

Utilisation des produits phytosanitaires dans la production vivrière pratiquée dans le district d'Abidjan
1KOFFIE-BIKPO Céline Yolande, 2OUATTARA Zana Souleymane
Abstract :
The objective of this article is to evaluate the impact of the frequencyof use of crop protection products on the yields of food production.in the Abidjan district. To achieve this, the following specific objectives have been pursued: determine the different types of plant protection products used by the producers in the Abidjan district, determine the sources of supply and the means of acquisition of these products, and finally determine the frequency of use of these products and its impact on the yield of productions.
To obtain the results, the methodology used consisted of documentary research, direct field observation, interviews and a field survey at all production sites with all producers in the Abidjan district.
The main results show that three types of crop protection products are used by producers: pesticides, chemical fertilizers and organic fertilizers. The most frequently used pesticides are insecticides (71,5%), followed by fungicides (20,25%) and herbicides (8,25%). As organic fertilizer, producers use chicken droppings from poultry farms in the Abidjan district. The majority (68.5%) of producers purchase other crop protection products individually with individuals who are working with authorized distributors, while 31,5% of these producers who own large parcels will go directly to the authorized department stores. However, the method of acquisition (direct purchase) considerably limits the accessibility of these products to producers who lack financial means. This low use of crop protection products thus has a negative effect on yield.
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Mots-clés : produits phytosanitaires, production vivrière, district dAbidjan
Keywords: Phytosanitary products, food production, Abidjan district
INTRODUCTION
En Côte dIvoire, on observe une forte augmentation de la population urbaine qui est passée de 23% en 1965 à 50,3% en 2014 (INS, 2014). Cette population est plus concentrée dans les principales agglomérations qui consomment une grande quantité de produits vivriers. La volonté de couvrir les besoins alimentaires des grandes zones urbaines en Côte dIvoire, a entrainé laugmentation de la production agricole vivrière. Elle sest traduite par laccroissement des superficies emblavées et non des rendements (Chaléard, 1988). Cet accroissement dû essentiellement à la pression démographique a créé dimportants déséquilibres entre la capacité des ressources naturelles à satisfaire les besoins de production et les pressions constantes dune agriculture extensive avec faible utilisation des intrants modernes. Plusieurs producteurs dénoncent ainsi le manque dinformations, de formation et lindisponibilité de ces produits (ANOPACI, 1999) Dans le but daméliorer leurs productions, les producteurs du vivrier du district dAbidjan utilisent plusieurs types de produits phytosanitaires. Pour apporter une assistance rationnelle à ces producteurs, il est indispensable de connaître la nature précise et léventail de leurs difficultés. Doù la question de savoir comment sont utilisés les produits phytosanitaires dans la production vivrière du district dAbidjan ? Lobjectif de cette étude est dévaluer limpact de la fréquence dutilisation des produits phytosanitaires sur les rendements de la production vivrière pratiquée dans le district dAbidjan. Les objectifs spécifiques sont : identifier les différents types de produits phytosanitaires utilisés dans le district dAbidjan, étudier les sources dapprovisionnement et les modes dacquisition de ceux-ci, et déterminer enfin la fréquence dutilisation de ces produits et son impact sur le rendement des productions. Le district dAbidjan est situé au Sud-Est de la Côte dIvoire dans la région des lagunes. Il est composé de dix communes urbaines et de quatre sous-préfectures périurbaines et occupe une superficie de 2119 km2 (Carte 1).
Carte 1 : Localisation du district dAbidjan
I. METHODOLOGIE
La méthode de collecte de données sest appuyée sur la recherche documentaire, lobservation directe de terrain, les entretiens, puis lenquête. La recherche documentaire fondée sur la lecture douvrages et darticles a permis de voir les pratiques dutilisation des produits phytosanitaires par les producteurs des zones urbaines. Lobservation a consisté en des visites de terrains effectuées de septembre à décembre 2015 auprès des producteurs. Cette phase a permis lidentification des sites de production vivrière dans le district dAbidjan. Des entretiens ont été menés avec des personnes ressources appartenant aux différentes structures dencadrement affiliées à lagriculture notamment lANADER. Le but de ces rencontres était de voir le niveau dassistance des producteurs par ces structures dencadrement. Une enquête a aussi été menée auprès des 1140 producteurs de vivriers que compte le district dAbidjan dont 580 dans les communes et 560 dans les sous-préfectures. Les sites de production et le nombre de producteurs par localité sont reportés dans le tableau 1. Les principaux thèmes abordés lors de ces enquêtes étaient : les types de produits phytosanitaires utilisés, les sources dapprovisionnement et les modes dacquisition de ces produits. Les rendements par récolte ont également été estimés par les producteurs. Nous avons par la suite comparé ces rendements avec les données de lANADER. Les producteurs de tous les sites de production ont été systématiquement interviewés.
Tableau 1 : Sites de production et nombre de producteurs enquêté par localité
II. RESULTATS ET DISCUSSION
II.1.Types et composition des produits phytosanitaires
Un produit phytosanitaire est un produit chimique utilisé pour soigner ou prévenir les maladies des organismes végétaux. Par extension, on utilise ce mot pour désigner des produits utilisés pour contrôler les plantes, les insectes et les champignons. Ces produits doivent être homologués, et autorisés pour un ou plusieurs usages. Ils sont généralement formulés pour tuer des organismes entrant en compétition avec les plantes cultivées ou nuisant à leur croissance ou à leur reproduction. Il existe cependant plusieurs types de produits phytosanitaires utilisés dans la production vivrière du district dAbidjan. Il sagit des pesticides, des engrais chimiques et des engrais organiques.
II.1.1. Les pesticides
Les pesticides sont des substances chimiques utilisées pour lutter contre des organismes considérés comme nuisibles. C'est un terme générique qui rassemble les insecticides, les fongicides et les herbicides. Ils s'attaquent respectivement aux insectes ravageurs, aux champignons et aux mauvaises herbes. Dans le district dAbidjan, les insecticides sont les plus utilisés (71,50%) de lensemble de ces pesticides. Ils sont suivis des fongicides avec 20,25% et les herbicides sont les moins utilisés avec 8,25% de lensemble de ces pesticides (Figure 1).
Figure 1 : Utilisation des pesticides par les producteurs du district dAbidjan
Lanalyse de cette figure, montre que dans cette zone urbaine, les insectes sont les plus nuisibles aux plantes, ce qui explique le fort taux dutilisation des insecticides (71,50%). La présence massive des insectes dans le district dAbidjan est engendrée par la présence de nombreux dépôts dordures qui sont de véritables sources de prolifération des insectes de tout genre (Dongo et al, 2008). Par contre, les herbes sont toujours presque absentes des parcelles surtout celles des berges lagunaires, ce qui explique la faible utilisation des herbicides (8,25%). Une étude réalisée par Doumbia et Kwadjo (2009) sur les pratiques dutilisation et la gestion des pesticides dans la ville dAbidjan et ses environs, confirme ces résultats. En effet, selon cette étude, au niveau des produits utilisés, les insecticides représentent 78,57% de lensemble des produits phytosanitaires. Ils sont suivis des fongicides (17,86%) et enfin des herbicides (3,57%), les moins employés. Les fongicides sont les mêmes produits que les insecticides et jouent le même rôle. Selon lAgence Nationale dAppui au Développement Rural (ANADER), les produits phytosanitaires vendus dans les magasins agréés du district dAbidjan, sont homologués et adaptés à la culture vivrière. Ceux-ci sont donc moins toxiques sils sont rationnellement utilisés (photo 1).
Photo 1 : Magasin de produits agricoles à Songon
Les plus utilisés sont le Biosec, le Kalach et le Roundup pour les herbicides. Quant aux insecticides, il sagit du Pyricol en grain, utilisé dans les pépinières, son rôle est de désinfecter le sol en le dégageant des insectes. Le K-optimal est utilisé une fois le repiquage terminé, tandis que le Banko, est utilisé comme traitement, quand les feuilles jaunissent et se froissent. Le Callicuivre quant à lui, est utilisé après la fleuraison, il protège les fruits contre les insectes.
II.1.2. Les engrais
Pour améliorer la fertilité des sols, les producteurs utilisent les engrais comme produits fertilisants. Deux types dengrais sont couramment utilisés ; il sagit des engrais chimiques et des engrais organiques.
II.1.2.1. Les engrais chimiques
Les engrais chimiques utilisés pour améliorer la productivité des sols sont lengrais NPK et lUREE. Ils sont composés de trois éléments fertilisants majeurs qui sont lazote (N), le phosphore (P) et le potassium (K). Ainsi, dans une formulation dengrais (NPK), il y a 20% dazote (N), 10% de phosphore (P) et 10% de potassium (K). Mais il y existe également 60% de substrat (ANADER, 2015). Le substrat est la matière qui sert à porter ces éléments minéraux. En plus de ces engrais solides, il existe des engrais liquides qui sont également utilisés par les producteurs pour améliorer les propriétés physiques et chimiques du sol. Il sagit du vegeboost, du Fertimax ; et du Callifert qui sont tous conçus pour faciliter la production des produits vivriers. Le Nutrigofut, le DI Grow, et le Super-Gro sont conçus pour faciliter la croissance.
II.1.2.2. Les engrais organiques
En plus des engrais chimiques solides et liquides, les producteurs du district dAbidjan utilisent des engrais organiques à cause de leur accessibilité économique. Le principal engrais organique utilisé pour fertiliser le sol est la fiente de poules. Les photos 2 et 3 présentent ces fientes conditionnées dans des sacs sur un site de production dans la sous-préfecture de Songon.
Photos 2 et 3 : Fientes de poules exposées sur un site de production à Cocody
Par ailleurs, la matière organique contenue dans ces fientes, améliore les propriétés biologiques et physico-chimiques du sol. Elle rend le sol plus résistant aux agressions telles que la sécheresse, les maladies et la toxicité. La matière organique contient de grandes quantités de micro-éléments qui sont essentiels à la croissance des plantes; elle améliore la capacité de rétention en eau du sol. Elle induit une production agricole durable. Il est avantageux dutiliser des fientes de poules comme engrais parce quen améliorant la structure du sol, elles améliorent sa fertilité pendant longtemps. Cest un excellent engrais écologique principalement riche en azote, en phosphore et en potassium qui sont les principaux macro-éléments, dont la plante a besoin en grande quantité pour sa croissance. La FAO dans son rapport de 2008 a donné le rôle de chacun de ces éléments dans la croissance et la protection de la plante. Selon ce rapport, lazote est le moteur de la croissance végétale. Il représente 1 à 4 % de la matière sèche végétale. Un bon apport dazote à la plante est important pour labsorption dautres éléments nutritifs. Le phosphore quant à lui, compte pour 0,1 à 0,4 % de la matière sèche, et joue un rôle déterminant dans le transfert dénergie. Ainsi il est indispensable à la photosynthèse et aux autres processus chimico-physiologiques de la plante. Enfin, le potassium représente 1 à 4 % de la matière sèche de la plante et ses fonctions sont multiples. Il joue un rôle vital dans la synthèse des hydrates de carbone et des protéines. Il améliore aussi le régime hydrique de la plante et accroît sa tolérance à la sécheresse, au gel et à la salinité. Les plantes bien alimentées en potassium sont moins sensibles aux maladies. Mais comment ces produits sont-ils acquis par les producteurs ?
II.2. Mode dacquisition et pratiques dutilisation des produits phytosanitaires
II.2.1. Mode dacquisition
La majorité (68,5%) des producteurs de vivriers des communes du district dAbidjan achètent leurs produits phytosanitaires individuellement avec des particuliers qui sont en collaboration avec les distributeurs agréés. Ceux-ci se rendent quotidiennement sur les sites de production pour vendre ces produits aux producteurs. Cette pratique participe non seulement à augmenter les prix des produits phytosanitaires, mais aussi à faire vendre des produits non homologués aux producteurs. Pour pallier ce phénomène, les gérants des magasins agréés des produits agricoles créent des petits magasins de fortune sur les sites de production. Le but est de rapprocher les produits phytosanitaires homologués des producteurs. La photo 4 présente des produits phytosanitaires en vente sur un site de production de la commune de Port-Bouët dans la zone aéroportuaire.
Photo 4 : Produits phytosanitaires en vente sur un site de production à Port-Bouët
Quant aux autres producteurs (31,5%) qui ont un peu plus de moyens et de grandes parcelles, ils vont directement sapprovisionner dans les grands magasins agréés. Pour ce qui est des producteurs des sous-préfectures, 90% sapprovisionnent directement dans les magasins agréés de produits agricoles et 10% achètent les produits phytosanitaires avec des particuliers (Figure 2).
Figure 2 : Sources dapprovisionnement des producteurs en produits phytosanitaires
Il existe donc plusieurs sources dapprovisionnement en produits phytosanitaires. Selon lANOPACI (1999), le manque de contrôle dans les filières maraîchères en Côte dIvoire laisse libre cours à toute sorte de pratiques et de spéculations. En 2000, elle a montré que dans les communes dAbidjan, les pesticides sont vendus sur les sites de production et quen banlieues, les producteurs achètent les pesticides auprès de petits revendeurs sur les marchés locaux. En outre, une étude réalisée par Doumbia et Kwadjo (2009) sur les sources dapprovisionnement des produits phytosanitaires par les producteurs du district dAbidjan confirme nos résultats. En effet, cette étude a montré que 68,25% des producteurs des communes du district dAbidjan se procurent les produits phytosanitaires directement sur les sites de production. Quant aux producteurs de la périphérie dAbidjan, 86,67% dentre eux sapprovisionnent auprès des grands distributeurs agréés disposant des magasins. Cependant, malgré la disponibilité de ces produits, la majorité des producteurs qui éprouvent dénormes difficultés économiques, narrivent pas à se les procurer. Ils se contentent des fientes de poules qui sont économiquement accessibles à cause de leur coût moins élevé. En effet, ces fientes sont vendues à 700 FCFA voir 1000 FCFA par sacs de 50 kg par les fermiers selon la disponibilité. Elles sont même obtenues presque gratuitement en période de grande disponibilité, puisque avec 35 000 FCFA, le producteur obtient le ramassage des fientes de toute une ferme qui peut produire jusquà 100 sacs.
II.2.2. Pratiques dutilisation
Lapplication des pesticides se fait de deux manières. Dans un premier temps ils sont utilisés pour les traitements préventifs qui empêchent le développement des ravageurs. Ces traitements consistent à appliquer les produits avant la présence de symptômes visibles. Dans le second temps, ils sont utilisés pour les traitements curatifs. Mais le fait que les producteurs soient obligés de se procurer ces produits par achat direct, limite laccès à ceux-ci à cause du manque de moyens financiers de ces producteurs. Ils se contentent alors de les utiliser uniquement pour les traitements préventifs, ce qui nest pas suffisant. En ce qui concerne lutilisation des fientes de poules, elle se fait également de deux manières. La première consiste à incorporer les fientes dans la terre avant les semences. Cette incorporation dans le sol permet la libération progressive des éléments nutritifs (N, P et K). Un apport raisonné de fientes de poule permet un bon équilibre azote/carbone. Ce mélange a un effet positif sur le sol, car, il aère la terre qui sera ainsi mieux perméable aux racines des produits. Quant à la seconde façon, elle consiste à appliquer ces fientes sur les plantes après la germination. Cependant, ces fientes sont insuffisantes pour fertiliser les 430 unités de production qui couvrent une superficie de 1098 hectares (zone ANADER Abidjan, 2015). Les produits phytosanitaires sont donc faiblement utilisés par les producteurs.
II.3. Impact de la faible utilisation des produits phytosanitaires sur les rendements des productions vivrières du district dAbidjan
Contrairement aux zones rurales, où les produits phytosanitaires sont abusivement utilisés, dans le district dAbidjan, ceux-ci sont faiblement utilisés. En effet, létude de Koffié-Bikpo et Yéo (2016) a montré quil ya une utilisation abusive des produits phytosanitaires dans le cadre de la production maraîchère à Korhogo. Selon cette étude, dans cette région, les produits phytosanitaires destinés à la culture du coton, sont détournés vers la production maraîchère et comme ceux-ci ne sont pas directement achetés par les producteurs, alors ils en font une utilisation abusive. Cette faible utilisation des produits phytosanitaires joue négativement sur les rendements des productions dans le district dAbidjan. Celles-ci sont en dessous de la moyenne estimée (zone ANADER Abidjan, 2015). Le tableau 2 présente les rendements par hectare de quelques produits vivriers couramment cultivés dans le district dAbidjan.
Tableau 2 : Rendements par hectare de quelques produits vivriers par rapport à la moyenne
Lanalyse du tableau montre que les rendements par hectare des produits vivriers du district dAbidjan sont dans lensemble très bas. Ces résultats sont confirmés par Koffié-Bikpo (2015), qui a montré que la production vivrière nationale est essentiellement réalisée par de petits agriculteurs et enregistre des rendements très faibles. La carte 2 présente les superficies occupées par les produits vivriers par communes et par sous-préfectures en 2015 dans le district dAbidjan.
Carte 2 : Superficie occupée par les produits vivriers par communes en 2015
Lanalyse de la carte montre que les plus grandes superficies sont observées dans les sous-préfectures. Le facteur explicatif est la faiblesse du rapport superficie/population, les producteurs disposent ainsi des parcelles à grandes superficies. En effet, selon la carte, les petites superficies sont enregistrées dans les communes à lexception de celle de Port-Bouët. Cette commune bénéficie de la zone aéroportuaire qui pour des raisons de sécurité aérienne, regorge de nombreux terrains non bâtis. Cet espace denviron 600 hectares est donc utilisé à des fins diverses telles que lélevage et la production végétale. Par ailleurs, les rendements sont plus élevés dans les sous-préfectures que dans les communes comme le montre la carte 3. Ces sous-préfectures disposent de grands agriculteurs qui ont plus de moyens de sacheter les produits phytosanitaires nécessaires à une bonne production que ceux des communes.
Carte 3 : Volume des productions vivrières par commune en 2015
Lanalyse de la carte montre que les plus grands volumes sont enregistrés dans les sous-préfectures; elles représentent 70% des volumes de production du district dAbidjan. La commune de Port-Bouët enregistre à elle seule 44.57% du volume des productions de lensemble des communes. Lanalyse de ces deux cartes montre que plus les superficies cultivées sont énormes, plus les producteurs ont les moyens de se procurer les produits phytosanitaires et plus les rendements sont bons. Par contre les petits producteurs rencontrés dans les communes, éprouvent dénormes difficultés dacheter ces produits, ce qui est à lorigine des faibles rendements. En outre, le sommet mondial de lalimentation, organisé par la FAO en 1996 sur la production alimentaire et son impact sur l'environnement, a montré limportance de lutilisation rationnelle des produits phytosanitaires dans la production vivrière. Ce sommet a insisté sur les conséquences de la faible utilisation de ces produits qui entraine la baisse du niveau des rendements, mais aussi sur leur utilisation abusive qui détériore la qualité sanitaire des produits vivriers.
CONCLUSION
Avec le développement démographique dans le district dAbidjan, la production vivrière est un facteur essentiel pour assurer la sécurité alimentaire de sa population. Cependant, ce secteur apparaît comme le parent pauvre de lagriculture ivoirienne, les acteurs étant livrés à eux-mêmes. Les produits phytosanitaires nécessaires pour une bonne production des cultures vivrières dans le district dAbidjan sont disponibles. Il sagit des pesticides, des engrais chimiques et des engrais organiques. Les pesticides les plus utilisés sont les insecticides et les herbicides et comme engrais organique, les producteurs utilisent les fientes de poules issues des fermes avicoles du district dAbidjan. Ces produits permettent daccroître les rendements des productions, mais leur mode dacquisition étant lachat direct, limite considérablement leur accessibilité aux producteurs qui manquent de moyens financiers. Labsence de subvention des produits phytosanitaires, entraine leur faible utilisation par les producteurs, ce qui joue négativement sur le rendement. Il urge donc que lEtat sintéresse à la production vivrière dans les zones urbaines. Il devra, pour cela, accentuer sa politique dans ce domaine sur la subvention des produits phytosanitaires homologués pour la production vivrière, comme cest le cas pour la culture du coton dans les zones rurales. Il doit également dynamiser les structures publiques dencadrement technique, tout en sollicitant lexpertise privée en la matière.
Bibliographie
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Notes
Table d'illustrations
Auteurs
1KOFFIE-BIKPO Céline Yolande, 2OUATTARA Zana Souleymane
1Professeur titulaire de Géographie à lUniversité FHB de Cocody-Abidjan bikpoceline@yahoo.fr
2Doctorant à lUniversité FHB de Cocody-Abidjan, Institut de Géographie tropicale zanaouatt@yahoo.fr
Droits d'auteur
Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan, Côte dIvoire)