du concept de développement durable est donc sans doute lié à l’ampleur jamais inégalée des divers problèmes environnementaux, qui, par ailleurs, ont obligé à reconsidérer les modes de croissance eux-mêmes. 

Au-delà de la diversité des définitions qui sont données à ce concept de développement durable, on peut souligner son originalité, comme l’indique le rapport de la commission du

Commissariat Général du Plan, dans le fait qu’il lie le sort de l’environnement et celui de l’économie. Ce rapport précise qu’il est en effet plus que probable qu’à long terme l’environnement jouera un rôle de moins en moins marginal dans l’orientation des modes de vie, les conditions et les modalités de la croissance économique. Symptomatique à cet égard est le fait que la plupart des pays européens aient commencé à prendre en compte l’environnement dans leurs évaluations des taux de croissance. Ainsi, c’est à partir de l’intégration de l’environnement dans l’ensemble du tissu économique des Etats que l’on doit désormais attendre les progrès les plus notables en matière d’amélioration de la qualité de la vie et des milieux. Concernant la protection de la nature, désormais, il ne s’agit plus seulement de conserver quelques espaces remarquables – ce qui peut être fait par quelques spécialistes, mais de gérer la nature ordinaire et les paysages. Cette gestion de l’environnement a été définie auparavant par Lefeuvre comme : « L’ensemble des mesures qui favorisent le maintien d’une diversité des communautés d’êtres vivants, et garantissent une productivité élevée obtenue au meilleur coût énergétique, tout en satisfaisant au moindre coût économique les besoins sociaux, culturels et esthétiques, diversifiés de la société » (J. C. Lefeuvre et al., 1984, p. 21). Donc, l’existence d’une activité économique et sociale n’exclut pas systématiquement la préservation d’un patrimoine naturel. En effet, la demande sociale n’est pas toujours orientée vers la recherche d’espaces vierges, sauvages et naturels, liée souvent aux besoins de tourisme. Très souvent, elle est orientée vers le maintien d’espaces employés et dotés d’une valeur patrimoniale et marchande

2.2. Une définition du développement durable centrée sur l’impératif environnemental ?

Le concept de développement durable n’a pas seulement soulevé des questions sur l’articulation des différents facteurs (environnemental, économique, social) qui le constituent, il a également posé de plus en plus d’autres questions comme les notions d’équité, de justice, d’inégalité, de droit, d’ingérence… Ainsi, le droit de chacun à un environnement sain, riche et de qualité, est au centre des débats actuels sur le développement durable. 

Nous n’aspirons pas dans cette étude théorique du développement durable à donner toutes les définitions de celui-ci qui sont, au passage, très nombreuses. Cependant, nous trouvons nécessaire de donner ici un aperçu sur ce qui peut être une définition du concept en s’appuyant sur quelques auteurs. S’il est vrai que les définitions actuellement produites sont très contestées, il n’en demeure pas moins que le concept est souvent présenté comme l’intersection entre environnement, société et économie (B. Giddings et al., 2002, p. 187-196 ; T. Moss et H. Fichter, 2003, p. 56-65). D’autres auteurs rajoutent la dimension institutionnelle aux trois dimensions précédentes (UNECOSOC, 2001, p. 33-40 ; J. Spangenberg, 2004, p. 74-86). Le rapport de Brundtland, considéré comme le document de base du développement durable, fait ressortir trois impératifs d’ordre éthique : l’impératif environnemental pour sauvegarder globalement l’environnement dans le long terme ; l’impératif social pour renforcer la cohésion grâce à la réalisation de la justice entre les peuples, les pays, les genres, les groupes sociaux etc. ; et l’impératif institutionnel pour assurer la participation des populations dans les décisions politiques prises, ceci constituant également une condition préalable à la paix et au règlement des conflits. L’impératif économique n’est pas directement mentionné dans ce rapport. On y sous-entend qu’une très forte économie n’est pas une fin en soit, même si elle est considérée comme nécessaire pour la satisfaction à long terme des besoins matériels en fournissant du travail, des revenus, la sécurité sociale et des opportunités de consommation. 

L’une des plus pertinentes remarques faites à la définition du concept par le rapport a été effectuée par Sylvie Brunel. Selon elle, si le rapport Brundtland évoque la nécessité de partager la croissance mondiale avec les plus défavorisés et de réduire les inégalités, il insiste surtout sur le fait que les activités humaines menacent la terre. Or, elle estime que les ennemis majeurs pour l’avenir de la planète que le rapport désigne n’ont pas grand-chose à voir avec les besoins des plus démunis, puis qu’il s’agit des changements climatiques dus à l’accumulation de gaz dits à effet de serre, d’une part, des atteintes à la couche d’ozone dues aux produits fluorochlorés, d’autre part (S. Brunel, 2005, p. 120). Dans le rapport de Brundtland, émergent, en plus des trois impératifs d’ordre éthique, deux idées clés fondatrices de la nouvelle pensée du modèle du développement durable : l’idée de la préservation d’abord de la planète en adoptant des modes de production plus respectueux de l’environnement ; ensuite, l’idée que la généralisation du mode de vie et de la consommation de l’Occident au reste de la planète menacera gravement l’avenir de la Terre. Dans tous les cas, ce nouveau modèle de développement durable suggère un développement respectueux des ressources naturelles et des écosystèmes, qui garantisse l’efficacité économique sans perdre de vue les finalités sociales contrairement aux modèles classiques essentiellement basés sur la croissance économique. Il y a donc un glissement du développement en direction de l’environnement. 

Le concept introduit ainsi une nouvelle vision environnementaliste qui insiste sur le nécessaire respect des ressources limitées et non renouvelables de la planète. Cette vision environnementaliste est perceptible au travers de l’ensemble des conventions internationales essentiellement « environnementales » sur lesquelles le Sommet mondial de Rio a abouti en 1992 : réchauffement climatique, biodiversité, désertification. La Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement du Sommet confirme cette donne. Dans ses Principes 3 et 4, nous pouvons lire respectivement : « Le droit au développement doit être réalisé de façon à satisfaire équitablement les besoins relatifs au développement et à l’environnement des générations présentes et futures (principe 3) ; Pour parvenir à un développement durable, la protection de l’environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément (principe 4). »

La résolution du dernier sommet des Nations Unies sur le développement durable de 2015 à New York intitulé « Transformer notre monde : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 » insiste également sur les questions environnementales. Parmi les 17 objectifs de développement durable (ODD) proposés, les 9 renvoient directement à l’environnement et aux ressources naturelles : agriculture durable (objectif 2), eau et assainissement durable (objectif 6), énergie durable (objectif 7), industrialisation durable (objectif 9), villes et établissements humains durables (objectif 11), mode de consommation durable (objectif 12), lutte contre les changements climatiques (objectif 13), gestion durable des océans, mers et ressources marines (objectif 14), gestion durable des écosystèmes terrestres (objectif 15). 

On peut ainsi conclure que l’une des premières perspectives du développement durable est d’ordre environnemental : le défi de l’environnement constitue donc un premier pilier du développement durable dont la mise en pratique permet d’apporter en partie des solutions aux problèmes posés par les modèles classiques de développement. 

3. Défi de l’économie et de la justice : problématique de la nuisance de la croissance des pays du Sud

L’entrée des pays du Sud dans la voie du développement a accentué les préoccupations environnementales du monde développé. Déjà, à partir du début des années 1980, les Nations Unies créent une commission internationale chargée de réfléchir à l’impact des activités humaines sur la planète. Dans le courant des années 1980, l’apogée de la croissance démographique dans les pays du Sud et la croissance économique très rapide de certains d’entre eux semblent alarmer le Nord qui impulse alors les normes du développement durable dans la scène internationale. 

3.1. La peur du Nord ? 

Le Sommet de la Terre tenu à Rio en 1992 constitue donc une date phare à laquelle le concept de développement durable commence à prendre le dessus sur la notion de développement, curieusement au moment où plusieurs auteurs du Nord commençaient à s’inquiéter de la croissance du Tiers Monde. Le développement durable serait-il alors une parade pour contrecarrer le développement des pays du Sud ? Serait-il l’expression d’une réponse à la peur du monde développé de voir la croissance du Tiers Monde nuire à sa prospérité ? Comme le remarque l’économiste Paul Krugman,le monde développé est saisi par le contraste entre les performances tout à fait décevantes des pays avancés ces vingt dernières années et les succès enregistrés par un nombre croissant de pays en voie de développement. La croissance économique rapide qui se fit jour dans quelques petits pays d’Asie dans les années soixante a aujourd’hui gagné un grand arc de cercle en Asie orientale, touchant ainsi quelques pays d’Asie du Sud-Est mais également deux immenses pays pauvres et très peuplés : l’Indonésie et la Chine.De même, l’Inde présente des noyaux de développement accéléré, comme le complexe de création de logiciels informatiques de Bangalore (P. Krugman, 2000, p. 62). Donc, nous constatons bien que le développement demeure malgré tout une « réalité ». 

Cependant, contrairement à ce qu’on aurait pu penser, c’est-à-dire que cette évolution du paysage mondial permettant l’amélioration du niveau de vie dans plusieurs régions dont la plupart vivait dans la plus grande misère serait bien accueillie par tous : on observe tout le contraire. En effet, la croissance économique du Tiers Monde, entraînée par le développement économique mondial, est simplement perçue par des autorités politiques et administratives en Occident comme un risque. Ces inquiétudes se retrouvent dans une lettre rédigée sous la direction de Klaus Schwab, Président du Forum économique mondial qui accueille la conférence de Davos[3]. Dans cette lettre, largement diffusée, il suggère : « Le monde est traditionnellement divisé entre pays riches, bénéficiant d’un fort taux de productivité et de

salaires élevés, et pays pauvres à faible productivité et salaires bas. Mais aujourd’hui, notaitil, certains pays mêlent haute productivité et bas salaires. La présence de plus en plus manifeste de ces pays sur les marchés mondiaux est en train d’aboutir à une « restructuration massive de l’appareil productif », ce qui, par conséquent, empêche les pays développés de maintenir leur niveau de vie antérieur. En d’autres termes, la concurrence des économies émergentes du Tiers Monde est devenue une menace, peut-être la menace, pour les économies du Nord. » (cité par P. Krugman, 2000, p. 62). Krugman indique également que cette thèse est reprise par Jacques Delors, un autre personnage très influent, puisque Président de la Commission européenne. Le Livre Blanc de la Commission paru en 1993 et relatif aux difficultés rencontrées dans les pays européens, « croissance, compétitivité et emploi », énonce quatre raisons qui font augmenter le taux de chômage en Europe. Le facteur le plus important, selon le rapport, est l’émergence de pays qui « nous font concurrence, jusque sur nos propres marchés, à des coûts avec lesquels nous ne pouvons tout simplement pas rivaliser », ce qui en d’autres termes désigne la concurrence des bas salaires du Tiers Monde. (Ibid., p.63) 

Ainsi, on peut noter l’apparition de nouveaux procédés en Occident tels que la fermeture du marché des pays du Nord par le biais de l’instauration de normes sanitaires ou écologiques sévères afin de freiner l’entrée des produits en provenance du Sud. Pour ce faire, des arguments scientifiques ou moraux sont élaborés par les Etats du Nord pour masquer des réflexes protectionnistes visant en réalité à préserver leurs avantages. En guise d’exemple, on peut citer la lutte des lobbies écologistes américains contre les importations de thon mexicain au début des années 1990. La principale raison avancée par ces lobbies est basée sur le fait que ces importations déciment des milliers de dauphins qui sont alors emprisonnés dans les filets pendant la pêche du thon mexicain. Les conséquences furent désastreuses pour les milliers de pêcheurs mexicains qui en furent réduits à la misère, bien qu’ils aient modifié leurs techniques de pêche, devenues beaucoup moins meurtrières, que les gigantesques filets dérivants des grands chalutiers du monde développé. Donc, afin de réduire voire d’arrêter les échanges commerciaux, la protection des ressources naturelles du Sud (baleines, forêts, …) et l’imposition de méthodes de production évitant la pollution sont devenues des prétextes généralement arborés par le Nord. 

3.2. Le retour du Sud aux coutumes ancestrales ? 

Le nouveau discours sur le développement durable est également sous-tendu par un ensemble de propos qui affirment une harmonie des sociétés traditionnelles qui ne devraient donc pas chercher à imiter les sociétés développées. Désormais, la prétendue théorie sur le développement qui est sensée passer par plusieurs étapes allant de l’autosubsistance des sociétés traditionnelles vers l’ère de la consommation de masse est rangée dans les placards. Les sociétés traditionnelles du passé sont alors idéalisées et présentées comme « équilibrées ». Cette nouvelle tendance du discours occidental justifie l’avènement brusque d’un « relativisme culturel discriminatoire » où les sociétés du Tiers-Monde sont exposées comme des sociétés aux attentes et aux besoins différents de celles de l’Occident en matière de développement. Parallèlement au discours des pays du Sud qui consiste à encourager le transfert des technologies et un soutien financier à leurs Etats, le Nord riposte par un discours axé sur la sauvegarde et la conservation des milieux naturels et des sociétés autochtones aux pratiques culturelles archaïques. Dans les grandes conférences internationales, cette tendance peut être perçue par l’introduction de principes ou d’articles qui encouragent la sauvegarde des populations et des communautés autochtones ainsi que leurs pratiques culturelles. Nous pouvons citer à cet effet le principe 22 de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement : « Les populations et communautés autochtones et les autres collectivités locales ont un rôle vital à jouer dans la gestion de l’environnement et le développement du fait de leurs connaissances du milieu et de leurs pratiques traditionnelles. Les Etats devraient reconnaître leur identité, leur culture et leurs intérêts, leur accorder tout l’appui nécessaire et leur permettre de participer efficacement à la réalisation d’un développement durable. » De même l’article 10.c de la Convention sur la diversité biologique portant sur l’utilisation durable des éléments constitutifs de la biodiversité indique : « Chaque Partie contractante, dans la mesure du possible et selon qu’il conviendra, protège et encourage l’usage coutumier des ressources biologiques conformément aux pratiques culturelles traditionnelles compatibles avec les impératifs de leur conservation ou de leur utilisation durable ». L’Agenda 21 local n’est pas en reste puisqu’il annonce dans son paragraphe 26 la reconnaissance et le renforcement du rôle des populations autochtones et de leurs communautés.

La valorisation soudaine du passé des pays du Tiers Monde apparaît aujourd’hui dénuée de tout sens puisque ces pays sont actuellement dans une autre phase intermédiaire de métissage entre leur passé traditionnel et le monde moderne de l’occident. La très forte croissance démographique et l’urbanisation accélérée dans les pays du Sud posent de nouveaux problèmes d’aménagement, d’emploi, de logement et de transports semblables aux pays du Nord. En dépit de cette évidence, la tendance actuelle des mouvements environnementalistes comme le souligne Sylvie Brunel est de leur assigner la fonction d’une sorte de conservatoire idéal d’une société de nature, où la flore, la faune et les traditions devraient pouvoir être maintenues pour compenser les destructions commises par le Nord depuis son entrée dans la révolution industrielle. Le Tiers Monde devient ainsi, aux yeux des riches, une sorte de paradis perdu, soumis aux agressions d’une population irresponsable et proliférante, qu’il s’agit de figer pour l’éternité face au rouleau compresseur de la modernité (S. Brunel, 2005, p. 127).

Le nouveau discours occidental qui idéalise les sociétés traditionnelles autochtones marquées par une natalité très élevée, une forte mortalité, une faible espérance de vie et une pauvreté gravissime est pourtant défendu par très peu de recherches scientifiques (P. Richards, 1985, 192 p ; G. Wilken, 1987, 302 p). Très tôt, ces travaux scientifiques qui soutiennent ce point de vue consistant à idéaliser les sociétés traditionnelles et leurs savoirs se sont confrontés à la critique de nouvelles recherches les traitant de « populisme naïf » (J. Thompson and I. Scoones, 1994, p. 58-76 ; R. Peet and M. Watts, 1996, 286 p). En effet, ce point de vue est aux antipodes de la plupart des résultats des travaux de chercheurs du Nord qui ont plutôt soutenu l’idée d’une relation directe entre pauvreté rurale et dégradation de l’environnement (R. Baker, 1983, p. 5360 ; J. Fairhead and M. Leach, 1996, 384 p ; World Bank, 1996, p. 1-6). Déjà, en 1798, le célèbre démographe Thomas Malthus suggérait indirectement que les pauvres ont des modes de vie très néfastes pour l’environnement parce qu’ils ne sont pas capables de mener une réflexion sur le long terme, leur principale préoccupation étant la satisfaction de leurs besoins immédiats (T. Malthus, 1789, 134 p). Ces travaux qui défendent donc que les paysans pauvres des pays du Sud ne prendraient pas en compte le long terme dans leurs pratiques agraires et leurs modes de gestion des ressources naturelles sont très répandus, surtout dans le courant des années 1980. C’est dans ce cadre que P. Mathieu (2001, p. 376) évoque la thèse selon laquelle les pauvres sont souvent « obligés de détruire leur environnement pour tenter de retarder leur propre destruction ». De même, L. Brown (1990, p. 237) explicite cette théorie en stipulant que la pauvreté entraîne une dégradation de l’environnement lorsque les pauvres se mettent à surexploiter ce qui forme l’assise de leurs ressources, sacrifiant ainsi le futur au sauvetage du présent. L’impitoyable logique des impératifs à court terme force les paysans sans terre à défricher des parcelles dans la forêt pluviale, à labourer des pentes trop raides et raccourcir les périodes de jachère. En retour, le déclin écologique perpétue la pauvreté car les écosystèmes dégradés ne donnent plus aux paysans pauvres que des rendements en diminutions. En effet, ce modèle, appelé « nexus4 », est basé sur l’idée qu’il existe une relation causale entre accroissement démographique, pauvreté et dégradation de l’environnement dans les pays du Tiers Monde, et particulièrement en Afrique sub-saharienne. Ainsi, dans leur ouvrage The population, agriculture and environment nexus in sub-saharan Africa, K. Cleaver et G. Schreiber (1993, 228 p) ont fourni les détails du modèle en stipulant que la dégradation des ressources naturelles dans les pays à croissance démographique rapide provoque une stagnation ou une croissance ralentie de la production agricole, qui entraîne à son tour une croissance économique plus faible ; ainsi, la transition démographique vers des taux de fécondité plus faibles ne se réalise pas, et la croissance démographique rapide se poursuit, entraînant alors une exploitation accrue des ressources naturelles, d’où la référence au mécanisme d’un cercle vicieux. 

Cette théorie du « nexus », même si elle réfute complètement les nouvelles tendances d’un développement durable dans les pays du Sud reposant sur de prétendus modèles traditionnels et archaïques de sociétés autochtones afin de leur ôter toute légitimité de prétendre à un mode de développement identique à celui des pays riches, sous-tend en revanche des fondements idéologiques loin d’être bénins. La pauvreté et le soi-disant surpeuplement des paysans du Tiers Monde qui ne « savent rien faire d’autre » que de détruire leur environnement servent généralement de prétextes aux politiques interventionnistes et dirigistes du monde développé pour justifier leur ingérence dans les pays pauvres du Sud. Ainsi, en marge du Sommet du G7 tenu les 07 et 08 juillet 2017 à Hambourg en Allemagne, le nouveau Président français

Emmanuel Macron est interpellé par un journaliste sur sa vision politique d’aide économique à l’Afrique. Il réagit en stipulant que la principale contrainte au développement économique du continent africain est d’ordre civilisationnel et est liée à sa fécondité très élevée entre 7 à 8 enfants par femme (A. M. Sène, 2017, p. 15- 17). De même, des organisations tel que le World Ressources Institute ont largement contribué à la diffusion de l’idée selon laquelle les pays en développement ont une responsabilité beaucoup plus grande qu’on ne le pense sur le réchauffement climatique en arguant que les taux élevés de croissance démographique et de déforestation accroissent considérablement la production de gaz à effet de serre dans l’atmosphère (L. Gray and W. Moseley, 2005, p. 16). Ce type de discours a justifié par exemple le rejet du Protocole de Kyoto par les Etats-Unis qui estiment en fait que les pays en développement sont favorisés par cet Accord. De même, ce type de discours soutient que la désertification du Sahel serait de la responsabilité des pauvres paysans et de leurs troupeaux (D. Thomas and N. Middleton, 1994, xiii + 194 p). 

4 6 Le concept de nexus signifie littéralement connexion ou liaison.

Conclusion et perspectives : la justice environnementale comme levier pour le développement durable

Le développement durable est donc instrumentalisé par des acteurs de l’Occident pour asseoir et maintenir la suprématie de celui-ci sur les autres Etats moins développés. En plus du défi de l’environnement, celui de l’économie ne suffit donc pas puisque la croissance économique de quelques Etats du Sud entraîne plutôt une réaction de méfiance de la part de certains responsables du monde développé : le développement accéléré d’Etats du Sud est perçu comme une menace ou un risque pour l’avenir du monde développé. A partir de ce moment, il parait capital de faire appel à un autre impératif du développement durable pour offrir à tout Etat du Nord comme du Sud la possibilité d’évoluer librement avec un droit équitable pour tous d’améliorer son niveau de vie mais également la qualité de son environnement. Un tel impératif ou défi qui suggère l’équité entre les différentes régions du monde et les peuples qui les occupent est celui de la justice environnementale. 

La politique de justice environnementale n’est pas seulement réactive aux maux de l’environnement, mais est aussi proactive dans la répartition équitable et la création des biens de l’environnement (une meilleure qualité de vie, une communauté durable). Elle cherche donc à rendre la protection environnementale plus démocratique et pose les questions d’éthiques et de politiques fondamentales sur la répartition équitable des revenus tirés de l’environnement, en d’autres termes de la croissance. En effet, deux enjeux majeurs de la justice environnementale peuvent être mis en exergue (A. M. Sène, 2019, p. 1-11) : (i) Le droit au développement pour toutes les communautés : même droit aux bénéfices tirés de la croissance. (ii) L’équité face à l’application des lois relatives à la protection de l’environnement : cette dernière ne doit pas être réalisée chez certaines communautés au détriment des autres. Ces enjeux renvoient à deux grands principes de la justice environnementale : la justice et l’éthique. Mais qu’entendons-nous par justice et éthique ? 

Le célèbre philosophe de la justice, J. Rawls (1971, 538 p) énonce qu’elle est la première vertu des institutions sociales. Il dit lorsque nous prenons des décisions sur la façon dont la société doit s’organiser, notre première priorité devrait être de veiller à ce que les arrangements soient justes. La question de la justice est large mais pourrait aider par exemple à déterminer quelle norme sociale nous désirons et dans quel type de société nous voulons vivre. Appliquée à la gestion de l’environnement, on peut alors toujours se demander si les mécanismes de gouvernance environnementale sont justes. Quant à l’éthique, les critères typiques retenus pour le définir par T. Sikor et al. (2014, p. 526) sont l’égalité, le besoin, le mérite et l’utilité. Par exemple, la distribution d’une ressource naturelle parmi les populations peut se faire en fonction de l’égalité (même proportion pour tous), des besoins (répartition en faveur des plus démunis) et du mérite (en faveur des meilleurs candidats).

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[1] Terme anglo-saxon introduit par le Norvégien Arne Naess en 1970 et popularisé par Bill Devall Georges Sessions en 1985.

[2] Dans l’acception de cette théorie, c’est l’homme et sa place dans l’environnement dont il convenait en priorité de s’occuper. Cette théorie est le fondement des lois actuelles qui régulent l’économie de marché.

[3] La conférence de Davos commencé en 2001 et organisée annuellement par le Forum économique mondial sert généralement à élaborer un consensus sur les problèmes économiques et politiques entre les hommes d’affaires influents, les hommes politiques et les fonctionnaires de haut niveau.

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